Boris Vian - Le Loup-garou
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- Название:Le Loup-garou
- Автор:
- Издательство:Éditions 10/18
- Жанр:
- Год:1972
- Город:Paris
- ISBN:978-2264009319
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
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Textes établis par Noël Arnaud.
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Se secouant, Jean tourna ses regards vers l’escalier dont il s’approcha. Pas un bruit autre que celui de l’eau qui chantait, quelque part, sur un fourneau.
— Il y a quelqu’un ?
Sa voix résonna entre les murs et personne ne répondit. Sans s’étonner, il réitéra sa question.
Cette fois, un pas lent répondit à son appel. Un homme descendit l’escalier. Blond, de taille plutôt élevée, la quarantaine, il avait le teint d’un montagnard, au milieu duquel tranchait, surprenant, un regard d’un bleu trop clair.
— Bonjour ! dit Jean. Puis-je avoir une chambre ?
— Pourquoi pas ? dit l’homme.
— Quelles sont vos conditions ? demanda Jean.
— C’est sans importance…
— Je n’ai pas beaucoup d’argent.
— Moi non plus…, dit l’homme. Sans ça, je ne serais pas ici. Six cents francs par jour ?
— Mais ce n’est pas assez…, protesta Jean.
— Oh ! dit l’autre, vous ne serez pas tellement bien… je m’appelle Gilbert.
— Moi Jean.
Ils se serrèrent la main.
— Montez, dit Gilbert, et choisissez. Tout est libre, sauf le cinq et le six.
— Les trois filles qui sont descendues ? demanda Jean.
— Exact, dit Gilbert.
Jean ressortit et prit sa valise. Elle était bosselée comme si quelqu’un avait donné dedans un grand coup de soulier ferré et le cuir écorché et rugueux. Haussant les épaules, il la souleva, et remonta les marches vermoulues. De nouveau il sentit l’odeur de cire et de vernis du chalet, il entendit le murmure de l’eau. Il se sentait chez lui. Joyeux, il gravit en quatre enjambées l’escalier droit qui menait au premier.
II
Vite, il apprit leurs noms : Leni, Laurence et Luce. Leni était la plus blonde, une longue Autrichienne aux hanches minces, aux seins provocants, elle avait un nez droit qui prolongeait son front, une figure un peu ronde à la bouche dédaigneuse, aux pommettes hautes, plus russe qu’allemande. Laurence, brune aux yeux durs et cernés, Luce, sophistiquée jusqu’aux bouts des ongles, étaient aussi, chacune dans leur genre, des créatures tentantes ; chose étrange, elles semblaient toutes bâties sur un même modèle de fille-Diane, musclées, l’air un peu garçonnières — jusqu’à ce qu’on s’attarde à détailler leurs bustes aux arrondis fascinants dont les pointes aiguës tendaient le tissu léger des anoraks de soie noire. Entre Jean et les trois filles, ce fut, d’emblée, la guerre. Sans qu’il sût pourquoi, elles avaient, dès le premier jour, refusé de l’admettre et décidé de lui rendre la vie impossible. Elles le tourmentaient, ouvertement méprisantes et dédaigneuses, fermées à toutes ses avances, allant jusqu’à refuser des gestes aussi simples que celui qui consistait, à table, à leur tendre le pain ou leur passer le sel. Jean, gêné les premiers jours, n’obtint de Gilbert aucun éclaircissement. Gilbert vivait en solitaire, dans un cabinet de travail, au premier, qu’il ne quittait que pour des courses interminables dans la montagne. Un couple de vieux montagnards assurait l’entretien de la demeure et de ses habitants. En dehors de ces sept personnages, les jours s’écoulaient sans que l’on vît une âme.
Il les voyait très rarement en dehors des heures de repas. Elles se levaient tôt et, vite équipées, partaient dans la montagne, armées de leurs skis et de leurs bâtons. Le soir, elles rentraient, les joues rouges et brillantes, fatiguées à mourir, et passaient une heure, avant de remonter dans leurs chambres, à enduire leurs skis de farts, compliqués, rugueux à souhait, pour les montées du lendemain. Jean, un peu vexé de cette attitude, n’insistait pas et les évitait dans toute la mesure où c’était possible. Il partait de son côté, choisissant en général une direction de départ opposée à celle qu’elles avaient prise. Les pentes étaient assez nombreuses et lui laissaient un vaste choix. Seul, il gravissait de biais les flancs arrondis de la montagne pour les redescendre, un peu plus tard, parmi le jaillissement soyeux de la neige et le doux frottement des lames d’hickory, virant et dérapant le long des à-pics vertigineux pour arriver à l’hôtel, ivre d’air, le cœur sonnant à grands coups, heureux et las. Il était à l’hôtel depuis huit jours, et, le contact repris, recommençait à progresser, contrôlant chaque appel, chaque changement de canne, soignant son style et durcissant ses muscles. Le temps passait, neutre, rapide ; c’étaient les vacances.
III
Il était parti de très bonne heure ce matin-là ; pensant atteindre le cirque des Trois-Sœurs qui développait à l’horizon son passage grandiose. Il peinait, seul dans la montagne, progressant de crête en crête pour redescendre, après chaque élévation de terrain, parmi les sapins immobiles aux branches alourdies d’ouate. Une descente particulièrement raide le tenta. Il fila schuss, et le vent sifflait à ses oreilles. Plié sur ses skis, portant tout son poids vers l’avant, il descendait, laissant derrière lui une trace double, droite comme un fil de la Vierge. La neige, un peu collante, le freinait par endroits.
Il franchit une bosse et se rendit compte qu’il ne passerait pas. Derrière la bosse, un ravin s’ouvrait, le lit d’un ruisseau sans doute, planté des tiges fermes des jeunes sapins. Il aurait fallu virer sur la gauche, mais il allait si vite. Aussi c’était imprudent de se lancer comme cela sur une piste inconnue. Comme par réflexe il prit appui sur le ski droit, essaya de passer ; mais la pente au-dessus du ravin était garnie de jeunes sapins et si raide qu’il dérapa légèrement. Il heurta, en plein élan, une branche avancée, fit un effort désespéré pour éviter le tronc du sapin suivant et tomba, perdant conscience sous la violence du choc.
Lorsqu’il revint à lui, Jean s’aperçut que la course projetée s’arrêterait là. Ses deux spatules étaient brisées, ses skis inutilisables. D’ailleurs une de ses chevilles le faisait énormément souffrir. Détachant des plaques de métal les courroies d’attache, il tenta, tant bien que mal, de se ficeler la cheville. Il retrouva ses bâtons à dix mètres de là, et, clopin-clopant, prit le chemin du retour. Il en avait pour cinq à six heures.
Il chemina, clignant des yeux, pour atténuer l’ardeur de la réverbération qui l’aveuglait. Il prenait appui sur ses bâtons pour éviter de forcer sa cheville et progressait avec lenteur. Tous les cent mètres, il s’arrêtait pour souffler.
Il atteignit une crête, franchie, deux heures plus tôt, d’un seul élan, quand il s’arrêta, attiré par un mouvement assez lointain. Trois formes sombres en bas de la crête, passaient à skis, suivant le lit de la vallée.
Sans savoir pourquoi, Jean se baissa. Il y avait, à vol d’oiseau, deux cents mètres entre lui et elles — car c’étaient ses trois voisines de l’hôtel. Il pivota sur lui-même, les suivant du regard. Elles glissèrent derrière des sapins et une petite hauteur les cacha un instant. Elles ne reparurent pas. Jean, doucement, se faufila dans leur direction.
Il n’était pas préparé au choc qu’il subit lorsque sa tête prudente, domina enfin le champ où elles s’ébattaient, et se tapit plus profondément dans l’épais duvet froid pour éviter d’être vu. Leni, Luce et Laurence étaient nues dans la neige. Luce et Laurence entouraient leur compagne et se baissaient, prenant à poignée la poudre glacée pour en frictionner Lenie, statue d’or et d’orgueil au milieu du désert blanc. Jean sentit une chaleur courir dans ses veines. Les trois filles jouaient, dansaient, couraient, souples comme des bêtes, s’enlaçant par moments pour des luttes brèves. Elles paraissaient s’énerver progressivement à ce jeu. Luce soudain, saisit Laurence par derrière et la fit chanceler, puis tomber de tout son long. Leni se jeta près de Laurence, à genoux, et Jean vit ses lèvres parcourir rapidement le corps de la brune qui restait immobile. Luce la lâchait maintenant à son tour et s’étendait près d’elle. Au bout d’un instant, Jean ne distinguait plus qu’un enchevêtrement de corps que ses yeux éblouis ne parvenaient pas à décomposer. Haletant, il détourna la tête. Puis, incapable de résister, il revint avidement au spectacle qui se déroulait devant lui.
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