André Maurois - Nouvelles

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Nouvelles: краткое содержание, описание и аннотация

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В предлагаемый вниманию читателей сборник вошли известные новеллы знаменитого французского писателя Андре Моруа. Неадаптированный текст новелл снабжен комментариями и словарем.
Для учащихся старших классов языковых школ, студентов младших курсов языковых вузов и всех любителей современной французской литературы.

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Dugas me regarda très attentivement:

— Elle a été la plus acharnée à le faire partir, dit-il.

— Et qu’est-il devenu, Angelini?

— Colonel plein [306] colonel plein — grade militaire après celui de lieutenant-colonel. , naturellement. Il commande un régiment de chars légers.

Vint la débâcle. Cinq ans de luttes, d’angoisses et d’espoirs. Puis je vis, comme vous, Paris reprendre sa vie. Vers le début de 1947, Hélène de Thianges un jour me demanda:

— Aimeriez-vous déjeuner avec les Eric Boussart? On dit qu’il va être nommé résident général en Indochine… C’est un homme remarquable, un peu froid, très cultivé. Savez-vous qu’il a publié, l’an dernier, un volume de vers sous un pseudonyme?… Sa femme est belle.

— Je la connais, dis-je. J’ai fait, avant la guerre, une escale chez eux, au temps où il était gouverneur quelque part en Afrique noire… Oui, je serais curieux de les revoir.

Je me demandai s’ils seraient, eux, heureux de cette rencontre. N’étais-je pas le seul témoin de ce qui avait été, sans doute, le grand drame de leur vie? Pourtant, par curiosité, j’acceptai le déjeuner.

La guerre et les malheurs m’avaient-ils si fort transformé? Les Boussart ne me reconnurent pas tout de suite. J’allai à eux, mais comme ils regardaient Hélène de cet air interrogateur et poli qui semble implorer un éclaircissement, elle me nomma. Le visage fermé du Gouverneur s’éclaira et sa femme sourit:

— Bien sûr, dit-elle. Vous étiez chez nous, en Afrique?

Elle fut, à table, ma voisine. Je marchai parmi ses pensées [307] je marchai parmi ses pensées — tout en lui parlant, je tâchais de deviner ses pensées. comme on chemine sur la glace, en sondant prudemment les résistances. Enfin, la voyant tout à fait sereine et apaisée, je me hasardai à rappeler la tornade sur le delta.

— C’est vrai, dit-elle, vous étiez de cette absurde expédition… Quelle aventure! Nous avions bien failli tous y rester.

Elle s’arrêta un instant parce qu’on lui présentait un plat, puis continua, d’un ton naturel:

— Mais alors vous aviez connu chez nous Angelini… Vous savez qu’il a été tué, le pauvre garçon?

— Non, je l’ignorais… Pendant cette guerre?

— Oui, en Italie… Il commandait une division à la bataille du Monte Cassino [308] Monte Cassino — montagne d’Italie. et il y est resté… C’est dommage, il avait un grand avenir… Mon mari l’estimait beaucoup.

Je la regardai avec surprise, me demandant si elle était consciente de l'étonnement où me jetait cette phrase. Elle avait l’air innocent, détaché, décemment triste, que l’on prend en parlant de la mort d’un étranger. Alors je compris que le masque avait été remis en place si solidement qu’il était devenu le visage même. Giselle avait oublié que je savais.

L’ESCALE

— L’histoire la plus étrange de ma vie? dit-elle. Vous m’embarrassez. Il y a eu, dans ma vie, beaucoup d’histoires.

— J’imagine qu’il y en a encore.

— Oh! non. Je vieillis; je m’assagis… Ce qui est une autre manière de dire que j’ai besoin de repos… Je suis maintenant toute contente quand je peux rester seule une soirée, relire de vieilles lettres ou écouter un disque.

— Il est impossible qu’on ne vous fasse plus la cour… Vos traits gardent toute leur grâce, et je ne sais quel duvet [309] duvet (m) — ici : nuance, trace, teinte. d’expérience, peut-être de souffrances passées, leur ajoute quelque chose de pathétique… C’est irrésistible…

— Vous êtes gentil… Oui, j’ai encore des adorateurs. Le malheur est que je n’y crois plus. Je connais si bien les hommes, hélas, leur ardeur tant qu’ils n’ont rien obtenu, ensuite leur détachement — ou leur jalousie. Je me dis: pourquoi irais-je voir, une fois de plus, une comédie dont je devine le dénouement?… Dans ma jeunesse, c’était différent. Il me semblait, chaque fois, avoir rencontré l’être merveilleux qui m’arracherait à l’incertitude. J’y allais bon jeu, bon argent… [310] bon jeu, bon argent — sincèrement, sans arrière-pensée. Tenez, il y a cinq ans encore, quand j’ai fait la connaissance de Renaud, mon mari, j’ai eu l’impression d’un renouveau. Il était fort, presque brutal. Il secouait mes doutes; il riait de mes anxiétés et de mes scrupules. J’ai cru trouver en lui le sauveur. Non qu’il fût parfait; il manquait de culture et de manières. Mais il m’apportait ce que je n’ai jamais eu: la solidité… Une bouée de sauvetage… Du moins était-ce alors ce que je pensais.

— Vous ne le pensez plus?

— Vous savez bien que non. Renaud a éprouvé de terribles échecs; j’ai dû le consoler, le rassurer, le raffermir; j’ai défendu le Défenseur… Les hommes vraiment forts sont très rares.

— En avez-vous au moins connu un?

— Oui, j’en ai connu un. Oh! pas longtemps et dans des circonstances surprenantes. Tenez, vous me demandiez l’aventure la plus étrange de ma vie, la voilà!

— Racontez-la-moi.

— Mon Dieu! Que me demandez-vous? II va falloir l’oublier dans les souvenirs… Et puis c’est assez long et vous êtes toujours si pressé. Pouvez-vous me donner un peu de temps?

— Bien sûr, je vous écoute.

— Alors soit… Il y a de cela vingt ans… J’étais une très jeune veuve. Vous vous souvenez de mon premier mariage? J’avais épousé, pour faire plaisir à mes parents, un homme beaucoup plus âgé que moi, pour qui j’éprouvais de l’affection, oui, mais une affection filiale… L’amour, avec lui, m’était apparu comme un devoir de reconnaissance, non comme un plaisir. Il était mort au bout de trois ans, me laissant dans une relative aisance de sorte que, soudain, après la tutelle familiale et la tutelle maritale, je m’étais trouvée libre, maîtresse de mes actions et de ma destinée. Je peux dire, sans vanité, que j’étais alors assez jolie…

— Plus que jolie.

— Si vous y tenez… Quoi qu’il en soit, je plaisais et j’eus bientôt à mes trousses tout un peloton de prétendants. Mon préféré était un jeune Américain qui se nommait Jack Parker. Plusieurs, parmi les Français qui se disaient ses rivaux, me plaisaient davantage. Ils partageaient mes goûts; ils savaient faire d’agréables compliments. Jack lisait peu; il n’aimait guère d’autre musique que les blues [311] les blues [blu: z] (angl.) — musique mélancolique des nègres américains qui a eu une grande influence sur le jazz. et le jazz et, en fait de peinture, suivait la mode avec une naïve confiance. Il parlait d’amour très mal… Plus exactement il n’en parlait pas du tout. Sa cour [312] sa cour — sa manière de faire la cour. se bornait à me prendre les mains au cinéma, au théâtre ou dans le jardin, par clair de lune, et à me dire:

„You are just wonderful[313] You are just wonderful. (angl.) — Vous êtes admirable. .

J’aurais dû le trouver très ennuyeux… Non, je sortais volontiers avec lui. II me paraissait reposant, franc. Il me donnait le même sentiment de sécurité que plus tard, au début de nos relations, mon présent mari. Mes autres amis hésitaient sur leurs intentions. Souhaitaient-ils devenir amants ou époux? Ils ne se prononçaient jamais clairement. Avec Jack, rien de tel. L’idée de liaison lui faisait horreur. II voulait m’épouser, m’emmener en Amérique où je lui donnerais de beaux enfants, frisés comme lui, ayant son petit nez droit, son accent lent et nasal, sa naïveté. II était vice-président de sa banque; un jour peut-être il en serait le président. De toute manière, nous ne manquerions jamais de rien et nous aurions une excellente voiture. Telle était sa vision du monde.

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