André Maurois - Nouvelles
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- Название:Nouvelles
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- Издательство:«Просвещение»
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- Год:1966
- Город:Москва
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Le colonel alla poser la question et revint:
— Non, dit-il calmement.
— Alors qu’il descende et voie si quelque île ou banc émerge encore. C’est notre seule chance. (Puis, à sa femme qui venait d’ouvrir les yeux:) N’ayez pas peur, Giselle; c’est un raz de marée; nous allons chercher à atterrir n’importe où. Là nous attendrons, que cette tempête se calme et qu’on vienne nous chercher.
Elle accueillit l’effroyable nouvelle avec une tranquillité déconcertante et stoïque. L’avion descendit très bas. Je distinguai nettement les énormes vagues jaunes et, dans une lumière fuligineuse, les arbres courbés par le vent. Le pilote suivait la côte à la lisière de la mer et de la forêt, cherchant une clairière ou une plage. Je ne disais rien, mais pensais que nous étions perdus sans remède.
„Et pourquoi?“ pensai-je. „Que suis-je venu faire en cette galère? [297] Que suis-je venu faire en cette galère? — phrase célèbre tirée des Fourberies de Scapin, comédie de Molière, et devenue proverbiale pour indiquer une situation désagréable où l’on se trouve par sa propre faute.
Parler pour deux ou trois cents spectateurs indifférents?… Quelle sottise que ces voyages si vains!… Mais quoi? II faut bien mourir une fois. Si ce n’était ici, j’aurais rencontré un camion dans la banlieue de Paris, ou quelque microbe, ou une balle perdue… [298] une balle perdue — шальная пуля.
Nous verrons bien“.
Ne croyez pas que je me vante eu vous décrivant ma résignation. La vérité est que j’ai, comme tout homme, l’espérance si fort chevillée au corps que je ne croyais pas, malgré l’évidence du danger, que la mort fût proche. Ma raison me le disait; mon corps ne l’acceptait pas. Le colonel était allé se placer à côté du pilote et, avec lui, fouillait des yeux l’océan jaunâtre. Je le vis étendre la main. L’avion vira sur l’aile [299] L’avion vira sur l’aile. — L’avion pencha de côté.
. Le colonel se retourna; son visage, jusque-là impassible, s’était illuminé.
— Un îlot, dit-il.
— Assez grand pour atterrir? demanda le Gouverneur.
— Je le crois…
Après un instant, il affirma:
— Oui, certainement… Allez-y, Bohec.
Cinq minutes plus tard, nous atterrissions sur un banc sablonneux, l’un de ceux du delta, sans doute, et le pilote avait si bien manœuvré, ou avait été si bien servi par le hasard, que l’avion était venu s’encastrer, se coincer entre deux palmiers, ce qui lui permettait de résister au vent. Celui-ci soufflait avec une telle force que sortir de l’appareil eût été impossible. Et d’ailleurs à quoi bon? Où aller? A droite et à gauche, cent mètres de sable humide. Devant et derrière nous, l’Océan. Nous étions sauvés pour l’instant; nous ne l’étions pas, sauf miracle, pour longtemps.
Dans cette situation quasi désespérée, j’admirai notre compagne. Elle était, non seulement, courageuse, mais calme et gaie.
— Quelqu’un a-t-il faim? demanda-t-elle. J’ai un paquet de sandwiches, quelques fruits…
Le pilote, qui nous avait rejoints dans la carlingue, dit qu’il serait sage de ménager les provisions, car Dieu seul savait quand et comment nous serions tirés de là. Il essaya, une fois encore, de transmettre sa position par radio, mais ne reçut aucune réponse. Je regardai l’heure. Il était onze heures du matin.
Dans l’après-midi, le vent tomba un peu. Nos palmiers avaient tenu bon. Le Gouverneur s’assoupit. Moi-même je me sentais épuisé. Je fermai les yeux puis, involontairement, les entr’ouvris parce que je venais d’éprouver une curieuse impression de chaleur et de force. Alors je surpris un regard échangé entre le colonel et Giselle, — qui se trouvaient à quelques mètres l’un de l’autre. L’expression de leur visage était si tendre, si abandonnée qu’elle ne laissait place pour aucun doute: ces deux-là étaient amant et maîtresse. J’en avais eu le pressentiment dès la soirée précédente, je ne sais trop pourquoi, car leur tenue semblait irréprochable. Je me hâtai de refermer les yeux et j’étais si fatigué que je m’endormis.
Je fus réveillé par une rafale, qui secouait l’appareil si fort que je le crus décroché de son fragile support.
— Que se passe-t-il? demandai-je.
— La tempête reprend et la mer monte, dit le pilote avec une sorte d’amertume. Cette fois, nous sommes bien perdus. Monsieur. Dans une heure, la mer aura noyé ce banc… et nous.
Il regarda le Gouverneur avec un air de reproche — ou de rancune — et ajouta:
— Moi, je suis Breton et croyant. Je vais prier.
J’avais appris la veille, par Dugas, que le Gouverneur passait pour anti-clérical [300] anti-clérical — qui s’oppose aux tendances du clergé à élargir les droits de l’église.
, par tradition politique, mais se montrait bienveillant pour les missionnaires, qui lui rendaient de grands services. Il ne réagit ni pour imiter son pilote, ni pour le blâmer. A ce moment on entendit un craquement: un coup de vent venait de fendre le palmier de gauche. La fin ne semblait plus qu’une question de minutes. Ce fut alors que Giselle, très pâle, avec une sorte de passion sublime, vint se jeter à côté du jeune colonel:
— Puisque nous allons tous mourir, dit-elle, je veux mourir dans tes bras.
Tournée vers sou mari, elle ajouta:
— Je vous demande pardon, Eric… J’ai tout fait pour vous épargner cette douleur tant que… Maintenant c’est fini, pour moi comme pour vous… Je ne puis plus mentir.
Le colonel, frémissant, se leva et tenta d’écarter de lui cette femme hors d’elle-même.
— Monsieur le Gouverneur, commença-t-il…
Le vacarme de la tornade m’empêcha d’entendre le reste de sa phrase. Assis à deux mètres de là, le Gouverneur semblait fasciné par ce couple. Ses lèvres tremblaient, mais je ne savais s’il parlait vraiment, ou essayait en vain de former des mots. La blancheur terrifiante de son visage me fit craindre qu’il ne s’évanouît. L’appareil, qui n’était plus fixé au sol que par une aile, encastrée dans le palmier de droite, claquait dans la tempêté comme un drapeau.

Je n’aurais dû penser qu’au mortel danger où nous étions tous, à Isabelle, à ma famille, mais un spectacle si extraordinaire était sous mes yeux qu’il m’occupait tout entier.
A l’avant le pilote, agenouillé, tournait le dos au reste du groupe et murmurait des prières. Le colonel semblait déchiré entre un amour qui lui commandait de refermer ses bras sur la femme suppliante, et la douleur d’humilier un chef que, très évidemment, il vénérait. Quant à moi, ramassé sur moi-même pour résister aux secousses, je faisais de mon mieux pour m’isoler de ce drame et pour les gêner tous trois le moins possible. Je crois d’ailleurs qu’ils avaient oublié ma présence.
Le Gouverneur, en s’accrochant aux fauteuils, parvint à se rapprocher de sa femme. Il gardait dans ce terrible cataclysme, qui anéantissait à la fois son existence et son bonheur, une étrange dignité. Aucune fureur ne déformait son beau visage, mais ses yeux étaient humides. Quand il fut tout près, il s’appuya sur moi et dit, d’une voix que son extrême douceur rendait déchirante:
— Je n’avais aucune idée, Giselle, aucune idée… Revenez vous asseoir près de moi… Giselle! Je vous en prie… Je vous l’ordonne.
Elle avait entouré de ses bras le colonel et s’efforçait de l’attirer vers elle.
— Mon amour, disait-elle, mon amour, pourquoi résister? Tout est fini… Je veux mourir ma bouche sur la tienne… Mon amour, ne sacrifie pas nos dernières minutes à des scrupules… Tant qu’il l’a fallu, je t’ai obéi, tu le sais bien… Tu respectais Eric, tu l’aimais… Moi aussi… Oui, c’est vrai, Eric, je t’aimais!… Mais puisque c’est la fin!
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