Маргерит Юрсенар - Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce
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- Название:Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce
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- Издательство:Aelred - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
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Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce: краткое содержание, описание и аннотация
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Une poignée de soldats tenaient encore dans le grenier à foin situé au haut d’une grange. La longue galerie sur pilotis vacillant sous la poussée de l’eau s’effondra enfin avec quelques hommes accrochés à une grosse poutre. Mis en demeure de choisir entre la noyade et l’exécution, les survivants durent se rendre sans illusions sur le sort qui les attendait. De part et d’autre, on ne faisait plus de prisonniers, et comment traîner des prisonniers avec soi dans cette dévastation ? Un à un, six ou sept hommes exténués descendirent d’un pas ivre la raide échelle qui menait du grenier à foin au hangar, encombré de ballots de lin moisi, et qui avait jadis servi de magasin. Le premier, un jeune géant blond blessé à la hanche chancela, manqua un échelon, et s’abattit sur le sol, où il fut assommé par quelqu’un. Soudain, je reconnus tout en haut des marches une chevelure emmêlée et éclatante, identique à celle que j’avais vue disparaître sous la terre trois semaines plus tôt. Le vieux jardinier Michel, qui m’avait vaguement suivi en guise d’ordonnance, leva sa tête abrutie par tant d’événements et de fatigues, et s’écria stupidement :
— Mademoiselle...
C’était bien Sophie, et elle me fit de loin le signe de tête indifférent et distrait d’une femme qui reconnaît quelqu’un mais ne tient pas à être abordée. Vêtue, chaussée comme les autres, on eût dit un très jeune soldat. Elle traversa d’un long pas souple le petit groupe hésitant massé dans la poussière et le demi-jour, s’approcha du jeune géant blond étendu au pied de l’échelle, jeta sur lui le même regard dur et tendre qu’elle avait accordé au chien Texas un soir de novembre, et s’agenouilla pour lui fermer les yeux. Quand elle se releva, son visage avait repris son expression vacante, monotone et tranquille comme celle des champs labourés sous un ciel d’automne. On obligea les prisonniers à aider au transport des réserves de munitions et de vivres jusqu’à la station de Kovo. Sophie marchait la dernière, les mains pendantes ; elle avait l’air désinvolte d’un garçon qui vient de se faire exempter d’une corvée, et elle sifflait Tipperary .
Chopin et moi, nous emboîtions le pas à quelque distance, et nos deux figures consternées devaient ressembler à celles de parents dans un enterrement. Nous nous taisions, et, chacun de nous à ce moment désirant sauver la jeune fille, soupçonnait l’autre de s’opposer à son projet. Chez Chopin du moins, cette crise d’indulgence passa vite, car quelques heures plus tard, il était aussi résolu à l’extrême rigueur que Conrad l’eût été à sa place. Pour gagner du temps, je me mis en devoir d’interroger les prisonniers. On les enferma dans un fourgon à bestiaux oublié sur la voie, et on me les amena un à un dans le bureau du chef de gare. Le premier interrogé, un paysan petit-russien, ne comprit pas un mot aux questions que je lui posai pour la forme, hébété qu’il était à force de fatigue, de courage résigné, et d’indifférence à tout. Il avait trente ans de plus que moi, et je ne me suis jamais senti plus jeune qu’en présence de ce fermier qui aurait pu être mon père. Écœuré, je le renvoyai. Sophie fit ensuite son apparition entre deux soldats qui auraient aussi bien pu être des huissiers chargés de l’annoncer au cours d’une soirée dans le monde. L’espace d’un instant, je lus sur son visage cette peur particulière qui n’est autre que la crainte de manquer de courage. Elle s’approcha de la table de bois blanc à laquelle je m’accoudais, et dit très vite :
— N’attendez pas de moi des renseignements, Éric. Je ne dirai rien, et je ne sais rien.
— Ce n’est pas pour des renseignements que je vous ai fait venir, dis-je en lui montrant une chaise.
Elle hésita puis s’assit.
— Alors, pourquoi ?
— Pour des éclaircissements. Vous savez que Grigori Loew est mort ?
Elle inclina solennellement la tête, sans chagrin. Elle avait eu cet air-là, à Kratovicé, à l’annonce de la mort de ceux de nos camarades qui lui étaient à la fois indifférents et chers.
— J’ai vu sa mère à Lilienkron le mois dernier. Elle m’a prétendu que vous aviez épousé Grigori.
— Moi ? Quelle idée ! dit-elle en français, et il suffit du son de cette phrase pour me ramener au Kratovicé d’autrefois.
— Pourtant, vous couchiez ensemble ?
— Quelle idée ! répéta-t-elle. C’est comme pour Volkmar : vous vous êtes figuré que nous étions fiancés. Vous savez bien que je vous disais tout, fit-elle avec sa tranquille simplicité d’enfant. Et elle ajouta d’un ton sentencieux :
— Grigori était quelqu’un de très bien.
— Je commence à le croire, dis-je. Mais ce blessé dont vous vous êtes occupée tout à l’heure ?
— Oui, fit-elle. Nous sommes tout de même restés plus amis que je ne pensais, Éric, puisque vous avez deviné.
Elle joignit pensivement les mains, et son regard reprit cette expression fixe et vague, dépassant l’interlocuteur, qui est le propre des myopes, mais aussi des êtres absorbés dans une idée ou dans un souvenir.
— Il était très bon. Je ne sais pas comment j’aurais fait sans lui, dit-elle du ton d’une leçon littéralement sue par cœur.
— Ça a été difficile pour vous là-bas ?
— Non. J’étais bien.
Je me souvins que j’avais été bien aussi, pendant ce printemps sinistre. La sérénité qui émanait d’elle était celle qu’on ne peut jamais ôter complètement à un être qui a connu le bonheur sous ses formes les plus élémentaires et les plus sûres. L’avait-elle trouvée près de cet homme, ou cette tranquillité provenait-elle de l’approche de la mort et de l’habitude du danger ? Quoiqu’il en soit, elle ne m’aimait plus en ce moment elle ne se préoccupait plus de l’effet à produire sur moi.
— Et maintenant ? dis-je en lui désignant une boîte de cigarettes ouverte sur la table.
Elle refusa d’un geste de la main.
— Maintenant ? dit-elle d’un ton surpris.
— Vous avez de la famille en Pologne ?
— Ah, fit-elle, vous avez l’intention de me ramener en Pologne. Est-ce aussi l’idée de Conrad ?
— Conrad est mort, dis-je le plus simplement que je pus.
— Je regrette, Éric, dit-elle doucement, comme si cette perte ne concernait que moi.
— Vous tenez tant que ça à mourir ?
Les réponses sincères ne sont jamais nettes, ni rapides. Elle réfléchissait, fronçant les sourcils, ce qui lui donnait le front ridé qu’elle aurait dans vingt ans. J’assistais à cette mystérieuse pesée que Lazare fit sans doute trop tard, et après sa résurrection, et où la peur sert de contrepoids à la fatigue, le désespoir au courage, et le sentiment d’en avoir assez fait à l’envie de manger encore quelques repas, de dormir encore quelques nuits, et de voir encore se lever le matin. Ajoutez à cela deux ou trois douzaines de souvenirs heureux ou malheureux, qui, selon les natures, aident à nous retenir, ou nous précipitent dans la mort.
Elle dit enfin, et sa réponse était sûrement la plus pertinente possible :
— Qu’est-ce que vous allez faire des autres ?
Je ne répondis pas, et ne pas répondre était tout dire. Elle se leva, de l’air de quelqu’un qui n’a pas conclu une affaire, mais que cette affaire n’engage pas personnellement.
— En ce qui vous concerne, dis-je en me levant à mon tour, vous savez que je ferai l’impossible. Je ne promets rien de plus.
— Je ne vous en demande pas tant, fit-elle.
Et, se détournant à demi, elle écrivit du doigt sur la vitre embuée quelque chose qu’elle effaça aussitôt.
— Vous ne voulez rien me devoir ?
— Ce n’est même pas cela, dit-elle d’un ton qui se désintéressait de l’entretien.
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