Эмиль Ажар - L'angoisse du roi Salomon
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- Название:L'angoisse du roi Salomon
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- Издательство:Mercure de France & Atelier Panik éd. numérique
- Жанр:
- Год:2013
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— Tu pourrais venir dîner chez moi.
— Non, merci, je finis tard le soir. Et je vous suis très reconnaissant de ce que vous faites pour moi. Je ne sais pas si j’ai le talent qu’il faut pour devenir quelqu’un à l’écran, mais c’est toujours une bonne chose d’avoir un avenir.
— Fais-moi confiance, Jeannot. J’ai du flair pour le spectacle.
Elle a ri.
— Et pour les p’tits gars aussi. Je ne l’ai encore fait pour personne, mais toi, dès que je t’ai vu, je me suis dit : il a ce qu’il faut, celui-là.
Elle m’a donné les adresses des gens à voir. Je ne m’en suis jamais occupé, sauf bien plus tard, quand mademoiselle Cora était déjà tirée d’affaire depuis longtemps. J’ai téléphoné pour le souvenir, mais personne n’était plus là, sauf un certain monsieur Novik qui se souvenait bien d’elle, il avait été imprésario dans sa jeunesse mais avait ouvert un garage. Je ne crois pas que mademoiselle Cora ait inventé ces relations qu’elle disait avoir dans le monde du spectacle, je crois que le temps était passé beaucoup plus qu’elle ne le sentait et dans ces cas il n’y a plus de correspondant au numéro que vous avez demandé.
Nous nous sommes quittés en vrais amis, sauf que je ne savais pas pourquoi je l’avais invitée au Slush, c’était encore mon caractère bénévole qui exagérait, donnez-lui un doigt et il veut toute la main. Je pense que j’avais voulu manifester à mademoiselle Cora sa féminité et lui montrer que je n’avais pas honte de me montrer avec elle comme avec une nana.
XI
Je suis rentré à la piaule et j’ai grimpé dans mon pieu au deuxième étage, au-dessus de Tong qui bouquinait au rez-de-chaussée. Nous avons bâti les lits en hauteur l’un sur l’autre pour laisser plus de place ailleurs, Chuck à l’étage supérieur, moi au milieu, Tong en bas et Yoko qui vit ailleurs.
J’aime bien Chuck, ce n’est pas un salaud intégral. Quand il est là-haut, sous le plafond, avec ses longues guibolles ramenées sous le menton, sa maigreur, ses lunettes et ses cheveux qui ont toujours l’air debout sur sa tête sous l’effet de l’angoisse, on dirait une chauve-souris qui a pris des proportions. Il dit que Lepelletier a raison, à S. O. S., et qu’on souffre tous d’un excès d’informations sur nous-mêmes, comme les vieux au Cambodge qu’on élimine à coups de crosse sur la tête pour inutilité alimentaire, ou cette mère dans le journal qui a enfermé ses deux enfants pour les laisser mourir de faim et, au procès, elle a raconté qu’elle était entrée pour voir si c’était fini et il y en a un qui a encore eu la force de dire « maman ». C’est le sentimentalisme. Chuck dit qu’on devrait inventer un karaté spécial pour la sensibilité, en vue de son endurcissement protecteur, ou alors il faut se protéger par la méditation transcendantale et le détachement philosophique, qu’on appelle aussi yoga chez certaines peuplades d’Asie. Il dit que chez monsieur Salomon, ce karaté spécial d’autodéfense, c’est l’humour juif, humour : drôlerie qui se dissimule sous un air sérieux, qui souligne avec cruauté et amertume l’absurdité du monde et juif, qui va ensemble.
J’avais le cafard, comme chaque fois que je n’y peux rien. Je ne devrais même pas essayer, ça induit la frustration. Frustration : état de l’individu dont une tendance ou un besoin fondamental n’a pu être satisfait. Chuck dit qu’on devrait créer un Comité de Salut public, avec le roi Salomon à la tête, qui prendrait la vie en main, on en ferait une autre à la place et on mettrait de l’espoir partout. L’espoir est ce qui compte avant tout quand on est jeune, et quand on est vieux aussi, il faut pouvoir s’en souvenir. On peut tout perdre, les deux bras, les deux jambes, la vue, la parole, mais si on garde l’espoir, rien n’est perdu, on peut continuer.
Je me suis marré, et j’ai voulu revoir un film des Marx Brothers pour recharger mes batteries, mais on ne le donnait plus. Je me disais que j’aurais dû m’occuper seulement de bricolage manuel, le chauffage, la plomberie, le bien-être matériel, des choses que l’on peut dépanner et arranger avec ses mains, au lieu de me laisser gagner par l’angoisse du roi Salomon et sa façon de se pencher avec bienveillance sur l’irrémédiable. Irrémédiable, sans recours, à quoi on ne peut remédier.
Chuck est arrivé alors que je me demandais si je ne pouvais pas trouver une seule personne, une femme si possible, pour m’occuper d’elle et tout lui donner, au lieu de courir à droite et à gauche pour essayer de dépanner des gens que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam. Il a jeté ses bouquins et il a grimpé sur le pieu au-dessus du mien car il aime avoir une attitude supérieure. J’avais ma tête entre ses baskets.
— Tu sens des pieds.
— C’est la vie.
— Merde.
— Qu’est-ce que tu as encore ? Tu fais une de ces gueules…
— Mademoiselle Cora, tu sais ? L’ancienne chanteuse ? Celle que monsieur Salomon m’a recommandée chaleureusement ?
— Oui, et alors ?
— J’ai dû l’inviter à sortir avec moi.
— Tu n’étais pas obligé, dis donc.
— Il faut bien que quelqu’un soit obligé. Sans ça, c’est le pôle Nord.
— Le pôle Nord ?
— Sans ça, c’est les glaciers, le vide et cent degrés au-dessous de zéro.
— Ça, coco, c’est ton problème.
— On dit toujours ça pour se désintéresser. Quand je lui ai apporté des fleurs, elle a rougi comme une jeune fille. À soixante-cinq piges, tu te rends compte ! Elle avait cru que c’était moi.
— Et c’était lui ?
— C’était lui. C’est sa gentillesse proverbiale.
— Celui-là, alors, comme volonté de puissance… Il se voit en Dieu le Père, il n’y a pas de doute. Bon, tu l’as invitée à sortir, et alors ?
— Rien. Sauf qu’il y a un truc que je n’avais pas pigé, jusqu’à présent.
— Tiens. Et peut-on savoir ce que tu n’as pas pigé spécialement, en dehors de tout ?
— Chuck, c’est pas la peine de faire de l’esprit, c’est pas ça qui manque. Je n’avais pas pigé qu’on peut être vieux et avoir vingt ans comme mentalité.
— Mais, mon pauvre coco, c’est ce qu’on appelle « la jeunesse du cœur » chez les clichés ! Je me demande vraiment ce que tu lis, quand tu traînes dans les bibliothèques publiques.
— Je t’emmerde. Tu es le genre de mec qui m’aide à comprendre. Il n’y a qu’à t’écouter et prendre le contraire, on est sûr de ne pas se tromper. Toi et ton karaté, c’est des chameaux dans le désert, avec rien et personne. C’est pas mademoiselle Cora que j’ai invitée, c’est ses vingt ans. Elle a encore vingt ans quelque part. On n’a pas le droit.
Chuck a lâché un pet et Tong a sauté du lit, il a couru ouvrir la fenêtre et il a commencé à gueuler. Moi je serai toujours étonné par ce mec, après tout ce qu’il a vu au Cambodge, il a encore de la place pour s’indigner à cause d’un pet.
— Tu as eu tort de l’inviter, coco. Elle va prendre ça pour de l’espoir. Qu’est-ce que tu vas lui dire si elle essaye de coucher avec toi ?
J’en ai eu les poings serrés.
— Pourquoi tu dis ça ? Non mais pourquoi tu dis ça ? Pourquoi tu vas toujours chercher des trucs pas possibles ? Mademoiselle Cora est une personne qui a connu beaucoup de succès féminins et elle a encore envie d’être traitée comme une vraie femme, c’est tout. Tu penses bien que le cul, il y a longtemps que ça lui a passé !
— Qu’est-ce que tu en sais ?
— Mais enfin ça ne va pas, non ? J’ai seulement pensé que ça lui ferait plaisir de se souvenir d’elle-même, parce que les gens, quand ils se perdent de vue, qu’est-ce qui leur reste ?
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