Патрик Модиано - Rue des boutiques obscures

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Rue des boutiques obscures: краткое содержание, описание и аннотация

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Est-ce qu’il s’agit bien de la mienne ? Ou de celle d’un autre dans laquelle je me suis glissé ?

Je vous écrirai de là-bas.

J’espère que tout va bien pour vous à Nice et que vous avez obtenu cette place de bibliothécaire que vous convoitiez, dans ce lieu qui vous rappelle votre enfance. »

XLI

AUTeuil 54-73 : GARAGE DE LA COMÈTE – 5, rue Foucault. Paris 16e.

XLII

Une rue qui donne sur le quai, avant les jardins du Trocadéro, et il me sembla que dans cette rue habitait Waldo Blunt, le pianiste américain que j’avais accompagné jusque chez lui et qui fut le premier mari de Gay Orlow.

Le garage était fermé depuis longtemps, si l’on en jugeait par la grande porte de fer rouillée. Au-dessus d’elle, sur le mur gris, on pouvait encore lire, bien que les lettres bleues fussent à moitié effacées : GARAGE DE LA COMÈTE.

Au premier étage, à droite, une fenêtre dont le store orange pendait. La fenêtre d’une chambre ? d’un bureau ? Le Russe se trouvait-il dans cette pièce quand je lui avais téléphoné de Megève à AUTeuil 54-73 ? Quelles étaient ses activités au Garage de la Comète ? Comment le savoir ? Tout paraissait si lointain devant ce bâtiment abandonné…

J’ai fait demi-tour et suis resté un moment sur le quai. Je regardais les voitures qui filaient et les lumières, de l’autre côté de la Seine, près du Champ-de-Mars. Quelque chose de ma vie subsistait peut-être, là-bas, dans un petit appartement en bordure des jardins, une personne qui m’avait connu et qui se souvenait encore de moi.

XLIII

Une femme se tient à l’une des fenêtres d’un rez-de-chaussée, à l’angle de la rue Rude et de la rue de Saïgon. Il y a du soleil et des enfants jouent au ballon sur le trottoir, un peu plus loin. Sans cesse, on entend les enfants crier : « Pedro » car l’un d’eux porte ce prénom et les autres l’interpellent tout en continuant de jouer. Et ce « Pedro » lancé par des voix au timbre clair résonne d’une drôle de façon dans la rue.

De sa fenêtre, elle ne voit pas les enfants. Pedro. Elle a connu quelqu’un qui s’appelait comme ça, il y a longtemps. Elle essaie de se rappeler à quelle époque, tandis que lui parviennent les cris, les rires et le bruit mat du ballon qui rebondit contre un mur. Mais oui. C’était du temps où elle faisait le mannequin, chez Alex Maguy. Elle avait rencontré une certaine Denise, une blonde au visage un peu asiatique, qui travaillait elle aussi dans la couture. Elles avaient tout de suite sympathisé.

Cette Denise vivait avec un homme qui s’appelait Pedro. Sans doute un Américain du Sud. Elle se souvenait en effet que ce Pedro travaillait dans une légation. Un grand brun dont elle revoyait assez nettement le visage. Elle aurait pu le reconnaître encore aujourd’hui, mais il avait dû prendre un coup de vieux.

Un soir, ils étaient venus tous les deux ici, chez elle, rue de Saïgon. Elle avait invité quelques amis à dîner. L’acteur japonais et sa femme aux cheveux d’un blond de corail qui habitaient tout près rue Chalgrin, Évelyne, une brune qu’elle avait connue chez Alex Maguy, accompagnée d’un jeune homme pâle, une autre personne mais elle avait oublié qui, et Jean-Claude, le Belge qui lui faisait la cour… Le dîner avait été très gai. Elle avait pensé que Denise et Pedro formaient un beau couple.

L’un des enfants a pris le ballon au vol, le serre contre lui et s’éloigne des autres, à grandes enjambées. Elle les voit passer en courant devant sa fenêtre. Celui qui tient le ballon débouche, essoufflé, avenue de la Grande-Armée. Il traverse l’avenue, le ballon toujours serré contre lui. Les autres n’osent pas le suivre et restent immobiles, à le regarder courir, sur le trottoir d’en face. Il pousse le ballon du pied. Le soleil fait briller les chromes des vélos à la devanture des magasins de cycles qui se succèdent le long de l’avenue.

Il a oublié les autres. Il court tout seul avec le ballon, et s’engage à droite, en dribblant, dans la rue Anatole-de-la-Forge.

XLIV

J’ai appuyé mon front au hublot. Deux hommes faisaient les cent pas sur le pont, en bavardant, et le clair de lune colorait la peau de leur visage d’une teinte cendrée. Ils ont fini par s’accouder au bastingage.

Je ne pouvais pas dormir, bien qu’il n’y eût plus de houle. Je regardais une à une les photos de nous tous, de Denise, de Freddie, de Gay Orlow, et ils perdaient peu à peu de leur réalité à mesure que le bateau poursuivait son périple. Avaient-ils jamais existé ? Me revenait en mémoire ce qu’on m’avait dit des activités de Freddie en Amérique. Il avait été le « confident de John Gilbert ». Et ces mots évoquaient pour moi une image : deux hommes marchant côte à côte dans le jardin à l’abandon d’une villa, le long d’un court de tennis recouvert de feuilles mortes et de branches brisées, le plus grand des deux hommes – Freddie – penché vers l’autre qui devait lui parler à voix basse et était certainement John Gilbert.

Plus tard, j’ai entendu une bousculade, des éclats de voix et de rire dans les coursives. On se disputait une trompette pour jouer les premières mesures d’ Auprès de ma blonde. La porte de la cabine voisine de la mienne a claqué. Ils étaient plusieurs là-dedans. Il y a eu de nouveau des éclats de rire, des tintements de verres qui s’entrechoquaient, des respirations précipitées, un gémissement doux et prolongé…

Quelqu’un rôdait le long des coursives en agitant une petite sonnette et en répétant d’une voix grêle d’enfant de chœur que nous étions passés de l’autre côté de la Ligne.

XLV

Là-bas, des fanaux rouges s’égrenaient, et l’on croyait d’abord qu’ils flottaient dans l’air avant de comprendre qu’ils suivaient la ligne d’un rivage. On devinait une montagne de soie bleu sombre. Les eaux calmes, après le passage des récifs.

Nous entrions en rade de Papeete.

XLVI

On m’avait adressé à un certain Fribourg. Il habitait depuis trente ans Bora Bora et filmait des documentaires sur les îles du Pacifique qu’il avait coutume de présenter à Paris, salle Pleyel. C’était l’un des hommes qui connaissaient le mieux l’Océanie.

Je n’avais même pas eu besoin de lui montrer la photo de Freddie. Il l’avait rencontré à plusieurs reprises, quand il accostait à l’île de Padipi. Il me le décrivait comme un homme mesurant près de deux mètres, ne quittant jamais son île, ou alors seul sur son bateau, un schooner, à bord duquel il effectuait de longs périples à travers les atolls des Touamotou, et même jusqu’aux Marquises.

Fribourg proposa de m’emmener à l’île de Padipi. Nous nous embarquâmes sur une sorte de bateau de pêche. Nous étions accompagnés par un Maori obèse qui ne quittait pas Fribourg d’une semelle. Je crois qu’ils vivaient ensemble. Couple étrange que ce petit homme aux allures d’ancien chef scout, vêtu d’une culotte de golf élimée et d’une chemisette, et qui portait des lunettes à monture métallique, et du gros Maori à peau cuivrée. Celui-ci était habillé d’un paréo et d’un corsage de cotonnade bleu ciel. Pendant la traversée, il me raconta d’une voix douce qu’adolescent, il avait joué au football avec Alain Gerbault.

XLVII

Sur l’île, nous suivîmes une allée couverte de gazon et bordée de cocotiers et d’arbres à pain. De temps en temps, un mur blanc à hauteur d’appui marquait la limite d’un jardin au milieu duquel se dressait une maison – toujours la même – avec une véranda et un toit de tôle peint en vert.

Nous débouchâmes sur une grande prairie entourée de barbelés. Du côté gauche, un groupe de hangars la bordaient parmi lesquels un bâtiment de deux étages, d’un beige rosé. Fribourg m’expliqua qu’il s’agissait d’un ancien aérodrome construit par les Américains pendant la guerre du Pacifique et que c’était là que vivait Freddie.

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J'ai commencé à lire! ça me plait, 15 июля 2024 в 15:27
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