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Fauteuils égyptiens.
Les collections égyptiennes possèdent aussi des pliants et des tabourets. Les pliants dont les pieds sont formés de têtes d'oie comme on le voit (fig. 590) ne diffèrent pas sensiblement de ceux qui sont en usage chez nous. Les labourcls étaient généralement recouverts avec du cuir. On en faisait à quatre ou trois pieds. Les tabourets à quatre pieds sont souvent assez riches (fig. 591) : le montant, qui est toujours droit, est quelquefois en ébène incrusté d'ivoire; souvent aussi, il est doré ou enrichi de faïences.
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Les artisans de rantiquité se servaient habituellement pour leur travail de tabourets à trois pieds, légèrement creusés, et d'une apparence rude et solide. Ces sièges grossiers, qui étaient à la fois un meuble et un instrument de travail, se transmettaient de père en Qls et devaient servir


Fig. 590. — Pliant.
Fis. 591.
■ Tabouret.
à plusieurs générations. Leur usage remonte à la plus haute antiquitf', puisque nous les trouvons en Egypte (fig. 592) ; on remarquera que les montants sont rccourl)ès et non pas droits. La même forme de siège, avec de très-légères variantes, était employée par les artisans grecs et romains.
Les peintures égyptiennes nous montrent assez fréquemment des lits funèbres, où l'on voit un mort attendant sa résurrection. Il est probable que ces lits ne différaient point essentiellement de ceux dont on faisait usage à la même époque pour dormir ou se reposer. Car, d'après les croyances des Égyptiens, le
mort devait retrouver dans son tombeau les meubles dont il avait l'habitude de se servir lorsqu'il était sur la terre.
Le support des lits, soit en bois, soit en métal, imitait toujours à r.es extrémités les formes d"un animal. C'était souvent un lion ; quelquefois les pieds de devant sont ceux d'un lion et ceux de derrière ceux d'une gazelle. La queue se relève assez souvent et on suppose qu'elle devait servir à accrocher quelque filet destiné à préserver le dormeur

592. — Siège d'artisan.
L'HABITATION.
de la piqûre des mouches et des autres insectes si communs en Egypte (fig. 593).

Fig. 593. — Lit égyptien.

Fig. 594. — Lit égyptien.
Dans cette figure l'imitation de l'animal est aussi complète que possible. Au-dessous de l'oreiller, on voit le cou du lion qui se redresse et
la tête forme le haut du support : aux pieds du lit, la jambe postérieure
^_ j de l'animal est fortement rejetée en
\ LP arrière pour exprimer la marche,
et la queue se relève. 11 est à remar-cpierque la plupart des lits égyptiens présentent une disposition contraire ; c'est-à-dire que le plus souvent l'oreiller porte sur la jambe de derrière de l'animal dont le membre antérieur se trouve au pied du lit. On peut voir cette disposition dans la ligure 59/|.
Ici le coussin qui recouvre le lit retombe derrière le dossier. Par une disposition analogue à celle que nous avons déjà signalée pour les sièges, la patte d'animal qui forme le pied du lit repose, non pas directement sur le sol, '''°- ■''•'^■
mais sur un petit dé cubique.
11 y avait des lits qui étaient d'une hauteur sufBsantepour qu 'on fût

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obligé d'avoir un escabeau pour y monter : une peinture du tombeau des rois à Thèbes nous montre un de ces lits entièrement recouvert d'une housse bleue qui retombe par-dessus le rebord du lit. L'oreiller est placé au milieu et il est probable que lorsqu'on voulait s'étendre, on enlevait la housse placée à l'extrémité du lit pour y placer l'oreiller (fig. 595).
Sur une peinture du tombeau de Ramsès II à Thèbes, on voit un lit en forme de divan, dont la base, qui paraît être en bois, est décorée de figures jaunes se détachant sur un fond
bleu clair. Le coussin est une étoffe violette enrichie d'étoiles brodées (fig. 596). Les pauvres se servaient comme lits de grandes nattes de jonc sur lesquelles ils s'étendaient.
La figure 597 nous montre un meuble d'une forme particulière qui pourrait être une table aussi bien qu'un lit. 11 est pourvu de têtes de

Lit L'yyplicD.

Fig.
Lit de repos égyptien.
iions à ses angles et repose également sur des pieds d'animaux. Mais les tables de cette forme étaient fort peu usitées dans l'ancienne Egypte, et elles n'auraient guère pu servir que comme supports. Nous croyons plutôt qu'il faut voir là une espèce de lit de repos, sur lequel on posait probablement un coussin pour s'y étendre pendant les grandes chaleurs du jour.
Les tables. — Les tables dont se servaient les Égyptiens étaient de forme ovale ou rectangulaire et reposaient sur trois ou quatre pieds (fig. 598). Plusieurs de ces tables sont ornées de dessins ou d'hiéro-
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glyphes. La plupart du temps elles étaient en bois; néanmoins il y en avait aussi en métal, et même en pierre, ces dernières servant probablement de buffets destinés à demeurer dans un poste fixe.

Fig. 598. — Table égyplienno à trois pieds.
En général, la tabie ne paraît pas avoir eu dans le mobilier égyptiert l'importance qu'elle a acquise chez nous. .Mais on voit aussi un assez

I Fig. 599. Table égyptienne à un seul pied.

Fig. 000. Table avec un pied en captif.
grand nombre de petites tables rondes qui portent sur un pied unique. Ce sont ces petites tables sur lesquelles on posait les rafraîchissements et autres mets pendant les réunions de famille, ou même dans les festins (fig. 599). Leur exiguïté peut paraître singulière, mais elle tient à la manière dont les Égyptiens prenaient leurs repas.
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