Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
Здесь есть возможность читать онлайн «Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 2012, Издательство: Asohar - TAZ, Жанр: Старинная литература, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
- Автор:
- Издательство:Asohar - TAZ
- Жанр:
- Год:2012
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 60
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
La Vie rêvée d'Ernesto G.: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «La Vie rêvée d'Ernesto G.»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
La Vie rêvée d'Ernesto G. — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «La Vie rêvée d'Ernesto G.», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Sergent regarda les plaques au microscope avec consternation.
– C’est effrayant, murmura-t-il. Heureusement, il n’y en a que dix pour cent de contaminés. Il faut d’abord isoler les animaux sains. En général, le pic de l’infection a lieu en avril, il n’y a que deux espèces de tiques actives toute l’année, ce ne sont pas les plus dangereuses.
Les tests en culture montrèrent que l’augmentation d’une dose de quinine concentrée était efficace contre ces acariens. Joseph finit par trouver le bon dosage. Un gros tiers des troupeaux avait disparu. Malgré leur coût relativement élevé, il fut décidé d’administrer des traitements préventifs. Joseph fut chargé de déterminer l’état de prémunition des animaux et réussit à établir un calendrier du traitement acaricide. Pendant cette période, il travailla quasiment sans s’arrêter, confirmant le vieil adage qu’un bon chercheur doit avoir surtout des fesses résistantes.
Sergent, qui habitait au dernier étage avec sa famille, lui prêtait sa salle de bains, son épouse lui apportait du café fort et des biscuits. Elle disputait son mari quand elle trouvait Joseph endormi sur sa paillasse, affirmait qu’un employeur, quel que fût son prestige, devait protéger ses employés, et (ce que Sergent appréciait peu) que la nouvelle législation sur les quarante heures s’appliquait aussi aux jeunes médecins de l’Institut. Elle renvoyait Joseph de force chez lui en rappelant que le Seigneur interdisait le travail le dimanche, lui conseillait de ne pas se laisser dépouiller de sa journée de repos, il aurait le temps à l’âge de Sergent de passer sa vie dans son laboratoire.
Ce qui procurait une intense satisfaction à Joseph, ce n’était pas seulement d’avoir mené à bien cette mission mais aussi d’être devenu un membre à part entière de l’équipe. Désormais, ses collègues prenaient de ses nouvelles, s’enquéraient de l’avancement de ses recherches, lui parlaient avec simplicité et voulaient son avis sur leurs travaux. Certains l’invitèrent à déjeuner chez eux le dimanche. Il se retrouva assis à côté de jeunes filles de la bonne société algéroise aussi ennuyeuses que celles de Prague et finit par refuser ces invitations sous le prétexte qu’il avait trop de travail.
***
Peut-être ce pays rêvé et son soleil blanc leur aveuglaient-ils l’esprit ou son hiver comme un printemps les amollissait-il, mais les Algérois étaient persuadés que la guerre n’aurait pas lieu, une impossibilité qui relevait d’un calcul mathématique. Il y avait eu neuf millions de morts lors du dernier conflit et huit millions d’invalides, en Allemagne ils n’avaient pas pu oublier leurs quatre millions de morts. Étaient-ils assez fous pour se battre à nouveau ? De l’intimidation, c’était certain, du bluff, c’était probable, chacun avançait ses pions, prenait ses avantages, les plus forts profitaient des plus faibles, c’était la vie, au dernier moment ils s’arrêteraient.
On rassurait Joseph, on lui déconseillait de lire la presse parisienne, alarmiste pour vendre son papier, et de s’en tenir aux journaux d’Alger qui accordaient une confiance inébranlable au gouvernement pour éviter la catastrophe. À l’Institut, ses collègues pensaient qu’avec la fin de la guerre d’Espagne, tout allait rentrer dans l’ordre. Des sondages avaient montré qu’une large majorité de la population approuvait les accords de Munich. Face à l’agressivité d’Hitler, l’opinion hésitait, des informations précises montraient que l’armée n’était pas prête, il fallait réarmer. Les plus âgés gardaient en mémoire les quatre années d’horreur et condamnaient la course à l’armement.
Christine était la plus déterminée des pacifistes que Joseph ait jamais croisés et la plus convaincante. Nelly avait confié à Joseph, en lui faisant jurer de ne pas le répéter, que Christine avait été pupille de la Nation. Elle le tenait de Mathé (Christine n’en parlait jamais), tous deux avaient perdu leur père en 14 lors de la bataille de la Marne. Depuis sept ou huit ans, Christine s’était fait connaître comme une activiste des luttes féministes. « Sur cette terre, ce sont d’abord les femmes, françaises ou arabes, qui sont colonisées et opprimées, réduites à l’état de génisses. On s’époumone dans le désert. Autant vouloir faire reconnaître les droits de la souris à un chat. »
Les sympathisantes se comptaient sur les doigts des deux mains, se divisaient pour un rien, passaient plus de temps à se disputer qu’à lutter. Un combat et un sacerdoce. Christine ne se décourageait pas, signait un nombre considérable de manifestes, enchaînait rendez-vous, assemblées, comités, harcelait sans répit la presse locale pour qu’elle annonce débats et réunions sur le droit de vote et l’égalité des femmes, les mariages forcés, les brutalités subies en silence, la contraception et l’avortement. Elle subissait une censure permanente, les deux principaux journaux, La Dépêche algérienne et L’Écho d’Alger , ne publiaient rien sous prétexte que ces informations n’intéressaient pas leurs lecteurs. Le premier, de droite, l’ignorait, le second, radical-socialiste, conservateur et colonialiste, la détestait. Seul Alger républicain passait ses communiqués mais c’était un journal de gauche que peu de gens lisaient, et ceux-là étaient déjà convaincus.
En 33, elle n’avait que vingt-trois ans. Christine avait participé à la création du Comité algérien d’initiative pour le mouvement Amsterdam-Pleyel qui dénonçait les menaces de guerre impérialistes et prônait le désarmement général, une vague gigantesque de millions de femmes et d’hommes exigeaient la paix de leurs dirigeants. À Alger, près de mille adhérents avaient reçu la carte blanche à lettres bleues et, chaque année, y collaient le timbre à l’effigie d’Henri Barbusse, de Romain Rolland ou de Maxime Gorki ; après le Front populaire, le mouvement s’était effiloché, victime de dissensions internes. Christine avait poursuivi avec le Rassemblement universel pour la paix, qui l’avait déçue également, et elle venait de rejoindre avec enthousiasme la Ligue des femmes pour la paix dont le Manifeste l’avait bouleversée.
Pour la première fois, des femmes s’élevaient contre la guerre non en raison de leurs opinions politiques mais en tant que femmes : « Aux femmes qui ne se lasseront pas de défendre la vie. Nous, mères, femmes, sœurs, déclarons que nous ne nous résignerons pas, comme en 14, au massacre de nos fils, de nos compagnons, de nos frères. »
Leur groupe ne comptait plus que sept participantes. Elles se postaient chacune sur une place ou à un carrefour important, installaient une table pliante et faisaient signer la pétition de soutien. Elles expliquaient, discutaient, essayaient de faire partager leur opinion, obtenaient souvent des signatures de femmes seules, des encouragements de celles, les plus nombreuses, qui ne voulaient pas signer sans l’accord de leur mari ; plusieurs musulmanes, surtout des jeunes qui ne portaient pas le voile, s’engagèrent aussi. Avec les couples, il y avait des incidents, les hommes d’une façon générale n’appréciaient guère, pas rare qu’elles se fassent insulter, voire bousculer, la pétition arrachée et déchirée, la table renversée d’un méchant coup de pied. Elles parlementaient, mais en vain. Leurs femmes, alors, s’excitaient, hurlaient, les molestaient. Quelquefois, des sympathisants s’en mêlaient, le ton montait, des cris, des injures.
Une désolation pour un mouvement pacifiste.
À plusieurs reprises, les agents de police durent intervenir, confisquèrent des listes précieuses de noms. Du jour au lendemain, comme si elle avait reçu des instructions, la police changea d’attitude. Presque chaque jour, elles recevaient des amendes pour troubles sur la voie publique : la première à trente-cinq francs, ça allait encore ; soixante-dix francs les suivantes, c’était dissuasif, même pour les plus virulentes, sauf pour Christine.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «La Vie rêvée d'Ernesto G.»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «La Vie rêvée d'Ernesto G.» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «La Vie rêvée d'Ernesto G.» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.