Frédéric Dard - Réflexions

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Réflexions: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce
regroupe six recueils de «Réflexions» parus en 1999 aux éditions Fleuve Noir:
— Réflexions appuyées sur la connerie — Réflexions branlantes sur la philosophie — Réflexions croustillantes sur nos semblables — Réflexions énamourées sur les femmes — Réflexions pointées sur le sexe — Réflexions définitives sur l'au-delà

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Elle a des seins en forme de biberons. En les regardant, on devient un farouche partisan du régime lacté. Une poitrine commak, c’est la mort de Nestlé!

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Il a des yeux pointus, une bouche en guidon de course et un nez légèrement aplati. Tout ce qu’il faut pour se faire répondre «complet» par les portiers de grands hôtels.

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Il porte un complet de velours qui fait des poches aux coudes, aux genoux et… aux poches. Cravate de cuir pour délégué syndical. Deux dents en or sur le devant, une hanche en plastique sur le derrière. Un sourire obséquieux sous une moustache de mulot des champs.

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C’est la grosse brute aux épaules de déménageur et à tronche cubique. Il a les tifs en brosse et un cou qui servirait de raccord pour le pipe-line du Sahara.

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La femme de chambre s’annonce avec un plateau bien garni. Elle est petite, mais roulée comme une gitane, blonde, la croupe avenante, avec un sourire qui vous promet des choses.

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Son complet est classique, mais sa chemise est vert d’eau et sa cravate vert pomme à rayures roses. Il sent l’encens. Missel-mi-raisin. Homme d’alcôves et de confessionnaux. Sa bouche est charnue, molle, gobeuse, faite pour la pipe et la prière à grand spectacle.

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Il est américain. Jeune et grave, le teint brique, des lunettes de myope, l’air de penser à autre chose de plus préoccupant que toi pendant que tu lui parles.

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Il mesure un mètre trente et se loque au rayon garçonnet dans les grands magasins bien qu’il soit âgé d’un bon demi-siècle. Quand il voyage, il doit se mettre dans sa valise et la fermer à clé pour ne pas se perdre.

* * *

Le patron est un gros rougeaud à gilet de laine avec des lèvres en rebord de pot de chambre. C’est le bon zig qui a un durillon de comptoir gros comme un ballon de rugby pour couver son tiroir-caisse. Il est heureux de vivre et de ranger des coupures sales dans des casiers.

* * *

Elle cache dans les plis arachnéens d’une chemise en nylon transparent deux seins en goutte d’huile qui ont tendance à se faire la paire.

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Elle porte un tailleur Chanel bleu à col de velours noir. Ses châsses sont presque de la même couleur: bleu et noir. Pour ce qui est des formes, ses nichemards ont le volume de deux pommes californiennes; quant au balancier arrière, il a été modulé par un luthier.

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Elle est grande et flexible, avec une taille de guêpe, des nichemards surcomprimés, un valseur sculpté-main, des jambes de cover-girls américaines, et un beau visage aux pommettes légèrement accentuées, style mongole fière. Yeux verts, cils en forme de tremplin pour saut à ski, et bouche façon vorace, dessinée par un artiste lubrique.

* * *

Il pourrait être nain s’il ne s’obstinait à porter des talonnettes.

* * *

Quarante-six ans de célibat, d’idées toutes faites, de soumission. Quarante-six ans avec un cache-nez de laine, des aigreurs d’estomac, un porte-monnaie, un abonnement au Pèlerin, et une reproduction de l’Angelus de Millet! Faut le voir pour y croire.

* * *

C’est un grand mec sombre et moisi, qui fait penser à un champignon vénéneux.

* * *

Le cambouis forme une sorte de carapace sur ses hardes de travailleur. Des touffes de poils blancs jaillissent du col de sa chemise. Il a un gros tarbouif, chaussé de lunettes rafistolées, aux verres épais; sa casquette avachie lui dégouline de la tronche comme une bouse de vache fraîche.

* * *

C’est le genre de zig qui fréquente les instituts de beauté et de culture physique, surveille les calories, sait parler aux femmes, ce qui est bien, et aussi aux hommes, ce qui est mieux. Il a un sourire d’homme d’affaires pressé qui, en te recevant, s’excuse déjà de devoir te congédier bientôt.

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Homme d’une soixantaine d’années, baraqué façon lutteur. Il a mis un falzar sans passer les bretelles qui lui battent les meules et il a bourré le pan de sa chemise de nuit dans le futal, ce qui lui constitue un énorme bourrelet autour du baquet.

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L’épicemarde est une ravissante brune de soixante-douze ans, entièrement recrépie à la chaux vive.

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C’était un homme d’une quarantaine d’années, très germanique, avec des manières d’homme du monde et une élégance un peu triste parce que légèrement surannée.

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Le type est grand, d’une maigreur qui filerait des complexes à un cintre à habits, et sa tronche évoque le pithécanthrope de Java. Quand il marche, on dirait un cheval à roulettes qui se baladerait sur un sol jonché de feuilles mortes.

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C’est une dame de cinquante et mèche, empâtée par l’âge, avec une chevelure extra-platinée, vêtue de rouge ardent. Quand elle cause, ça fait comme lorsque tu pètes dans ta baignoire; ça lui part des tréfonds et ça remonte en grappes.

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Il est jeune, mince, brun, avec une tête de belette cupide et des vêtements couleur de Français-moyen-anonyme-désireux-de-voyager-incognito.

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Solide gaillarde! Bâtie comme un grenadier, presque aussi moustachue, avec l’air de ne pas tolérer qu’on se mouche dans ses rideaux.

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C’est un mec déplumé du croûton, mais qui a collé ses derniers crins à la Seccotine. Il a le visage allongé, le menton galochard, le nez comme une cerise, un dentier qui le gêne aux épaules, de grandes oreilles, l’œil défraîchi et une cicatrice au front qui représente un coucher de soleil sur la mer Rouge.

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Type asiate, bouche happeuse, regard rieur, elle porte un boléro couleur Ravel et une jupette ras-de-moule également rouge.

* * *

Il s’agissait d’une ravissante fille à qui il ne manquait qu’un brin de toilette pour paraître vraiment sensas. Malgré sa blouse bleue, son absence de fards et l’ignorance qu’elle avait des salons de coiffure, elle réussissait à être jolie.

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Il s’agit d’une gamine dont la maman n’a pas lésiné sur les voies respiratoires, croyez-moi; non plus que sur son appareil à écraser les coussins.

* * *

C’est un grand type avec un nez à deux places, une bouille revue et corrigée à Hiroshima, et un regard fait avec deux coquilles de noix évidées. Pour pouvoir le mater dans les yeux, faut cracher dans les trous.

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Chez elle, le bleu domine. Elle en a tout autour des vasistas, sur les tempes et sur les ailes du pif. Son rouge à joues est orange, son rouge à lèvres violet, et ses sourcils marron décrivent un demi-cercle parfait malgré les rides. C’est plus une mémé, c’est l’enseigne d’un marchand de couleurs.

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Sa bouche ressemble à un sexe féminin placé de travers, son nez à un escargot de l’espèce «petit gris». Il a la boule à zéro, mais s’en console en portant une casquette de marinier.

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La concierge a un visage blême, posé derrière la vitre, comme un P. V. sur le pare-brise d’un automobiliste en défaut.

* * *

Elle n’a pas vingt ans, un sourire que Gibbs paierait une fortune et un de ces airs fripons qui vont droit au cœur de l’homme avant de se répartir dans des régions plus secrètes.

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