Сорж Шаландон - Mon traître
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- Название:Mon traître
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- Издательство:J'ai Lu
- Жанр:
- Год:2011
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— Ça va, fils ?
Tyrone ne s’est pas arrêté. Il a fait face aux soldats de la République. Au garde-à-vous, main levée, il leur a ordonné de soigner l’alignement. D’autres hommes étaient là dans la foule, tendus, casquettes enfoncées, capuchons rabattus, qui semblaient guetter par petits groupes.
— L’IRA, c’est aussi ceux que l’on ne voit pas, avait expliqué Jim.
J’ai remonté la manifestation encore immobile. Devant la compagnie et son capitaine, sept soldats portaient les couleurs de la République. Sept grands drapeaux sous le vent et la pluie. Je connaissais le premier, le vert blanc orange, l’emblème national. Je connaissais aussi ceux des quatre provinces irlandaises. La main rouge de l’Ulster, les trois couronnes du Munster, la harpe dorée du Leinster et le bras armé du Connaught. C’est Jim qui m’a expliqué les autres bannières. La bleue frappée d’étoiles pour honorer le socialisme de Connolly et le soleil levant des Na Fianna Eireann, les jeunes de la République.
Derrière l'IRA, les anciens prisonniers avaient pris place. Des centaines, en rang par trois. Des femmes, Jes hommes, des presque enfants, des cheveux gris et blancs. J’en connaissais quelques-uns. Ils se retrouvaient au club pour parler bas, puis haut à force de bière. Les familles de prisonniers et de victimes venaient ensuite. Des femmes sans mari, des enfants sans père, des hommes sans plus rien. Je suis resté longtemps devant cette humanité grise. Dans ces rangs-là, tous avaient le même regard. J’ai baissé les yeux en les croisant. Il y avait en eux comme ces voiles de brume qui s’attardent au matin, quelque chose de triste et de las. Les femmes avaient caché leurs cheveux sous des foulards de pluie. Les vêtements étaient pauvres, les mains rougies de froid. Je passais de l’un à l’autre. J’effleurais simplement.
Une jeune fille m’a longuement observé. Comme les autres, elle portait une couronne de fleurs. Elle a fait un geste. Un signe des yeux pour me dire que tout irait bien. Que je ne devais pas m’en faire. Que voilà, c’était comme ça. La guerre, la pauvreté, la prison, la mort. Et qu’il fallait avoir confiance. Et qu’il ne fallait pas que je pleure, parce que personne ici ne pleurait.
Je pleurais.
Je n’avais rien senti. Ni le brûlant d’avant les larmes, ni leur chemin sur mes joues, ni leur goût triste. Je regardais ces ombres maussades, ces vêtements boueux, ces cheveux confus, ces bouches orphelines, ces dos fatigués, ces yeux privés de ciel. Et je me suis mis à pleurer. J’en avais besoin. C’était ma façon de les applaudir. J’ai passé ma manche de blouson sur mes yeux.
La foule a avancé. Un pas lent, traîné, sinueux, entre les maisons basses, les briques, les trottoirs défoncés, les murs et les murs. Je suis monté sur un bloc en béton. La population défilait à perte de vue. J’ai pensé à une armée de misère. Puis j’ai suivi la marche sur le trottoir. J’avais décidé de m’y glisser avec Jim et Cathy, quand nous passerions à leur hauteur. Deux hélicoptères statiques surveillaient notre progression. Les gens ne parlaient pas. Ils marchaient comme on va, accompagnés par le tambour et les fifres guerriers.
J’ai revu Tyrone Meehan en arrivant au cimetière de Milltown. Il rassemblait une centaine de femmes devant le monument aux morts de la République. Cathy les avait rejointes. Jim marchait à mes côtés entre les tombes penchées et les mauvaises herbes. Jamais je n’ai vu un tel cimetière. A la tombée du jour, lorsque le ciel d’Irlande s’offre au noir et gris, lorsque le vent, lorsque la pluie, lorsqu’un mince rai de soleil tranche la suie des nuages, on le dirait en friche. Un chaos de croix celtiques, de ronces et de terre boueuse en pente douce vers le bas de la ville. Je me suis adossé à un ange de granit. Au micro, un homme a parlé de Dublin, de la prise de la poste par les insurgés, de la rébellion défaite, de James Connolly blessé, fusillé sur une chaise le 12 mai 1916. Et des autres, des chefs républicains, traînés un par un au poteau dans la cour de la prison de Kilmainham.
— Thomas Clarke, Sean MacDiarmada, Thomas MacDonagh, Patrick Pearse, Eamonn Ceannt, Joseph Plunkett, a lu l’homme au micro.
Puis cinq soldats de l'IRA ont tendu leurs mains jointes vers le ciel. Autour de moi, des femmes ont mis leurs paumes sur les oreilles. Des enfants ont été hissés sur les épaules des pères. Des anciens ont eu un mouvement de tête rentrée. Je n’avais jamais vu d’armes en action. Un fusil de chasse, peut-être, mais jamais d’arme vraie. L’officier a donné un ordre. Les soldats ont tiré. Une fois, deux fois, trois fois. Je voyais le métal au creux de leurs gants blancs. A chaque salve, deux jeunes garçons ramassaient les douilles brûlantes de pistolet et les remettaient à Mike O’Doyle. Je n’avais jamais entendu le bruit de la guerre, cette stupeur d’acier déchiré. J’ai sursauté violemment. Je me suis mordu l’intérieur de la joue. Après l’hymne national, Tyrone s’est placé devant les femmes qu’il avait fait s’aligner. Sur son ordre, elles ont brusquement ouvert leurs parapluies. Toutes ensemble. Une centaine de parapluies à bout de bras. Certains levés en toit sous le ciel, d’autres tenus en paravent. Cathy était face à nous. Tendu à l’horizontale, son parapluie rouge lui masquait le visage. Les soldats de L'IRA ont quitté l’alignement. Ils se sont précipités au milieu des femmes, derrière les parapluies. Des mères et leurs landaus sont entrés à leur tour dans l’abri. Les hélicoptères tournaient, plus bas sous les nuages.
— Qu’est-ce qui se passe ? j’ai demandé à Jim.
— C’est un tour de magie, a souri l’Irlandais.
Les parapluies se sont refermés. Les soldats républicains avaient disparu. Au milieu des poussettes et des femmes qui riaient, il n’y avait plus rien d’autre que des gens d’ici. Pas d’arme. Aucun uniforme. Une épouse au bras de son mari. Un père qui pousse son landau. Trois amis qui se taquinent. Un vieux grognon qui remet sa casquette. Un couple enlacé comme au sortir du pub. Et la foule, autour d’eux, qui s’est remise en marche vers les grilles du cimetière, qui les a grignotés, dérobés, puis repris un à un.
*
Jim a écarté le rideau d’un doigt. A peine, pour voir sans être vu.
— Éteins la lumière, a-t-il dit doucement.
J’aimais ce gris inquiet qui lui brouillait le front, cette tension. Il était dans l’angle de la fenêtre, plaqué contre le mur. Il regardait la rue. Une patrouille britannique s’était arrêtée là, juste devant la porte de la maison. Du salon, j’entendais le crachat de leur radio de campagne. Il m’a fait signe d’approcher. La nuit était orangée des réverbères. Un soldat était agenouillé contre le mur. Il pointait son fusil sur les toits, l’œil contre son viseur. Un autre était couché sur le trottoir. Deux filles riaient en se tenant le bras. Des gens passaient près d’eux sans un regard. D’autres traversaient la rue. Après quelques minutes, un blindé est arrivé. Les Britanniques sont entrés par la porte arrière, à reculons et en courant.
— Salauds ! a dit Jim.
Il a dit ça comme ça, comme lorsqu’il crache sur le trottoir ou qu’il frappe une table du poing. Il a rallumé la lumière. Cathy avait préparé des sandwichs et du thé.
— Ils sont partis ?
— Ils sont partis, lui a répondu son mari.
Dès que le blindé a passé le coin de la rue, les invités sont arrivés. Comme s’ils attendaient le départ de la patrouille pour frapper à la porte. Un couple que j’avais vu au club. Un jeune gars qui était au cimetière. Deux femmes de prisonniers. Et puis Tyrone Meehan et Sheila, sa femme.
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