Маргерит Юрсенар - Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce
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- Название:Alexis ou le Traité du Vain Combat - Le Coup de Grâce
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- Издательство:Aelred - TAZ
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- Год:2012
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Je crois vous avoir dit que le prince de Mainau m’avait raconté votre histoire. Je devrais plutôt dire l’histoire de vos parents, car celle des jeunes filles est tout intérieure : leur vie est un poème avant de devenir un drame. J’avais écouté cette histoire avec indifférence, comme l’un de ces interminables récits de chasses et de voyages où le prince se perdait, le soir, après les longs repas. C’était vraiment un récit de voyage, puisque le prince avait connu votre père au cours d’une expédition, déjà lointaine, dans les Antilles françaises. Le docteur Thiébaut fut un explorateur célèbre ; il s’était marié n’étant déjà plus jeune ; vous étiez née là-bas. Puis votre père, devenu veuf, avait quitté les Iles ; vous aviez vécu, dans une province de France, chez des parents du côté paternel. Vous aviez grandi dans un milieu sévère, et pourtant très aimant ; vous avez eu l’enfance d’une petite fille heureuse. Certes, mon amie, il n’est pas nécessaire que je vous raconte votre histoire : vous la savez mieux que moi. Elle s’est déroulée pour vous, jour par jour, verset par verset, à la façon d’un psaume. Il n’est même pas nécessaire que vous vous en souveniez : elle vous a fait ce que vous êtes, et vos gestes, votre voix, tout vous-même, portent témoignage de ce tranquille passé.
Vous êtes arrivée à Wand un jour de la fin du mois d’août, au crépuscule. Je ne me rappelle pas exactement les détails de cette apparition ; je ne savais pas que vous entriez, non seulement dans cette maison allemande, mais aussi dans ma vie. Je me souviens seulement qu’il faisait déjà sombre, et que les lampes, dans le vestibule, ne brûlaient pas encore. Ce n’était pas votre premier séjour à Wand, ainsi, les choses avaient pour vous une figure familière ; elles aussi vous connaissaient. Il faisait trop obscur pour que je distinguasse vos traits ; je m’aperçus seulement que vous étiez très calme. Mon amie, les femmes sont rarement calmes : elles sont placides, ou bien elles sont fébriles. Vous étiez sereine à la façon d’une lampe. Vous conversiez avec vos hôtes ; vous ne disiez que les paroles qu’il fallait dire ; vous ne faisiez que les gestes qu’il fallait faire, et cela était parfait. Je fus, ce soir-là, d’une timidité pire qu’à l’ordinaire ; j’aurais découragé jusqu’à votre bonté. Pourtant, je ne vous en voulais pas. Je ne vous admirais pas non plus : vous étiez trop lointaine. Votre arrivée me parut simplement un peu moins désagréable que je ne l’avais craint tout d’abord. Vous voyez, mon amie, que je vous dis la vérité.
Je cherche à revivre, le plus exactement possible, les semaines qui nous menèrent aux fiançailles. Monique, ce n’est pas facile. Je dois éviter les mots de bonheur ou d’amour, car enfin, je ne vous ai pas aimée. Seulement, vous m’êtes devenue chère. Je vous ai dit combien j’étais sensible à la douceur des femmes : j’éprouvais, près de vous, un sentiment nouveau de confiance et de paix. Vous aimiez, comme moi, les longues promenades à travers la campagne, qui ne mènent nulle part. Je n’avais pas besoin qu’elles menassent quelque part ; j’étais tranquille à vos côtés. Votre nature pensive s’accordait à ma nature timide ; nous nous taisions ensemble. Puis votre belle voix grave, un peu voilée, votre voix trempée de silence, m’interrogeait doucement sur mon art et moi-même ; je comprenais déjà que vous éprouviez envers moi une sorte de tendre pitié. Vous étiez bonne. Vous connaissiez la souffrance, pour l’avoir bien souvent guérie ou consolée : vous deviniez en moi un jeune malade ou un jeune pauvre. J’étais même si pauvre que je ne vous aimais pas. Seulement, je vous trouvais douce. Il m’arrivait de songer que j’eusse été heureux d’être vôtre : je veux dire votre frère. Je n’allais pas plus loin. Je n’étais pas assez présomptueux pour imaginer davantage, ou, peut-être, ma nature se taisait. Quand j’y pense, c’était déjà beaucoup qu’elle se tût.
Vous étiez très pieuse. À cette époque, vous et moi croyions encore en Dieu, j’entends, celui que tant de gens nous dépeignent comme s’ils le connaissaient. Pourtant, vous n’en parliez jamais. Vous pensiez peut-être que l’on n’en peut rien dire, ou bien, vous n’en parliez jamais, parce que vous le sentiez présent. On parle surtout de ceux qu’on aime, lorsqu’ils ne sont pas là. Vous viviez en Dieu. Vous aimiez, comme moi, ces vieux livres des mystiques, qui semblent avoir regardé la vie et la mort à travers du cristal. Nous nous prêtions des livres. Nous les lisions ensemble, mais non pas à voix haute, nous savions trop bien que les paroles rompent toujours quelque chose. C’étaient deux silences accordés. Nous nous attendions à la fin des pages ; votre doigt suivait, le long des lignes, les prières commencées, comme s’il s’agissait de me montrer une route. Un jour que j’avais plus de courage, et vous plus de douceur encore qu’à l’ordinaire, je vous avouai que j’avais peur d’être damné. Vous avez souri, gravement, pour me donner confiance. Alors, brusquement, cette idée m’apparut petite, misérable, et surtout très lointaine : je compris, ce jour-là, l’indulgence de Dieu.
Ainsi, j’ai des souvenirs d’amour. Ce n’était pas sans doute une passion véritable, mais je ne suis pas sûr qu’une passion véritable m’eût rendu meilleur, ou seulement plus heureux. Je vois trop, pourtant, ce qu’un tel sentiment contenait d’égoïsme : je m’attachais à vous. Je m’attachais c’est malheureusement le seul mot qui convienne. Les semaines s’écoulaient ; la princesse trouvait chaque jour des raisons pour vous retenir encore ; vous commenciez, je pense, à vous habituer à moi. Nous en étions venus à échanger nos souvenirs d’enfance ; j’en connus d’heureux grâce à vous ; par moi vous en connûtes de tristes ; ce fut comme si nous avions dédoublé notre passé. Chaque heure ajoutait quelque chose à cette intimité timidement fraternelle et je m’aperçus, avec effroi, qu’on avait fini par nous croire fiancés.
Je m’ouvris à la princesse Catherine. Je ne pouvais tout dire : j’appuyai sur l’extrême indigence où se débattait ma famille ; vous étiez, par malheur, beaucoup trop riche pour moi. Votre nom, célèbre depuis deux générations dans le monde de la science, valait peut-être mieux qu’une pauvre noblesse autrichienne. Enfin j’osai faire allusion à des fautes antérieures, d’une nature très grave, qui m’interdisaient votre amour, mais que naturellement je ne pus préciser. Cette demi-confession, déjà pénible, ne réussit qu’à faire sourire. Monique, on ne me crut même pas. Je me heurtai à l’entêtement des gens légers. La princesse s’était une fois pour toutes promis de nous unir : elle avait pris de moi une idée favorable, qu’elle ne modifia plus. Le monde, quelquefois trop sévère, compense sa dureté par son inattention. On ne nous soupçonne pas, tout simplement. La princesse de Mainau disait que l’expérience l’avait rendue frivole : ni elle, ni son mari, ne me prirent au sérieux. Mes scrupules leur parurent témoigner d’un amour véritable ; parce que j’étais inquiet, ils me crurent désintéressé.
La vertu a ses tentations comme le reste, bien plus dangereuses parce que nous ne nous en méfions pas. Avant de vous connaître, je rêvais du mariage. Ceux dont l’existence est irréprochable rêvent peut-être d’autre chose ; nous nous dédommageons ainsi de n’avoir qu’une nature, et de ne vivre qu’un côté du bonheur. Jamais, même aux instants de complet abandon, je n’avais cru mon état définitif, ou simplement durable. J’avais eu, dans ma famille, d’admirables exemples de tendresse féminine ; mes idées religieuses me portaient à voir, dans le mariage, le seul idéal innocent et permis. Il m’arrivait d’imaginer qu’une jeune fille très douce, très affectueuse et très grave, finirait un jour par m’apprendre à l’aimer. Je n’avais jamais connu, hors de chez moi, de semblables jeunes filles : je pensais à celles qu’on voit sourire, d’un sourire pâli, entre les pages des vieux livres, Julie von Charpentier ou Thérèse de Brunswick. C’étaient des imaginations un peu vagues, et malheureusement très pures. D’ailleurs, un rêve, mon amie, n’est pas une espérance ; on s’en contente ; on le trouve même plus doux quand on le croit impossible, parce qu’on n’a pas alors l’inquiétude de le vivre un jour.
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