Патрик Модиано - Rue des boutiques obscures

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Rue des boutiques obscures: краткое содержание, описание и аннотация

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Le chalet s’appelait « Croix du Sud ». Il était grand, construit en bois foncé, avec des volets verts. Je crois que Freddie l’avait loué à l’un de ses amis de Paris. Il dominait l’un des virages d’une route et de celle-ci on ne le remarquait pas car un rideau de sapins le protégeait. On y accédait de la route en suivant un chemin en lacets. La route, elle aussi, montait quelque part, mais je n’ai jamais eu la curiosité de savoir jusqu’où. Notre chambre, à Denise et à moi, était au premier étage et de la fenêtre, par-dessus les sapins, nous avions une vue sur tout le village de Megève. Je m’étais exercé à reconnaître, les jours de beau temps, le clocher de l’église, la tache ocre que faisait un hôtel au pied de Rochebrune, la gare routière et la patinoire et le cimetière, tout au fond. Freddie et Gay Orlow occupaient une chambre au rez-de-chaussée, à côté de la salle de séjour, et pour accéder à la chambre de Wildmer, il fallait descendre encore un étage car elle se trouvait en contrebas et sa fenêtre, un hublot, était au ras du sol. Mais Wildmer lui-même avait choisi de s’installer là – dans son terrier, comme il disait.

Au début, nous ne quittions pas le chalet. Nous faisions d’interminables parties de cartes dans la salle de séjour. Je garde un souvenir assez précis de cette pièce. Un tapis de laine. Une banquette de cuir au-dessus de laquelle courait un rayonnage de livres. Une table basse. Deux fenêtres qui donnaient sur un balcon. Une femme qui habitait dans le voisinage se chargeait des courses à Megève.

Denise lisait des romans policiers qu’elle avait trouvés sur le rayonnage. Moi aussi. Freddie se laissait pousser la barbe et Gay Orlow nous préparait chaque soir un bortsch. Wildmer avait demandé qu’on lui rapportât régulièrement du village Paris-Sport qu’il lisait, caché au fond de son « terrier ». Un après-midi, alors que nous jouions au bridge, il est apparu, le visage révulsé, en brandissant ce journal. Un chroniqueur retraçait les événements marquants du monde des courses de ces dix dernières années et évoquait, entre autres choses : « L’accident spectaculaire, à Auteuil, du jockey anglais André Wildmer. » Quelques photos illustraient l’article parmi lesquelles une photo de Wildmer, minuscule, plus petite qu’un timbre-poste. Et c’était cela qui l’affolait : que quelqu’un à la gare de Sallanches ou à Megève, dans la pâtisserie près de l’église, eût pu le reconnaître. Que la dame qui nous apportait les provisions et s’occupait un peu du ménage l’eût identifié comme « le jockey anglais André Wildmer » . Une semaine avant notre départ, n’avait-il pas reçu un coup de téléphone anonyme, chez lui, square des Aliscamps ? Une voix feutrée lui avait dit : « Allô ? Toujours à Paris, Wildmer ? » Et on avait éclaté de rire et raccroché.

Nous avions beau lui répéter qu’il ne risquait rien puisqu’il était « citoyen dominicain », il montrait une grande nervosité.

Une nuit, vers trois heures du matin, Freddie donna des coups violents dans la porte du « terrier » de Wildmer, en hurlant : « Nous savons que vous êtes là, André Wildmer… Nous savons que vous êtes le jockey anglais André Wildmer… Sortez immédiatement…»

Wildmer n’avait pas apprécié cette plaisanterie et n’adressa plus la parole à Freddie pendant deux jours. Et puis, ils se réconcilièrent.

Hormis cet incident sans importance, tout se passait dans le plus grand calme, au chalet, les premiers jours.

Mais, peu à peu, Freddie et Gay Orlow se sont lassés de la monotonie de notre emploi du temps. Wildmer lui-même, en dépit de sa peur qu’on reconnût en lui « le jockey anglais », tournait en rond. C’était un sportif, il n’avait pas l’habitude de l’inaction.

Freddie et Gay Orlow ont rencontré des « gens » au cours de promenades qu’ils faisaient à Megève. Beaucoup de « gens », paraît-il, étaient venus comme nous se réfugier ici. On se retrouvait, on organisait des « fêtes ». Nous en avions des échos par Freddie, Gay Orlow et Wildmer qui ne tardèrent pas à se mêler à cette vie nocturne. Moi, je me méfiais. Je préférais rester au chalet avec Denise.

Pourtant, il nous arrivait de descendre au village. Nous quittions le chalet vers dix heures du matin et nous suivions un chemin bordé de petites chapelles. Nous entrions quelquefois dans l’une d’elles et Denise y allumait un cierge. Certaines étaient fermées. Nous marchions lentement pour ne pas glisser dans la neige.

Plus bas un crucifix de pierre se dressait au milieu d’une sorte de rond-point d’où partait un chemin très raide. On avait disposé sur la moitié de celui-ci des marches de bois mais la neige les avait recouvertes. Je précédais Denise, de sorte que je pouvais la retenir, si elle glissait. Au bas du chemin, c’était le village. Nous longions la rue principale, jusqu’à la place de la mairie, et passions devant l’hôtel du Mont-Blanc. Un peu plus loin, sur le trottoir de droite, se dressait le bâtiment de béton grisâtre de la poste. Là, nous envoyions quelques lettres aux amis de Denise : Léon, Hélène qui nous avait prêté son appartement, rue Cambacérès… J’avais écrit un mot à Rubirosa pour lui dire que nous étions bien arrivés grâce à ses passeports et lui conseillais de venir nous rejoindre car il m’avait dit, la dernière fois que nous nous étions vus à la légation, qu’il avait l’intention de « se mettre au vert ». Je lui donnai notre adresse.

Nous montions vers Rochebrune. De tous les hôtels, au bord de la route, sortaient des groupes d’enfants, encadrés par des monitrices en tenues de sport d’hiver bleu marine. Ils portaient des skis ou des patins à glace sur l’épaule. Depuis quelques mois en effet on avait réquisitionné les hôtels de la station pour les enfants les plus pauvres des grandes villes. Avant de faire demi-tour, nous regardions de loin les gens se presser au guichet du téléphérique.

Au-dessus du chalet « Croix du Sud », si l’on suivait le chemin en pente à travers les sapins, on arrivait devant un chalet très bas, d’un seul étage. C’était là qu’habitait la dame qui faisait les courses pour nous. Son mari possédait quelques vaches, il était gardien de la « Croix du Sud » en l’absence des propriétaires et avait aménagé dans son chalet une grande salle, avec des tables, un bar rudimentaire et un billard. Un après-midi nous sommes montés chercher du lait chez cet homme, Denise et moi. Il n’était pas très aimable avec nous, mais Denise, quand elle a vu le billard, lui a demandé si elle pourrait jouer. Il a d’abord paru surpris, puis il s’est détendu. Il lui a dit de venir jouer quand elle le voudrait.

Nous y allions souvent, le soir, après que Freddie, Gay Orlow et Wildmer nous avaient quittés pour participer à la vie du Megève de ce temps-là. Ils nous proposaient de les retrouver à « L’Équipe » ou dans un chalet quelconque pour une « fête entre amis », mais nous préférions monter là-haut. Georges – c’était le prénom de l’homme – et sa femme nous attendaient. Je crois qu’ils nous aimaient bien. Nous jouions au billard avec lui et deux ou trois de ses amis. C’était Denise qui jouait le mieux. Je la revois, gracile, la canne du billard à la main, je revois son doux visage asiatique, ses yeux clairs, ses cheveux châtains aux reflets de cuivre qui tombaient en torsades jusqu’aux hanches… Elle portait un vieux chandail rouge que lui avait prêté Freddie.

Nous bavardions très tard avec Georges et sa femme. Georges nous disait qu’il y aurait certainement du grabuge, un de ces jours, et des vérifications d’identité car beaucoup de gens qui étaient à Megève en villégiature faisaient la bringue et attiraient l’attention sur eux. Nous, nous ne ressemblions pas aux autres. Sa femme et lui s’occuperaient de nous, en cas de pépin…

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J'ai commencé à lire! ça me plait, 15 июля 2024 в 15:27
L a couleur locale est admirable, La tonalité du text
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