Joël Dicker - Les Derniers Jours de nos pères

Здесь есть возможность читать онлайн «Joël Dicker - Les Derniers Jours de nos pères» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2015, ISBN: 2015, Издательство: Éditions de Fallois, Жанр: Современная проза, Историческая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les Derniers Jours de nos pères: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les Derniers Jours de nos pères»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Londres, 1940. Soucieux de pallier l’anéantissement de l’armée britannique à Dunkerque, Winston Churchill décide de créer une branche particulière des services secrets, le
(SOE).
Elle lui sera directement rattachée, et chargée de mener des actions de sabotage et de renseignement à l’intérieur des lignes ennemies. Tous ses membres seront issus des populations locales pour être insoupçonnables. Du jamais vu jusqu’alors.
L’existence même du SOE a été longtemps tenue secrète. Soixante-dix ans après les faits,
est un des premiers romans à en évoquer la création et à revenir sur les véritables relations entre la Résistance et l’Angleterre de Churchill.
Joël Dicker est né à Genève en 1985. Son roman
a obtenu successivement en 2012 le Prix de la Vocation Bleustein-Blanchet, le Grand Prix du Roman de l’Académie française et le Prix Goncourt des Lycéens.
Les Derniers Jours de nos pères

Les Derniers Jours de nos pères — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les Derniers Jours de nos pères», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Elle est bien fraîche, dit-il en buvant au goulot.

— Je l’ai mise au ruisseau… J’aime bien cette butte. Ça me rappelle l’école.

— L’école ?

— Wanborough Manor, la butte où on fumait.

— Toi, tu fumais pas.

— P’t-être, mais je jouais avec les mulots. J’aime pas trop fumer, ça me fait une toux… Tu sais, Cul-Cul, j’ai bien aimé les écoles.

— Arrête ! C’était horriblement difficile.

— Sur le moment, j’ai pas aimé. Mais maintenant que j’y pense, c’était pas si mal. On se levait tôt, mais on était tous ensemble…

Silence. Gros avait besoin de se confier, mais il sentait que Claude était en rogne. Pourtant il lui avait donné sa bouteille d’eau, celle qu’il se gardait bien au frais, sous une pierre du ruisseau.

— Tu t’es encore fâché avec Trintier ? demanda Gros pour apaiser son ami.

— Oui.

— Pourquoi ?

— Parce qu’il veut prendre tout le monde dans son foutu maquis, et que je veux pas.

— C’est vrai, on a pas trop de munitions…

— Bah, c’est pas le problème, on peut s’en faire livrer autant qu’on veut à présent que les Américains sont là. Mais moi, je veux pas que des collabos prennent le maquis pour se faire absoudre : les collabos devront payer pour ce qu’ils ont fait.

— C’est quoi absourde ?

— Absoudre. C’est quand Dieu te pardonne.

— Et Dieu leur pardonnera ? Dieu doit pardonner à tout le monde, non ?

— Peut-être que Dieu leur pardonnera. Mais les Hommes, jamais !

Ils restèrent assis un long moment.

— Cul-Cul ?

— Oui.

— Est-ce que tu crois que Laura a eu son petit Pal ?

— On est en août… Oui, sans doute.

— J’aimerais bien le voir.

— Moi aussi.

Silence.

— Cul-Cul ?

— Quoi encore ?

Claude était nerveux, il se sentait mal, il voulait que Gros le laisse tranquille.

— Je suis fatigué, dit Gros.

— Moi aussi. La journée a été longue. Alors va te reposer un peu, je viendrai te chercher pour dîner.

— Nan, c’est pas ça… Je suis fatigué de la guerre.

Claude ne répondit rien.

— Tu as tué des Hommes, Cul-Cul ?

— Oui.

— Moi aussi. Je crois que ça nous hantera toute notre vie.

— On a fait ce qu’on devait faire, Gros.

— Je ne veux plus tuer…

— Va te reposer, Gros. Je viendrai te chercher plus tard.

Le ton était sec, désagréable. Gros se leva et s’en alla, triste. Pourquoi son petit Claude ne voulait-il pas discuter un peu avec lui ? Il se sentait seul ces derniers temps. Il partit s’allonger sous un pin centenaire. Il lui sembla percevoir le bruit des combats au loin. Peu avant le lancement de Dragoon, les Alliés avaient intercepté un message d’Hilter qui ordonnait à ses troupes de quitter le sud de la France et de se replier vers l’Allemagne. Les services de renseignement s’étaient arrangés pour que la consigne ne parvienne jamais aux garnisons de Provence ; surprises par le Débarquement, elles étaient à présent écrasées par les unités américaines et françaises. La domination du Reich sur la France s’écroulait ; et au même moment, à Paris, l’insurrection grondait.

57

Dans la pénombre derrière les rideaux tirés, terré dans son bureau du Lutetia, il fixait sa Katia. C’était le 19 août, les Américains étaient aux portes de la ville et les chars du général Leclerc ne tarderaient plus.

Le Lutetia était désert ; tous les agents de l’Abwehr avaient fui. Seuls quelques fantômes, errant en uniformes, profitaient des derniers luxes de l’hôtel. Champagne, caviar ; quitte à perdre la guerre, autant faire les choses bien. À la fenêtre, la tête pointant entre les deux pans de feutre, Kunszer scrutait le boulevard. Il savait qu’il était temps de partir. Rester, c’était mourir. C’était la fin de l’après-midi. Cela faisait bientôt un an qu’on lui avait pris sa Katia. Il saisit sa petite valise en cuir ; il y mit sa Bible et sa photo adorée. Il répéta ses gestes plusieurs fois pour retarder son départ. Le reste n’avait guère plus d’importance.

Il fit un dernier pèlerinage devant la chambre 109. Il descendit à pied au rez-de-chaussée. Le standard, les mess, le restaurant, la plupart des pièces étaient vides ; l’Allemagne allait bientôt être déchue ; il était triste. Tout ça pour ça. Plus rien n’avait de sens, ni lui, ni personne, ni les Hommes, ni rien. Sauf les arbres peut-être.

Il se fit servir un dernier café ; il le but lentement, pour retarder l’échéance fatale. Lorsqu’il passerait la porte de l’hôtel, avec sa valise, il n’y aurait plus d’espoir. Il aurait tout perdu, il battrait en retraite, on lui donnerait du Vae victis , l’Allemagne serait battue. Sa Katia serait morte sous les bombardements alliés, sa Bible ne servirait plus qu’à la prière des morts, et sa photo ne serait que la marque du deuil.

En avalant la dernière gorgée, il lui sembla que les oiseaux ne chanteraient plus jamais. Puis il sortit du Lutetia. Il salua poliment le portier :

— Au revoir, Monsieur, lui dit-il.

Le portier ne lui rendit pas son salut ; serrer la main d’un officier allemand aujourd’hui, c’était risquer d’être fusillé demain.

— Je suis désolé pour tout ce merdier, ajouta Kunszer pour converser un peu. Vous savez, ce n’était pas ce qui était prévu. Ou peut-être que si. Je ne sais plus. À présent que vous allez redevenir un peuple libre, je devrais vous souhaiter bonne chance pour votre nouvelle vie… Mais la vie, Monsieur, la vie est certainement la plus grande catastrophe que l’on ait conçue.

Et il s’en alla. Digne. Pour la dernière fois, il prit le chemin de la rue du Bac. Il monta au premier étage, il sonna à la porte. Était venu le temps redouté des au revoir .

Dans l’appartement, le père bouillonnait d’excitation :

— C’est vrai ce qu’on dit ? Les Allemands battent en retraite ? Paris sera bientôt libéré ?

Il n’avait pas vu la valise que Kunszer tenait à la main.

— Oui, Monsieur. Bientôt les Allemands ne seront plus rien.

— Alors vous avez gagné la guerre ! s’exclama le père.

— Sans doute. Et si nous ne l’avons pas gagnée, au moins les Allemands l’ont-ils perdue.

— Vous n’avez pas l’air content.

— Détrompez-vous.

Kunszer n’osa pas dire qu’il ne reviendrait plus ; le père paraissait si heureux.

— Et mon Paul-Émile, alors ? Il va revenir ?

— Bientôt, oui.

— Demain ?

— Un peu plus tard.

— Quand alors ?

— Il y a la guerre dans le Pacifique…

— Et ça se passe aussi depuis Genève ? interrogea le père, incrédule.

— C’est à Genève que tout se passe, Monsieur.

— Quelle ville. Quelle ville !

Kunszer, ému, regarda le père qu’il ne reverrait jamais plus. Il ne trouvait ni les mots ni le courage pour lui annoncer son départ.

— Monsieur, pouvez-vous me remontrer les dernières cartes de Paul-Émile ?

— Les cartes ? Les cartes. Mais bien sûr !

Le visage du père s’illumina. Il se dirigea vers la cheminée, saisit le livre, compta les cartes postales et les contempla longuement, subjugué.

— Ah, Genève, ah, mon fils ! Dire qu’il dirige cette guerre, c’est fou. Je suis si fier de lui, vous savez. Mon seul regret est que sa mère ne soit pas là pour voir… Au fait, quel grade a-t-il pour assumer toutes ces responsabilités ? Colonel au moins, non ? Colonel ! Tsss… C’est fou d’être colonel si jeune. Quel avenir il a devant lui ! Vous savez, après ça, il pourrait envisager la présidence, qu’en pensez-vous ? Pas tout de suite bien sûr, mais plus tard, pourquoi pas. Colonel. Il est colonel, c’est ça ? Hein ? Hein ?

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les Derniers Jours de nos pères»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les Derniers Jours de nos pères» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les Derniers Jours de nos pères»

Обсуждение, отзывы о книге «Les Derniers Jours de nos pères» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x