Патрик Модиано - Rue des boutiques obscures
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- Название:Rue des boutiques obscures
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- Год:1978
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Deux sont des passeports de la légation de la république Dominicaine à Paris, l’un au nom de « Porfirio Rubirosa », l’autre à celui de « Pedro McEvoy », le troisième un passeport français au nom de « Denise, Yvette, Coudreuse ».
Le concierge, visage inondé par la sueur qui s’égoutte au bas de son menton, leur rend, d’un geste épuisé, leurs trois passeports. Non, il n’y a plus une seule chambre d’hôtel libre dans tout Vichy, « vu les circonstances »… À la rigueur, il resterait deux fauteuils qu’on pourrait monter dans une buanderie ou mettre dans un cabinet de toilette au rez-de-chaussée… Sa voix est couverte par le brouhaha des conversations qui s’enchevêtrent tout autour, par les claquements métalliques de la porte de l’ascenseur, les sonneries du téléphone, les appels qui proviennent d’un haut-parleur fixé au-dessus du bureau de la réception.
Les deux hommes et la femme sont sortis de l’hôtel, d’une démarche un peu titubante. Le ciel s’est couvert, tout à coup, de nuages d’un gris violacé. Ils traversent le parc des Sources. Le long des pelouses, sous les galeries couvertes, obstruant les allées pavées, des groupes se tiennent, encore plus compacts que dans le hall de l’hôtel. Tous parlent entre eux à voix très haute, certains font la navette de groupe en groupe, certains s’isolent à deux ou à trois sur un banc ou sur les chaises de fer du parc, avant de rejoindre les autres… On se croirait dans un gigantesque préau d’école et l’on attend avec impatience la sonnerie qui mettra fin à cette agitation et à ce bourdonnement qui s’enfle de minute en minute et vous étourdit. Mais la sonnerie ne vient pas.
Le grand brun soutient toujours la femme par le bras, tandis que l’autre a ôté sa veste. Ils marchent et sont bousculés au passage par des gens qui courent dans tous les sens à la recherche de quelqu’un, ou d’un groupe qu’ils ont quitté un instant, qui s’est défait aussitôt, et dont les membres ont été happés par d’autres groupes.
Tous trois débouchent devant la terrasse du café de la Restauration. La terrasse est bondée mais, par miracle, cinq personnes viennent de quitter l’une des tables, et les deux hommes et la femme se laissent tomber sur les chaises d’osier. Ils regardent, un peu hébétés, du côté du casino.
Une buée a envahi tout le parc et la voûte des feuillages la retient et la fait stagner, une buée de hammam. Elle vous remplit la gorge, elle finit par rendre flous les groupes qui se tiennent devant le casino, elle étouffe le bruit de leurs palabres. À une table voisine, une vieille dame éclate en sanglots et répète que la frontière est bloquée à Hendaye.
La tête de la femme a basculé sur l’épaule du grand brun. Elle a fermé les yeux. Elle dort d’un sommeil d’enfant. Les deux hommes échangent un sourire. Puis ils regardent, de nouveau, tous ces groupes devant le casino.
L’averse tombe. Une pluie de mousson. Elle transperce les feuillages pourtant très épais des platanes et des marronniers. Là-bas, ils se bousculent pour s’abriter sous les verrières du casino, tandis que les autres quittent en hâte la terrasse et entrent en se piétinant à l’intérieur du café.
Seuls, les deux hommes et la femme n’ont pas bougé car le parasol de leur table les protège de la pluie. La femme dort toujours, la joue contre l’épaule du grand brun, qui regarde devant lui, l’œil absent, tandis que son compagnon sifflote distraitement l’air de : Tu me acostumbraste.
XXXV
De la fenêtre, on voyait la grande pelouse que bordait une allée de gravier. Celle-ci montait en pente très douce jusqu’à la bâtisse où je me trouvais et qui m’avait fait penser à l’un de ces hôtels blancs des bords de la Méditerranée. Mais quand j’avais gravi les marches du perron, mes yeux étaient tombés sur cette inscription en lettres d’argent, qui ornait la porte d’entrée : « Collège de Luiza et d’Albany ».
Là-bas, à l’extrémité de la pelouse, un terrain de tennis. À droite, une rangée de bouleaux et une piscine qu’on avait vidée. Le plongeoir était à moitié écroulé.
Il vint me rejoindre dans l’embrasure de la fenêtre.
— Eh oui… Je suis désolé, monsieur… Toutes les archives du collège ont brûlé… Sans exception…
Un homme d’une soixantaine d’années qui portait des lunettes à monture d’écaille claire et une veste de tweed.
— Et de toute façon, Mme Jeanschmidt n’aurait pas donné son autorisation… Elle ne veut plus entendre parler de ce qui concerne le collège de Luiza, depuis la mort de son mari…
— Il n’y a pas de vieilles photos de classe qui traînent ? lui demandai-je.
— Non, monsieur. Je vous répète que tout a brûlé…
— Vous avez travaillé longtemps ici ?
— Les deux dernières années du collège de Luiza. Ensuite, notre directeur, M. Jeanschmidt, est mort… Mais le collège n’était plus ce qu’il avait été…
Il regardait par la fenêtre, l’air pensif.
— En tant qu’ancien élève, j’aurais aimé retrouver quelques souvenirs, lui dis-je.
— Je comprends. Malheureusement…
— Et qu’est-ce que va devenir le collège ?
— Oh, ils vont tout vendre aux enchères.
Et il balayait d’un geste nonchalant du bras la pelouse, les tennis, la piscine, devant nous.
— Vous voulez voir une dernière fois les dortoirs et les salles de classe ?
— Ce n’est pas la peine.
Il sortit une pipe de la poche de sa veste et la mit à sa bouche. Il ne quittait pas l’embrasure de la fenêtre.
— Qu’est-ce que c’était déjà, ce bâtiment de bois, à gauche ?
— Les vestiaires, monsieur. On s’y changeait pour faire du sport…
— Ah oui…
Il bourrait sa pipe.
— J’ai tout oublié… Est-ce que nous portions un uniforme ?
— Non, monsieur. Simplement pour le dîner et les jours de sortie, le blazer bleu marine était obligatoire.
Je me suis approché de la fenêtre. Je collais presque mon front à la vitre. En bas, devant la bâtisse blanche, il y avait une esplanade recouverte de gravier et où la mauvaise herbe perçait déjà. Je nous voyais, Freddie et moi, dans nos blazers. Et j’essayais d’imaginer l’aspect que pouvait avoir cet homme, venu nous chercher un jour de sortie, qui descendait d’une voiture, marchait vers nous et qui était mon père.
XXXVI
Madame E. Kahan – Nice, le 22 novembre 1965
22, rue de Picardie
Nice.
À la demande de M. Hutte, je vous écris pour vous dire tout ce que je sais du nommé « Oleg de Wrédé » bien que cela me coûte d’évoquer ce mauvais souvenir.
Je suis entrée un jour dans un restaurant russe, rue François-Ier, chez Arkady – tenu par un monsieur russe dont je ne me rappelle plus le nom. Le restaurant était modeste, il n’y avait pas beaucoup de monde. Le directeur, un homme usé avant l’âge, l’air malheureux et souffrant, se tenait à la table des zakouski – cela se passait à peu près dans les années 37.
Je me suis aperçue de la présence d’un jeune homme d’une vingtaine d’années qui était comme chez lui dans ce restaurant. Trop bien mis, costume, chemise, etc., impeccables.
Il avait un extérieur frappant : la force de vivre, les yeux bleu porcelaine bridés, un sourire éclatant et un rire continuel. Derrière cela, une ruse animale.
Il était voisin de ma table. La deuxième fois que je suis venue dans cet endroit il m’a dit en me désignant le directeur du restaurant :
— Vous croyez que je suis le fils de ce monsieur ? avec un air de dédain envers le pauvre vieux qui était effectivement son père.
Puis il m’a montré un bracelet d’identité où était gravé le nom : « Louis de Wrédé, comte de Montpensier » (dans le restaurant, on l’appelait : Oleg, un prénom russe). Je lui ai demandé où se trouvait sa mère. Il m’a dit qu’elle était décédée ; je lui ai demandé : où avait-elle pu rencontrer un Montpensier (branche cadette des Orléans, paraît-il). Il a répondu : En Sibérie. Tout cela ne tenait pas debout. J’ai compris que c’était une petite gouape qui devait se laisser entretenir par des personnes des deux sexes. À ma demande de ce qu’il faisait, il m’a dit qu’il jouait du piano.
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