André Maurois - Nouvelles

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Nouvelles: краткое содержание, описание и аннотация

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В предлагаемый вниманию читателей сборник вошли известные новеллы знаменитого французского писателя Андре Моруа. Неадаптированный текст новелл снабжен комментариями и словарем.
Для учащихся старших классов языковых школ, студентов младших курсов языковых вузов и всех любителей современной французской литературы.

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Un silence passa, puis Bertrand Schmitt dit:

— Il y aura toujours du romanesque au monde pour ceux qui en sont dignes.

IRÈNE

— Je suis contente de sortir avec vous ce soir, dit-elle. La semaine a été dure. Tant de travail et tant de déceptions… Mais vous êtes là, je n’y pense plus… Ecoutez… Nous allons voir un merveilleux film…

— Ne croyez pas, dit-il d’un air boudeur, que vous me traînerez ce soir au cinéma.

— C’est dommage, dit-elle… Je me réjouissais de voir ce film avec vous… Mais cela ne fait rien… Je connais à Montparnasse une boîte nouvelle où dansent de merveilleux Martiniquais… [262] Montparnasse — quartier de Paris; boîte (f) — cabaret; Martiniquais — habitants de la Martinique, petite île de l’archipel des Antilles, entre les deux Amériques.

— Ah! non, dit-il avec force… Pas de musique noire, Irène… J’en suis saturé.

— Et que voulez-vous faire? dit-elle.

— Vous le savez bien, dit-il… Dîner dans un petit restaurant tranquille, parler, rentrer chez vous, m’étendre sur un divan et rêver…

— Eh bien! non! dit-elle à son tour… Non…! Vous êtes vraiment trop égoïste, mon cher… Vous semblez tout surpris?… C’est que personne ne vous dit jamais la vérité… Personne… Vous avez pris l’habitude de voir les femmes accepter vos désirs comme des lois… Vous êtes une sorte de sultan moderne… Votre harem est ouvert… Il s’étend sur dix pays… Mais c’est un harem… Les femmes sont vos esclaves… Et la vôtre plus que toutes les autres… Si vous avez envie de rêver, elles doivent vous regarder rêver. Si vous avez envie de danser, elles doivent s’agiter. Si vous avez écrit quatre lignes, elles doivent les écouter. Si vous avez envie d’être amusé, elles doivent se changer en Schéhérazade… [263] Schéhérazade — personnage légendaire du folklore arabe. Chaque nuit elle racontait au schah de Perse son époux les contes qui forment le recueil des Mille et une Nuits. Encore une fois, non, mon cher!… Il y aura au moins une femme au monde qui ne se pliera pas à vos caprices…

Elle s’arrêta et reprit, d’un ton plus doux:

— Quelle tristesse, Bernard!… Je me réjouissais tant de vous voir… Je pensais que vous m’aideriez à oublier mes ennuis… Et vous arrivez, ne pensant qu’à vous… Allez-vous-en… Vous reviendrez quand vous aurez appris à tenir compte de l’existence des autres…

Toute la nuit, étendu sans dormir, Bernard médita tristement. Irène avait raison. Il était odieux. Non seulement il trompait et abandonnait Alice, qui était douce, fidèle et résignée mais il la trompait sans amour. Pourquoi était-il aussi fait? Pourquoi ce besoin de conquête et de domination? Pourquoi cette impuissance à „tenir compte de l’existence des autres“? Méditant sur son passé, il revit une jeunesse difficile, des femmes inaccessibles. Il y avait de la revanche dans son égoïsme, de la timidité dans son cynisme. Ce n’était pas un sentiment très noble.

„Noble? pensa-t-il… Je tombe dans les platitudes“. Il fallait être dur. En amour, qui ne dévore pas est dévoré. Tout de même, ce devait être une délivrance parfois que de céder, d’être enfin le plus faible, de chercher son bonheur dans celui d’un autre.

Isolées, séparées par des silences de plus en plus longs, les dernières voitures regagnaient les garages… Chercher son bonheur dans celui d’une autre? Ne le pouvait-il pas? Qui l’avait condamné à la cruauté? Tout homme n’a-t-il pas le droit, à chaque moment, de recommencer sa vie? Et pouvait-il, pour ce rôle nouveau, trouver meilleur partenaire qu’Irène? Irène si touchante, avec son unique robe du soir, ses bas reprisés, son manteau râpé. Irène si belle et si pauvre. Si généreuse dans sa pauvreté. Dix fois il l'avait surprise secourant des étudiants russes, plus pauvres qu’elle, et qui, sans elle, seraient morts de faim. Elle travaillait six jours par semaine dans un magasin, elle qui, avant la Révolution [264] La Révolution — la Grande Révolution d’Octobre (Irène était Russe). , avait été élevée en fille princière. Elle n’en parlait jamais… Irène… Comment avait-il pu lui marchander les plaisirs naïfs d’un soir de liberté?

Bruyant, faisant trembler les vitres, le dernier autobus passa. Maintenant aucun bruit ne couperait plus le trait continu de la nuit. Las de lui-même, Bernard chercha le sommeil. Soudain une grande paix le baigna. II avait pris une résolution. Il se consacrerait au bonheur d’Irène. Il serait pour elle un ami tendre, prévenant, soumis. Oui, soumis. Cette décision le calma si bien qu’il s’endormit presque tout de suite.

* * *

Le lendemain matin, quand il se réveilla, il était encore tout heureux. Il se leva et s’habilla en chantant, ce qui ne lui était pas arrivé depuis son adolescence.

„Ce soir, pensa-t-il, j’irai voir Irène, lui demander mon pardon“.

Comme il nouait sa cravate, le téléphone sonna.

— Allô! dit la voix chantante d’Irène… C’est vous, Bernard?… Ecoutez… Je n’ai pas pu dormir. J’étais pleine de remords… Comme je vous ai traité, hier soir… II faut me pardonner… Je ne sais ce que j’avais…

— Au contraire, c’est moi, dit-il… Irène, toute la nuit, je me suis juré de changer.

— Quelle folie, dit-elle, surtout ne changez pas… Ah! Non! Ce qu’on aime en vous, Bernard, c’est justement ces caprices, ces exigences, ce caractère d’enfant gâté… C’est si agréable, un homme qui vous oblige à faire des sacrifices… Je voulais vous dire que je suis libre ce soir et que je ne vous imposerai aucun programme… Disposez de moi…

Bernard, en raccrochant le récepteur, secoua la tête avec tristesse.

LA RENTRÉE

Dans la voiture, en roulant vers la gare, le petit Alain fui très gai. II n’avait jamais quitté la maison et l’idée d’entrer, comme interne, dans une école de montagne, ne lui déplaisait pas. Des camarades lui avaient raconté que l’on y travaillait moins qu’au lycée. Alain avait vu le directeur. M. Benzod, quand celui-ci était venu à Paris, et il l’avait trouvé doux et rassurant.

— Vous savez, papa, il a dit que, pendant l’hiver, les classes de l’après-midi sont supprimées et que les élèves patinent ou font du ski.

— J’espère que tu feras aussi un peu de latin, soupira M. Schmitt, tu en as besoin.

Sur le quai, devant un train aux voitures neuves et brillantes, Alain se mit à chanter de plaisir. Il était fier de son costume beige, de sa valise de cuir, de ses gants marron, fier surtout de partir en voyage seul avec son père.

— Qu’est-ce que nous allons faire dans le train, papa?

— Pour moi, j’ai apporté du travail, mon petit… Toi? si tu veux, je vais t’acheter des journaux illustrés… Tu n’as pas de livre?

— Non, papa, mais ça ne fait rien… Je me promènerai, dans le couloir… Je regarderai la voie…

Il disparut et revint, deux minutes plus tard, tout excité:

— Papa! J’ai trouvé un camarade!… Jean-Louis Dujarrique… Il est trois compartiments plus loin, avec sa mère.

— Il rentre, lui aussi?

— Oui, mais pas dans la même école que moi: lui, ça s’appelle le Prieuré [265] le Prieuré — maison d’une communauté religieuse dont le chef est nommé prieur. .

— C’est dommage qu’il n’aille pas chez M. Benzod; vous auriez été deux Français. Mais vous pourrez vous voir de temps à autre… En attendant, va le rejoindre et jouez ensemble pendant le voyage.

Bertrand Schmitt aimait les enfants, mais ne pouvait cacher son impatience quand son travail était interrompu par eux. Alain, qui connaissait l’air absent de sou père, se hâta de disparaître. Le train roulait. M. Schmitt, quand il levait ses yeux distraits, voyait deux garçons de douze ans, passer et repasser dans le couloir, sur un fond de poteaux, de rivières, de collines. Une heure plus tard, Alain revint, très ému:

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