Boris Vian - Le Loup-garou

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Treize nouvelles écrites de 1945 à 1952, sur tous les registres où Boris Vian s'est plu à laisser son imagination battre la campagne, la ville et quelques mondes moins connus comme celui des loups-garous de Ville-d'Avray, ou celui des skieuses lesbiennes et sadiques de Vallyeuse.
Textes établis par Noël Arnaud.

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On arrivait du côté du Bronx, après avoir traversé Harlem River et elle appuyait sur le machin à tout démolir. Quand j’étais mobilisé, j’ai vu des types conduire en France, et ils savaient amocher une bagnole, mais ils ne la massacraient pas le quart de cette gonzesse en pantalons. Les Français sont seulement dangereux. Elle, c’était une catastrophe. Toujours, je ne disais rien.

Oh, ça vous fait rigoler ! Parce que vous pensez qu’avec ma taille et mes muscles j’aurais pu venir à bout d’une femelle. Vous ne l’auriez pas fait non plus après avoir vu la bouche de cette fille et l’aspect que sa figure avait dans cette voiture. Blanche comme un cadavre, et ce trou noir… Je la regardais de côté, et je ne disais rien, et je surveillais en même temps. J’aurais pas voulu qu’un flic nous repère à deux devant.

Vous ne le penseriez pas, je vous dis, dans une ville comme New York, le peu de monde qu’il peut y avoir après une certaine heure. Elle tournait tout le temps dans n’importe quelle rue. On roulait des blocks entiers sans voir un chat et puis on apercevait un ou deux types. Un clochard, une femme quelquefois, des gens qui revenaient de leur travail ; il y a des magasins qui ne ferment pas avant une ou deux heures du matin, ou pas du tout, même. Chaque fois qu’elle voyait un type sur le trottoir de droite, elle tripotait le volant et venait passer au ras du trottoir, le plus près possible du type et elle ralentissait un peu, et puis elle donnait un coup d’accélérateur, juste au moment de passer devant lui. Je ne disais toujours rien, mais la quatrième fois qu’elle l’a fait, je lui ai demandé.

— Pourquoi faites-vous ça ?

— Je suppose que ça m’amuse, dit-elle.

Je n’ai rien répondu. Elle m’a regardé. J’aimais pas qu’elle me regarde en conduisant et malgré moi ma main est venue maintenir le volant. Elle m’a donné un coup sur la main avec son poing droit, sans avoir l’air. Elle tapait comme un cheval. J’ai juré, et elle a rigolé de nouveau.

— Ils sont tellement marrants quand ils sautent en l’air au moment où ils entendent le bruit du moteur…

Elle avait sûrement vu le chien qui traversait et je me préparais à m’accrocher à quelque chose pour encaisser le coup de frein, mais, au lieu de ralentir, elle a accéléré et j’ai entendu le bruit sourd sur l’avant de la bagnole et j’ai senti le choc.

— Mince ! j’ai dit. Vous y allez fort ! Un chien comme ça, ça a dû arranger la bagnole…

— Ta gueule !…

Elle avait l’air dans le cirage. Elle avait les yeux vagues et la bagnole n’allait plus très droit. Deux blocks plus loin, elle s’est arrêtée contre le trottoir.

Je voulais descendre, voir si ça n’avait pas esquinté la calandre et elle m’a accroché par le bras. Elle respirait en soufflant comme un cheval.

Sa figure à ce moment-là… Je ne peux pas oublier sa figure. Voir une femme dans cet état-là quand on l’a mise soi-même dans cet état-là, ça va, c’est bien… mais être à des kilomètres de penser à ça, et la voir comme ça tout d’un coup… Elle ne bougeait plus et elle me serrait le poignet de toute sa force, elle bavait un peu. Les coins de sa bouche étaient humides.

J’ai regardé dehors. Je ne sais pas où on était. Il n’y avait personne. Son froc, il se défaisait d’un seul coup avec une fermeture éclair. Dans une bagnole, d’habitude, on reste sur sa faim. Mais, malgré ça, j’oublierai pas cette fois-là. Même quand les gars m’auront rasé la tête demain matin…

Un peu après, je l’ai fait repasser à droite et j’ai repris le volant et elle m’a fait arrêter la bagnole presque tout de suite. Elle s’était rafistolée tant bien que mal en jurant comme un Suédois, et elle est descendue pour s’installer derrière. Puis elle m’a donné l’adresse d’une boîte de nuit où elle devait aller chanter et j’ai essayé de me rendre compte de l’endroit où on était. J’étais vague comme quand on se lève après un mois de clinique. Mais j’ai réussi à me tenir quand même debout en descendant à mon tour. Je voulais voir le devant de la bagnole. Il n’y avait rien. Juste une tache de sang allongée par le vent de la vitesse, sur l’aile droite. Ça pouvait être n’importe quelle tache.

Le plus rapide, c’était de faire demi-tour et de revenir par le même chemin.

Je la voyais dans le rétroviseur, elle guettait par la vitre, et quand j’ai aperçu le tas noir de la charogne sur le trottoir, je l’ai entendue. De nouveau, elle respirait plus fort. Le chien remuait encore un peu, la bagnole avait dû lui casser les reins et il s’était traîné sur le bord. J’avais envie de vomir et j’étais faible et elle a commencé à rire derrière moi, elle voyait que j’étais malade et elle s’est mise à m’injurier tout bas ; elle me disait des choses terribles et j’aurais pu la prendre et recommencer là, dans la rue.

Vous autres, les gars, je ne sais pas en quoi vous êtes faits, mais quand je l’ai eue ramenée dans cette boîte où elle devait en pousser une, j’ai pas pu rester au-dehors à l’attendre. Je suis reparti aussi sec. Il fallait que je rentre chez moi. Il fallait que je me couche. Vivre seul, c’est pas très marrant tous les jours, mais, mince, heureusement que j’étais seul ce soir-là. Je me suis même pas déshabillé et j’ai bu quelque chose que j’avais, et je me suis mis sur mon pieu, j’étais vidé. Mince, j’étais salement vidé…

Et puis, le lendemain soir, j’y étais de nouveau, et je l’attendais, droit devant. J’ai baissé le drapeau et je suis sorti faire trois pas sur le trottoir. Ça grouille, dans ce coin-là. Je ne pouvais pas rester. Je l’attendais quand même. Elle est sortie, toujours à la même heure. Régulière comme une pendule, cette fille. Elle m’a vu tout de suite. Elle m’a bien reconnu. Ses deux types la suivaient comme d’habitude. Elle a rigolé de sa manière habituelle. Je ne sais pas comment vous dire ça ; moi, la voir comme ça, j’étais plus les deux pieds sur la terre. Elle a ouvert la porte du taxi et ils se sont mis dedans tous les trois. Ça m’a suffoqué. Je ne m’attendais pas à ça. Idiot, je me suis dit. Tu comprends pas qu’une fille comme ça, c’est tout en caprices. Un soir, tu es bon, et puis le lendemain tu es chauffeur de taxi. Tu es n’importe qui.

Tu parles !… N’importe qui !… Je conduisais comme une noix et j’ai failli emboutir le cul d’une grosse bagnole juste devant ; je râlais, sûr. J’étais mauvais et tout. Derrière moi, ils se marraient tous les trois. Elle racontait des histoires avec sa voix d’homme, sa voix, bon sang, on aurait dit qu’elle la sortait de sa gorge à rebrousse-poils et ça vous faisait exactement l’effet d’une bonne cuite.

Sitôt que je suis arrivé, elle est descendue la première ; les deux types n’ont même pas insisté pour payer. Ils la connaissaient aussi… Ils sont entrés et elle s’est penchée à la portière pour me caresser la joue comme si j’étais un bébé ; et j’ai pris sa monnaie. J’avais pas envie d’avoir des histoires avec elle. J’allais dire quelque chose. Je cherchais quoi. Elle a parlé la première.

— Tu m’attends ? elle m’a dit.

— Où.

— Ici. Je sors dans un quart d’heure.

— Seule ?

Mince ! J’étais gonflé. J’aurais voulu retirer ça, j’ai rien pu retirer du tout et elle m’a attrapé la joue avec ses ongles.

— Voyez-vous ça ? elle a dit.

Elle rigolait encore. Moi, je ne me rendais pas compte. Elle m’a lâché presque tout de suite. J’ai touché ma joue, je saignais.

— C’est rien ! elle a dit. Ça ne saignera plus quand je ressortirai. Tu m’attends, hein ? Ici.

Elle est entrée dans la boîte. J’ai tâché de voir dans le rétroviseur. J’avais trois marques en croissant sur la joue, une quatrième plus grande en face. Son pouce. Ça ne saignait pas fort. Je ne sentais rien.

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