Joël Dicker - Les Derniers Jours de nos pères

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Les Derniers Jours de nos pères: краткое содержание, описание и аннотация

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Londres, 1940. Soucieux de pallier l’anéantissement de l’armée britannique à Dunkerque, Winston Churchill décide de créer une branche particulière des services secrets, le
(SOE).
Elle lui sera directement rattachée, et chargée de mener des actions de sabotage et de renseignement à l’intérieur des lignes ennemies. Tous ses membres seront issus des populations locales pour être insoupçonnables. Du jamais vu jusqu’alors.
L’existence même du SOE a été longtemps tenue secrète. Soixante-dix ans après les faits,
est un des premiers romans à en évoquer la création et à revenir sur les véritables relations entre la Résistance et l’Angleterre de Churchill.
Joël Dicker est né à Genève en 1985. Son roman
a obtenu successivement en 2012 le Prix de la Vocation Bleustein-Blanchet, le Grand Prix du Roman de l’Académie française et le Prix Goncourt des Lycéens.
Les Derniers Jours de nos pères

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— La ferme ! Tu as livré Pal ! hurla Key. Avoue ! Avoue !

Enflammé par la colère, il appuya le canon de son revolver contre la joue de Robert.

— Avoue !

— Pal ? L’agent que j’ai conduit à Nice ? Mais je n’ai trahi personne. Je n’ai rien fait, jura le supplicié. J’ai fait du marché noir, oui. C’est tout.

Silence. Robert avait du mal à parler, mais il poursuivit.

— Oui, j’ai volé quelques conserves pour le marché noir. Pour gagner un peu d’argent, pour nourrir mes gosses. Mes gosses avaient tellement faim. Mais le maquis n’a pas crevé de faim, sinon j’aurais pas fait ça. Et j’ai pris des outils pour mon garage. Des outils qu’on utilisait pas, ou qu’on avait en double. Oui, c’était mal, mais pourquoi m’avoir fait ça ? Pourquoi brûler ma maison pour quelques conserves ?

Silence.

— J’ai servi mon pays, j’ai lutté contre les Allemands. J’ai lutté avec toi, Claude. J’ai lutté à côté de toi. On s’est fait confiance, tu te rappelles le dépôt de locomotives qu’on a fait sauter ensemble ?

Claude ne répondit pas.

— Tu te rappelles ? Je vous ai emmenés en camionnette. Je vous ai aidés à poser les charges. Tu te souviens ? Il fallait ramper sous les locomotives, pas facile, ça non, pas facile. Les locomotives sont basses, et moi qui suis un peu costaud, j’ai bien cru que j’allais rester coincé, tu te souviens ? On a ri après ça. On a ri.

Silence.

— Je vous rembourserai la nourriture, je vous donnerai de l’argent, je vous rendrai les outils, j’en rachèterai même d’autres. Mais pourquoi m’avoir fait ça… Vous êtes venus libérer la France, au péril de votre vie… Tout ça pour brûler la maison d’un voleur de boîtes de conserve. Tout ça pour ça ? C’est donc ça l’idéal qui vous a emmenés jusqu’ici ? Mais Seigneur ! Je suis un honnête Français. Un bon père et un bon citoyen.

Robert cessa de parler. Il n’en pouvait plus. Il avait tellement mal. Il avait envie de mourir tant il avait mal. Et sa maison qui brûlait. Il l’aimait cette maison. Où vivraient-ils maintenant ?

Il y eut un long silence. Le crépitement des flammes avait supplanté les bruits de la nuit. Key rengaina son arme. Par la fenêtre de la maison voisine où s’étaient réfugiés la femme et les enfants de Robert, terrifiés, il croisa le regard de l’enfant qui regardait son père, battu et humilié sous ses yeux.

La maison brûlait, les flammes s’élevaient haut dans le ciel. L’homme, couché dans la poussière, sanglotait. Claude se passa une main sur le visage. Robert était innocent.

— Qu’avons-nous fait, Key ? souffla-t-il.

— Je n’en sais rien. Nous ne sommes même plus des Hommes.

Silence.

— Il faut qu’on rentre, il faut partir. Partir et oublier.

Key acquiesça. Partir et oublier.

— Je me charge de nous trouver un avion pour Londres, dit-il. Va chercher Gros.

QUATRIÈME PARTIE

59

Plus personne ne l’aimait. Alors il était parti. Sur le pont du bateau qui l’emmenait à Calais, Gros regardait l’Angleterre qui s’éloignait. Le vent furieux de la fin d’automne lui battait le visage. Il était si triste. C’était la fin octobre 1944, et plus personne ne l’aimait.

*

Key, Gros et Claude étaient retournés à Londres au début du mois de septembre. À son arrivée, Gros avait été envahi par l’euphorie : quelle joie de retrouver les siens, Stanislas, Doff et Laura, quelle joie de serrer Laura contre lui. L’enfant était né le jour du Débarquement. Un garçon, prématuré d’un mois mais en pleine santé. Un petit Philippe. Et en le voyant pour la première fois, Gros avait su que désormais cet enfant serait sa raison de vivre ; son presque fils, son rêve. Quelle joie de voir l’enfant de Pal, de le porter dans ses bras ; quelle joie d’être tous ensemble dans le grand appartement de Bloomsbury. Quelle joie !

Septembre avait été un mois de victoire, Gros avait aimé ce septembre-là. Londres avait retrouvé toute sa quiétude, il n’y avait plus de fusées : grâce à la Résistance, les rampes de lancement installées sur le littoral français avaient été localisées et toutes détruites par la RAF. La France était un pays libre ; dans le courant du mois, les dernières villes avaient été libérées, et les armées alliées débarquées en Normandie et en Provence s’étaient rejointes à Dijon. Si la guerre en Europe n’était pas terminée et se poursuivait à l’Est et en Allemagne, la Section F, elle, avait achevé sa tâche. Le groupe SOE/SO était parvenu à un accord avec la France libre sur le sort des agents français du SOE : ils pourraient soit retourner à la vie civile en France sans être inquiétés, soit intégrer l’armée française à un grade identique à celui obtenu dans le Service.

Ils avaient donc contribué à terrasser les Allemands : ni leurs souffrances, ni leurs peurs n’avaient été vaines. Ils pouvaient être fiers, heureux. Mais ce n’était pas le cas. Et rapidement, Gros constata qu’il n’y avait plus de joie à Bloomsbury.

Claude et Key étaient sombres, tourmentés, l’âme déchirée ; ils ne riaient plus, ils ne sortaient plus. Personne ne savait pour Robert, personne ne devrait jamais savoir ; ils se muraient dans le silence de la honte. Lorsqu’ils se retrouvaient seuls dans une chambre et que Claude se hasardait à aborder le sujet, Key, pour couper court à la conversation, répétait que c’était aussi ça les aléas de la guerre, qu’on ne pouvait pas attendre mieux d’eux qui avaient passé deux ans dans des conditions épouvantables, qu’il ne fallait plus y penser, et que bientôt ils oublieraient.

— Mais nous avons haï ! se lamentait Claude.

— Nous nous sommes battus ! nuançait Key.

Claude en doutait : les ennemis sont mortels, mais pas la haine. Elle empoisonne le sang et se transmet des parents aux enfants, pendant des générations ; et alors plus rien ne cesse jamais, les combats sont vains. Qu’importe de tuer l’ennemi si l’on ne vient pas à bout de ses instincts de haine, terribles gorgones.

Gros ne comprenait pas ce qui se passait ; il se sentait si seul. Il avait tant rêvé à ce retour, mais il avait l’impression qu’on ne l’aimait plus. Claude l’évitait ; et lorsque Gros lui avait demandé pourquoi il était si triste, le curé n’avait jamais répondu. Une fois, il lui avait simplement dit : « Tu ne pourrais pas comprendre, Alain », et Gros avait eu le cœur brisé par le chagrin.

Stanislas était encore en charge de groupes interalliés pour les sections des pays de l’Est. Il n’avait guère de temps pour s’occuper de Gros. Doff non plus, encore occupé au Contre-espionnage.

Quant à Laura, d’ordinaire si radieuse, à mesure qu’avait avancé l’automne, elle avait été rattrapée par le calendrier, et par le premier anniversaire de la mort de Pal ; elle était triste. Le bon Gros trouvait que les dates et les calendriers sont de bien vilaines inventions qui ne servent qu’à accabler les gens de tristesse en rappelant que les morts sont morts, ce que tout le monde sait déjà. Il avait bien essayé de la divertir, de lui changer les idées, de l’emmener dans les boutiques, les cafés. Sans grand succès. Pourquoi ne retournaient-ils pas dans ce café, près du British Museum, où elle lui avait révélé sa grossesse ? Ah, il avait été si fier d’être dans le secret. Il lui avait aussi proposé plusieurs fois de s’occuper du petit Philippe, pour qu’elle en soit déchargée ; il s’en occuperait bien, il était un peu son faux-père. Mais il avait vu que Laura n’était pas à l’aise. D’ailleurs, elle ne confiait jamais l’enfant à lui seul, on le disait trop brusque, trop distrait ; elle n’était pas tranquille lorsqu’il le prenait dans ses bras. Ah, malheur, malheur de l’existence, lui qui avait rêvé de cet enfant pendant les mois de guerre ! Certains après-midi, quand il faisait doux, il avait accompagné Laura dans les parcs ; les arbres d’automne flamboyaient ; elle riait avec son fils dans les bras, magnifique, magnifiques tous les deux. Elle levait Philippe dans le ciel et l’enfant riait, comme sa mère. Et Gros les contemplait ; il était tenu à l’écart, lui, le gros-lard-de-rien-du-tout-juste-bon-à-pousser-le-landau. Il avait l’impression de n’avoir pas le droit d’exister pour cet enfant ; il souffrait. Pourquoi diable ses amis le haïssaient-ils, lui qui les aimait tant ! Gros avait l’impression que l’inexorable malédiction de la fin de la guerre le frappait : la guerre se terminait et bientôt il n’existerait plus !

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