Guenassia, Jean-Michel - La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Название:La Vie rêvée d'Ernesto G.
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- Издательство:Asohar - TAZ
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- Год:2012
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À Alger la cul-bénite, le mariage relevait de l’extatique, les rares courageuses qui, après bien des circonlocutions, osèrent aborder la question avec Christine, furent horrifiées. Christine haïssait l’engagement solennel, la promesse du meilleur et du pire provoquait chez elle (toutes proportions gardées) un effet identique à celui du chiffon rouge agité devant le taureau.
– Ce n’est pas la mort qui te séparera de l’homme qui t’aime, c’est ta connerie qui le fera fuir, lança-t-elle à une intrépide qui voulait savoir si elle aimait Maurice. Jamais je ne me marierai ! L’esclavage de la femme reste à abolir !
– Tu feras comment si tu as un enfant ? insista la téméraire.
– Je n’aurai jamais d’enfant ! On nous engrosse pour nous ligoter, nous interdire de vivre. Je ne suis pas une bonniche ! S’il veut un môme, il n’a qu’à le pondre lui-même !
Si elle avait craché sur la Croix, elle se serait fait moins d’ennemis. Personne ne discute avec un taureau. On s’écarte ou on le tue. On la laissa s’énerver, on plaignait ce pauvre Maurice, il n’avait pas tiré le bon numéro celui-là.
On peut classer les problèmes insolubles de la vie dans deux cercueils, ceux qu’on cache dans un coin obscur où on arrive à les oublier, ils finissent par ne plus vous embarrasser, abcès dormants peut-être étouffés (peut-être pas), et ceux qui vous écorchent comme des hameçons, vous continuez à saigner sans vous en rendre compte et ce sont les pires car on s’habitue à vivre avec la souffrance.
Le matin du jour de l’an, un dimanche de pluie, Joseph alla sonner à la porte de Maurice. Ce dernier ne répondit pas. Joseph insista, ils devaient déjeuner chez les filles. Maurice finit par ouvrir, en pyjama rayé, avec le visage gonflé d’un homme qui n’a pas dormi. Joseph eut le plus grand mal à le convaincre de le suivre. Maurice n’avait pas faim, il avait besoin de rester seul et détestait le 1 er janvier. Ils arrivèrent en retard. Avec un bouquet de glaïeuls roses car les femmes adorent ces fleurs hideuses.
Elles s’extasièrent, n’avaient pas de vase assez grand, les mirent à tremper dans l’évier. Un gros poulet cuisait dans le four. Ça sentait une journée de bonheur. Elles servirent l’apéritif avec des olives, des amandes, des canapés au fromage. On trinqua en se souhaitant une bonne santé. Sauf Maurice. Il se dressa, un rien cérémonieux, leva son bras pour porter un toast.
– Christine, mon cœur, excuse-moi pour hier soir. Laissons tomber le mariage, les formalités, tout le bataclan. On n’en a pas besoin. Quand on veut vivre ensemble, on doit se respecter, non ?
Il vida son verre d’un coup. Il y eut un silence flottant. Le lapement de sa langue sur ses lèvres anisées.
– Tu penses à quoi ? fit Christine.
– Je me disais que tu pourrais venir habiter à la maison. Tu aurais de la place.
– Restons indépendants. On peut vivre ensemble, chacun chez soi, libres de se voir quand on en a envie. Je ne veux pas de la routine du quotidien, te demander ce que tu as fait aujourd’hui et que tu me répondes : « Comme d’habitude. » On aura uniquement le meilleur, tu ne crois pas que c’est mieux ?
Il s’assit, ne dit presque rien du repas, ne fit aucun commentaire sur le poulet rôti. Pour une fois qu’elles faisaient un effort.
– On vous félicite, les filles, il est fameux, lança Joseph. Hein, Maurice ?
– Ouais.
Maurice n’évoqua plus ses demandes ratées, Christine n’y fit jamais aucune allusion. La vie continua. Pourtant, il y avait un petit caillou dans le cœur de Maurice.
***
Sergent détestait être convoqué au Gouvernement général par un coup de téléphone. Toujours une très mauvaise nouvelle. Des hommes tombaient comme des mouches dans une ville de la Mitidja, des enfants devenaient aveugles après avoir été piqués par des insectes, des troupeaux étaient décimés par une épidémie bizarre apparue dans le djebel, la vigne pourrissait pour Dieu sait quelle raison, un ver sournois inconnu s’infiltrait sous la peau et cent autres calamités effroyables, ce pays s’ingéniait à empiler toutes les misères du monde. Le gouverneur général n’avait d’autre solution que d’appeler Sergent au secours, il n’avait aucun budget prévu et pas de personnel non plus, il allait demander une rallonge à Paris mais, avec les événements, il ne fallait guère se faire d’illusions. Sergent vitupérait que, la dernière fois déjà, il avait juré que ce serait la dernière fois, c’était physiquement infaisable, ses médecins planchaient sur des recherches impossibles à interrompre et étaient saturés de travail.
– Monsieur le Gouverneur, je suis au regret de devoir refuser.
– Pour la France, Sergent, pour notre mission civilisatrice. L’approvisionnement des troupes est menacé. Vous êtes mobilisé !
– C’est la dernière fois.
Quand madame Armand poussait les portes en meuglant : « Réunion dans un quart d’heure ! », les plus prévoyants arrivaient avec une pile de comptes rendus de travaux et d’expériences en cours, comme un mot d’excuse, parapluie censé détourner le cours de l’avalanche, les plus anciens avaient une excuse, leurs femmes demanderaient le divorce s’ils en faisaient plus et, avec leur modeste traitement (cette année encore, on n’a pas été augmenté), ils n’avaient pas les moyens de payer des pensions alimentaires. Il y avait un accord tacite, aimable et ferme, entre ces médecins déterminés à ne plus céder, déchirés entre les priorités et à la limite de la rupture nerveuse.
Joseph n’était pas assez aguerri.
– J’ai une montagne de travail fut sa seule défense. Vous m’aviez dit que c’était urgent.
– Il faut vous organiser. Chez nous, jeune homme, les journées ont vingt-quatre heures et les semaines sept jours.
La mission était à accomplir séance tenante. Un éleveur du village de Saint-Arnaud dans les environs de Sétif, à environ trois cents kilomètres à l’est d’Alger, une région de hauts plateaux, voyait son troupeau de bovins souffrir d’une piroplasmose transmise par une tique résistant au traitement habituel. Le fermier Fagès fournissait l’armée de terre et, le moral des troupes étant directement proportionnel à la quantité de pitance, l’enjeu stratégique était primordial.
– En vous dépêchant, vous attraperez le train de nuit, demain matin vous faites votre récolte de tiques et les ponctions aux bovidés, et vous pourrez rentrer le soir. Vous avez de la chance, l’été on y suffoque.
Pendant plus de six mois, une ou deux fois par semaine, Joseph allait faire le voyage pour Sétif, dormant d’un œil, abruti de fatigue tellement le wagon était bruyant, et il n’eut jamais l’occasion de visiter la sous-préfecture ni les ruines romaines.
Au premier voyage, Joseph fut accueilli par une délégation d’une trentaine de personnalités, le sous-préfet s’était déplacé avec le commandant de la subdivision militaire, ainsi que les curés, maires, notables et fermiers de la région dont le bétail succombait mystérieusement. Le vétérinaire lui parla comme à la réincarnation de Pasteur, ils le reçurent avec mille prévenances, lui offrirent une superbe boîte de dattes fraîches. Fagès, le plus gros exploitant, n’était pas effrayé par la perte du marché d’approvisionnement de l’armée ni par sa ruine prochaine mais par la mort inexorable de son cheptel, ses bêtes se vidaient et cessaient de s’alimenter.
Joseph resta avec lui dans l’étable, brossa doucement le pelage des bœufs, attrapa les tiques avec une pince, les jeta dans un tube rempli de lamelles de papier, fermé d’un bouchon de coton pour l’aération et la conservation pendant le voyage, fit des ponctions à tous les animaux, refusa dîner et hébergement, rentra par le train de nuit avec ses prélèvements qu’il analysa, découvrit avec stupeur que plusieurs bovins étaient infectés par cinq sortes de tiques, certains en portaient des centaines.
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