Патрик Модиано - Rue des boutiques obscures
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- Название:Rue des boutiques obscures
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- Год:1978
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Et je suis sûr que je descends la rue Mirabeau, si droite, si sombre, si déserte que je presse le pas et que je crains de me faire remarquer, puisque je suis le seul piéton. Sur la place, plus bas, au carrefour de l’avenue de Versailles, un café est encore allumé.
Il m’arrivait aussi d’emprunter le chemin inverse et de m’enfoncer à travers les rues calmes d’Auteuil. Là, je me sentais en sécurité. Je finissais par déboucher sur la chaussée de la Muette. Je me souviens des immeubles du boulevard Émile-Augier, et de la rue où je m’engageais à droite. Au rez-de-chaussée, une fenêtre à la vitre opaque comme celles des cabinets de dentiste était toujours éclairée. Denise m’attendait un peu plus loin, dans un restaurant russe.
Je cite fréquemment des bars ou des restaurants mais s’il n’y avait pas, de temps en temps, une plaque de rue ou une enseigne lumineuse, comment pourrais-je me guider ?
Le restaurant se prolongeait dans un jardin entouré de murs. Par une baie, on apercevait la salle intérieure, drapée de velours rouge. Il faisait encore jour quand nous nous asseyions à l’une des tables du jardin. Il y avait un joueur de cithare. La sonorité de cet instrument, la lumière de crépuscule du jardin et les odeurs de feuillages qui venaient sans doute du Bois, à proximité, tout cela participait au mystère et à la mélancolie de ce temps-là. J’ai essayé de retrouver le restaurant russe. Vainement. La rue Mirabeau n’a pas changé, elle. Les soirs où je restais plus tard à la légation, je continuais mon chemin par l’avenue de Versailles. J’aurais pu prendre le métro mais je préférais marcher à l’air libre. Quai de Passy. Pont de Bir-Hakeim. Ensuite l’avenue de New-York que j’ai longée l’autre soir en compagnie de Waldo Blunt et maintenant je comprends pourquoi j’ai ressenti un pincement au cœur. Sans m’en rendre compte, je marchais sur mes anciens pas. Combien de fois ai-je suivi l’avenue de New-York… Place de l’Alma, première oasis. Puis les arbres et la fraîcheur du Cours-la-Reine. Après la traversée de la place de la Concorde, je toucherai presque le but. Rue Royale. Je tourne, à droite, rue Saint-Honoré. À gauche, rue Cambon.
Aucune lumière dans la rue Cambon sauf un reflet violacé qui doit provenir d’une vitrine. Je suis seul. De nouveau, la peur me reprend, cette peur que j’éprouve chaque fois que je descends la rue Mirabeau, la peur que l’on me remarque, que l’on m’arrête, que l’on me demande mes papiers. Ce serait dommage, à quelques dizaines de mètres du but. Surtout marcher jusqu’au bout d’un pas régulier.
L’hôtel Castille. Je franchis la porte. Il n’y a personne à la réception. Je passe dans le petit salon, le temps de reprendre mon souffle et d’essuyer la sueur de mon front. Cette nuit encore j’ai échappé au danger. Elle m’attend là-haut. Elle est la seule à m’attendre, la seule qui s’inquiéterait de ma disparition dans cette ville.
Une chambre aux murs vert pâle. Les rideaux rouges sont tirés. La lumière vient d’une lampe de chevet, à gauche du lit. Je sens son parfum, une odeur poivrée, et je ne vois plus que les taches de son de sa peau et le grain de beauté qu’elle a, au-dessus de la fesse droite.
XXVI
Vers sept heures du soir, il revenait de la plage avec son fils et c’était le moment de la journée qu’il préférait. Il tenait l’enfant par la main ou bien le laissait courir devant lui.
L’avenue était déserte, quelques rayons de soleil s’attardaient sur le trottoir. Ils longeaient les arcades et l’enfant s’arrêtait chaque fois devant la confiserie À la Reine Astrid . Lui regardait la vitrine de la librairie.
Ce soir-là, un livre attira son attention, dans la vitrine. Le titre, en caractères grenat, contenait le mot « Castille », et tandis qu’il marchait sous les arcades, en serrant la main de son fils et que celui-ci s’amusait à sauter par-dessus les rayons de soleil qui striaient le trottoir, ce mot « Castille » lui rappelait un hôtel, à Paris, près du faubourg Saint-Honoré.
Un jour, un homme lui avait donné rendez-vous à l’hôtel Castille. Il l’avait déjà rencontré dans les bureaux de l’avenue Hoche, parmi tous les individus étranges qui traitaient des affaires à voix basse, et l’homme lui avait proposé de lui vendre un clip et deux bracelets de diamants, car il voulait quitter la France. Il lui avait confié les bijoux, rangés dans une petite mallette de cuir, et ils étaient convenus de se retrouver le lendemain soir à l’hôtel Castille, où cet homme habitait.
Il revoyait la réception de l’hôtel, le bar minuscule à côté, et le jardin avec le mur aux treillages verts. Le concierge téléphona pour l’annoncer, puis lui indiqua le numéro de la chambre.
L’homme était allongé sur le lit, une cigarette aux lèvres. Il n’avalait pas la fumée et la rejetait nerveusement en nuages compacts. Un grand brun, qui s’était présenté la veille, avenue Hoche, comme « ancien attaché commercial d’une légation d’Amérique du Sud ». Il ne lui avait indiqué que son prénom : Pedro.
Le dénommé « Pedro » s’était assis sur le rebord du lit et lui souriait d’un sourire timide. Il ne savait pourquoi, il éprouvait de la sympathie pour ce « Pedro » sans le connaître. Il le sentait traqué dans cette chambre d’hôtel. Tout de suite, il lui tendit l’enveloppe qui contenait l’argent. Il avait réussi à revendre la veille les bijoux en réalisant un gros bénéfice. Voilà, lui dit-il, je vous ai rajouté la moitié du bénéfice. « Pedro » le remercia en rangeant l’enveloppe dans le tiroir de la table de nuit.
À ce moment-là, il avait remarqué que l’une des portes de l’armoire, en face du lit, était entrouverte. Des robes et un manteau de fourrure pendaient aux cintres. Le dénommé « Pedro » vivait donc là avec une femme. De nouveau, il avait pensé que leur situation, à cette femme et à ce « Pedro », devait être précaire.
« Pedro » restait allongé sur le lit et avait allumé une nouvelle cigarette. Cet homme se sentait en confiance puisqu’il a dit :
— J’ose de moins en moins sortir dans les rues…
Et il avait même ajouté :
— Il y a des jours où j’ai tellement peur que je reste au lit…
Après tout ce temps, il entendait encore les deux phrases, prononcées d’une voix sourde par « Pedro ». Il n’avait pas su quoi répondre. Il s’en était tiré par une remarque d’ordre général, quelque chose comme : « Nous vivons une drôle d’époque. »
Pedro, alors, lui avait dit brusquement :
— Je crois que j’ai trouvé un moyen pour quitter la France… Avec de l’argent, tout est possible…
Il se souvenait que de très minces flocons de neige – presque des gouttes de pluie – tourbillonnaient derrière les vitres de la fenêtre. Et cette neige qui tombait, la nuit du dehors, l’exiguïté de la chambre, lui causaient une impression d’étouffement. Est-ce qu’il était encore possible de fuir quelque part, même avec de l’argent ?
— Oui, murmurait Pedro… J’ai un moyen de passer au Portugal… Par la Suisse…
Le mot « Portugal » avait aussitôt évoqué pour lui l’océan vert, le soleil, une boisson orangée que l’on boit à l’aide d’une paille, sous un parasol. Et si un jour – s’était-il dit – nous nous retrouvions, ce « Pedro » et moi, en été, dans un café de Lisbonne ou d’Estoril ? Ils auraient un geste nonchalant pour presser le bec de la bouteille d’eau de Seltz… Comme elle leur semblerait lointaine, cette petite chambre de l’hôtel Castille, avec la neige, le noir, le Paris de cet hiver lugubre, les trafics qu’il fallait faire pour s’en sortir… Il avait quitté la chambre en disant à ce « Pedro » : « Bonne chance. »
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