Маргерит Юрсенар - Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce
Здесь есть возможность читать онлайн «Маргерит Юрсенар - Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2012, Издательство: Aelred - TAZ, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce
- Автор:
- Издательство:Aelred - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 60
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
— Eric, mon seul ami, je vous supplie de me pardonner.
— Sophie, chère, je m’apprête à partir... Trouvez-vous ce matin dans la cuisine à l’heure du départ. Il faut que je vous parle... Excusez-moi.
— Éric, c’est moi qui demande pardon...
Celui qui prétend se souvenir mot pour mot d’une conversation m’a toujours paru un menteur ou un mythomane. Il ne me reste jamais que des bribes, un texte plein de trous, comme un document mangé des vers. Mes propres paroles, même à l’instant où je les prononce, je ne les entends pas. Quant à celles de l’autre, elles m’échappent, et je ne me souviens que du mouvement d’une bouche à portée de mes lèvres. Tout le reste n’est que reconstitution arbitraire et faussée, et ceci vaut également pour les autres propos dont j’essaie ici de me souvenir. Si je me rappelle à peu près sans faute les pauvres platitudes échangées entre nous cette nuit-là, c’est sans doute parce que ce furent les dernières douceurs que Sophie m’ait dites de sa vie. Je dus renoncer à faire tourner sans bruit la clef dans la serrure. On croit hésiter, ou s’être résolu, mais c’est aux petites raisons pour lesquelles en fin de compte on se décide que se marquent les pesées secrètes. Ma lâcheté ou mon courage n’allaient pas jusqu’à mettre Conrad en face d’une explication. Conrad avait eu la naïveté de ne voir dans mon geste de la veille qu’une protestation contre les familiarités prises avec sa sœur par le premier venu : j’ignore encore si je me serais jamais résigné à lui avouer que pendant quatre mois je lui avais chaque jour menti par omission. Mon ami se retournait dans son sommeil, avec les gémissements involontaires que lui arrachait le frottement de sa jambe malade contre le drap ; je revins m’étendre sur mon lit, les mains sous la nuque, et tâchai de ne plus penser qu’à l’expédition du lendemain. Si j’avais possédé Sophie cette nuit-là, je crois que j’eusse avidement joui de cette femme que je venais de marquer aux yeux de tous, comme une chose qui n’était qu’à moi seul. Sophie enfin heureuse eût sans doute été à peu près invulnérable aux attaques qui devaient bientôt nous séparer à jamais : c’est donc de moi que serait venue fatalement l’initiative de la rupture. Après quelques semaines de désappointement ou de délire, mon vice à la fois désespérant et indispensable m’aurait reconquis ; et ce vice, quoi qu’on puisse en penser, c’est bien moins l’amour des garçons que la solitude. Les femmes n’y peuvent vivre, et toutes la saccagent, ne serait-ce qu’en s’efforçant d’y créer un jardin. L’être qui tout de même me constitue dans ce que j’ai de plus inexorablement personnel aurait repris le dessus, et j’aurais bon gré mal gré abandonné Sophie, comme un chef d’État abandonne une province trop éloignée de la métropole. L’heure de Volkmar aurait infailliblement sonné de nouveau pour elle, ou à son défaut l’heure du trottoir. Il y a des choses plus propres qu’une telle succession de déchirements et de mensonges qui rappellent l’idylle du commis voyageur avec la bonne, et je trouve aujourd’hui que le malheur n’a pas mal arrangé les choses. Il n’en est pas moins vrai que j’ai probablement perdu une des chances de ma vie. Mais il y a aussi des chances dont malgré nous notre instinct ne veut pas.
Vers sept heures du matin, je descendis dans la cuisine, où Volkmar déjà prêt m’attendait. Sophie avait réchauffé du café, préparé des provisions qui n’étaient que les restes du buffet de la veille ; elle était parfaite dans ces soins de femme de soldat. Elle nous dit adieu dans la cour, à peu près à l’endroit où j’avais enterré Texas par un soir de novembre. Pas un instant, nous ne fûmes seuls. Prêt à me lier dès mon retour, je n’étais pourtant pas fâché de mettre entre ma déclaration et moi un délai qui aurait peut-être la largeur de la mort. Tous trois, nous paraissions avoir oublié les incidents de la veille : cette cicatrisation au moins apparente était un trait de notre vie sans cesse cautérisée par la guerre. Volkmar et moi, nous baisâmes la main qui nous était tendue, et qui continua de loin à nous faire des signes que chacun de nous prenait pour soi seul. Nos hommes nous attendaient près des baraquements, accroupis autour d’un feu de braises. Il neigeait, ce qui allait empirer les fatigues de la route, mais nous garantirait peut-être des surprises. Les ponts avaient sauté ; mais la rivière gelée était sûre. Notre but était d’atteindre Munau où Broussaroff se trouvait bloqué dans une situation plus exposée que la nôtre, et de protéger en cas de nécessité son repliement sur nos lignes.
Les communications téléphoniques étaient coupées depuis quelques jours entre Munau et nous, sans que nous sachions s’il fallait l’attribuer à la tempête ou à l’ennemi. En réalité, le village était tombé entre les mains des Rouges la veille de Noël ; le reste durement éprouvé des troupes de Broussaroff était cantonné à Gourna. Broussaroff lui-même était gravement blessé ; il mourut une semaine plus tard. Dans l’absence d’autres chefs, la responsabilité de la retraite m’incomba. Je tentai une contre-attaque sur Munau, dans l’espoir de rentrer en possession des prisonniers et du matériel de guerre, ce qui ne réussit qu’à nous affaiblir davantage. Broussaroff, dans ses moments de lucidité, s’obstinait à ne pas quitter Gourna, dont il s’exagérait l’importance stratégique ; j’ai d’ailleurs toujours considéré comme un incapable ce soi-disant héros de l’offensive de 1914 contre notre Prusse Orientale. Il devenait indispensable que l’un de nous allât chercher Rugen à Kratovicé, et se chargeât ensuite de porter à von Wirtz un rapport exact sur la situation, ou plutôt deux rapports, celui de Broussaroff et le mien. Si j’ai choisi Volkmar pour cette mission, c’est que lui seul possédait la souplesse nécessaire pour traiter avec le Commandant en chef, comme aussi pour décider Rugen à nous rejoindre ; car je n’ai pas dit qu’une des particularités de Paul était de nourrir pour les officiers de la Russie impériale une aversion surprenante même dans nos rangs, pourtant presque aussi irréductiblement hostiles aux émigrés qu’aux Bolcheviks eux-mêmes. De plus, et par une curieuse déformation professionnelle, le dévouement que Paul témoignait aux blessés ne dépassait pas les murs de son ambulance ; Broussaroff mourant à Gourna l’intéressait moins que le premier venu de ses opérés de la veille.
Entendons-nous : je ne tiens pas à être accusé de plus de perfidie que je n’en suis capable. Je n’essayais pas de me débarrasser d’un rival (le mot fait sourire) en le chargeant d’une mission dangereuse. Partir n’était pas plus périlleux que rester, et je ne crois pas que Volkmar m’eût tenu rancune de l’exposer à un surcroît de risque. Il s’y attendait peut-être ; le cas échéant, il en eût usé de même avec moi. L’autre solution eût été de rentrer moi-même à Kratovicé, et de laisser à Volkmar la haute main à Gourna, où Broussaroff délirant ne comptait plus. Sur le moment, Volkmar m’en a voulu de lui avoir attribué le moindre rôle ; de la façon dont les choses ont tourné, il a dû m’être reconnaissant par la suite d’avoir pris sur moi la pire responsabilité. Il n’est pas vrai non plus que je l’eusse renvoyé à Kratovicé pour lui offrir une dernière chance de me supplanter définitivement auprès de Sophie : ce sont là de ces finesses dont on ne se soupçonne qu’après coup. Je n’avais pas envers Volkmar la méfiance qui eût peut-être été normale entre nous : contre toute attente, il s’était montré assez bon bougre pendant ces quelques jours passés côte à côte. En cela, comme en bien d’autres choses, le flair me manquait. Les vertus de camaraderie de Volkmar n’étaient pas à proprement parler un revêtement hypocrite, mais une espèce de grâce d’état militaire, endossée et quittée avec l’uniforme. Il faut dire aussi qu’il avait pour moi une vieille haine animale, et pas seulement intéressée. J’étais à ses yeux un objet de scandale, et probablement aussi répugnant qu’une araignée. Il a pu croire qu’il était de son devoir de mettre Sophie en garde contre moi ; je dois encore lui savoir gré de ne pas avoir joué cette carte plus tôt. Je me doutais bien que je courais un danger en le remettant face à face avec Sophie, à supposer que celle-ci m’importât beaucoup, mais le moment n’était pas aux considérations de ce genre, et de toute façon mon orgueil m’eût empêché de m’y arrêter. Quant à me desservir auprès de von Wirtz, je suis persuadé qu’il ne l’a pas fait. Ce Volkmar était honnête homme jusqu’à un certain point, comme tout le monde.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.