Патрик Модиано - Rue des boutiques obscures
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- Название:Rue des boutiques obscures
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- Издательство:Bibliothèque d'Onega - lien privé -
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- Год:1978
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— C’est bien triste, me dit-il. Gay était une chic fille…
Il se pencha et rapprocha son visage du mien. Il avait une peau rouge et grêlée et des yeux marron. Une cicatrice lui barrait la joue droite, jusqu’à la pointe du menton. Les cheveux étaient châtains, sauf une mèche blanche, relevée en épi, au-dessus de son front.
— Et toi, Pedro…
Mais je ne lui laissai pas terminer sa phrase.
— Tu m’as connu quand j’habitais boulevard Julien-Potin, à Neuilly ? dis-je à tout hasard, car j’avais bien retenu l’adresse qui figurait sur la fiche de « Pedro McEvoy ».
— Quand tu habitais chez Rubirosa ?… Bien sûr…
De nouveau, ce Rubirosa.
— Nous venions souvent avec Freddie… C’était la bringue tous les soirs.
Il éclata de rire.
— Ton ami Rubirosa faisait venir des orchestres… jusqu’à six heures du matin… Tu te souviens des deux airs qu’il nous jouait toujours à la guitare ?
— Non…
— El Reloj et Tu me acostumbraste. Surtout Tu me acostumbraste…
Il sifflota quelques mesures de cet air.
— Alors ?
— Oui… oui… Ça me revient, dis-je.
— Vous m’avez procuré un passeport dominicain… Ça ne m’a pas servi à grand-chose…
— Tu es déjà venu me voir à la légation ? demandai-je.
— Oui. Quand tu m’as donné le passeport dominicain.
— Je n’ai jamais compris ce que je foutais à cette légation.
— Je ne sais pas, moi… Un jour tu m’as dit que tu servais plus ou moins de secrétaire à Rubirosa et que c’était une bonne planque pour toi… J’ai trouvé ça triste que Rubi se soit tué dans cet accident de voiture…
Oui, triste. Encore un témoin que je ne pourrai plus questionner.
— Dis-moi, Pedro… Quel était ton vrai nom ? Ça m’a toujours intrigué. Freddie me disait que tu ne t’appelais pas Pedro McEvoy… Mais que c’était Rubi qui t’avait fourni de faux papiers…
— Mon vrai nom ? J’aimerais bien le savoir.
Et je souriais pour qu’il pût prendre cela pour une plaisanterie.
— Freddie le savait lui, puisque vous vous étiez connus au collège… Qu’est-ce que vous avez pu me casser les oreilles avec vos histoires du collège de Luiza…
— Du collège de… ?
— De Luiza… Tu le sais très bien… Ne fais pas l’idiot… Le jour où ton père est venu vous chercher tous les deux en voiture… Il avait passé le volant à Freddie qui n’avait pas encore son permis… Celle-là, vous me l’avez au moins racontée cent fois…
Il hochait la tête. Ainsi, j’avais eu un père qui venait me chercher au « collège de Luiza ». Détail intéressant.
— Et toi ? lui dis-je. Tu travailles toujours dans les chevaux ?
— J’ai trouvé une place de professeur d’équitation, dans un manège à Givemy…
Il avait pris un ton grave qui m’impressionna.
— Tu sais bien qu’à partir du moment où j’ai eu mon accident, ça a été la dégringolade…
Quel accident ? Je n’osais pas le lui demander…
— Quand je vous ai accompagné à Megève, toi, Denise, Freddie et Gay, ça n’allait déjà pas très fort… J’avais perdu ma place d’entraîneur… Ils se sont dégonflés parce que j’étais anglais… Ils ne voulaient que des Français…
Anglais ? Oui. Il parlait avec un léger accent que j’avais à peine remarqué jusque-là. Mon cœur a battu un peu plus fort quand il a prononcé le mot : Megève.
— Drôle d’idée, non, ce voyage à Megève ? ai-je risqué.
— Pourquoi, drôle d’idée ? Nous ne pouvions pas faire autrement…
— Tu crois ?
— C’était un endroit sûr… Paris devenait trop dangereux…
— Tu crois vraiment ?
— Enfin, Pedro, rappelle-toi… Il y avait des contrôles de plus en plus fréquents… Moi, j’étais anglais… Freddie avait un passeport anglais…
— Anglais ?
— Mais oui… La famille de Freddie était de l’île Maurice… Et toi, ta situation n’avait pas l’air plus brillante… Et nos prétendus passeports dominicains ne pouvaient plus vraiment nous protéger… Rappelle-toi… Ton ami Rubirosa lui-même…
Je n’ai pas entendu le reste de la phrase. Je crois qu’il avait une extinction de voix.
Il a bu une gorgée de liqueur et à ce moment-là quatre personnes sont entrées, des clients habituels, tous d’anciens jockeys. Je les reconnaissais, j’avais souvent écouté leurs conversations. L’un d’eux portait toujours un vieux pantalon de cheval et une veste de daim tachée en de multiples endroits. Ils ont tapé sur l’épaule de Wildmer. Ils parlaient en même temps, ils éclataient de rire, et cela faisait beaucoup trop de bruit. Wildmer ne me les a pas présentés.
Ils se sont assis sur les tabourets du bar et ont continué de parler à voix très haute.
— Pedro…
Wildmer s’est penché vers moi. Son visage était à quelques centimètres du mien. Il grimaçait comme s’il allait faire un effort surhumain pour prononcer quelques mots.
— Pedro… Qu’est-ce qui s’est passé avec Denise quand vous avez essayé de traverser la frontière ?…
— Je ne sais plus, lui dis-je.
Il m’a regardé fixement. Il devait être un peu ivre.
— Pedro… Avant que vous partiez, je t’ai dit qu’il fallait se méfier de ce type…
— Quel type ?
— Le type qui voulait vous faire passer en Suisse… Le Russe à tête de gigolo…
Il était écarlate. Il a bu une gorgée de liqueur.
— Rappelle-toi… Je t’ai dit qu’il ne fallait pas écouter l’autre, non plus… Le moniteur de ski…
— Quel moniteur de ski ?
— Celui qui devait vous servir de passeur… Tu sais bien… Ce Bob quelque chose… Bob Besson… Pourquoi êtes-vous partis ?… Vous étiez bien avec nous, au chalet…
Que lui dire ? J’ai hoché la tête. Il a vidé son verre d’un seul trait.
— Il s’appelait Bob Besson ? lui ai-je demandé.
— Oui. Bob Besson…
— Et le Russe ?
Il a froncé les sourcils.
— Je ne sais plus…
Son attention se relâchait. Il avait fait un effort violent pour parler du passé avec moi, mais c’était fini. Ainsi le nageur épuisé qui tend une dernière fois la tête au-dessus de l’eau et puis se laisse lentement couler. Après tout, je ne l’avais pas beaucoup aidé dans cette évocation.
Il s’est levé et a rejoint les autres. Il reprenait ses habitudes. Je l’ai entendu qui disait bien fort son avis sur une course qui avait eu lieu dans l’après-midi à Vincennes. Celui qui portait la culotte de cheval a offert une tournée. Wildmer avait retrouvé sa voix et il était si véhément, si passionné qu’il en oubliait d’allumer sa cigarette. Elle pendait à la commissure de ses lèvres. Si je m’étais planté devant lui, il ne m’aurait pas reconnu.
En sortant, je lui ai dit au revoir et lui ai fait un signe du bras, mais il m’a ignoré. Il était tout à son sujet.
XXXIV
Vichy. Une voiture américaine s’arrête en bordure du parc des Sources, à la hauteur de l’hôtel de la Paix. Sa carrosserie est maculée de boue. Deux hommes et une femme en descendent et marchent vers l’entrée de l’hôtel. Les deux hommes sont mal rasés, et l’un des deux, le plus grand, soutient la femme par le bras. Devant l’hôtel, une rangée de fauteuils d’osier sur lesquels des gens dorment, tête ballante, sans être apparemment gênés par le soleil de juillet qui tape fort.
Dans le hall, tous trois ont du mal à se frayer un passage jusqu’à la réception. Ils doivent éviter des fauteuils et même des lits de camp où sont vautrés d’autres dormeurs, certains en uniforme militaire. Des groupes compacts de cinq, de dix personnes se pressent dans le salon du fond, s’interpellent et le vacarme de leur conversation vous oppresse encore plus que la chaleur moite du dehors. Ils ont enfin atteint la réception, et l’un des hommes, le plus grand, tend au concierge leurs trois passeports.
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