Патрик Модиано - Rue des boutiques obscures
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- Название:Rue des boutiques obscures
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- Год:1978
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Denise m’avait confié que « Georges » lui rappelait son père. On allumait souvent un feu de bois. Les heures passaient, douces et chaleureuses, et nous nous sentions en famille.
Quelquefois, quand les autres étaient partis, nous restions seuls à la « Croix du Sud ». Le chalet était à nous. Je voudrais revivre certaines nuits limpides où nous contemplions le village, en bas, qui se découpait avec netteté sur la neige et l’on aurait dit un village en miniature, l’un de ces jouets que l’on expose à Noël, dans les vitrines. Ces nuits-là tout paraissait simple et rassurant et nous rêvions à l’avenir. Nous nous fixerions ici, nos enfants iraient à l’école du village, l’été viendrait dans le bruit des cloches des troupeaux qui paissent… Nous mènerions une vie heureuse et sans surprises.
D’autres nuits, la neige tombait et j’étais gagné par une impression d’étouffement. Nous ne pourrions jamais nous en sortir, Denise et moi. Nous étions prisonniers, au fond de cette vallée, et la neige nous ensevelirait peu à peu. Rien de plus décourageant que ces montagnes qui barraient l’horizon. La panique m’envahissait. Alors, j’ouvrais la porte-fenêtre et nous sortions sur le balcon. Je respirais l’air froid qu’embaumaient les sapins. Je n’avais plus peur. Au contraire, j’éprouvais un détachement, une tristesse sereine qui venaient du paysage. Et nous là-dedans ? L’écho de nos gestes et de nos vies, il me semblait qu’il était étouffé par cette ouate qui tombait en flocons légers autour de nous, sur le clocher de l’église, sur la patinoire et le cimetière, sur le trait plus sombre que dessinait la route à travers la vallée.
Et puis Gay Orlow et Freddie ont commencé à inviter des gens, le soir, au chalet. Wildmer ne craignait plus d’être reconnu et se montrait un très brillant boute-en-train. Il en venait une dizaine, souvent plus, à l’improviste, vers minuit, et la fête commencée dans un autre chalet continuait de plus belle. Nous les évitions, Denise et moi, mais Freddie nous demandait de rester avec une telle gentillesse, que nous lui obéissions quelquefois.
Je revois encore, d’une manière floue, certaines personnes. Un brun vif qui vous proposait sans cesse une partie de poker et circulait dans une voiture immatriculée au Luxembourg ; un certain « André-Karl », blond au chandail rouge, le visage tanné par le ski de fond ; un autre individu, très costaud, caparaçonné de velours noir, et dans mon souvenir il ne cesse de tourner comme un gros bourdon… Des beautés sportives dont une « Jacqueline » et une « Mme Campan ».
Il arrivait qu’au cœur de la soirée, on éteignît brusquement la lumière de la salle de séjour, ou qu’un couple s’isolât dans une chambre.
Ce « Kyril », enfin, que Gay Orlow avait rencontré à la gare de Sallanches, et qui nous avait proposé l’usage de sa voiture. Un Russe, marié à une Française, très jolie femme. Je crois qu’il trafiquait dans les boîtes de peinture et l’aluminium. Du chalet, il téléphonait souvent à Paris et je répétais à Freddie que ces appels téléphoniques attireraient l’attention sur nous, mais chez Freddie, comme chez Wildmer, toute prudence avait disparu.
Ce furent « Kyril » et sa femme qui amenèrent un soir, au chalet, Bob Besson et un certain « Oleg de Wrédé ». Besson était moniteur de ski et avait eu, pour clients, des célébrités. Il pratiquait le saut de tremplin et de mauvaises chutes lui avaient couturé le visage de cicatrices. Il boitait légèrement. Un petit homme brun, originaire de Megève. Il buvait, ce qui ne l’empêchait pas de skier à partir de huit heures du matin. Outre son métier de moniteur, il occupait un poste dans les services du ravitaillement, et à ce titre disposait d’une automobile, la conduite intérieure noire que j’avais remarquée à notre arrivée à Sallanches. Wrédé, un jeune Russe que Gay Orlow avait déjà rencontré à Paris, faisait de fréquents séjours à Megève. Il semblait qu’il vécût d’expédients, d’achats et de reventes de pneus et de pièces détachées, car lui aussi téléphonait à Paris du chalet, et je l’entendais toujours appeler un mystérieux « Garage de la Comète ».
Pourquoi, ce soir-là, ai-je lié conversation avec Wrédé ? Peut-être parce qu’il était d’un abord agréable. Il avait un regard franc et un air de joyeuse naïveté. Il riait pour un rien. Une attention qui lui faisait sans cesse vous demander si « vous vous sentiez bien », si « vous ne vouliez pas un verre d’alcool », si « vous ne préfériez pas être assis sur ce canapé, plutôt que sur cette chaise », si « vous aviez bien dormi la nuit dernière »… Une manière de boire vos paroles, l’œil rond, le front plissé, comme si vous prononciez des oracles.
Il avait compris quelle était notre situation et, très vite, me demanda si nous voulions rester longtemps « dans ces montagnes ». Comme je lui répondais que nous n’avions pas le choix, il me déclara à voix basse qu’il connaissait un moyen de passer clandestinement la frontière suisse. Est-ce que cela m’intéressait ?
J’ai hésité un instant et lui ai dit que oui.
Il m’a dit qu’il fallait compter 50 000 francs par personne et que Besson était dans le coup. Besson et lui se chargeaient de nous conduire jusqu’à un point proche de la frontière où un passeur expérimenté de leurs amis les relaierait. Ils avaient ainsi fait passer en Suisse une dizaine de gens dont il citait les noms. J’avais le temps de réfléchir. Il repartait à Paris mais serait de retour la semaine suivante. Il me donnait un numéro à Paris : Auteuil 54-73, où je pourrais le joindre si je prenais une décision rapide.
J’en ai parlé à Gay Orlow, à Freddie et à Wildmer. Gay Orlow a paru étonnée que « Wrédé » s’occupât du passage des frontières, elle qui ne le voyait que sous l’aspect d’un jeune homme frivole, vivotant de trafics. Freddie pensait qu’il était inutile de quitter la France puisque nos passeports dominicains nous protégeaient. Wildmer, lui, trouvait à Wrédé une « gueule de gigolo », mais c’était surtout Besson qu’il n’aimait pas. Il nous affirmait que les cicatrices du visage de Besson étaient fausses et qu’il les dessinait lui-même chaque matin à l’aide d’un maquillage. Rivalité de sportifs ? Non, vraiment, il ne pouvait pas supporter Besson qu’il appelait : « Carton Pâte ». Denise, elle, trouvait Wrédé « sympathique ».
Ça s’est décidé très vite. À cause de la neige. Depuis une semaine, il n’arrêtait pas de neiger. J’éprouvais de nouveau cette impression d’étouffement que j’avais déjà connue à Paris. Je me suis dit que si je restais plus longtemps ici, nous serions pris au piège. Je l’ai expliqué à Denise.
Wrédé est revenu la semaine suivante. Nous sommes tombés d’accord et nous avons parlé du passage de la frontière, avec lui et avec Besson. Jamais Wrédé ne m’avait semblé aussi chaleureux, aussi digne de confiance. Sa manière amicale de vous taper sur l’épaule, ses yeux clairs, ses dents blanches, son empressement, tout cela me plaisait, bien que Gay Orlow m’eût souvent dit en riant qu’avec les Russes et les Polonais, il fallait se méfier.
Très tôt, ce matin-là, nous avons bouclé nos bagages, Denise et moi. Les autres dormaient encore et nous n’avons pas voulu les réveiller. J’ai laissé un mot à Freddie.
Ils nous attendaient au bord de la route, dans l’automobile noire de Besson, celle que j’avais déjà vue, à Sallanches. Wrédé était au volant, Besson assis à côté de lui. J’ai ouvert moi-même le coffre de la voiture pour charger les bagages et nous avons pris place, Denise et moi, sur le siège arrière.
Pendant tout le trajet, nous n’avons pas parlé. Wrédé paraissait nerveux.
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