André Maurois - Nouvelles

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Nouvelles: краткое содержание, описание и аннотация

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В предлагаемый вниманию читателей сборник вошли известные новеллы знаменитого французского писателя Андре Моруа. Неадаптированный текст новелл снабжен комментариями и словарем.
Для учащихся старших классов языковых школ, студентов младших курсов языковых вузов и всех любителей современной французской литературы.

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Je ne sais quelle pièce de métal, détachée par un choc plus fort, vint la frapper au visage. Une ligne de sang, très mince, se dessina sur sa joue.

Sauver les apparences! dit-elle amèrement… Que de fois tu m’as répété ces trois mots, mon amour… Et nous les avons sauvées, bravement… Mais maintenant?… Ce ne sont plus les apparences qu’il faut sauver, ce sont ces pauvres, ces uniques minutes…

Puis d’une voix basse et sourde:

— Lâche, lâche! dit-elle à son amant. Nous allons mourir… et tu restes là, au garde-à-vous, devant un fantôme.

Son mari se pencha, un mouchoir à la main et d’un geste doux, adroit, essuya la joue sanglante. Puis il regarda le colonel avec une fermeté triste, sans rigueur. Je crus comprendre ce regard voulait dire: „Prenez cette malheureuse dans vos bras. Moi, je suis au-delà de toute souffrance…“ L’autre, atterré, semblait répondre de la même manière muette: „Non, je vous respecte trop. Pardonnez-moi“. Je croyais voir Tristan et le roi Mark [301] Tristan et le roi Mark — héros d’une légende du moyen âge sur l’amour de Tristan et d’Iseut, épouse du roi Mark. . Je n’ai jamais été le témoin d’une scène plus pathétique. On n’entendait que le cillement du vent et, comme un lointain murmure, l’oraison du pilote; on ne voyait par le hublot que le ciel gris de plomb, la chevauchée des nuages déchiquetés, livides et, si l’on se penchait, les vagues jaunes qui montaient.

Puis il y eut un bref répit, et la femme accrochée au dolman de l’officier put se soulever. Avec une sorte de défit sauvage, elle l’embrassa pleine bouche. Il se défendit encore quelques secondes puis, cédant à la pitié ou au désir, et détournant enfin les yeux de son chef, il rendit le baiser avec passion. Le Gouverneur devint plus pâle encore, se laissa tomber en arrière sur le dossier et parut s’évanouir.

Un mouvement de pudeur, instinctif, abaissa mes paupières.

Combien de temps notre groupe resta-t-il ainsi? Je ne sais pas. Le seule chose dont je me souvienne avec certitude, c’est qu’après des minutes ou des heures je crus entendre, perçant la tempête, le bruit d’un moteur. Etait-ce une hallucination? Je tendis l’oreille et regardai autour de moi. Mes compagnons, comme moi-même, écoutaient. Le colonel et Giselle s’étaient séparés. Elle avait fait un pas vers son mari. Le Gouverneur se penchait vers le hublot. Le pilote, debout, mais à l’oreille, demanda:

— Vous entendez, monsieur le Gouverneur?

— J’entends. Est-ce un avion?

— Je ne crois pas, dit le pilote. C’est un bruit de moteur, oui, mais plus léger.

— Alors quoi? dit le colonel. Je ne vois rien.

— Peut-être une vedette de la Marine?

— Comment saurait-elle que nous sommes ici?

— Je ne sais pas, mon colonel, mais le bruit grandit. Ils se rapprochent. Le bruit vient de l’Est, donc de la côte… Mais regardez, mon colonel, ce point gris, là! là, sur les vagues… C’est une vedette.

Il éclata d’un rire hystérique!

— Mon Dieu! soupira Giselle, et elle fit un pas encore vers son mari.

Le visage collé au hublot, je voyais maintenant de manière très nette la vedette qui venait vers nous. Elle luttait, péniblement, contre la marée montante, disparaissait de temps à autre entre les lames, mais gagnait du terrain. Les marins mirent à nous atteindre un quart d’heure, qui nous parut interminable. Quand ils furent à portée et maintenus près de nous par une gaffe jetée dans le palmier, le transbordement devint le difficile problème. Les coups de vent qui secouaient notre appareil rendaient tout mouvement dangereux. La vedette elle-même faisait le bouchon [302] la vedette… faisait le bouchon — la vedette se balançait sur les vagues comme un bouchon. sur la mer. Enfin le pilote, ayant ouvert la porte, parvint à lancer une échelle de corde que les marins saisirent. Aujourd’hui encore, je ne sais pas comment nous pûmes embarquer sans qu’aucun de nous cinq tombât à la mer.

Enveloppés de cabans cirés, nous regardions notre avion, de la vedette, avec une terreur rétrospective. Pour qui le voyait du dehors, il était évident que ce prodige d’équilibre ne pouvait durer longtemps. Giselle, avec un calme surprenant, essayait de remettre de l’ordre dans sa coiffure, L’aspirant, qui commandait la petite embarcation, nous apprit qu’un guetteur avait vu notre avion se poser et que, depuis le matin, on cherchait à nous porter secours. Trois fois, la violence de la mer avait contraint les sauveteurs à renoncer. La quatrième fois, ils avaient réussi. Les marins nous apprirent aussi que le raz de marée avait fait de terribles dégâts dans les villages de la côte et dans le port de Batoka.

L’administrateur local nous reçut sur le quai. C’était un jeune fonctionnaire colonial, un peu effrayé par les problèmes que posait ce désastre. Mais le gouverneur Boussart, dès l’instant où il avait mis pied à terre, était redevenu „le patron“. Ce fut en chef de grande classe qu’il ordonna les mesures nécessaires. Il lui fallut le concours du colonel Angelini, pour organiser la coopération de la troupe aux mesures de sauvetage, et je fus frappé par la tenue des deux hommes. A les voir travailler à une tâche commune, nul ne se fût douté qu’il y avait entre eux des ressentiments et des remords. M meBoussart avait été conduite à la maison de l’administrateur, où la jeune femme de celui-ci lui fit du thé et lui prêta une gabardine [303] gabardine (f) — imperméable (m). . Après quoi elle voulut, elle aussi, travailler et s’occupa des blessés, des enfants.

— Quant à l’inauguration du monument, monsieur le Gouverneur, dit l’administrateur…

— On s’occupera des morts quand les vivants seront tons en sécurité, dit le Gouverneur.

De ma conférence, il ne pouvait être question. Je sentais que tous les acteurs de ce petit drame avaient hâte de me diriger sur l’étape suivante. Il fut convenu que je la ferai en chemin de fer. J’allai prendre congé de M meBoussart.

— Quel souvenir vous allez conserver de nous! me dit-elle.

Mais je ne sais si elle voulait parler du terrible vol ou de la tragédie amoureuse.

* * *

— Les avez-vous revus? demanda Claire Ménétrier.

— Attendez, dit Bertrand Schmitt… Deux ans plus tard, en 1940, ayant été mobilisé comme officier, je retrouvai Dugas, capitaine, à la popote d’un général de division coloniale, sur le front des Flandres [304] popote (f) — salle à manger d’officiers d’un régiment; les Flandres — la Flandre orientale et la Flandre occidentale, provinces de la Belgique. . Il me parla de ce terrible voyage: „Vous l’avez échappé belle, dit-il. Votre pilote m’a raconté toute l’histoire… Il était furieux contre le patron auquel il avait, avant le départ, prédit la catastrophe“.

Après un instant de silence un peu lourd, Dugas ajouta:

— Dites-moi, mon cher Maître, que s’était-il passé ce jour-là? Personne ne m’en a dit un mot, mais l’ombre d’un drame semblait s’étendre, lorsqu’ils sont rentrés, sur le Gouverneur, sur sa femme, et sur le colonel Angelini… Vous savez que le colonel a demandé son changement [305] le colonel… a demandé son changement — le colonel a demandé à être transféré à un autre poste. , peu de temps après, et l’a obtenu?… Ce qui m’a surpris, c’est que le patron l’a fortement appuyé.

— Pourquoi surpris?

— Je ne sais pas… Il l’estimait beaucoup… Et puis j’aurais cru qu’on chercherait à le retenir.

— On?… Vous voulez dire Giselle?

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