André Maurois - Nouvelles

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Nouvelles: краткое содержание, описание и аннотация

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В предлагаемый вниманию читателей сборник вошли известные новеллы знаменитого французского писателя Андре Моруа. Неадаптированный текст новелл снабжен комментариями и словарем.
Для учащихся старших классов языковых школ, студентов младших курсов языковых вузов и всех любителей современной французской литературы.

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„Bonnivet a répondu: „Nelly a raison“, et je n’ai pas été nommé“.

RAZ DE MARÉE

— Lever le masque? dit Bertrand Schmitt. Croyez-vous vraiment qu’il soit souvent souhaitable de lever le masque? Je pense au contraire que, hors quelques amitiés merveilleuses et rares, ce sont les masques, et eux seuls, qui rendent tolérable la vie des communautés… Quand les circonstances font qu’une fois par hasard, l’un de nous révèle soudain toute la vérité à ceux auxquels il avait coutume de la cacher, il se repent vite de sa folle sincérité.

Christian Ménétrier intervint:

— Je me souviens, dit-il, d’une catastrophe en Angleterre… Une dizaine de mineurs s’étaient trouvés enfermés, par un coup de grisou, au fond d’une fosse… Après une semaine, ne croyant plus revoir le jour et se sachant condamnés, ils s’étaient abandonnés en une sorte de confession publique… Vous imaginez le ton: „Eh bien! puisque c’est fini, je ne veux pas mourir sans avoir dit…“ Puis, contre toute attente, ils avaient été sauvés… Jamais plus ils n’avaient voulu se rencontrer… Par instinct, chacun d’eux évitait des hommes qui en savaient trop. Le masque était remis en place, la société préservée.

— Oui, dit Bertrand… On peut concevoir d’autres réactions. Je me souviens d’avoir été, au cours d’un voyage en Afrique, le témoin tout involontaire d’une scène d’aveux bouleversante.

Il éclaircit sa voix et nous regarda tous avec un peu d’hésitation. Cela est étrange, mais Bertrand, qui a tant parlé en public, est un homme timide. II craint d’ennuyer. Pourtant, ce soir-là, comme aucun de nous ne faisait mine de lui enlever la parole, il se hasarda.

— Vous avez certainement tous oublié qu’en 1938 j’ai fait, pour l’Alliance Française, une tournée de conférences en A.O.F., A.E.F. et autres territoires d’outre-mer… [277] L’Alliance Française — association fondée pour propager la langue française à l’étranger; AOF — Afrique Occidentale Française; AEF — Afrique Equatoriale Française. Colonies anglaises, françaises, belges (en ce temps-là, on disait encore colonies), j’ai été partout et ne l’ai pas regretté. Les visiteurs étaient rares dans ces pays et reçus royalement ou, ce qui vaut mieux, fraternellement… Je ne vous dirai pas le nom de la petite capitale dont je vais maintenant vous parler, car les héros de mon histoire sont encore vivants… Mes protagonistes sont le Gouverneur, homme de cinquante ans environ, visage rasé, cheveux argentés, et sa femme, beaucoup plus jeune, blonde aux yeux noirs, vive et spirituelle. Appelons-les Boussart, pour la commodité du récit. Ils m’avaient offert l’hospitalité au „palais“ qui était, parmi les rochers rouges, une grande villa de style génie militaire [278] style génie militaire — style de caserne. , meublée de manière originale, et j’avais passé chez eux deux jours de détente heureuse. Sur la table du salon, table d’ébène se détachant sur une peau de tigre, j’avais trouvé la Nouvelle Revue Française, le Mercure de France [279] Nouvelle Revue Française — revue de littérature et de critique fondée en 1909; Mercure de France — revue littéraire fondée en 1889. , les derniers romans. Au jeune aide de camp, le lieutenant Dugas, je fis compliment sur la tenue de la maison.

— Ma foi, dit-il, je ne suis pour rien dans ce qui vous a plu; c’est M meBoussart… Fleurs et livres, voilà son domaine.

— M meBoussart, demandai-je, est une „littéraire“?

— Bien sûr… Vous avez dû vous en apercevoir… Giselle, comme nous disons ici, irrévérencieusement, a passé par l’Ecole Normale de Sèvres [280] L’Ecole Normale de Sèvres — Ecole Normale secondaire pour les jeunes filles à Sèvres, petite ville de France, non loin de Paris. . Avant d’épouser le Gouverneur, elle était professeur de lettres, à Lyon… [281] Lyon — ville au Sud-Est de la France. C’est là qu’il l’a revue, pendant un congé… Je dis revue, car il la connaissait; elle était la fille d’un des meilleurs amis du patron. Il l’a aimée; elle a accepté de le suivre ici. Il paraît que, de son côté, elle s’était depuis longtemps attachée à lui.

— Malgré la différence d’âge?

— II faut dire que le Gouverneur était alors très séduisant. Ceux qui l’ont approché avant son mariage racontent qu’il a eu de grands succès de femmes… Maintenant, il a vieilli.

— Ce type de mariage est dangereux pour les artères.

— Oh! ce n’est pas seulement ce mariage. Le patron n’a jamais eu la vie facile… Trente ans d’Afrique… Le climat, de constantes inquiétudes, un travail de chien… C’est un homme de grande classe, le patron… II y a dix ans quand il est arrivé ici, des tribus tout à fait sauvages habitaient cette immense forêt. Elles crevaient de faim. Leurs sorciers les excitaient à s’entretuer, à se voler des femmes et des enfants, à faire à leurs idoles des sacrifices humains… Le patron a pacifié les tribus, les a groupées; il leur a montré qu’elles pouvaient cultiver ici le cacao… [282] L’auteur affirme ici l’influence bienfaisante des colonisateurs sur les peuples sauvages — argument dont se servent les impérialistes pour justifier leur politique agressive dans les pays arriérés. Pas facile, je vous assure, de convaincre des gens qui n’avaient pas même l’idée de l’avenir, de planter des arbres qui ne rapporteraient que six ans après.

— Ils ne regrettent pas leur liberté, leur paresse? Quels sont leurs sentiments à l’égard du Gouverneur?

— Affection, ou plutôt vénération… L’autre jour, je l’ai accompagné dans une tribu très primitive… Le chef est venu s’agenouiller devant lui: „Tu m’as traité comme un fils fainéant“, a-t-il dit. „Tu as bien fait… Tu m’as réveillé… Aujourd’hui je suis riche…“ Ils sont intelligents, vous verrez, et faciles à instruire, si ou sait les prendre… Mais il faut être une espèce de saint pour s’imposer à leur respect.

— Et votre patron est un saint?

Le jeune lieutenant me regarda en souriant.

— Qu’est-ce qu’un saint? dit-il.

— Je ne sais pas… Un homme absolument pur.

— Ah! oui, le patron est ça… Je ne lui connais pas de vices, pas même de convoitises, sauf, peut-être sur un point… Il est ambitieux, non pour la gloriole, mais pour l’œuvre à faire… Il aime administrer et souhaite gouverner des territoires de plus en plus grands.

— Comme Lyautey, qui disait: „Le Maroc? Une bourgade… Il me faudrait le monde“ [283] Lyautey, Louis Hubert Gonzalve (1854–1934) — maréchal de France qui joua un rôle considérable dans la colonisation de l’Afrique du Nord par les Français; Le Maroc — état du Nord de l’Afrique. .

— Exactement. Le patron serait enchanté d’être appelé à gouverner cette petite planète… Il le ferait mieux que les autres.

— Mais votre saint a été un Don Juan? [284] Don Juan — héros d’une légende espagnole et de plusieurs œuvres littéraires et musicales, fameux par ses nombreuses aventures amoureuses.

— Saint Augustin [285] Saint Augustin — un des plus grands saints de l’église catholique, qui avait mené une vie dissipée pendant sa jeunesse. aussi… Péchés de jeunesse… Depuis son mariage, il est l’époux le plus exemplaire… Et Dieu sait pourtant si, dans sa position, les occasions ne manquent pas… Moi-même, qui ne suis que son ombre…

— Et vous en profitez?

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