Маргерит Юрсенар - Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce
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- Название:Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce
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- Издательство:Aelred - TAZ
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- Год:2012
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Que fallait-il faire ? On n’ose tout dire à une jeune fille, même lorsque son âme est déjà l’âme d’une femme. Les termes m’eussent manqué ; j’eusse donné de mes actes une image affaiblie, ou peut-être excessive. Tout dire, c’était vous perdre. Si vous consentiez à m’épouser quand même, c’était jeter une ombre sur la confiance que vous aviez en moi. J’avais besoin de cette confiance pour m’obliger, en quelque sorte, à ne pas la trahir. Je me croyais le droit (le devoir plutôt) de ne pas repousser l’unique chance de salut que me donnait la vie. Je me sentais parvenu à la limite de mon courage : je comprenais que seul je ne guérirais plus. À cette époque, je voulais guérir. On se fatigue de ne vivre que des formes furtives, méprisées, du bonheur humain. J’aurais pu, d’un mot, rompre ces fiançailles silencieuses : j’eusse trouvé des excuses ; il suffisait de dire que je ne vous aimais pas. Je m’abstins, non parce que la princesse, mon unique protectrice, ne m’eût jamais pardonné ; je m’abstins parce que j’espérais en vous. Je me laissai glisser, je ne dis pas vers ce bonheur (mon amie, nous ne sommes pas heureux), mais plutôt vers ce crime. Le désir de bien faire me conduisit plus bas que les pires calculs : je volai votre avenir. Je ne vous apportai rien, pas même ce grand amour sur lequel vous comptiez ; ce que j’avais de vertus furent les complices de ce mensonge ; et mon égoïsme fut d’autant plus odieux qu’il se crut légitime.
Vous m’aimiez. Je ne suis pas assez vain pour croire que vous m’aimiez d’amour ; je me demande encore comment vous avez pu, je ne dis pas vous éprendre de moi, mais m’adopter ainsi. Chacun de nous sait peu de chose sur l’amour, tel que l’entendent les autres ; l’amour, pour vous, n’était peut-être qu’une bonté passionnée. Ou bien, je vous ai plu. Je vous ai plu justement par ces qualités qui croissent trop souvent à l’ombre de nos défauts les plus graves : la faiblesse, l’indécision, la subtilité. Surtout, vous m’avez plaint. J’avais été assez imprudent pour vous inspirer pitié ; parce que vous aviez été bonne pendant quelques semaines, vous avez trouvé naturel de l’être toute la vie : vous avez cru qu’il suffisait d’être parfaite pour être heureuse ; j’ai cru suffisant, pour être heureux, de n’être plus coupable.
Nous fûmes mariés à Wand un jour assez pluvieux d’octobre. Peut-être, Monique, eussé-je préféré que nos fiançailles fussent plus longues ; j’aime que le temps nous porte, et non qu’il nous entraîne. Je n’étais pas sans inquiétude sur cette existence qui s’ouvrait : songez que j’avais vingt-deux ans, et que vous étiez la première femme qui occupait ma vie. Mais tout, à vos côtés, était toujours très simple : je vous savais gré de m’effrayer si peu. Les hôtes du château étaient partis l’un après l’autre ; nous allions partir aussi, partir ensemble. Nous fûmes mariés dans l’église du village, et comme votre père s’en était allé pour l’une de ses expéditions lointaines il n’y avait, autour de nous, que quelques amis et mon frère. Mon frère était venu, bien que ce déplacement coutât cher ; il me remercia avec une sorte d’effusion d’avoir, disait-il, sauvé notre famille ; je compris alors qu’il faisait allusion à votre fortune, et cela me fit honte. Je ne répondis rien. Cependant, mon amie, aurais-je été plus coupable en vous sacrifiant à ma famille qu’en vous sacrifiant à moi-même ? C’était, je m’en souviens, un de ces jours mêlés de soleil et de pluie, qui changent facilement d’expression, comme un visage humain. Il semblait qu’il s’efforçât de faire beau, et que je m’efforçasse d’être heureux. Mon Dieu, j’étais heureux. J’étais heureux avec timidité.
Et maintenant, Monique, il faudrait du silence. Ici doit s’arrêter mon dialogue avec moi-même : ici commence celui de deux âmes et de deux corps unis. Unis, ou simplement joints. Pour tout dire, mon amie, il faudrait une audace que je me défends d’avoir ; il faudrait surtout être également une femme. Je voudrais seulement comparer mes souvenirs aux vôtres, vivre, en quelque sorte au ralenti, ces moments de tristesse ou de pénible joie que nous avons peut-être trop hâtivement vécus. Cela me revient à la manière de pensées presque évanouies, de confidences timides, chuchotées à voix basse, de musique très discrète qu’il faut écouter pour entendre. Mais je vais voir s’il est possible d’écrire aussi à voix basse.
Ma santé, demeurée précaire, vous inquiétait d’autant plus que je ne m’en plaignais pas. Vous aviez tenu à passer nos premiers mois ensemble dans des climats moins rudes : le jour même du mariage, nous partîmes pour Méran. Puis, l’hiver nous chassa vers des pays encore plus tièdes ; je vis pour la première fois la mer, et la mer au soleil. Mais cela n’a pas d’importance. Au contraire, j’eusse préféré d’autres régions plus tristes, plus austères, en harmonie avec l’existence que je m’efforçais de désirer vivre. Ces contrées d’insouciance et de charnel bonheur m’inspiraient à la fois de la méfiance et du trouble ; je soupçonnais toujours la joie de contenir un péché. Plus ma conduite m’avait semblé répréhensible, plus je m’étais attaché aux idées morales rigoureuses qui condamnaient mes actes. Nos théories, Monique, lorsqu’elles ne sont pas la formule de nos instincts, sont les défenses que nous opposons à ceux-ci. Je vous en voulais de me faire remarquer le cœur trop rouge d’une rose, une statue, la beauté brune d’un enfant qui passait ; j’éprouvais, pour ces choses innocentes, une sorte d’horreur ascétique. Et, pour la même raison, j’eusse préféré que vous fussiez moins belle.
Nous avions retardé, par une sorte de tacite accord, l’instant où nous serions tout à fait l’un à l’autre. J’y pensais, d’avance, avec un peu d’inquiétude, de répugnance aussi ; il me semblait que cette intimité trop grande allait gâter, avilir quelque chose. Et puis, on ne sait jamais ce que feront surgir, entre deux êtres, les sympathies ou les antipathies des corps. Ce n’étaient peut-être pas des idées très saines, mais enfin, c’étaient les miennes. Je me demandais, chaque soir, si j’oserais vous rejoindre ; mon amie, je ne l’osais pas. Puis, il le fallut bien : sans doute, vous n’eussiez plus compris. Je pense, avec un peu de tristesse, combien tout autre que moi eût apprécié davantage la beauté (la bonté) de ce don, si simple, de vous-même. Je ne voudrais rien dire qui risquât de vous choquer, encore moins de vous faire sourire, mais il me semble que ce fut un don maternel. J’ai vu plus tard votre enfant se blottir contre vous, et j’ai pensé que tout homme, sans le savoir, cherche surtout dans la femme le souvenir du temps où sa mère l’accueillait. Du moins, cela est vrai, quand il s’agit de moi. Je me souviens, avec une infinie pitié, de vos efforts un peu inquiets pour me rassurer, me consoler, m’égayer peut-être ; et je crois presque avoir été moi-même votre premier enfant.
Je n’étais pas heureux. J’éprouvais certes quelque déception de ce manque de bonheur, mais enfin, je me résignais. J’avais en quelque sorte renoncé au bonheur, ou du moins à la joie. Puis, je me disais que les premiers mois d’une union sont rarement les plus doux, que deux êtres, brusquement joints par la vie, ne peuvent si rapidement se fondre l’un dans l’autre et n’être vraiment qu’un. Il faut beaucoup de patience et de bonne volonté. Nous en avions tous deux. Je me disais, avec plus de justesse encore, que la joie ne nous est pas due, et que nous avons tort de nous plaindre. Tout se vaudrait, je suppose, si nous étions raisonnables, et le bonheur n’est peut-être qu’un malheur mieux supporté. Je me disais cela, parce que le courage consiste à donner raison aux choses, quand nous ne pouvons les changer. Pourtant, que l’insuffisance soit dans la vie, ou seulement en nous-mêmes, elle n’en est pas moins grande et nous en souffrons autant. Et vous non plus, mon amie, vous n’étiez pas heureuse.
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