Сорж Шаландон - Retour à Killybegs
Здесь есть возможность читать онлайн «Сорж Шаландон - Retour à Killybegs» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2011, ISBN: 2011, Издательство: Grasset, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Retour à Killybegs
- Автор:
- Издательство:Grasset
- Жанр:
- Год:2011
- ISBN:105422
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Retour à Killybegs: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Retour à Killybegs»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Retour à Killybegs — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Retour à Killybegs», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
— Regardez-la, salauds ! Regardez ce que vous avez fait à ma femme !
La porte d’entrée s’est ouverte. Deux gars sont entrés, des anciens du 3 e bataillon.
— Les voisins s’inquiètent, a dit le plus âgé.
J’ai hurlé encore, une dernière fois, pour que la nuit témoigne.
— Je suis Tyrone Meehan, soldat de la République irlandaise ! Et personne ne m’empêchera de lutter pour la liberté de mon pays !
L’un des óglachs a fait un geste.
— Lâche-le, Mike.
Le jeune homme m’a libéré. J’étais debout, jambes écartées, bras ouverts, j’ai eu le geste de l’homme qui brise ses chaînes.
L’Ourson est sorti le premier. Sans un mot, il a tourné le dos au champ d’horreur. Mike a remis son bonnet. Il m’a regardé. Je l’ai soutenu. Il a eu cette moue désolée. Il a passé la porte et la mort avec lui. Les deux autres ont quitté le salon. Arrivé sur le trottoir, le plus vieux s’est retourné. Flanagan, je crois. Je l’avais croisé à Long Kesh.
— Tu sais où nous trouver, Meehan. Mais ne tarde pas trop.
Et puis il est sorti.
J’ai attendu. La porte était grande ouverte. Une voisine est apparue, foulard sur la tête. Elle a eu un geste de la main, et puis l’a refermée doucement.
Sheila n’avait pas bougé. Elle était allongée contre le mur, mains protégeant sa nuque. Elle tremblait, la jambe gauche agitée de secousses. Elle gémissait. Je me suis agenouillé à côté d’elle, puis couché sur le côté, dans son dos, en cuillères, comme le dimanche matin, quand nous avions le temps. Je l’ai prise dans mes bras. Je l’ai serrée si fort. J’avais ses cheveux dans le visage, ses doigts entre les miens, son odeur fanée. Mon souffle guettait le sien pour se remettre en marche. J’étais brûlant. Elle était glacée.
Sa voix. Une souffrance de voix.
— Qu’as-tu fait, petit homme ?
22
Au matin, nos bouteilles de lait avaient été brisées. Du verre sur le perron et les marches de pierre. Brady, le laitier, avait appartenu au 2 e bataillon de l’IRA. C’était un brave homme. Je ne l’imaginais pas fracasser les pintes au petit jour, contre le mur de la maison.
— Sûrement des gamins, a murmuré Sheila.
Sûrement, oui.
Elle est sortie chercher du pain et nos journaux chez Terry Moore, le petit épicier au coin de la rue. Terry avait été emprisonné avec moi à Crumlin et son fils Billy avait suivi le mien à Long Kesh. Chaque matin, depuis des années, Terry nous mettait quatre quotidiens de côté. L’ Irish News , tout d’abord, le journal de la communauté catholique d’Irlande du Nord. Le Newsletter , son concurrent protestant. Et aussi le Guardian et l’ Irish Times , publiés à Londres et à Dublin. Les habitants du quartier réservaient leurs journaux, c’était l’habitude. Soigneusement, Terry inscrivait les noms de famille au stylo bleu sur la tranche. En fin de semaine, lorsqu’il était en forme, il inscrivait « Ronnie » ou « Wee man » sur notre liasse. Un simple « Meehan » indiquait qu’il y avait un problème entre nous, un mot de trop après le verre en plus. Cela ne durait pas. Le lendemain, il dessinait une petite tête enfantine sur le papier journal avec mon prénom, et quelque chose comme : « Tu m’offres une Guinness et n’en parlons plus. » C’était notre façon de faire la paix.
Ce matin-là, vendredi 15 décembre 2006, Sheila est revenue avec le pain mais sans les journaux.
— Comment ça, il ne les a pas gardés ?
— Il ne les a pas gardés. C’est tout ce qu’il a dit.
— Rien d’autre ? Tu es certaine ?
Bien sûr, qu’elle l’était. Elle m’a raconté le silence de la boutique, le regard d’Éirinn derrière son comptoir, l’embarras de Terry. Il lui a servi son paquet de pain, des œufs, du bacon, des saucisses. Lorsqu’elle a tendu la main vers la pile de journaux, posée sur le comptoir en verre, le commerçant a baissé les yeux.
— Pas aujourd’hui, Sheila.
— Pourquoi ?
— Tu as de quoi déjeuner, ce n’est déjà pas si mal.
Je me suis levé de table. J’étais furieux. Je voulais aller voir Terry l’épicier, Brady le laitier, nos voisins les uns après les autres. Quel était le problème ? Nous avions fait trop de bruit cette nuit ? Mal parlé à quelqu’un ? Causé du tort ? J’allais faire le tour du quartier, des questions plein les poings, lorsque Sheila m’a retenu. Je suis tombé dans mon fauteuil. Elle m’a pris la main, s’est agenouillée face à moi.
— Si tu veux me parler, parle-moi. Si tu ne veux pas, je le comprendrais mais je t’en supplie Tyrone, ne me mens pas.
Et puis elle s’est levée. Elle a rempli une bassine d’eau. Elle a pris la brosse pour nettoyer à genoux le seuil gluant de lait.
J’ai passé mon manteau, noué une écharpe, enfoncé ma casquette jusqu’aux yeux. Il pleuvait. Une pluie de décembre, en bourrasques glacées venues du port. Derrière moi, le crin raclait le ciment. Lorsque le malheur rôdait, Sheila s’étourdissait en tâches ménagères. Elle époussetait, lavait, récurait notre petit monde en bénissant chaque objet d’être là.
J’ai marché dans Falls Road, longé la brique hostile, fait un signe de tête pour arrêter un taxi collectif qui remontait sur Andytown. Je connaissais Brendan, un ancien prisonnier, comme la majorité des chauffeurs du quartier républicain. Le curé de St. Joseph était assis devant, à ses côtés. Sur la banquette arrière, il y avait une jeune femme, son enfant sur les genoux, entre une écolière en uniforme et un homme âgé. Un jeune occupait le strapontin en face. L’autre était vide. L’écolière l’a baissé pour me laisser sa place. Pas un mot. Par la fenêtre de communication ouverte, j’entendais la radio. Il pleut sur Belfast, a annoncé l’animateur sur fond de musique molle.
— Ça, on savait, a souri le curé.
Le chauffeur a éteint le poste. Le silence est retombé. Je manquais d’air, encore et encore. J’ai observé la gamine, le jeune, j’ai dérobé une lueur dans les yeux de la femme. Je me suis demandé s’ils savaient. Si tous savaient. Si la nouvelle s’était répandue de rue en rue jusqu’au port. Si cette nuit, en sortant de chez moi, l’Ourson et O’Doyle n’avaient pas ameuté la ville. J’ai souri au bébé. La jeune mère m’a rendu cette grâce. Ce calme de tombeau était pour moi. Lorsque je suis monté dans la voiture, tout le monde parlait, j’en étais certain. Je crois même avoir vu le père Adam tourné vers l’arrière, riant avec les autres. Maintenant, tous étaient raides. Un transport de gisants.
Nous sommes passés devant le siège de Sinn Féin, Falls Park, l’hôpital Royal Victoria. L’écolière s’est retournée, tapotant légèrement la vitre de séparation avec une pièce de 20 pence. Le taxi s’est arrêté. J’ai croisé le regard de Brendan dans le rétroviseur. Je connaissais ces yeux. Ce mépris que nous réservions à l’ennemi. Je lui ai souri. Comme ça, un clin d’œil en hochant légèrement la tête. Un signe d’habitude, un geste de connivence. Il n’a pas répondu. Il a mal embrayé. Le moteur a violemment protesté.
— Et merde ! a répondu le chauffeur.
Le curé lui a donné une tape sur l’épaule.
— Brendan !
— Pardon mon père, ça m’a échappé.
Il m’a effleuré, du bout des yeux. S’est refermé, le regard écrasé sur la pluie.
Je suis descendu au cimetière de Milltown. En passant devant la fleuriste, j’ai acheté un bouquet de fleurs sèches. J’ai marché à travers tombes, à travers copains. Dans le carré républicain, j’ai offert deux marguerites jaunes aux grévistes de la faim. Et une à Jim O’Leary, le grand « Mallory », notre artificier, mon ami, mort pour l’Irlande le 6 novembre 1981.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Retour à Killybegs»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Retour à Killybegs» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Retour à Killybegs» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.