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Boris Vian: Le Loup-garou

Здесь есть возможность читать онлайн «Boris Vian: Le Loup-garou» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1972, ISBN: 978-2264009319, издательство: Éditions 10/18, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

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Boris Vian Le Loup-garou

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Treize nouvelles écrites de 1945 à 1952, sur tous les registres où Boris Vian s'est plu à laisser son imagination battre la campagne, la ville et quelques mondes moins connus comme celui des loups-garous de Ville-d'Avray, ou celui des skieuses lesbiennes et sadiques de Vallyeuse. Textes établis par Noël Arnaud.

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There’s a gift from Captain, je ne sais plus quoi. — Thank you Terry, il a dit, celui du fond, et il a déplié, ça avait les dimensions d’un carnet de papier à cigarettes, il l’a rendu à celui de devant. On est partis. Il était monté dans la Chrysler un officier de marine et deux femmes. Ils nous suivaient. On a tourné tout de suite à droite, ça au moins c’est une voiture, le chauffeur râlait quand même après Bernard ou O’Hara, c’était le même, et huit dans la voiture, c’était de trop. J’ai pas écouté ce qu’ils disaient derrière, avant qu’on soit dans le Bois de Boulogne, on allait entre Garches et Saint-Cloud. Il y avait une femme blonde, avec poitrine, au milieu, la brune à sa gauche et un Américain à sa droite. Hollywood… — J’ai entendu Santa Monica is nice, dit celle du milieu, l’air détaché. Bien sûr, tu la ramènes, conne, mais tu es mal foutue et tu as une sale gueule, c’est bien fait. L’autre, la brune, elle était mieux, c’est sûrement pas une Américaine ; elles sont toutes ensellées, sauf ces deux que j’ai vues un soir sur le show-boat, des en pantalons avec la taille fine, fine, et des culs bien ronds en dessous, on aurait dit qu’on les avait fabriquées en gonflant un peu et en serrant à la taille pour faire sortir la poitrine et les fesses, c’était terrible. — What’s the name of that friend of yours, Chris…, demande l’Américain à la brune. — Christiane, répond l’autre. — Nice name, and she’s nice too. — Yes, répond l’autre, but she’s got a strange voice — bonne petite copine ! — and when she’s on the stage, she makes such an awful noise… yes… but she’s nice. May be we’ll go to New York in february, elle ajoute, and where do you come from New York dit le type, it would be wonderful to see you again, and this other friend of you, Florence ? — Yes, elle dit, she’s got a nice face, but the rest is bad. Comme elle parlait gentiment des copines ! — And who will come too ? All the chorus girls ? Et j’ai compris qu’elle était de la Fête Foraine, mais peut-être je me suis trompé. Assommant à écouter avec Heinz et Martin qui parlaient hollandais à côté. — I think you’re the best, a dit le type, et elle n’a pas répondu, c’était peut-être vrai, il ne disait pas ça comme un compliment. On arrivait au pont de Suresnes, tout plein de flaches et mal entretenu, avec l’autre en construction, à côté, amoché, ils l’avaient commencé en quarante et ça a dû rouiller en cinq ans. La côte de Suresnes, c’est chouette le bruit des pneus d’une grosse bagnole sur le pavé, ça sonne creux et rond, on grimpait en prise. Huit pour une Packard c’est trop ? Quel con ! Tous les chauffeurs sont cons. C’est une sale race. Je les emmerde, je suis ingénieur, ils sont tous familiers avec les musiciens, ça les flatte, on est de la même race ; des types qui s’aplatissent. Bon, je me vengerai plus tard, avec un colt, je les descendrai tous, mais je ne veux rien risquer parce que ma peau vaut mieux que la leur, ça serait noix de faire de la taule pour des types comme ça. Je me demande pourquoi on ne le ferait pas pour de vrai. Aller trouver un type comme Maxence Van der Meersch, je lui dis : — Vous n’aimez pas les souteneurs et les tenanciers de maison, moi non plus, on fait une association secrète, et un soir, par exemple, on fonce dans une Citroën noire et on tue tous ceux de Toulouse. — Ça ne serait pas assez, me dit Van der Meersch, il faut les tuer tous. — Alors, je dis, j’ai une autre idée, on fait une grande réunion syndicale, et puis on les supprime, il suffit d’une bonne organisation. — Si on se fait poirer ? il me dit Van der Meersch. Je lui dis : — Ça ne fait rien, on aura bien rigolé, mais le lendemain il y en aura d’autres à leur place. — Alors, il me dit, on recommencera avec un autre truc. — D’accord, au revoir Maxence. Et la bagnole s’est arrêtée, Golf Club. C’était là. Descendus. On entre, carrelage, poutres apparentes, j’en ai déjà vu des comme ça, on s’est déshabillés dans une petite pièce. Évidemment, ils en ont encore réquisitionné une qui n’est pas mal. Couloir, à gauche, grande salle avec piano, c’est ici.

II

La chaleur surprenante au premier abord. J’ai eu tort de mettre mon sweat-shirt et je devrai faire attention au trou de mon pantalon, mais ma veste est assez longue, ils ne le verront pas, et après tout, c’est rien que des putains et les types je m’en fous. Les radiateurs marchent, on s’assied tous les trois. Martin croit sans doute que c’est pas le genre swing ici, Heinz prend son violon au lieu de sa clarinette et ils jouent un machin tzigane. Pendant ce temps-là, je me repose, je chauffe un peu ma trompette en soufflant dedans, je dévisse le second piston qui accroche quand on met de l’huile et je bave un peu dessus ; trop mou, il n’y a que la bave, même le Slide Oil de Buescher c’est pas assez fluide et le pétrole, j’ai essayé une fois et la fois d’après, j’ai eu le goût dans la bouche pendant deux heures. Il y a des poutres apparentes peintes en vieux rouge, jaune d’or et bleu roi délavé, très vieux style, une grosse cheminée monumentale avec une pique torsadée porte-flambeau de chaque côté, de vieux fanions sur des poutres de contreventement à dix mètres du sol, très haut le plafond. Des têtes de machins empaillés aux murs, des vieilles armes arabes, juste en face de moi un Aubusson, un genre cigogne et de la verdure exotique, c’est assez chouette comme tonalité, des jaunes et des verts jusqu’au bleu-vert, un gros lustre d’église au milieu avec au moins cent bougies électriques, des marrantes, avec des lampes vraiment tortillées en forme de flammes. Juste avant que Martin et Heinz commencent, un type a fermé la radio, le poste était dissimulé derrière un panneau de la bibliothèque garni de dos de livres en trompe-l’œil. Je regarde les jambes de la fille brune en face, elle a une assez jolie robe de laine gris-bleu, avec une petite poche sur la manche et une pochette olive, mais quand je la vois de dos, sa robe est mal coupée derrière, le buste est trop large et la fermeture éclair bombe un peu, elle a des souliers compensés, ses jambes sont bien, fines aux genoux et aux chevilles, elle n’a pas de ventre et sûrement elle a les fesses dures, c’est parfait, et sûrement aussi des yeux de pute. L’autre fille de la voiture est là aussi, elle a un vilain teint trop blanc, c’est la fille molle, elle a de la poitrine, j’avais déjà remarqué, mais des jambes moches et une robe moche à carreaux bruns sur beige, pas intéressant. Un capitaine français, genre officier chauve, grand, distingué de la guerre de 14 — pourquoi il me fait cet effet-là ? — ça doit être à cause des livres de Mac Orlan ; il parle avec la molle. Il y a aussi deux trois Américains, dont un capitaine, mais un pas élégant, ils sont tous au pèze pour avoir l’air si peu portés sur la toilette. Une espèce de bar à ma gauche après le piano, près de l’entrée, et derrière un larbin, je vois seulement le haut de sa tête. Les types commencent à se taper des whiskies dans des verres à orangeade. L’atmosphère parfaitement emmerdante. Heinz et Martin ont fini leur truc. Aucun succès, on va jouer Dream de Johnny Mercer, je prends ma trompette, Heinz sa clarinette, il y en a deux qui se mettent à danser et aussi la brune et il arrive aussi quelques autres pays. Peu. Il doit y avoir d’autres salles derrière. C’est fou ce que ça chauffe, des radiateurs. Après Dream, un truc pour les réveiller, Margie, je joue avec la sourdine, ils sont tellement peu à danser, et puis ça sonne mieux avec la clarinette, j’accorde un peu la trompette, j’étais trop haut. Les pianos sont toujours trop hauts d’habitude, mais celui-ci est bas parce qu’il fait chaud. On ne se fatigue pas et ça danse sans grande conviction. Il entre un type en veston noir bordé, chemise et col empesés, pantalon à raies, on dirait un intendant, c’est probablement ça. Il fait un signe au garçon qui nous apporte trois cocktails, du gin orange ou quelque chose comme ça, j’aime mieux le Coca-Cola, ça va me fiche mal au foie. Il vient ensuite, quand l’air est fini et nous demande ce qu’il peut nous apporter ; bien aimable, il a une figure maigre, le nez rouge et une raie sur le côté et le teint cuivreux, il a l’air triste, pauvre vieux ça doit être le vomito-negro héréditaire. Il s’en va et nous ramène deux assiettes, l’une avec quatre énormes parts de tarte aux pommes, et dans l’autre une pile de sandwiches, les uns corned-pork, les autres beurre et foie gras, la vache ce que c’est bon. Pour ne pas avoir l’air, Martin a un sourire de concupiscence et son nez rejoint presque son menton, et le type nous dit : — Vous n’avez qu’à demander si vous en voulez d’autres. On rejoue après avoir mangé un sandwich, la jolie brune fait l’andouille et tortille ses fesses dures en plantant des choux avec l’Américain, ils dansent, tout pliés sur les jarrets en baissant la tête, comme une exagération de galop 1900, j’en ai déjà vu faire ça l’autre jour, ça doit être la nouvelle manie, ça vient encore d’Auteuil et des zazous de là-bas. Juste derrière moi, il y a deux massacres de cerfs Dittishausen 1916 et Unadingen 21 juin 1928, ça n’a vraiment qu’un intérêt restreint je trouve, ils sont montés sur des tranches de bois verni coupées à même la bûche un peu en biais, c’est ovale, ou, plus exactement, c’est-t-elliptique. Il entre un Major, non, une étoile d’argent, un colonel, avec une belle fille dans les bras, belle fille c’est peut-être trop dire, elle a la peau claire et rose, les traits ronds comme si on venait de la tailler dans la glace et si ça avait déjà un peu fondu, ce genre de traits ronds, sans bosses, sans fossettes, ça a quelque chose d’un peu répugnant, ça cache forcément quelque chose, ça fait penser à un trou du cul après un lavement, bien propre et désodorisé. Le type a l’air complètement machin, un grand pif et des cheveux gris, il la serre amoureusement et elle se frotte, vous êtes dégueulasses tous les deux, allez baiser dans un coin et revenez, si ça vous travaille, c’est idiot ces frottailleries avec ces airs de chat foirant dans les cendres, bouh ! vous me dégoûtez, sûrement elle est propre et un peu humide entre les cuisses. En voilà une autre blond roux, on voyait en 1910 des photos comme ça, elle a un ruban rouge autour de la tête, American Beauty, et ça n’a pas changé, toujours de la fille trop récurée, celle-là, en plus, elle est mal bâtie, les genoux écartés, elle a le genre Alice au Pays des Merveilles. Ça doit être toutes des Américaines ou des Anglaises, la brune danse toujours, on s’arrête de jouer, elle vient près du piano et demande à Martin de jouer Laura, il connaît pas, et alors Sentimental Journey. Bon. Je fais la sixte demandée. Ils dansent tous. Quelle bande d’enflés ! Est-ce qu’ils dansent pour les airs, pour les filles ou pour danser ? Le colonel continue à se frotter, une fille m’a dit l’autre jour qu’elle ne peut pas blairer les officiers américains, ils parlent toujours politique et ils ne savent pas danser, et en plus, ils sont emmerdants (c’était pas la peine, le reste suffit). Je suis un peu de son avis jusqu’ici, j’aime mieux les soldats, les officiers sont encore plus puants que les aspi français, et pourtant, ça, c’est à faire péter le conomètre, avec leurs petits bâtons à enculer les chevaux. Je suis assis sur une chaise genre rustique-moyenâgeux-cousu-main, c’est bougrement dur aux fesses, si je me lève, gare au trou de mon pantalon. La brune revient, autre entretien avec Martin, vieux salaud, tu lui mettrais bien la main au panier, toi aussi. Je sais pourquoi, il fait chaud et ça nous ragaillardit, d’habitude, sur le show-boat, on les avait à zéro, c’est pas enthousiasmant pour jouer. Le temps passe pas vite, ce soir, c’est plus fatigant de jouer à trois, et puis cette musique, c’est la barbe ; on joue encore deux airs et on s’arrête un peu, on bouffe la tarte, et puis un Américain, c’est Bernard ou O’Hara, celui à qui le chauffeur parlait devant le Celtique, arrive. — If you want some coffee, you can get a cup now, come on. — Thanks ! dit Martin, et on y va, on retraverse le hall, on tourne à gauche, petit salon, moquettes, entièrement tendu d’Aubusson, à boiseries de chêne ; sur le divan, il y a le colonel et sa femelle frotteuse, elle a un tailleur noir, des bas un peu trop roses mais fins, elle est blonde et elle a une bouche mouillée ; on passe sans les regarder, d’ailleurs ça ne les gêne pas du tout, ils ne font rien, juste du sentiment, et on entre dans une autre pièce, bar, salle à manger, toujours de l’Aubusson — c’est une manie —, et un chic tapis sur la moquette. Et des pyramides de gâteaux. Environ deux douzaines de mâles et femelles, ces dernières dans l’approximative proportion d’un quart, ils fument et boivent du café au lait. Il y a des assiettes et des assiettes et on y va, pas trop ostensiblement, mais avec une décision bien arrêtée. Des petits pains de mie au raisin fourrés de crème de cacahuètes, j’aime ça, des petits palets de dame aux raisins, ça aussi, et de la tarte aux pommes avec une couche de deux centimètres de marmelade à la crème sous les pommes et une pâte à s’en faire péter la gueule, on n’aura pas trop perdu sa soirée. Je bouffe jusqu’à ce que j’aie plus faim et je continue encore un peu après, pour être sûr de ne pas avoir de regrets le lendemain, et je vide ma tasse de café au lait, un demi-litre environ, et encore quelques gâteaux, Martin et Heinz prennent chacun une pomme, pas moi, ça me gêne d’emporter des trucs devant ces crétins-là, mais les Hollandais, c’est comme les chiens, ça manque de pudeur et ça n’a de sensibilité qu’à partir du coup de pied au cul. On rôdaille un peu. Je reste le dos vers le mur à cause du trou, et on retourne dans la grande salle, je lâche deux boutons parce que c’est dur de souffler tout de suite après avoir bouffé. On remet ça. La brune est là, elle veut I dream of you. Ah ! je le connais ! Mais pas Martin, ça ne fait rien il lui propose Dream, on l’a déjà joué, et il attaque : Here I’ve said it again, celui-là, je l’aime assez à cause du middle-part où l’ont fait une jolie modulation de fa en si bémol, sans avoir l’air d’y toucher. Et puis on joue, et on s’arrête, et on rejoue, et on s’endort un peu. Il y a deux nouvelles filles, elles sont crasseuses, sûrement des Françaises, et des tignasses hirsutes, l’air de dactylos intellectuelles, mâtinées de bonniches. Tout de suite, il faut qu’elles viennent nous demander du musette, et pour les faire râler, on joue le Petit Vin Blanc en swing, elles ne reconnaissent même pas l’air, quelles noix, si, juste à la fin, et elles font une sale gueule, les Américains ils s’en foutent, ils aiment tout ce qui est moche. Je crois que ça se tire, il est plus de minuit, on a joué des tas de vieilles conneries. On se tape un Coca-Cola dans un grand verre. Martin a été payé tout à l’heure, une grande enveloppe, il a regardé et il a dit : — Nice people, Roby, they have paid for four musicians, though we were only three. Il a dit ça, le crétin, ça fait qu’il y a trois mille francs dans l’enveloppe. Martin va pisser et il tend la main, en revenant, pour un paquet de sèches Chesterfields : — Thank you, sir, thanks a lot ! Larbin, va ! Un grand roux vient me demander quelque chose à propos d’une batterie, il en veut une pour demain, je lui donne deux adresses, et puis un autre vient et s’explique mieux, il voulait louer une batterie, alors il n’y a rien de fait, je ne peux pas lui indiquer d’adresse pour ça, il offre aussi une cigarette. On joue et il finit par être une heure. On ferme par Good Night, Sweet-heart, c’est marre, on s’en va. Encore un… On joue de nouveau Sentimental Journey, ça les trouble que ce soit le dernier, ils sont tendres. Maintenant, il faut penser à partir. On va se rhabiller. Froid dans le couloir et l’entrée, je mets mon imper, Martin me fait signe, il est avec Heinz. Bon. Il me file sept cents balles, j’ai compris, tu gardes le reste, tu es un salaud, je t’aplatirais ta sale gueule avec un plaisir, mais qu’est-ce que tu veux que ça me foute, je suis moins con que toi et tu as cinquante ans, j’espère que tu vas crever. Heinz, il le paye pas devant moi : vous êtes vraiment malins tous les deux. Les cigarettes, je lui donne ma part, rien que pour qu’il me dise : We thank you very much, Roby. Et on attend une bagnole. Dans l’entrée, c’est carrelé par terre, il y a deux seaux rouges pleins d’eau et un extincteur et partout des pancartes — Beware of fire, Don’t put your asches, etc. Et je voudrais bien savoir à qui est cette maison, on s’extasie avec Heinz, ça lui plaît aussi. On retourne dans le hall. Martin va pisser, il a fauché quelque part un numéro de Yank et il me le donne à garder. On est près du téléphone. Martin revient, il me dit : — Can you call my hotel, Roby, I wonder if my wife’s arrived. Sa femme devait arriver aujourd’hui et je téléphone à son hôtel de la part de M. Romberg si sa clef est au tableau. Oui, elle y est, ta femme n’est pas là. Tu pourras toujours te taper la paluche devant une pin-up girl. On retourne dans le vestibule et on va à la Packard, le chauffeur veut pas nous prendre tous les trois, on l’emmerde. — Pars sans nous, on se débrouillera. On retourne dans le hall, je m’assieds, Heinz râle en sabir pour changer. Martin parlemente avec Doublemètre, c’est un Américain, il est bien gentil, il nous trouve une bagnole, mais Martin va chier et on attend. Je retourne dans le vestibule. Heinz a tout de même donné vingt balles à un des maîtres d’hôtel, il est assez sympa. — À qui est la maison ? — C’est à un Anglais, il est fonctionnaire en Afrique du Sud et il a une autre maison près de Londres. C’est bien et, pendant l’occupation, les Allemands n’ont pas abîmé du tout, ils y étaient, comme de juste. L’Anglais il a perdu sa femme il y a trois ans, il vient de se remarier, le garçon ne connaît pas encore sa nouvelle patronne. C’est triste de perdre quelqu’un. Lui, il avait un copain, un ami de six ans et il l’a perdu, eh bien ! ça fait un vide qu’on ne peut pas remplir. Je condoulois, on se serre la main. Au revoir. Merci. Heinz et Martin arrivent enfin, on sort, la bagnole est dans une allée. C’est une Chrysler, non, c’est l’autre, mieux, une Lincoln. Je pisse contre un arbre, arrivent les deux bonniches-dactylos et un Américain, c’est lui le conducteur. Nous trois derrière, lui devant avec les deux filles, elles râlent parce qu’elles sont trop serrées, moi, je m’en fous considérablement, je suis très bien. Elles mettent la radio en marche, on démarre, ça arrache dur. On suit une autre bagnole. La musique ça fait passer le temps, c’est un jazz blanc, ça swingue assez froid, mais c’est drôlement en place. La bagnole marche, je dis à Heinz : — Je me baladerais bien comme ça toute la nuit. Et lui, aime mieux aller se coucher. Paris, Concorde, rue Royale, Boulevards, Vivienne, Bourse, stop… Martin descend, je me fais reconduire ensuite, Heinz est furieux, on a fait tout le tour, on est gare du Nord, il doit revenir à Neuilly, qu’il se démerde avec le gars. Au revoir, mes enfants. Je serre la main du conducteur : — Thanks a lot. Good night. Je suis chez moi, enfin au pieu, et juste avant de m’endormir, je me suis changé en canard.

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