Маргерит Юрсенар - Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce
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- Название:Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce
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- Издательство:Aelred - TAZ
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- Год:2012
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Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce: краткое содержание, описание и аннотация
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Rugen arriva quelques jours plus tard, flanqué de camions blindés et d’une voiture d’ambulance. L’arrêt à Gourna ne pouvant se prolonger, je pris sur moi d’emmener de force Broussaroff, qui mourut en route, comme il était à prévoir, et devait se montrer aussi encombrant mort qu’il l’avait été vivant. Nous fûmes attaqués en amont de la rivière, et ce ne fut qu’une poignée d’hommes que je parvins à ramener à Kratovicé. Mes erreurs au cours de cette retraite en miniature m’ont servi quelques mois plus tard durant les opérations sur la frontière de Pologne, et chacun de ces morts de Gourna m’a fait économiser par la suite une douzaine de vies. Peu importe : les vaincus ont toujours tort, et je méritais tous les blâmes qui se déversèrent sur moi, sauf celui de n’avoir pas obéi aux ordres d’un malade dont le cerveau se désagrégeait déjà. La mort de Paul surtout me bouleversa : je n’avais pas d’autre ami. Je me rends compte que cette affirmation paraît s’inscrire en faux contre tout ce que j’ai dit jusqu’ici : pour peu qu’on y pense, il est pourtant assez facile d’accorder ces contradictions. Je passai la première nuit qui suivit mon retour dans les baraquements, sur une de ces paillasses grouillantes de poux qui ajoutaient à nos risques le typhus exanthématique, et je crois bien que j’y dormis aussi lourdement qu’un mort. Je n’avais pas changé de résolution en ce qui concernait Sophie, et du reste, le temps de penser à elle me manquait, mais je ne tenais peut-être pas à remettre immédiatement le pied dans la trappe où j’acceptais d’être pris. Tout me semblait cette nuit-là ignoble, inutile, abrutissant, et gris.
Le lendemain, par une sale matinée de neige fondue et de vent d’ouest, je franchis la courte distance entre les baraquements et le château. Pour monter au bureau de Conrad, je pris l’escalier d’honneur, encombré de paille et de caisses défoncées, au lieu de celui de service, que j’employais presque toujours. Je n’étais pas lavé, pas rasé, et en état d’infériorité absolue en cas de scène de reproches ou d’amour. Il faisait sombre dans l’escalier, éclairé seulement par une petite fente dans un volet bouché. Entre le premier et le second étage, je me trouvai subitement nez à nez avec Sophie qui descendait les marches. Elle avait sa pelisse, ses bottes de neige, et un petit châle de laine jeté sur la tête, à peu près comme le mouchoir de soie dont les femmes s’affublent cette année aux bains de mer. Elle tenait à la main un paquet enveloppé dans un torchon noué aux quatre coins, mais je l’avais vue souvent en porter de semblables dans ses visites à l’ambulance ou à la femme du jardinier. Rien de tout cela n’était nouveau, et la seule chose qui eût pu m’avertir était donc son regard. Mais elle évita mes yeux.
— Eh bien, Sophie, vous sortez par un temps pareil ? plaisantai-je en essayant de lui prendre le poignet.
— Oui, dit-elle, je pars.
Sa voix m’apprit que c’était sérieux, et qu’en effet elle partait.
— Où allez-vous ?
— Ça ne vous regarde pas, dit-elle en dégageant son poignet d’un geste sec, et sa gorge eut ce léger renflement qui rappelle le cou d’une colombe, et qui indique qu’on vient de ravaler un sanglot.
— Et peut-on savoir pourquoi vous partez, ma chère ?
— J’en ai assez, répéta-t-elle avec un mouvement convulsif des lèvres qui rappela un instant le tic de la tante Prascovie. J’en ai assez.
Et passant du bras gauche au bras droit son ridicule paquet qui lui donnait l’air d’une servante renvoyée, elle fonça comme pour s’échapper, et ne réussit qu’à descendre une marche, ce qui nous rapprocha malgré elle. Alors, s’adossant au mur, de façon à laisser entre nous le plus grand espace possible, elle leva pour la première fois sur moi des yeux pleins d’horreur.
— Ah, fit-elle, vous me dégoûtez tous...
Je suis sûr que les mots qu’elle lâcha ensuite au hasard ne venaient pas d’elle, et il n’est pas difficile de deviner à qui elle les empruntait. On aurait dit une fontaine crachant de la boue. Son visage avait pris une expression de grossièreté paysanne : j’ai vu chez des filles du peuple de ces explosions d’obscénité indignée. Il importait peu que ces accusations fussent justifiées ou non ; et tout ce qui se dit dans cet ordre est toujours faux, car les vérités sensuelles échappent au langage, et ne sont faites que pour les balbutiements de bouche à bouche. La situation s’éclaircissait : c’était bien une adversaire que j’avais en face de moi, et d’avoir toujours subodoré la haine dans l’abnégation de Sophie me rassurait au moins sur ma clairvoyance. Il se peut qu’une confidence totale de ma part l’eût empêchée de passer ainsi à l’ennemi, mais ce sont là des considérations aussi vaines que celles qui établissent la victoire possible de Napoléon à Waterloo.
— Et c’est de Volkmar, je suppose, que vous tenez ces infamies ?
— Oh, celui-là, dit-elle d’un air qui ne me laissa aucun doute sur les sentiments qu’elle éprouvait pour lui. Elle devait en ce moment nous confondre dans le même mépris, et avec nous le reste des hommes.
— Savez-vous ce qui m’étonne ? C’est que ces charmantes idées ne vous soient pas venues depuis longtemps, fis-je du ton le plus léger possible, essayant toutefois de l’entraîner dans un de ces débats où elle se serait perdue deux mois plus tôt.
— Si, répondit-elle distraitement. Si, mais c’est sans importance.
Elle ne mentait pas : rien pour les femmes n’a d’importance qu’elles-mêmes, et tout autre choix n’est pour elles qu’une folie chronique ou qu’une aberration passagère. J’allais lui demander âprement ce qui alors importait pour elle, quand je vis son visage, ses yeux, se décomposer et frémir au cours d’un nouvel accès de désespoir comme sous l’élancement profond d’une névralgie.
— Tout de même, je n’aurais pas cru que vous auriez mêlé Conrad à tout cela.
Elle détourna faiblement la tête, et ses joues pâles prirent feu comme si la honte d’une telle accusation était trop grande pour ne pas retomber aussi sur elle. Je compris alors que l’indifférence envers les siens qui m’avait longtemps scandalisé chez Sophie n’était qu’un symptôme trompeur, une ruse de l’instinct pour les tenir en dehors de la misère et du dégoût où elle se croyait tombée ; et que sa tendresse pour son frère avait continué à sourdre à travers sa passion pour moi, invisible comme une source dans l’eau salée de la mer. Bien plus, elle avait investi Conrad de tous les privilèges, de toutes les vertus auxquels elle renonçait, comme si ce fragile garçon avait été son innocence. L’idée qu’elle prenait contre moi sa défense m’atteignit au point le plus sensible de ma mauvaise conscience. Toutes les réponses eussent été bonnes, sauf celle sur quoi je trébuchai par irritation, par timidité, par hâte de blesser en retour. Il y a au fond de chacun de nous un goujat insolent et obtus, et ce fut lui qui riposta :
— Les filles de trottoir n’ont pas à se charger de la police des mœurs, chère amie.
Elle me regarda avec surprise, comme si tout de même elle ne s’attendait pas à cela, et je m’aperçus trop tard qu’elle eût accepté avec joie une dénégation, et qu’un aveu n’eût sans doute provoqué en elle qu’un flot de larmes. Penchée en avant, les sourcils froncés, elle chercha une réponse à cette petite phrase qui nous séparait plus qu’un mensonge ou qu’un vice, ne trouva dans sa bouche qu’un peu de salive, et me cracha au visage. Appuyé à la rampe, je la regardai stupidement descendre l’escalier d’un pas à la fois alourdi et rapide. Arrivée en bas, elle accrocha par mégarde sa pelisse au clou rouillé d’une caisse d’emballage, et tira, déchirant tout un pan du vêtement de loutre. Un instant plus tard, j’entendis se refermer la porte du vestibule.
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