André Maurois - Nouvelles

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Nouvelles: краткое содержание, описание и аннотация

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В предлагаемый вниманию читателей сборник вошли известные новеллы знаменитого французского писателя Андре Моруа. Неадаптированный текст новелл снабжен комментариями и словарем.
Для учащихся старших классов языковых школ, студентов младших курсов языковых вузов и всех любителей современной французской литературы.

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— On ne m’a pas demandée?

— Non, Mademoiselle.

— C’est mercredi et je n’ai pas reçu mes violettes. Bernard a-t-il oublié de les faire monter?… Ou y a-t-il eu un malentendu?

— Un malentendu, Mademoiselle?… Quel malentendu?… Voulez-vous que j’aille voir chez le concierge?

— Oui, s’il vous plaît… Ou plutôt, non! Je verrai Bernard en m’en allant.

Elle se moqua d’elle-même: „Quels étranges animaux nous sommes“, se disait-elle. „Pendant six mois, c’est à peine si j’ai prêté attention à tant de discrète fidélité et soudain, parce que l’hommage dédaigne me manque, me voici troublée comme si j’attendais un amant… Ah! Célimène, que tu regretteras Alceste [257] Alceste et Célimène — héros du Misanthrope de Molière. quand il t’aura quittée avec son grand chagrin!“

Après le spectacle, elle entra chez le concierge:

— Et alors, Bernard? Mon amoureux! Vous ne me l’avez pas envoyé?

— Mademoiselle, c’est comme un fait exprès. Il n’est pas venu aujourd’hui… Première fois que Mademoiselle accepte de le recevoir; premier mercredi, depuis six mois, qu’il manque à l’appel.

— C’est extraordinaire! Croyez-vous qu’on ait pu le prévenir et qu’il se soit effrayé?

— Certainement non, Mademoiselle… Personne n’était au courant que Mademoiselle et moi… Mademoiselle n’a rien dit?… Moi non plus… Je n’en ai même pas parlé avec ma femme.

— Alors comment expliquez-vous?…

— Je n’explique pas. Mademoiselle… Il y a des hasards… Peut-être se sera-il lassé? Peut-être a-t-il été malade?… Ou verra mercredi prochain.

Mais le mercredi suivant, on ne vit ni Polytechnicien, ni violettes.

— Que faire, Bernard?… Croyez-vous qu’on pourrait le retrouver par ses camarades… Ou par le général commandant l’Ecole?

— Et comment, Mademoiselle? Nous ne savons même pas son nom.

— C’est vrai… Ah! que cela est triste! Tout est raté, Bernard.

— Mais non, Mademoiselle… Vous avez eu une grande année; vous allez partir en tournée; encore des succès… C’est pas raté, ça, tout de même!

— Vous avez raison. Je suis une ingrate… Seulement j’aimais bien mes violettes du mercredi.

Le lendemain, elle quitta Paris; Henri Stahl la suivit dévotement. Dans chaque hôtel, Jenny trouvait sa chambre pleine de roses. Quand elle revint à Paris, elle avait oublié son mathématicien romantique.

Ce fut un an plus tard qu’elle reçut une lettre d’un colonel Genevrière, qui lui demandait un rendez-vous, pour affaire personnelle. La lettre était correcte et digne; il n’y avait aucune raison pour refuser l’entrevue demandée. Jenny pria le colonel de venir la voir chez elle, un samedi après-midi. Il vint en civil, vêtu de noir. Elle l’accueillit avec l’aisance gracieuse qu’elle devait à la scène autant qu’à la nature, mais son attitude, comme il était naturel, exprimait une muette interrogation: „Que lui voulait ce visiteur inconnu?“ Elle attendit.

— Je vous remercie, Mademoiselle, de m’avoir reçu. Je ne pouvais guère expliquer, par lettre, l’objet de ma visite. Si je me suis permis, de vous demander un rendez-vous, ce n’est pas l’homme qui a eu cette audace, c’est le père… Vous me voyez vêtu de noir. Le deuil que je porte est celui de mon fils, le lieutenant André Genevrière, tué à Madagascar [258] Madagascar — grande île de l’océan Indien, voisine de l’Afrique, colonie de la France de 1896 à 1958. , il y a deux mois.

Jenny fit un geste, comme pour dire: „Je compatis de tout cœur, mais…“

— Vous ne connaissiez pas mon fils, Mademoiselle… Je le sais… Mais lui vous connaissait et vous admirait… Cela va vous paraître à peine vraisemblable… et pourtant ce que je vais vous dire est vrai. Vous étiez l’être du monde qu’il admirait et qu’il aimait le plus…

— Je crains de comprendre, colonel… Il vous l’avait dit?

— A moi? Non… Il l’avait dit à sa sœur, qui était sa confidente… Tout avait commencé un jour où il était allé, avec elle, voir une représentation du Jeu de l’Amour et du Hasard… [259] Le Jeu de l’Amour et du Hasard — comédie de Marivaux Pierre de (1688–1763) — auteur comique français. Mes enfants étaient revenus en parlant de vous avec enthousiasme: „Tant de pudeur délicate“, disaient-ils, „tant d’émouvante poésie…“ Enfin mille choses qui étaient vraies, je n’en doute pas, mais auxquelles l’ardeur de la jeunesse, son besoin d’absolu… [260] besoin d’absolu — ici: besoin d’idéal. Mon pauvre fils était un romanesque [261] un romanesque — un rêveur. et un romantique.

— Mon Dieu! s’écria Jenny, c’est donc bien lui qui…?

— Oui, Mademoiselle. Le Polytechnicien qui, tous les mercredis, pendant un an, vous apporta un bouquet de violettes était mon fils André… Cela aussi, je le tiens, de ma fille… J’espère que cet enfantillage, qui était un hommage, ne vous avait pas déplu?… Il vous aimait tant, vous, ou peut-être l’image qu’il avait formée de vous… Les murs de sa chambre étaient couverts de vos portraits… Que de démarches sa sœur a faites, chez vos photographes, pour lui en offrir un de plus!… A l’Ecole, ses camarades le blaguaient sur cette passion… „Ecris-lui donc!“ disaient-ils.

— Que ne l’a-t-il fait?

— Il l’a fait, Mademoiselle, et je vous apporte toute une liasse de lettres qui ne furent jamais envoyées et que nous avons retrouvées, après sa mort.

Le colonel tira de sa poche un paquet qu’il remit à Jenny. Elle me l’a, un jour, montré; l’écriture est fine, rapide, difficile… Une écriture de mathématicien; un style de poète.

— Vous garderez ces lettres, Mademoiselle; elles vous appartiennent… Et vous excuserez cette étrange démarche… J’ai cru la devoir au souvenir de mon fils… Il n’y avait, dans le sentiment que vous lui aviez inspiré, rien d’irrespectueux ni de léger. Vous représentiez pour lui la perfection, la grâce… Et je vous assure qu’André était digne de son grand amour.

— Mais pourquoi n’a-t-il pas demandé à me voir? Pourquoi n’ai-je pas moi-même tenté de le rencontrer?… Ah! je m’en veux… Je m’en veux.

— N’ayez aucun remords, Mademoiselle… Vous ne pouviez deviner… Si André a demandé, dès sa sortie de l’Ecole, à partir pour Madagascar, ce fut à cause de vous, certes… Oui, il avait dit à sa sœur: „Ou j’échapperai, par l’éloignement, à cette passion sans espoir, ou je ferai de grandes choses, et alors…“

N’était-ce pas déjà de grandes choses, dit Jenny, que cette fidélité, cette persévérance et cette discrétion!

Puis, comme le colonel se levait, elle prit ses deux mains:

— Je crois que je n’ai rien fait de mal, dit-elle, et pourtant… Et pourtant il me semble que j’ai, moi aussi, des devoirs envers cette ombre, hélas! insatisfaite… Ecoutez, colonel, dites-moi où votre fils est enterré… Je vous jure que, jusqu’à ma mort, j’irai placer, chaque mercredi, un bouquet de violettes sur sa tombe.

Et voilà pourquoi conclut Léon Laurent voilà pourquoi pendant toute sa vie - фото 6

— Et voilà pourquoi, conclut Léon Laurent, voilà pourquoi pendant toute sa vie, notre Jenny, qui passe pour sceptique, désabusée, certains disent même cynique, a, chaque mercredi, quitté amis, travail et même amour, pour aller, seule, au cimetière Montparnasse, sur la tombe d’un lieutenant qu’elle n’a jamais connu… Vous voyez que j’avais raison et que cette histoire est trop sentimentale pour notre temps.

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