Bottero, Pierre - Les limites obscures de la magie

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Les limites obscures de la magie: краткое содержание, описание и аннотация

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La dernière vision que j’ai de l’armurerie est la silhouette massive du Sphinx penché sur un alambic, une douzaine de papillons multicolores voletant autour de sa tête de gladiateur.

Étonnant.

12

– N’empêche, Ombe, que t’as encore laissé la fenêtre de la salle de bain ouverte et que je me suis gelée.

Laure essaie de se mettre en colère mais comme elle est amoureuse depuis une bonne semaine, elle se trouve bloquée en mode béatitude niaise et même les histoires de salle de bain, pourtant complexes chez nous, ne parviennent pas à ternir son euphorie.

J’échange un regard complice avec Lucile, regard qui n’échappe pas à la vigilance de Laure.

– Et ce n’est pas la peine de vous payer ma tête parce que vous avez du sang d’Esquimau dans les veines et que vous n’êtes pas fichues de savoir quand il fait froid.

Du sang d’Esquimau. Jolie formule.

Lucile est d’origine scandinave, norvégienne pour être plus précise. Grande, fine, elle a de longs cheveux blonds qui lui donnent un charme fou mais, fait étrange, elle n’en a pas le moins du monde conscience. Elle passe son temps à lire, à étudier et, de nous trois, c’est la seule à n’éprouver aucun intérêt pour les garçons.

Les ancêtres de Laure, eux, sont nés en Italie et elle a passé son enfance en Provence. Petite, les cheveux noirs et bouclés, la peau mate, des yeux immenses, elle dégage une énergie sidérante qui la consume tout en la régénérant et embrase ceux qui l’entourent. Un volcan en activité. De nous trois, c’est la seule à éprouver un intérêt démesuré pour les garçons.

Je joue la carte de l’apaisement. J’ai une fâcheuse tendance à ouvrir les fenêtres – je déteste les atmosphères confinées – et à oublier de les refermer. Lucile s’en moque, chez elle, à la limite du cercle polaire, on n’a froid qu’à partir de – 30 °C, mais Laure a la nostalgie des cigales et elle a besoin de chaleur pour exister.

– Désolée. Je ferai attention désormais.

La grimace de Laure est une ode vibrante à l’incrédulité toutefois elle aussi choisit l’apaisement. Elle se verse une tasse de thé, je bois une gorgée de bière, Lucile en profite pour ouvrir un bouquin et, pendant un moment, nous jouissons en silence de l’ambiance douillette de notre appart’.

– Musique, les filles ?

– Non !

Laure et Lucile ont crié ensemble, ce qui ne me décourage pas.

– J’ai le dernier album de Fear Factory sur mon iPod. Vous…

– Non !

Je pousse un long soupir. La musique est le seul point sur lequel nos goûts divergent de façon absolue.

Laure se repaît d’une insipide chanson française, Lucile est branchée classique et opéra, totalement incompréhensible, et je n’écoute que du heavy metal, avec un goût prononcé pour la mouvance metal industriel américain que ni Laure ni Lucile ne considèrent comme de la musique.

– Tant pis. Vous ne savez pas ce que vous perdez.

– On sait surtout ce qu’on évite, rétorque Laure. Des maux de tête et des caries dentaires.

La répartie me tire un sourire. Qui disparaît lorsque mes yeux tombent sur la pendule murale. Oups, j’ai failli oublier le séminaire de formation. Je me lève d’un bond et attrape mon casque.

– Rendez-vous urgent, je crie à mes copines en me ruant hors de l’appart’.

– Ton blouson ! me crie Laure.

– Pas le temps.

Avantage de la moto à Paris, un retard n’est jamais irrémédiable. La preuve, quand je me gare au fond de la cour où se dresse l’institut de langues qui accueille le séminaire, je suis en avance !

L’institut en question est privé. L’Association se contente, quand c’est nécessaire, d’y louer un auditorium pour une formation. Ce qui me fait d’ailleurs penser que je n’ai aucune idée du sujet de celle que je suis censée suivre aujourd’hui. J’ai reçu le programme sous sa forme codée habituelle mais je ne l’ai pas lu et je serais bien à mal de dire où il se trouve à l’heure actuelle.

Pas très important.

J’attache ma moto lorsqu’un blondinet à la mèche soigneusement travaillée au gel ultrarigide, effet mouillé garanti tête de blaireau, arrive à ma hauteur. Seize ans maximum, pas encore de poil au menton, carrure de moustique et l’allure qu’aurait Leonardo DiCaprio s’il n’était pas charmant. Pas du tout mon genre.

– Salut, Ombe. Ça va ?

– Ouais.

Je l’ai déjà croisé lors de différents séminaires. Il s’appelle Jules, ou Julien, ou peut-être Maxime et c’est un Agent de l’Association, comme moi.

– Tu suis la formation sur les trolls ?

– Ouais.

Il bombe son ersatz de torse.

– Lors de ma dernière mission, j’ai eu affaire à un troll…

J’ai fini d’attacher ma moto et je me redresse, ce qui nous permet de constater que je mesure dix centimètres de plus que lui. Je plante mes yeux dans les siens et lui offre ce sourire si particulier qui, pour charmant qu’il soit, est tout sauf un sourire.

Une fois encore, ça fonctionne. Jules, ou Julien, ou alors Maxime, se fige et le vernis d’assurance passé, sans doute à grand-peine, sur ses traits imberbes se craquelle.

– Euh… j’ai failli avoir affaire à un troll. Enfin… j’ai eu affaire à un Anormal qui avait eu affaire à un troll. Euh… un lutin qui… enfin… un…

– Maxime ?

– Euh… je m’appelle Jules.

– Jules ?

– Euh… Oui, Ombe ?

– Il fait beau, non ?

J’ai failli lui conseiller de se pacser avec son lutin et de m’oublier, je me suis retenue in extremis. « L’aide à un Agent en danger prime la mission », assène la huitième règle. Bon, d’accord, nous ne sommes pas en mission et Jules n’est pas en danger, sauf s’il persiste à jouer le joli cœur avec moi, mais le fait que nous travaillions pour la même Association induit une certaine retenue. Que j’ai souvent tendance à oublier.

– Euh… oui, il fait… beau. Un peu froid peut-être…

Regard appuyé sur mon tee-shirt que je décide, magnanime, de ne pas relever. Le regard, pas le tee-shirt.

– Il fait beau, tu le reconnais, alors ne gâche pas ma journée s’il te plaît. Tu suis ta route, moi la mienne et les lutins seront bien gardés, d’accord ?

– Euh… d’accord.

Je le plante là et je pénètre dans l’institut.

Devant la porte de la salle 13, un faux balayeur monte une garde vigilante. Je lui présente ma carte qu’il prend le temps d’examiner en détail avant de me laisser entrer.

Une douzaine de jeunes Agents stagiaires sont déjà là. Leurs visages me sont pour la plupart familiers mais je n’ai adressé la parole qu’à deux ou trois d’entre eux. Je ne connais vraiment que Nina, une petite rousse qui se considérait comme une experte en arts martiaux avant de me rencontrer, et…

Tiens, Jasper n’est pas arrivé.

Ou alors il n’est pas inscrit dans le même cursus de formation que moi. Ce serait dommage, j’ai des explications à lui demander, des explications qu’il a intérêt à me fournir s’il ne veut pas perdre ses dents de devant.

Je m’installe tandis que le chargé de cours, un type grand et sec à l’air mauvais, marche de long en large devant le tableau blanc. Il boite de façon prononcée et, de temps à autre, nous compte avant de se tourner vers la porte de l’auditorium comme s’il attendait quelqu’un.

Un quelqu’un qui finit par entrer.

Jasper.

Long manteau noir, longue chemise noire, longue écharpe noire, cheveux noirs en bataille, peau pâle, visage fin, il serait pas mal, voire charmant, s’il ne passait pas son temps à trébucher sur les gens, les choses et les émotions.

Là, par exemple, plutôt que d’assumer son retard, il se recroqueville sous le regard du prof, cherche piteusement une place des yeux et s’empourpre lorsqu’il m’aperçoit.

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