François Mauriac - Thérèse Desqueyroux

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Thérèse Desqueyroux, orpheline de mère, élevée par un père athée dans « l'orgueil d'appartenir à l'élite humaine », a tenté, falsifiant des ordonnances, d'empoisonner Bernard, son mari, un être respectable, mais froid, buté. Pour préserver sa famille du scandale, ce dernier, grand propriétaire terrien landais, a déposé en sa faveur au tribunal ; Thérèse a obtenu un non-lieu…
Ce roman, publié pour la première fois en 1927, débute au moment où la jeune femme quitte le palais de justice. Sur le chemin qui la ramène à la propriété d'Argelouse, où elle doit retrouver l'homme qu'elle a voulu voir mourir, la ténébreuse Thérèse fait défiler sa vie, les blessures qui l'ont poussée à commettre ce crime démoniaque : une jeunesse solitaire, un caractère instable, rebelle, mélancolique et tourmenté qui n'a pu s'affermir dans le mariage avec un homme riche mais hostile aux idées, fossilisé par les conventions, une belle-famille qu'elle méprise. Thérèse, qui croit encore au pardon de son mari, ignore qu'elle a définitivement brûlé sa vie. Bernard, fidèle à ses principes de plomb, préférera l'éloigner, plutôt que la comprendre et se rapprocher d'elle. Cette histoire d'une âme noire et perdue, étouffée dans le carcan d'une famille, est peut-être la plus belle, la plus violente prière romanesque de Mauriac.

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Elle se leva, ouvrit la fenêtre, sentit le froid de l'aube. Pourquoi ne pas fuir ? Cette fenêtre seulement à enjamber. La poursuivraient-ils ? La livreraient-ils de nouveau à la justice ? C'était une chance à courir. Tout, plutôt que cette agonie interminable. Déjà Thérèse traîne un fauteuil, l'appuie à la croisée. Mais elle n'a pas d'argent ; des milliers de pins lui appartiennent en vain : sans l'entremise de Bernard, elle ne peut toucher un sou. Autant vaudrait s'enfoncer à travers la lande, comme avait fait Daguerre, cet assassin traqué pour qui Thérèse enfant avait éprouvé tant de pitié (elle se souvient des gendarmes auxquels Balionte versait du vin dans la cuisine d'Argelouse) — et c'était le chien des Desqueyroux qui avait découvert la piste du misérable. On l'avait ramassé à demi mort de faim dans la brande. Thérèse l'avait vu ligoté sur une charrette de paille. On disait qu'il était mort sur le bateau avant d'arriver à Cayenne. Un bateau… le bagne… Ne sont-ils pas capables de la livrer comme ils l'ont dit ? Cette preuve que Bernard prétendait tenir… mensonge, sans doute ; à moins qu'il n'ait découvert, dans la poche de la vieille pèlerine, ce paquet de poisons…

Thérèse en aura le cœur net. Elle s'engage à tâtons dans l'escalier. A mesure qu'elle monte, elle y voit plus clair à cause de l'aube qui, là-haut, éclaire les vitres. Voici, sur le palier du grenier, l'armoire où pendent les vieux vêtements — ceux qu'on ne donne jamais, parce qu'ils servent durant la chasse. Cette pèlerine délavée a une poche profonde : tante Clara y rangeait son tricot, du temps qu'elle aussi, dans un « jouquet » solitaire, guettait les palombes. Thérèse y glisse la main, en retire le paquet cacheté de cire :

Chloroforme : 30 grammes.

Aconitine : granules n° 20.

Digitaline sol. : 20 grammes.

Elle relit ces mots, ces chiffres. Mourir. Elle a toujours eu la terreur de mourir. L'essentiel est de ne pas regarder la mort en face — de prévoir seulement les gestes indispensables : verser l'eau, diluer la poudre, boire d'un trait, s'étendre sur le lit, fermer les yeux. Ne chercher à rien voir au-delà. Pourquoi redouter ce sommeil plus que tout autre sommeil ? Si elle frissonne, c'est que le petit matin est froid. Elle descend, s'arrête devant la chambre où dort Marie. La bonne y ronfle comme une bête grogne. Thérèse pousse la porte. Les volets filtrent le jour naissant. L'étroit lit de fer est blanc dans l'ombre. Deux poings minuscules sont posés sur le drap. L'oreiller noie un profil encore informe. Thérèse reconnaît cette oreille trop grande : son oreille. Les gens ont raison ; une réplique d'elle-même est là, engourdie, endormie. « Je m'en vais — mais cette part de moi-même demeure et tout ce destin à remplir jusqu'au bout, dont pas un iota ne sera omis. » Tendances, inclinations, lois du sang, lois inéluctables. Thérèse a lu que des désespérés emportent avec eux leurs enfants dans la mort ; les bonnes gens laissent choir le journal : « Comment des choses pareilles sont-elles possibles ? » Parce qu'elle est un monstre, Thérèse sent profondément que cela est possible et que pour un rien… Elle s'agenouille, touche à peine de ses lèvres une petite main gisante ; elle s'étonne de ce qui sourd du plus profond de son être, monte à ses yeux, brûle ses joues : quelques pauvres larmes, elle qui ne pleure jamais !

Thérèse se lève, regarde encore l'enfant, passe enfin dans sa chambre, emplit d'eau le verre, rompt le cachet de cire, hésite entre les trois boîtes de poison.

La fenêtre était ouverte ; les coqs semblaient déchirer le brouillard dont les pins retenaient entre leurs branches des lambeaux diaphanes. Campagne trempée d'aurore. Comment renoncer à tant de lumière ? Qu'est-ce que la mort ? On ne sait pas ce qu'est la mort. Thérèse n'est pas assurée du néant. Thérèse n'est pas absolument sûre qu'il n'y ait personne. Thérèse se hait de ressentir une telle terreur. Elle, qui n'hésitait pas à y précipiter autrui, se cabre devant le néant. Que sa lâcheté l'humilie ! S'il existe cet Etre (et elle revoit, en un bref instant, la Fête-Dieu accablante, l'homme solitaire écrasé sous une chape d'or, et cette chose qu'il porte des deux mains, et ces lèvres qui remuent, et cet air de douleur) ; puisqu'il existe, qu'Il détourne la main criminelle avant que ce soit trop tard — et si c'est sa volonté qu'une pauvre âme aveugle franchisse le passage, puisse-t-Il, du moins, accueillir avec amour ce monstre, sa créature. Thérèse verse dans l'eau le chloroforme dont le nom, plus familier, lui fait moins peur parce qu'il suscite des images de sommeil. Qu'elle se hâte ! La maison s'éveille : Balionte a rabattu les volets dans la chambre de tante Clara. Que crie-t-elle à la sourde ? D'habitude, la servante sait se faire comprendre au mouvement des lèvres. Un bruit de portes et de pas précipités. Thérèse n'a que le temps de jeter un châle sur la table pour cacher les poisons. Balionte entre sans frapper :

— Mamiselle est morte ! Je l'ai trouvée morte, sur son lit, tout habillée. Elle est déjà froide.

On a tout de même mis un chapelet entre les doigts de la vieille impie, un crucifix sur sa poitrine. Des métayers entrent, s'agenouillent, sortent, non sans avoir longuement dévisagé Thérèse debout au pied du lit : (« Et qui sait si ce n'est pas elle encore qui a fait le coup ? ») Bernard est allé à Saint-Clair pour avertir la famille et pour toutes les démarches. Il a dû se dire que cet accident venait à point, ferait diversion. Thérèse regarde ce corps, ce vieux corps fidèle qui s'est couché sous ses pas au moment où elle allait se jeter dans la mort. Hasard ; coïncidence. Si on lui parlait d'une volonté particulière, elle hausserait les épaules. Les gens se disent les uns aux autres : « Vous avez vu ? Elle ne fait même pas semblant de pleurer ! » Thérèse parle dans son cœur à celle qui n'est plus là : vivre, mais comme un cadavre entre les mains de ceux qui la haïssent. N'essayer de rien voir au-delà.

Aux funérailles, Thérèse occupa son rang. Le dimanche qui suivit, elle pénétra dans l'église avec Bernard qui, au lieu de passer par le bas-côté, selon son habitude, traversa ostensiblement la nef. Thérèse ne releva son voile de crêpe que lorsqu'elle eut pris place entre sa belle-mère et son mari. Un pilier la rendait invisible à l'assistance ; en face d'elle, il n'y avait rien que le chœur. Cernée de toutes parts : la foule derrière, Bernard à droite, M mede la Trave à gauche, et cela seulement lui est ouvert, comme l'arène au taureau qui sort de la nuit : cet espace vide, où, entre deux enfants, un homme déguisé est debout, chuchotant, les bras un peu écartés.

XI

Bernard et Thérèse rentrèrent le soir à Argelouse dans la maison Desqueyroux à peu près inhabitée depuis des années. Les cheminées fumaient, les fenêtres fermaient mal, et le vent passait sous les portes que les rats avaient rongées. Mais l'automne fut si beau, cette année-là, que d'abord Thérèse ne souffrit pas de ces incommodités. La chasse retenait Bernard jusqu'au soir. A peine rentré, il s'installait à la cuisine, dînait avec les Balion : Thérèse entendait le bruit des fourchettes, les voix monotones. La nuit tombe vite en octobre. Les quelques livres qu'elle avait fait venir de la maison voisine lui étaient trop connus. Bernard laissa sans réponse la demande qu'elle lui fit de transmettre une commande à son libraire de Bordeaux ; il permit seulement à Thérèse de renouveler sa provision de cigarettes. Tisonner… mais la fumée résineuse et refoulée brûlait ses yeux, irritait sa gorge déjà malade à cause du tabac. A peine Balionte avait-elle emporté les restes d'un repas rapide, que Thérèse éteignait la lampe, se couchait. Combien d'heures demeurait-elle étendue, sans que la délivrât le sommeil ! Le silence d'Argelouse l'empêchait de dormir : elle préférait les nuits de vent — cette plainte indéfinie des cimes recèle une douceur humaine. Thérèse s'abandonnait à ce bercement. Les nuits troublées de l'équinoxe l'endormaient mieux que les nuits calmes.

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