Сорж Шаландон - Retour à Killybegs

Здесь есть возможность читать онлайн «Сорж Шаландон - Retour à Killybegs» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2011, ISBN: 2011, Издательство: Grasset, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Retour à Killybegs: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Retour à Killybegs»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Retour à Killybegs — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Retour à Killybegs», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Tu fais de l’apnée. Il faudrait voir un docteur, disait-elle souvent.

Mon regard de nuit. Je revenais de loin, tellement. Un rêve en sueur avec des cris. Je me suis levé. Je tremblais.

— Ça va, Tyrone ?

J’ai passé mes pieds nus dans mes chaussures de ville.

— Je leur dis que tu es malade ? Qu’ils reviennent demain ?

— Où sont-ils ?

— Dans le salon.

— Je descends.

— Ils ont l’air embêté, tu sais, a murmuré ma femme.

Avant même de savoir, elle comprenait. L’instinct de l’animal avant le feu. Quelque chose allait arriver à son homme. Quelqu’un allait lui faire du mal, son cœur le pressentait. Elle avait trop connu la guerre pour croire en cette paix.

Il était 23 heures, le 14 décembre 2006. Deux gars de l’IRA avaient sonné à la porte. Ce n’était pas normal. Ils avaient le visage clos, le regard des mauvaises nouvelles. Ils n’ont pas souri à Sheila et refusé son thé. Elle avait le ventre barbouillé d’inquiétude. Je lui ai demandé de rester à l’étage.

— S’il te plaît, ma femme.

Elle avait hoché la tête. Combien de fois avait-elle préparé le lit pour mon retour, priant la nuit pour que la mort m’ignore ? Elle me connaissait trop. Elle savait mes gestes quand le danger rôdait.

— Qu’as-tu fait, Tyrone ?

J’ai posé un doigt sur ses lèvres, épousant la marque de l’ange. J’ai refermé la porte sur elle et je suis descendu lentement.

L’Ourson regardait les photos sur la cheminée, Mike guettait l’escalier. Quand je suis apparu, le premier a ôté son bonnet de laine. Le second a gardé le sien. J’ai mal souri, une contraction forcée entre tristesse et défi. J’ai tendu la main, aucun d’eux ne l’a prise.

— Mike, Eugene…

Bref salut de la tête.

L’Ourson regardait O’Doyle. Silence gêné.

— On a un problème, Tyrone.

J’ai souri une nouvelle fois.

— Vous avez un problème ?

— Tu as un problème, a répondu l’Ourson.

J’ai désigné le fauteuil, le canapé. Ils sont restés debout.

— Des bruits courent sur toi, Tyrone. De sales bruits.

Mike O’Doyle avait les mains dans les poches. Il a rectifié sa position. Geste de respect. Un point pour moi.

— Quels bruits, Mike ?

— Tu veux bien nous suivre ?

J’ai regardé par la fenêtre. Mal dissimulée par le rideau de dentelle, une voiture attendait dans la rue, avec deux hommes à bord.

— Pas comme ça, non. Pas de nuit. Si vous avez quelque chose à dire, envoyez-moi quelqu’un du Conseil de l’Armée.

— Tu sais bien qu’il nous envoie, Tyrone.

— Tu perds ton temps, Mike, je connais la procédure.

— Prends ton manteau.

Ma vie se jouait. J’en étais certain. Cessez-le-feu ou pas, quitter la maison maintenant, c’était pourrir sur une décharge du côté de la frontière. Il fallait qu’ils s’en aillent. Qu’ils reviennent plus tard, avec le jour et sans ces regards-là.

— Dépêche-toi, Tyrone, a dit l’Ourson.

— Bon Dieu mais vous n’avez jamais pris une cuite, vous ?

La phrase est sortie comme ça, assemblée mot à mot comme un mauvais coup puis hurlée en force. Mike a ouvert de grands yeux. Eugene a froncé les sourcils. Je les tenais. La surprise avait changé de camp. Il ne fallait pas leur laisser une seconde. Je devais les prendre au collet, comme un lapin de nos campagnes.

— Vous voulez que je regrette ? C’est ça ? D’accord ! Je regrette. Mais on ne dérange pas quelqu’un pour ça au milieu de la nuit !

Rien en face. Même surprise. Ils cherchaient à comprendre. Et moi, je jouais. Je riais tout au fond. J’avançais mes pions. Je savais tout de leur jeu. J’en avais établi les règles. Walder se croyait le plus fort, Honoré le plus fin. Le flic me regardait toujours avec une peur d’avance et moi, je dansais sur mon fil.

— Faites venir Joe Cahill, tous les autres, et je m’excuserai publiquement.

Mike O’Doyle a enlevé son bonnet à son tour. Il était sous mon toit, il s’en souvenait brutalement. Il se découvrait devant un officier.

L’Ourson était blême.

— Qu’est-ce que tu racontes, Tyrone ?

— Comment, qu’est-ce que je raconte ? Je m’excuse ! Je suis prêt à monter sur la scène du Thomas Ashe pour m’agenouiller et ça ne vous suffit pas ?

Je suis allé à la cuisine, prendre une bière. J’ai bu en les regardant. Je gagnais. La mort passait son chemin. Ils étaient minuscules et le salon immense.

J’ai baissé la voix.

— Je n’aurais pas dû boire à l’enterrement de Tom. Ne pas faire de scandale. Je le sais. Ce n’était pas la peine de mobiliser une unité pour ça, quand même !

— On dit que tu es un traître, Tyrone.

L’Ourson s’était jeté le premier. J’ai craché ma bière. Je me suis redressé.

— J’ai mal entendu.

— Un agent britannique, a répété Mike O’Doyle.

La mort venait d’entrer. Elle avait tourné autour du quartier, grimacé à la fenêtre, passé son chemin, renoncé, et voilà qu’elle frappait à la porte.

— Sortez. Tous les deux.

— Tyrone…, a commencé Mike.

— Ta gueule, O’Doyle ! Qu’est-ce que tu sais ? Qu’est-ce qu’on t’a appris depuis que tu as rejoint l’armée ? Les Brits ont deux manières de faire la guerre : la propagande et le fusil !

— Je sais, Tyrone.

Je hurlais.

— Non ! Rien ! Tu ne sais rien ! Nous sommes en train de gagner cette guerre. Ils ont renoncé à nous tuer alors ils veulent nous abattre ! Ils balancent un poison et hop ! Tout le monde l’avale et toi avec !

J’étais en rage, vraiment. Avec du sang dans la bouche et des poings à tuer. Je ne jouais plus. Je gueulais ma colère pour que la rue le sache. A l’étage, j’ai entendu la porte, les pas de Sheila sur les premières marches. Je tremblais. J’étais bouche tordue, mousse en coin de lèvres, les yeux plissés pour éteindre l’éclat. Tout mon corps était aux barricades.

— Et qu’est qu’on raconte encore ? Il y a combien de traîtres avec moi ? Deux ? Dix ? Plein la ville ? Et qui me dit que tu n’es pas un traître, Mike O’Doyle ? Et toi, Eugene Murray, qui passe ton temps à poser des questions ?

Les deux se sont regardés. Sheila descendait lentement.

— Vous vous rendez compte ? Vous faites le sale boulot des Brits ! Allez ! On dénonce Tyrone Meehan ! Et puis Mickey aussi ? Et les frères Sheridan et Déirdre, la petite mariée ? Et Sheila, au fait ?

Je me suis retourné brusquement. Ma femme était blême, pieds nus sur la première marche, les mains jointes comme le faisait maman.

— Bon Dieu ! Mais tu nous espionnais, Sheila Meehan ?

— Non !

Un cri de souris.

Je l’ai prise par le bras. Je l’ai secouée à lui faire perdre l’équilibre.

Elle a éclaté en sanglots. Elle avait peur. Pour la première fois, je lui faisais du mal. Vraiment. Je n’en éprouvais rien.

Elle est tombée. Sa robe de chambre ouverte sur un éclat de sein. L’Ourson a baissé la tête. Mike s’est avancé.

— Tyrone, arrête !

J’étais devenu fou. Sheila s’était laissée aller. Elle était couchée sur le côté, au milieu du salon.

Mike m’a ceinturé. L’Ourson a essayé de la relever. Elle a résisté. Elle est retombée lourdement. J’ai croisé son regard. Elle était dévastée. Elle s’est couchée sur le côté, tournée contre le mur, cou cassé, mains sur son visage, genoux contre le ventre, dans la position de l’enfant à naître ou du vieux à mourir.

Patraig Meehan ! Je l’ai vu, dans le miroir du buffet. Un salaud poing levé, prêt à frapper des larmes. Mon père et ses enfants. Petit Tyrone, petite Sheila, frère et sœur d’épouvante. Mike m’a plaqué contre le mur. Je crachais.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Retour à Killybegs»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Retour à Killybegs» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Benoît Duteurtre - Le Retour du Général
Benoît Duteurtre
Sorj Chalandon - Return to Killybegs
Sorj Chalandon
Stanislas Lem - Retour des étoiles
Stanislas Lem
Сорж Шаландон - Mon traître
Сорж Шаландон
STEFAN WUL - RETOUR A «0»
STEFAN WUL
libcat.ru: книга без обложки
Sorj Chalandon
Danilo Clementoni - Nous Sommes De Retour
Danilo Clementoni
Вальтер Скотт - Ivanhoe. 4. Le retour du croisé
Вальтер Скотт
Вальтер Скотт - Ivanhoe. 3. Le retour du croisé
Вальтер Скотт
Астгик Симонян - Gaghant Bab. Le Retour de Riguel
Астгик Симонян
Отзывы о книге «Retour à Killybegs»

Обсуждение, отзывы о книге «Retour à Killybegs» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x