Патрик Модиано - Rue des boutiques obscures
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- Название:Rue des boutiques obscures
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- Издательство:Bibliothèque d'Onega - lien privé -
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- Год:1978
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Qu’était-il advenu de « Pedro » ? Il souhaitait que cet homme qu’il n’avait rencontré que deux fois, il y a si longtemps, fût aussi paisible et heureux que lui, par ce soir d’été, avec un enfant qui enjambe les dernières flaques de soleil sur le trottoir.
XXVII
Mon cher Guy, je vous remercie de votre lettre. Je suis très heureux, à Nice. J’ai retrouvé la vieille église russe de la rue Longchamp où ma grand-mère m’emmenait souvent. C’était l’époque, aussi, de la naissance de ma vocation pour le tennis, en voyant jouer le roi Gustave de Suède… À Nice, chaque coin de rue me rappelle mon enfance.
Dans l’église russe dont je vous parle, il y a une pièce entourée de bibliothèques vitrées. Au milieu de la pièce, une grande table qui ressemble à une table de billard, et de vieux fauteuils. C’est là que ma grand-mère venait prendre chaque mercredi quelques ouvrages, et je l’accompagnais toujours.
Les livres datent de la fin du XIXe siècle. D’ailleurs l’endroit a gardé le charme des cabinets de lecture de cette époque. J’y passe de longues heures à lire le russe que j’avais un peu oublié.
Le long de l’église, s’étend un jardin plein d’ombre, avec de grands palmiers et des eucalyptus. Parmi cette végétation tropicale, se dresse un bouleau au tronc argenté. On l’a planté là, je suppose, pour nous rappeler notre lointaine Russie.
Vous avouerais-je, mon cher Guy, que j’ai postulé la place de bibliothécaire ? Si cela marche, comme je l’espère, je serai ravi de vous accueillir dans l’un des lieux de mon enfance.
Après bien des vicissitudes (je n’ai pas osé dire au prêtre que j’ai exercé le métier de détective privé) je retourne aux sources.
Vous aviez raison de me dire que dans la vie, ce n’est pas l’avenir qui compte, c’est le passé.
Pour ce que vous me demandez, je pense que le meilleur moyen c’est de s’adresser au service : « Dans l’intérêt des familles ». Je viens donc d’écrire à De Swert qui me paraît bien placé pour répondre à vos questions. Il vous enverra les renseignements très vite.
Votre
Hutte.
P.-S. Au sujet du dénommé « Oleg de Wrédé » que jusque-là nous ne pouvions identifier, je vous annonce une bonne nouvelle : vous recevrez une lettre, par le prochain courrier, qui vous donnera des renseignements. En effet, j’ai questionné à tout hasard quelques vieux membres de la colonie russe de Nice, pensant que « Wrédé » avait une consonance russe – ou balte –, et par chance, je suis tombé sur une Mme Kahan, chez qui ce nom a réveillé des souvenirs. De mauvais souvenirs, d’ailleurs, qu’elle préférerait rayer de sa mémoire, mais elle m’a promis de vous écrire pour vous dire tout ce qu’elle savait.
XXVIII
Objet : COUDREUSE, Denise, Yvette.
Née à : Paris, le 21 décembre 1917, de Paul COUDREUSE et de Henriette, née BOGAERTS.
Nationalité : française.
Mariée le 3 avril 1939 à la mairie du XVIIe arrondissement à Jimmy Pedro Stern, né le 30 septembre 1912 à Salonique (Grèce), de nationalité grecque.
Mlle Coudreuse a résidé successivement :
19, quai d’Austerlitz, à Paris (13e)
97, rue de Rome, à Paris (17e)
Hôtel Castille, rue Cambon, à Paris (8e)
10 bis, rue Cambacérès, à Paris (8e)
Mlle Coudreuse posait pour des photos de modes sous le nom de « Muth ».
Elle aurait travaillé ensuite chez le couturier J.F. 32, rue La Boétie, en qualité de mannequin ; puis elle se serait associée avec un certain Van Allen, sujet hollandais qui créa en avril 1941 une maison de couture, 6, square de l’Opéra à Paris (9e).
Celle-ci eut une existence éphémère et ferma en janvier 1945.
Mlle Coudreuse aurait disparu au cours d’une tentative de passage clandestin de la frontière franco-suisse, en février 1943. Les enquêtes conduites à Megève (Haute-Savoie) et à Annemasse (Haute-Savoie) n’ont donné aucun résultat.
XXIX
Objet : STERN, Jimmy, Pedro.
Né à : Salonique (Grèce), le 30 septembre 1912, de Georges STERN et de Giuvia SARANO.
Nationalité : grecque.
Marié le 3 avril 1939 à la mairie du XVIIe arrondissement à Denise Yvette Coudreuse, de nationalité française.
On ignore où M. Stern résidait en France.
Une seule fiche datant de février 1939 indique qu’un M. Jimmy Pedro Stern habitait à cette époque :
Hôtel Lincoln
24, rue Bayard, Paris 8e
C’est d’ailleurs l’adresse qui figure à la mairie du XVIIe arrondissement sur l’acte de mariage. L’hôtel Lincoln n’existe plus.
La fiche de l’hôtel Lincoln portait la mention suivante :
Nom : STERN, Jimmy, Pedro.
Adresse : Rue des Boutiques Obscures, 2. Rome (Italie).
Profession : courtier.
M. Jimmy Stern aurait disparu en 1940.
XXX
Objet : MCEVOY, Pedro.
Il a été très difficile de recueillir des indications sur M. Pedro McEvoy, tant à la préfecture de Police qu’aux Renseignements généraux.
On nous a signalé qu’un M. Pedro McEvoy, sujet dominicain et travaillant à la légation dominicaine à Paris, était domicilié, en décembre 1940, 9, boulevard Julien-Potin à Neuilly (Seine).
Depuis, on perd ses traces.
Selon toutes vraisemblances, M. Pedro McEvoy a quitté la France depuis la dernière guerre.
Il peut s’agir d’un individu ayant usé d’un nom d’emprunt et de faux papiers, comme il était courant à l’époque.
XXXI
C’était l’anniversaire de Denise. Un soir d’hiver où la neige qui tombait sur Paris se transformait en boue. Les gens s’engouffraient dans les entrées du métro et marchaient en se hâtant. Les vitrines du faubourg Saint-Honoré brillaient, Noël approchait.
Je suis entré chez un bijoutier, et je revois la tête de cet homme. Il avait une barbe et portait des lunettes à verres teintés. J’ai acheté une bague pour Denise. Quand j’ai quitté le magasin, la neige tombait toujours. J’ai eu peur que Denise ne soit pas au rendez-vous et j’ai pensé pour la première fois que nous pouvions nous perdre dans cette ville, parmi toutes ces ombres qui marchaient d’un pas pressé.
Et je ne me souviens plus si, ce soir-là, je m’appelais Jimmy ou Pedro, Stern ou McEvoy.
XXXII
Valparaiso. Elle se tient debout, à l’arrière du tramway, près de la vitre, serrée dans la masse des passagers, entre un petit homme aux lunettes noires et une femme brune à tête de momie qui sent un parfum de violettes.
Bientôt, ils descendront presque tous à l’arrêt de la place Echaurren et elle pourra s’asseoir. Elle ne vient que deux fois par semaine à Valparaiso pour ses courses, parce qu’elle habite sur les hauteurs, le quartier du Cerro Alegre. Elle y loue une maison où elle a installé son cours de danse.
Elle ne regrette pas d’avoir quitté Paris, voilà cinq ans, après sa fracture à la cheville, quand elle a su qu’elle ne pourrait plus danser. Alors elle a décidé de partir, de couper les amarres avec ce qui avait été sa vie. Pourquoi Valparaiso ? Parce qu’elle y connaissait quelqu’un, un ancien des ballets de Cuevas.
Elle ne compte plus revenir en Europe. Elle restera là-haut, à donner ses cours, et finira par oublier les vieilles photos d’elle sur les murs, du temps où elle appartenait à la compagnie du colonel de Basil.
Elle ne pense que rarement à sa vie d’avant l’accident. Tout se brouille dans sa tête. Elle confond les noms, les dates, les lieux. Pourtant, un souvenir lui revient d’une façon régulière, deux fois par semaine, à la même heure et au même endroit, un souvenir plus net que les autres.
C’est à l’instant où le tramway s’arrête, comme ce soir, au bas de l’avenue Errazuriz. Cette avenue ombragée d’arbres et qui monte en pente douce lui rappelle la rue de Jouy-en-Josas, qu’elle habitait quand elle était enfant. Elle revoit la maison, au coin de la rue du Docteur-Kurzenne, le saule pleureur, la barrière blanche, le temple protestant, en face, et tout en bas l’auberge Robin des Bois. Elle se souvient d’un dimanche différent des autres. Sa marraine était venue la chercher.
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