André Maurois - Nouvelles

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В предлагаемый вниманию читателей сборник вошли известные новеллы знаменитого французского писателя Андре Моруа. Неадаптированный текст новелл снабжен комментариями и словарем.
Для учащихся старших классов языковых школ, студентов младших курсов языковых вузов и всех любителей современной французской литературы.

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— Papa, vous savez ce qu’il m’a dit Jean-Louis? Qu’il est très malheureux dans son école… Que les grands sont cruels… Qu’on lui prend tout, ses livres, ses bonbons, et que, s’il résiste, ils le boxent ou le pressent contre un mur jusqu’à ce qu’il étouffe.

— Et pourquoi ne se défend-il pas?

— Mais papa, il est le seul Français de l’école… Il a supplié sa mère de ne pas le renvoyer au Prieuré, de le garder à la maison, à Paris, mais elle ne veut pas parce qu’elle vient de se remarier avec un Russe dont elle est amoureuse, le colonel Kiriline… et Jean-Louis la gêne.

Son père le regarda avec surprise.

— Qui t’a raconté cette histoire?

— Jean-Louis.

— Jean-Louis a tort de parler de ses parents sur ce ton.

— Sur quel ton, papa? II m’a dit qu’il aime beaucoup sa maman, qu’elle aussi l’aimait, que depuis la mort de son père elle s’est occupée de lui très bien… Mais maintenant elle est amoureuse.

— N’emploie pas des mots que tu ne comprends pas… Comment est-elle, cette M meDujarrique?

— Mais, papa, elle ne s’appelle plus M meDujarrique; elle s’appelle M meKiriline… Elle est très jolie… Voulez-vous que je vous conduise dans son compartiment? C’est tout près.

— Tout à l’heure, mon petit.

— Papa, est-ce que vous croyez que, s’il y a des grands chez M. Benzod, ils vont me battre?

— J’espère bien que tu rendras les coups. D’ailleurs, M. Benzod m’a paru être un homme énergique, qui doit maintenir la discipline dans son école… Va rejoindre ton ami.

A Dijon, M. Schmitt descendit sur le quai de la gare pour faire quelques pas et y trouva les deux enfants. Jean-Louis était un beau petit garçon, aux grands yeux tristes et profonds.

— Papa, je vous présente Jean-Louis.

Bertrand Schmitt essaya de donner quelques conseils:

— Si les grands vous persécutent, il faut aller à eux, faire amitié avec eux… Je ne pense pas qu’au fond ils soient méchants.

— Ces types-là? dit Jean-Louis… Ils se ficheraient rudement de moi… Si on ne dit pas comme eux, ils vous mettent en quarantaine…

Au départ, Alain remonta dans le compartiment de son père.

— Savez-vous ce que me disait Jean-Louis, papa, au moment où vous nous avez rejoints?… II disait: „Je suis tellement malheureux de retourner dans cette boîte que je voudrais me jeter sous les roues, seulement je n’ose pas… Pousse-moi, Alain, tu me rendras service et je te laisserai toute ma fortune…“ Parce que vous savez, comme il a perdu son papa, il a une fortune… Mais moi, je n’ai pas voulu.

— J’espère bien… Il est un peu fou, ton ami…

— Non, il n’est pas fou… Vous savez, papa, il dit que si sa mère se représentait sa vie là-bas, les batailles avec les grands et, le soir, dans son lit, quand il pleure, elle n’aurait pas le courage de le renvoyer dans cette école…

— Conduis-moi chez cette dame.

Mme Kiriline était d’une beauté surprenante. Elle fit, d’une voix douce, des remarques fines et mélancoliques sur l’enfance. Bertrand s’assit et ne quitta plus le compartiment. Quand le maître d’hôtel parut, il prit quatre tickets et les voyageurs déjeunèrent ensemble. Les enfants, silencieux, écoutaient les parents citer des titres de livres, des noms de musiciens. Ils se sentaient oubliés. De temps à autre, Jean-Louis regardait Alain et ses yeux semblaient dire: „Tu vois, c’est ainsi qu’elle est…“ En sortant de table, Bertrand, sans y penser, entra dans le compartiment de M meKiriline et les enfants, allèrent jouer dans le couloir.

— Nos fils font bon ménage, dit-elle… J’espère qu’ils pourront se voir un peu là-bas.

Il hésita un instant.

— Je m’excuse, dit-il, de vous parler d’un sujet qui me regarde si peu, mais les hasards d’une confidence d’enfant m’en font presque un devoir… Vous ne vous rendez certainement pas compte de l’état d’esprit de votre fils… Savez-vous ce qu’il a dit au mien?

M meKiriline parut bouleversée. Par la fenêtre on voyait les collines devenir des montagnes, les sapins succéder aux chênes, les chalets aux maisons, les torrents aux rivières.

— Mon Dieu! dit-elle… Mais c’est affreux… Pauvre petit… Je sentais bien qu’il n’aimait pas cette école, mais je mettais cela sur le compte de la paresse… Et surtout de la jalousie… Car il déteste mon mari, et il a tort, car que pourrais-je faire sans un homme dans la maison? Même pour lui, ce sera bientôt un précieux appui…

— Bien sûr, dit Bertrand, mais voire fils est un enfant; il ne raisonne pas.

Elle avait les yeux pleins de larmes.

— Que faire? dit-elle. Pensez-vous que je devrais le ramener à Paris et renoncer à ce projet? Mon mari serait si fâché… Il dit que je gâte Jean-Louis et que je le jetterai dans la vie très mal préparé… Je crois qu’il a raison. Jean-Louis est un petit garçon qui a trop d’imagination… Depuis ce mariage il croit qu’il est une victime… Ce n’est pas vrai, pas vrai du tout, mais quand un entant s’est mis une idée dans la tête…

M meKiriline et son fils descendirent deux ou trois stations avant Bertrand. Quand ils furent partis, Alain resta quelques instants silencieux.

— Papa, dit-il enfin, si les grands sont trop méchants, je vous télégraphierai et vous viendrez me chercher, n’est-ce pas?

LA FOIRE DE NEUILLY [266] Neuilly-sur-Seine — banlieue de Paris près du Bois de Boulogne (grand parc de Paris, promenade favorite des parisiens), où chaque été il y a une grande foire.

— Bonnivet avait cinq ou six ans de plus que moi, dit Maufras, et sa carrière avait été si brillante, si rapide, que je l’avais toujours considéré plutôt comme un patron que comme un ami. Je lui devais beaucoup de reconnaissance. C’était lui qui m’avait appelé à son cabinet au moment où il était devenu Ministre des Travaux Publics, lui encore qui, lorsque le ministère était tombé, m’avait admirablement „casé“ dans l’administration préfectorale.

„Quand il revint au pouvoir, il prit les Colonies [267] Les Colonies — le poste de ministre des Colonies. ; j’avais alors à Paris un poste agréable et lui demandai de m’y laisser. Nos relations demeuraient affectueuses et nos deux ménages prenaient souvent leurs repas ensemble, chez l’un ou chez l’autre. Nelly Bonnivet était une femme de quarante ans environ, encore jolie, adorée par son mari et parfaite épouse de ministre. J’étais marié depuis dix ans et vous savez combien Madeleine et moi avons toujours été heureux.

„Au début de juin, les Bonnivet nous invitèrent à dîner dans un des restaurants du Bois. Nous étions six: la soirée fut gaie; vers minuit, nous n’avions nulle envie de nous séparer. Bonnivet, qui était d’humeur exquise, proposa d’aller à la Foire de Neuilly. Il aime, quand il est au pouvoir, à jouer au sultan Haroun-al-Raschid [268] Haroun-al-Raschid (765–809) — calife de Bagdad qui avait l’habitude de sortir la nuit incognito pour écouter les conversations des gens du peuple. et à entendre, sur son passage, la foule murmurer: „Tiens, c’est Bonnivet“.

„Trois couples mûrissants qui essaient en vain de trouver à des jeux puérils la saveur de l’enfance, donnent un spectacle assez mélancolique. Nous gagnâmes, en diverses loteries, des macarons [269] macarons (m pl) — petits gâteaux secs en pâte d’amandes. , des bateaux de verre filé et des animaux de pain d’épice; les trois hommes abattirent des pipes tournantes et des coquilles d’œuf que soulevait un jet d’eau languissant. Puis nous arrivâmes devant un chemin de fer circulaire que recouvrait, après un ou deux tours à ciel ouvert, une bâche formant tunnel. Nelly Bonnivet proposa d’y monter; Madeleine ne semblait pas trouver le jeu bien drôle ni les coussins très propres, mais elle ne voulut pas troubler la tête et nous prîmes des tickets. Dans le tumulte du départ, notre groupe fut coupé en deux tronçons. Je me trouvai seul dans un compartiment avec Nelly Bonnivet.

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