Сорж Шаландон - Retour à Killybegs
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- Название:Retour à Killybegs
- Автор:
- Издательство:Grasset
- Жанр:
- Год:2011
- ISBN:105422
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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— Pourquoi tu me racontes tout ça ?
— Pourquoi ? Mais parce qu’après les aveux du petit, on a mis le 23 sous surveillance, Tyrone. On a vu tes gars le vider il y a plusieurs mois. Et depuis, c’est vide. Rien. Un désert.
Il s’est arrêté près de la porte.
— Tu ne serais pas en train de te payer notre tête par hasard ?
— Le 23 n’a jamais été surveillé. C’est faux. Personne n’a été arrêté !
— Arrêter qui ? Les trois Fianna et le pauvre débile qui a fait le ménage ? On veut taper l’IRA, pas vous fabriquer des petits héros à bon compte !
Il a glissé une enveloppe dans ma poche. Je n’ai pas protesté.
— A bientôt, Meehan. Appelle quand tu veux.
Il a fait quelques pas, et puis s’est retourné.
— Au fait, Mickey a parlé. Et tu sais quoi ? Il a filé le nom du prochain maton sur la liste, l’endroit de l’opération, tout.
Il m’observait.
— Et puis… Je suis désolé mais il a aussi donné ton nom. Et celui de ton artificier. Tu sais ? Celui qui n’aurait pas dû être là pendant votre réunion.
La pluie a commencé à laver le ciel. Il a relevé son col.
— En tout cas, tu as eu raison de le mettre dehors. Faire respecter les règles, c’est le boulot du chef.
*
Martin Hurson est mort le 13 juillet 1981, à vingt-cinq ans, après quarante-six jours de grève de la faim. Kevin Lynch le 1 er août, vingt-cinq ans lui aussi, au soixante et onzième jour. Et Kieran Doherty le lendemain, à vingt-six ans, au soixante-treizième jour de jeûne.
Franck « Mickey » Devlin, lui, a été torturé cinq jours au centre d’interrogatoire de Castlereagh. Privé de sommeil, debout, nu des heures face au mur, bras écartés. Il a été battu, électrocuté, étranglé, brûlé à la cigarette, étouffé avec des linges humides. Entre les interrogatoires il a été jeté, les yeux bandés, dans une pièce insonorisée. Ceux qui ont subi l’isolement sensoriel disent que leurs cris même étaient assourdis. L’Europe avait qualifié ces traitements d’« inhumains et dégradants ». Walder s’en foutait. Pour lui, il fallait que les républicains avouent. Avant qu’un autre coup de feu soit tiré, avant qu’une autre bombe explose, avant qu’un autre Popeye meure quelque part dans la ville.
Est-ce que je comprenais ?
— Imagine : je suis ton prisonnier, Meehan. Ton meilleur ami est entre nos mains. Nos hommes vont le buter. Je sais où et quand. Tu fais quoi de moi ?
Je comprenais.
Le quartier a été bouleversé par l’arrestation de Mickey. Sa femme est venue rendre visite à Sheila. Elles pleuraient. J’ai fait le thé et j’ai quitté la maison.
— Emprisonné, c’est mieux que mort, j’ai murmuré à ma femme en rentrant.
Je n’ai pas aimé son regard. Elle cherchait l’alcool en moi. Mais je n’avais pas bu. Juste deux pintes, dans un bar qui n’était pas le mien. Je ne voulais pas affronter l’abattement et la tristesse.
Les Britanniques avaient arrêté Mickey le 3 août, après une punition infligée à un violeur. Le type était un récidiviste, interdit du quartier de Divis Flats depuis des mois. La nuit précédente, il avait importuné une femme qui rentrait chez elle. Il l’avait frappée au visage et avait essayé de la traîner dans les buissons. Il était ivre, titubant. Elle s’était échappée. Elle avait couru au bureau de Sinn Féin pour déposer plainte et donner une description de son agresseur.
L’IRA avait débarqué de nuit chez ses parents. Il était revenu vivre en secret dans leur maison. Il cuvait sa bière, allongé tout habillé sur son lit d’enfant. Nos hommes étaient cagoulés. La mère s’est interposée en hurlant, le père a pris une chaise pour le défendre.
— On ne touche pas aux parents ! avait ordonné Mickey.
Deux de nos gars ont traîné le voyou dans les escaliers. J’étais en retrait dans la rue. Je ne commandais pas l’opération. Je n’aimais pas ces châtiments. Nous étions une armée, pas la police. Notre rôle était de chasser les Britanniques, pas de rosser les délinquants. Mais la population réclamait la sécurité dans nos rues.
Mickey attendait à la porte, avec deux autres. La mère s’est ruée sur lui et lui a soulevé son masque. Il l’a repoussée. Elle est tombée à terre, doigt tendu.
— C’est Franck Devlin ! Je te connais, Franck Devlin !
Elle hurlait.
Des lumières s’étaient allumées un peu partout. Le type a été emmené en voiture sur la petite place qui borde la rue de la victime. Il se défendait. Mickey lui a donné un violent coup de crosse à la tempe. Il a été attaché à un lampadaire, par le cou et le ventre, torse nu. Une femme est arrivée en courant, a tendu la pancarte « violeur » à l’un des nôtres puis est repartie aussi vite. L’IRA lui a mise autour du cou. Son torse a été barbouillé de goudron froid. Il était inconscient, tête en arrière. Il y avait des ombres aux fenêtres, des fantômes de trottoir, des silhouettes sur le pas des portes entrouvertes.
— Notre pays est en guerre ! a hurlé Mickey pour être entendu de la rue.
Un óglach a actionné la culasse de son pistolet. Claquement du métal dans le silence. Au premier étage d’une maison, un homme s’est bouché les oreilles.
— Nous ne tolérerons aucune attaque contre notre communauté. Ni aucune violence contre les femmes qui la composent !
Le soldat a tiré deux fois. Pas dans les genoux, dans les cuisses. Nous avions décidé que ce condamné remarcherait. Il a poussé un long cri. Sa tête est retombée.
— IRA ! IRA ! a scandé une voix lointaine.
Une combattante a ramassé les douilles brûlantes avec ses gants et nous nous sommes repliés.
Les parents de la victime étaient détestés par la communauté. Le facteur les oubliait, leur bouteille de lait était fracassée au matin contre leur porte. Les bars refusaient de servir le père, les joueuses de bingo laissaient la mère seule à sa table. Ils étaient la mauvaise famille de la rue. Ils n’avaient plus rien à perdre. Alors ils ont déposé plainte à la police royale. Et ils ont donné Mickey.
La ville avait son air de corbeau désolé. Le ciel, les regards, tout empestait le triste. Triste pour Mickey, pour sa femme. Et j’étais triste aussi. Pour la première fois, je ressentais avec dégoût le savoir-faire des Britanniques. Partout dans les conversations, dans les regards, dans les silences, revenait l’horreur de la torture. Mais aussi, quand même et malgré tout, le fait que Mickey n’avait pas tenu bon. Il avait parlé. Les Britanniques l’avaient fait savoir. Leur presse s’en était délectée. Walder me protégeait. Le flic me protégeait. Ils avaient détourné le soupçon. Franck Devlin avait été arrêté un mois après que j’ai prononcé son nom. Une éternité. Je n’avais pas trahi. J’étais épuisé. Je m’offrais un répit. Une dernière illusion d’innocence.
*
Dans la troisième enveloppe, reçue le 5 août, il y avait 350 livres et deux billets d’avion pour Paris. Une avance, pour payer mon premier voyage. Je devais rencontrer « Honoré » à l’embarcadère des bateaux-mouches. Je ne l’avais vu qu’une fois, lors de mon premier séjour en France, avec Sheila et le faux couple de flics. C’était un pur Anglais. Pas même un protestant bourru de chez nous. Il m’a regardé comme on regarde un traître. Il ne m’a pas serré la main. Il est resté le temps d’une bière, le regard sur mon triangle rose. Il n’a pas été plus cordial avec l’agent du MI-5 et le flic. Il était jeune, trente-cinq ans à peine. Il ne connaissait de Belfast que le survol de la ville en hélicoptère. Il m’observait. Il m’étudiait. Il m’a dit que seul Sinn Féin l’intéressait, pas l’IRA. Notre parti, pas notre armée. Du menton, il a désigné les deux autres en disant que les bombes, c’étaient eux.
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