François Mauriac - Thérèse Desqueyroux

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Thérèse Desqueyroux, orpheline de mère, élevée par un père athée dans « l'orgueil d'appartenir à l'élite humaine », a tenté, falsifiant des ordonnances, d'empoisonner Bernard, son mari, un être respectable, mais froid, buté. Pour préserver sa famille du scandale, ce dernier, grand propriétaire terrien landais, a déposé en sa faveur au tribunal ; Thérèse a obtenu un non-lieu…
Ce roman, publié pour la première fois en 1927, débute au moment où la jeune femme quitte le palais de justice. Sur le chemin qui la ramène à la propriété d'Argelouse, où elle doit retrouver l'homme qu'elle a voulu voir mourir, la ténébreuse Thérèse fait défiler sa vie, les blessures qui l'ont poussée à commettre ce crime démoniaque : une jeunesse solitaire, un caractère instable, rebelle, mélancolique et tourmenté qui n'a pu s'affermir dans le mariage avec un homme riche mais hostile aux idées, fossilisé par les conventions, une belle-famille qu'elle méprise. Thérèse, qui croit encore au pardon de son mari, ignore qu'elle a définitivement brûlé sa vie. Bernard, fidèle à ses principes de plomb, préférera l'éloigner, plutôt que la comprendre et se rapprocher d'elle. Cette histoire d'une âme noire et perdue, étouffée dans le carcan d'une famille, est peut-être la plus belle, la plus violente prière romanesque de Mauriac.

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C'était un beau jour clair et froid. Thérèse se leva, docile aux injonctions de Balionte, et fit à son bras quelques pas dans le jardin, mais eut bien de la peine à finir son blanc de poulet. Il restait dix jours avant le 20 décembre. Si Madame consentait à se secouer un peu, c'était plus qu'il n'en fallait pour être sur pied.

« On ne peut pas dire qu'elle y mette de la mauvaise volonté, disait Balionte à Balion. Elle fait ce qu'elle peut. M. Bernard s'y connaît pour dresser les mauvais chiens. Tu sais, quand il leur met le “collier de force” ? Celle-là ça n'a pas été long de la rendre comme une chienne couchante. Mais il ferait aussi bien de ne pas s'y fier… »

Thérèse, en effet, mettait tout son effort dans le renoncement au songe, au sommeil, à l'anéantissement. Elle s'obligeait à marcher, à manger, mais surtout à redevenir lucide, à voir avec ses yeux de chair les choses, les êtres — et comme elle fût revenue dans une lande incendiée par elle, qu'elle eût foulé cette cendre, qu'elle se fût promenée à travers les pins brûlés et noirs, elle essaierait aussi de parler, de sourire an milieu de cette famille — de sa famille.

Le 18, vers trois heures, par un temps couvert mais sans pluie, Thérèse était assise devant le feu de sa chambre, la tête appuyée au dossier, les yeux fermés. Une trépidation de moteur l'éveilla. Elle reconnut la voix de Bernard dans le vestibule ; elle entendit aussi M mede la Trave. Lorsque Balionte, à bout de souffle, eut poussé la porte sans avoir frappé, Thérèse était debout déjà, devant la glace. Elle mettait du rouge à ses joues, à ses lèvres. Elle disait : « Il ne faut pas que je lui fasse peur, à ce garçon. »

Mais Bernard avait commis une faute en ne montant pas d'abord chez sa femme. Le fils Deguilhem, qui avait promis à sa famille « de ne pas garder les yeux dans sa poche », se disait « que c'était à tout le moins un manque d'empressement et qui donnait à penser ». Il s'écarta un peu d'Anne, releva son col de fourrure, en remarquant que « ces salons de campagne, il ne faut pas essayer de les chauffer ». Il demanda à Bernard : « Vous n'avez pas de cave en dessous ? Alors votre plancher pourrira toujours, à moins que vous ne fassiez mettre une couche de ciment… »

Anne de la Trave avait un manteau de petit-gris, un chapeau de feutre sans ruban ni cocarde (« mais, disait M mede la Trave, il coûte plus cher, sans la moindre fourniture, que nos chapeaux d'autrefois avec leurs plumes et leurs aigrettes. C'est vrai que le feutre est de toute beauté. Il vient de chez Lailhaca, mais c'est le modèle de Reboux »). M mede la Trave tendait ses bottines au feu, sa figure à la fois impérieuse et molle était tournée vers la porte. Elle avait promis à Bernard d'être à la hauteur des circonstances. Par exemple, elle l'avait averti : « Ne me demande pas de l'embrasser. On ne peut pas demander ça à ta mère. Ce sera déjà pour moi bien assez terrible de toucher sa main. Tu vois : Dieu sait que c'est épouvantable ce qu'elle a fait ; eh bien, ce n'est pas ce qui me révolte le plus. On savait déjà qu'il y avait des gens capables d'assassiner… mais c'est son hypocrisie ! Ça, c'est épouvantable ! Tu te rappelles : “Mère, prenez donc ce fauteuil, vous serez mieux…” Et tu te souviens quand elle avait tellement peur de te frapper ? “Le pauvre chéri a horreur de la mort, une consultation l'achèvera…” Dieu sait que je ne me doutais de rien ; mais “pauvre chéri” dans sa bouche m'avait surprise… »

Maintenant, dans le salon d'Argelouse, M mede la Trave n'est plus sensible qu'à la gêne que chacun éprouve ; elle observe les yeux de pie du fils Deguilhem fixés sur Bernard.

— Bernard, tu devrais aller voir ce que fait Thérèse… Elle est peut-être plus souffrante.

Anne (indifférente, comme détachée de ce qui peut survenir) reconnaît la première un pas familier, dit : « Je l'entends qui descend. » Bernard, une main appuyée à son cœur, souffre d'une palpitation. C'était idiot de n'être pas arrivé la veille, il aurait réglé la scène d'avance avec Thérèse. Qu'allait-elle dire ? Elle était de force à tout compromettre, sans rien faire précisément qu'on lui pût reprocher. Comme elle descend lentement l'escalier ! Ils sont tous debout, tournés vers la porte que Thérèse ouvre enfin.

Bernard devait se rappeler, bien des années après, qu'à l'approche de ce corps détruit, de cette petite figure blanche et fardée, il pensa d'abord : cour d'assises. Mais ce n'était pas à cause du crime de Thérèse. En une seconde, il revit cette image coloriée du Petit Parisien qui, parmi beaucoup d'autres, ornait les cabinets en planches du jardin d'Argelouse — et tandis que bourdonnaient les mouches, qu'au-dehors grinçaient les cigales d'un jour de feu, ses yeux d'enfant scrutaient ce dessin rouge et vert qui représentait La Séquestrée de Poitiers.

Ainsi contemplait-il, maintenant, Thérèse, exsangue, décharnée, et mesurait-il sa folie de n'avoir pas, coûte que coûte, écarté cette femme terrible — comme on va jeter à l'eau un engin qui, d'une seconde à l'autre, peut éclater. Que ce fût ou non à son insu, Thérèse suscitait le drame — pire que le drame : le fait divers ; il fallait qu'elle fût criminelle ou victime… Il y eut, du côté de la famille, une rumeur d'étonnement et de pitié si peu feinte, que le fils Deguilhem hésita dans ses conclusions, ne sut plus que penser. Thérèse disait :

— Mais c'est très simple, le mauvais temps m'empêchait de sortir, alors j'avais perdu l'appétit. Je ne mangeais presque plus. Mieux vaut maigrir qu'engraisser… Mais parlons de toi, Anne, je suis heureuse…

Elle lui prit les mains (elle était assise, Anne debout). Elle la contemplait. Dans cette figure, qu'on eût cru rongée, Anne reconnaissait bien ce regard dont l'insistance naguère l'irritait. Elle se souvient qu'elle lui disait : « Quand tu auras fini de me regarder comme ça ! »

— Je me réjouis de ton bonheur, ma petite Anne.

Elle sourit brièvement au « bonheur d'Anne », au fils Deguilhem — à ce crâne, à ces moustaches de gendarme, à ces épaules tombantes, à cette jaquette, à ces petites cuisses grasses sous un pantalon rayé gris et noir (mais quoi ! c'était un homme comme tous les hommes — enfin, un mari). Puis de nouveau elle posa les yeux sur Anne, lui dit :

— Enlève ton chapeau… Ah ! comme ça, je te reconnais, ma chérie.

Anne, maintenant, voyait de tout près une bouche un peu grimaçante, ces yeux toujours secs, ces yeux sans larmes ; mais elle ne savait pas ce que pensait Thérèse. Le fils Deguilhem disait que l'hiver à la campagne n'est pas si terrible pour une femme qui aime son intérieur : « Il y a toujours tant de choses à faire dans une maison. »

— Tu ne me demandes pas des nouvelles de Marie ?

— C'est vrai… Parle-moi de Marie…

Anne parut de nouveau méfiante, hostile ; depuis des mois, elle répétait souvent, avec les mêmes intonations que sa mère : « Je lui aurais tout pardonné, parce que enfin c'est une malade ; mais son indifférence pour Marie, je ne peux pas la digérer. Une mère qui ne s'intéresse pas à son enfant, vous pouvez inventer toutes les excuses que vous voudrez, je trouve ça ignoble. »

Thérèse lisait dans la pensée de la jeune fille : « Elle me méprise parce que je ne lui ai pas d'abord parlé de Marie. Comment lui expliquer ? Elle ne comprendrait pas que je suis remplie de moi-même, que je m'occupe tout entière. Anne, elle, n'attend que d'avoir des enfants pour s'anéantir en eux, comme a fait sa mère, comme font toutes les femmes de la famille. Moi, il faut toujours que je me retrouve ; je m'efforce de me rejoindre… Anne oubliera son adolescence contre la mienne, les caresses de Jean Azévédo, dès le premier vagissement du marmot que va lui faire ce gnome, sans même enlever sa jaquette. Les femmes de la famille aspirent à perdre toute existence individuelle. C'est beau, ce don total à l'espèce ; je sens la beauté de cet effacement, de cet anéantissement… Mais moi, mais moi… »

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