Сорж Шаландон - Retour à Killybegs

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J’ai répété la menace à Popeye. Il avait été localisé, espionné, suivi, photographié. C’était pour jeudi.

— Je vais être obligé de te dénoncer à la police, Meehan.

Je l’ai regardé. Tout ce qu’il voudrait. Il avait le visage de la femme attaquée par les oiseaux, sur l’affiche d’Hitchcock. Il a posé sa main sur mon bras.

— Pourquoi tu viens me dire ça ?

Je l’ai regardé. Lui, son chien, cette foule du dimanche. Les annonces au micro, la musique de bal, l’odeur de chenil. Je trahissais. Je venais de trahir. Je me suis dégagé. J’ai eu un geste d’impuissance. Pourquoi ? Pour moi. Certainement. Pour me protéger moi. Une dame m’a bousculé, son caniche enrubanné aux couleurs du drapeau britannique. Elle s’est excusée, m’a souri, a salué Popeye. Je n’avais rien à faire ici et c’était pourtant ma place de traître.

J’ai couru jusqu’à l’arrêt de bus. Je paniquais. Ce n’était pas mon quartier. Partout sur les murs, des fresques peintes en hommages aux paramilitaires loyalistes. Les bordures de rues étaient peintes en bleu, blanc, rouge. J’étais chez eux. Dans le sanctuaire de l’ennemi. J’ai redouté de croiser l’un des leurs. Quelqu’un qui aurait gravé mon visage dans sa mémoire de haine. Pire encore, l’un des miens. Une unité de l’IRA en opération.

— Mais ? Ce n’est pas Meehan, là-bas sur le trottoir ?

Etre vu sur ce trottoir était le début de ma fin. Mais Popeye l’avait fait. Il s’était faufilé au cœur du ghetto de Strabane pour apporter la lettre d’Aidan, alors je portais mon message au cœur du sien. Il m’a remercié sans comprendre. J’ai reconnu son regard. C’était celui d’un prisonnier.

*

J’ai été interpellé en douceur le 8 juillet 1981 au matin, dans Castle Street, la rue qui conduit de Falls Road au centre-ville. Devant les chicanes, les barrières et les blocs de béton qui bloquaient la chaussée, les policiers contrôlaient les catholiques. Femmes et enfants à gauche, hommes à droite, plusieurs dizaines de personnes attendaient de lever les mains pour la fouille. Dans leur guérite, des soldats faisaient le point sur la foule, l’œil dans le viseur de leur fusil d’assaut. Ils étaient tendus. Depuis 5 heures du matin, la mort de Joe McDonnell enflammait nos quartiers. C’était le doyen des grévistes de la faim, mort à trente ans, après soixante et un jours de jeûne. Arrivé dans la guérite, j’ai jeté sur la table tout ce que j’avais dans la poche. Le flic m’a demandé mon nom, mon adresse, d’où je venais et où j’allais. La procédure. Son collègue a appelé le central.

— J’épelle : M.E.E.H.A.N. Tyrone, comme le comté.

J’ai été obligé de les suivre. Dans la foule, des jeunes ont crié un slogan pour moi. J’étais seul dans le blindé avec les uniformes. Pas un mot, pas une insulte, pas un coup. Je n’étais même pas entravé. Le véhicule a remonté Falls Road, jusqu’à la caserne de Glen Road, face au cimetière de Milltown.

Dans un bureau, Walder m’attendait. Et aussi le flic roux. Pas de table, juste nos trois chaises.

— Cigarette, Tenor ? a demandé Walder.

— Mon nom, c’est Meehan.

— Meehan, c’est pour le couillon de flic qui t’emmène ici. Mais pour nous, tu es Tenor.

Les deux Britanniques se sont assis. Walder était embarrassé. J’ai croisé le regard du policier, il m’a rassuré d’un clin d’œil.

— Alors voilà, Tenor. Si tu es là, c’est pour un rappel au règlement.

Je regardais la cigarette entre mes doigts.

— Ce que tu as fait pour le maton, c’est courageux. Mais ce n’est pas ce que l’on te demande.

— Tu n’es pas un flic, Tyrone, a continué Dominik. Ce n’est pas à toi de faire régner la loi et l’ordre en Irlande du Nord.

— La Loi et l’Ordre, c’est nous, a ajouté le MI-5.

— J’aurais dû faire quoi ?

Walder s’est éclairé.

— Très bon esprit !

— Le laisser crever ?

— Mais il va crever, ton Popeye !

Je me suis raidi. Je n’avais jamais utilisé ce surnom.

— Et tu sais pourquoi il va crever ton Popeye ? Parce que ceux qui veulent le crever sont toujours là.

Le roux s’est penché vers moi.

— On l’a déménagé avec sa femme. Il est en sécurité. Mais ça va servir à quoi ? L’IRA va en choisir un autre et le buter n’importe quand.

— Si ce n’est pas Popeye, ce sera Gontran ou Olive, a souri Walder.

Il m’a tendu une autre cigarette du bout des doigts, à la manière de Belfast.

— Alors si tes copains remettent ça, tu laisses faire. Tu nous dis simplement qui va être assassiné, quand, où et comment. On s’occupe du reste.

— Le pourquoi ne vous intéresse pas ?

L’agent du MI-5 m’a regardé, poings serrés. Une ombre de mépris.

— Ne joue pas à ça, Meehan.

— Pas d’arrestation ! C’est notre accord.

— Aujourd’hui, ces mecs sont aussi dangereux pour toi que pour nous ! a cogné le flic.

— Je ne vous ai rien dit. Rien donné. Je ne crains rien, moi !

Walder s’est levé. Il m’a pris à deux mains par les revers.

— Tu ne crains rien ? Mais tu es con ou quoi, l’Irlandais ? Tu es un agent britannique, avec un nom de code et un officier traitant. Tu es mort, Meehan !

— Calme-toi Stephen ! Je crois qu’il a compris, a souri le roux.

L’agent m’a lâché. Il a lissé ma veste.

— Désolé Tyrone. On ne compte plus nos heures en ce moment.

— Ce foutu surmenage, a ajouté l’autre.

Ils se sont levés. Walder a mis un bras sur mon épaule. Il a murmuré.

— On veut quelque chose sur l’un de tes gars. Nous pensons qu’il coordonne une évasion de Crumlin depuis l’extérieur.

— Jamais entendu parler.

— Ne réponds pas tout de suite, tu as tout ton temps.

— Ce n’est pas une question de temps. Je ne sais rien.

— Tu y repenseras. On sait que Franck Devlin bricole quelque chose et on veut savoir quoi.

— Mickey ?

Cela m’a échappé. J’étais sidéré. Défaut de vigilance, faute de débutant. Ils m’avaient eu à la fatigue. Je voulais m’arracher la langue à coups de dents. Mes lèvres tremblaient. J’ai joué pour rien.

— Devlin c’est Mickey ? a demandé Walder.

Le flic a frappé sa cuisse du plat de la main. Il rayonnait. L’agent du MI-5 m’a regardé en souriant.

— Popeye, Mickey, vous avez une sacrée culture…

— Je ne comprends pas.

Son visage s’est durci. Lèvres de pierre.

— Tu ne comprends pas ? Alors je vais t’expliquer. On sait qu’un certain Mickey était sur Popeye, qu’il a fait des repérages, qu’il a pris des photos. Mais personne n’avait fait le lien entre Devlin et lui.

— Devlin, putain ! Il était sous notre nez ! Sous notre nez, répétait le flic.

— Ne touchez pas à Franck, merde ! J’étais à Crumlin avec lui, c’est un ami…

— Un ami ? Mais quel ami ? Tu as changé d’amis, Meehan. Maintenant, c’est nous tes amis ! a répondu le policier.

Puis il a regardé sa montre.

— Fin de l’entretien.

— Pas d’arrestation, j’ai encore murmuré.

Ce n’était plus un défi, c’était une supplique. Je hurlais dans ma tête. J’avais la bouche sèche et une formidable envie de pisser. J’étais abattu, infiniment triste. Ma raison ne fonctionnait plus. J’ai cherché une phrase, un mot. Je n’ai même pas trouvé le regard pour leur répondre. Lorsque je suis arrivé à la porte de la caserne, le flic a glissé une enveloppe dans ma poche. J’ai sursauté.

— On ne t’achète pas. C’est pour rentrer en taxi, trois fois rien.

— Tes faux frais, si tu veux, a souri le MI-5.

Il m’a tendu la main. Je l’ai ignorée. Je me suis dirigé vers la guérite.

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