— Vous voyez, ce n’est pas très clair. En gros, il raconte qu’il a enregistré un disque avec un groupe, à Berlin. Il s’est passé des choses dans le studio. Il essaie d’expliquer quoi. Je n’ai pas compris grand-chose, mais je ne me suis pas vraiment investi dans cette lecture.
Dominique soupesa la pile.
— En tout cas, il avait des choses à dire.
— Si vous voulez mon conseil, ne tenez pas trop compte de ce qu’il raconte. Il n’avait pas toute sa tête, ce ne sont que de grandes élucubrations. Mais faites comme il vous plaira. Ces cahiers sont à vous. Promettez-moi seulement une chose.
— Je vous écoute.
— Si un jour, vous trouvez un sens à tout cela, reprenez contact avec moi.
— C’est promis.
Ils se levèrent et se serrèrent la main.
— Merci de votre aide, Monsieur Fink.
— Vous êtes le bienvenu, je l’avais promis à René.
Fink jeta un coup d’œil au tableau.
— Un jour, j’ai pris une photo de lui sans qu’il ne s’en rende compte. Il ne voulait pas qu’on le photographie. Il était vraiment bizarre, cet homme-là.
Ils se firent un signe de la main et partirent chacun de leur côté.
Dominique se perdit dans les salles et dut demander à l’un des gardiens de lui indiquer la sortie.
Dehors, le soleil était éblouissant.
Au bas des marches, un groupe de gospel chantait en exhortant les passants à les accompagner en frappant dans les mains. Dominique obéit à leur injonction et acheta un de leurs CD à la fin de leur prestation. Il chaussa ensuite ses lunettes de soleil, glissa les cahiers sous son bras et entreprit de descendre la Cinquième Avenue.
Il ne prêta aucune attention aux hommes qui lui emboîtèrent le pas.
Je tiens à confesser qu’il m’arrive de visiter Wikipédia ou de surfer sur Internet pour documenter mes textes. Néanmoins, je reste convaincu qu’une mission de reconnaissance sur les lieux de l’action et l’interpellation de témoins-clés sont d’un apport autrement appréciable.
À ce titre, je tiens à remercier Guy Mazairac, médecin-urgentiste au CHU de Namur, qui a secouru le personnage de cette histoire sur le parvis de la gare et l’a baptisé X Midi. Un grand merci à Benjamin Legros, neurologue à l’hôpital Érasme, qui a prodigué les premiers soins à X Midi. Merci également à Pierre Schepens, médecin psychiatre et chef de service à la clinique de la Forêt de Soignes, qui a accueilli X Midi en son établissement et m’a permis de lui rendre visite. Enfin, ma gratitude à Marianne Parache, neurologue, spécialiste du Locked in syndrom, qui a permis à X Midi de me raconter son histoire.
J’adresse un clin d’œil à Michel, qui nous a quittés trop tôt et qui, d’où il est, se sera peut-être reconnu dans les traits de Dominique.
Pour la période rock’n’roll qui a bercé la jeunesse de X Midi, j’adresse mes félicitations à Marc Ysaye et à toute l’équipe de Classic 21, la radio rock. L’écoute assidue de leur fabuleuse station m’a permis d’agrémenter Back up d’une multitude d’anecdotes issues de l’histoire du rock.
Un grand merci à Lydie et Maxime pour leur relecture rigoureuse et leurs bons conseils.
Enfin, j’aimerais adresser un message personnel à mon éditeur ; Pierre, le message que tu m’as envoyé après la lecture de Back up figure désormais en bonne place dans mon bureau. Je ne dois plus le lire, je le connais par cœur. Merci pour cette cure de jouvence quotidienne.
