François Mauriac - Thérèse Desqueyroux

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Thérèse Desqueyroux, orpheline de mère, élevée par un père athée dans « l'orgueil d'appartenir à l'élite humaine », a tenté, falsifiant des ordonnances, d'empoisonner Bernard, son mari, un être respectable, mais froid, buté. Pour préserver sa famille du scandale, ce dernier, grand propriétaire terrien landais, a déposé en sa faveur au tribunal ; Thérèse a obtenu un non-lieu…
Ce roman, publié pour la première fois en 1927, débute au moment où la jeune femme quitte le palais de justice. Sur le chemin qui la ramène à la propriété d'Argelouse, où elle doit retrouver l'homme qu'elle a voulu voir mourir, la ténébreuse Thérèse fait défiler sa vie, les blessures qui l'ont poussée à commettre ce crime démoniaque : une jeunesse solitaire, un caractère instable, rebelle, mélancolique et tourmenté qui n'a pu s'affermir dans le mariage avec un homme riche mais hostile aux idées, fossilisé par les conventions, une belle-famille qu'elle méprise. Thérèse, qui croit encore au pardon de son mari, ignore qu'elle a définitivement brûlé sa vie. Bernard, fidèle à ses principes de plomb, préférera l'éloigner, plutôt que la comprendre et se rapprocher d'elle. Cette histoire d'une âme noire et perdue, étouffée dans le carcan d'une famille, est peut-être la plus belle, la plus violente prière romanesque de Mauriac.

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— Ah ! tais-toi. C'est une pensée insoutenable. Et pas un mot de lui pour m'aider à vivre. J'en meurs déjà : il faut qu'à chaque instant je me rappelle ses paroles qui m'avaient donné le plus de joie ; mais à force de me les répéter, je n'arrive plus à être bien sûre qu'il les ait dites en effet ; tiens, celle-ci, à notre dernière entrevue, je crois l'entendre encore : « Il n'y a personne dans ma vie que vous… » Il a dit ça, à moins que ce soit : « Vous êtes ce que j'ai de plus cher dans ma vie… » Je ne peux me rappeler exactement.

Les sourcils froncés, elle cherchait l'écho de la parole consolatrice dont elle élargissait le sens à l'infini.

— Enfin, comment est-il, ce garçon ?

— Tu ne peux pas imaginer.

— Il ressemble si peu aux autres ?

— Je voudrais te le peindre… mais il est tellement au-delà de ce que je saurais dire… Après tout, peut-être le jugerais-tu très ordinaire… Mais je suis bien sûre que non.

Elle ne distinguait plus rien de particulier dans le jeune homme éblouissant de tout l'amour qu'elle lui portait. « Moi, songeait Thérèse, la passion me rendrait plus lucide ; rien ne m'échapperait de l'être dont j'aurais envie. »

— Thérèse, si je me résignais à ce voyage, tu le verrais, tu me rapporterais ses paroles ? Tu lui ferais passer mes lettres ? Si je pars, si j'ai le courage de partir…

Thérèse quittait le royaume de la lumière et du feu et pénétrait de nouveau, comme une guêpe sombre, dans le bureau où les parents attendaient que la chaleur fût tombée et que leur fille fût réduite. Il fallut beaucoup de ces allées et venues pour décider enfin Anne au départ. Et sans doute Thérèse n'y fût-elle jamais parvenue sans le retour imminent des Deguilhem. Elle tremblait devant ce nouveau péril. Thérèse lui répétait que pour un garçon si riche « il n'était pas mal, ce Deguilhem ».

— Mais, Thérèse, je l'ai à peine regardé : il a des lorgnons, il est chauve, c'est un vieux.

— Il a vingt-neuf ans…

— C'est ce que je dis : c'est un vieux : et puis, vieux ou pas vieux…

Au repas du soir, les La Trave parlaient de Biarritz, s'inquiétaient d'un hôtel. Thérèse observait Anne, ce corps immobile et sans âme. « Force-toi un peu… on se force », répétait M mede la Trave. D'un geste d'automate, Anne approchait la cuiller de sa bouche. Aucune lumière dans les yeux. Rien ni personne pour elle n'existait, hors cet absent. Un sourire parfois errait sur ses lèvres, au souvenir d'une parole entendue, d'une caresse reçue, à l'époque où dans une cabane de brandes, la main trop forte de Jean Azévédo déchirait un peu sa blouse. Thérèse regardait le buste de Bernard penché sur l'assiette : comme il était assis à contre-jour, elle ne voyait pas sa face ; mais elle entendait cette lente mastication, cette rumination de la nourriture sacrée. Elle quittait la table. Sa belle-mère disait : « Elle aime mieux qu'on ne s'en aperçoive pas. Je voudrais la dorloter, mais elle n'aime pas à être soignée. Ses malaises, c'est le moins qu'on puisse avoir dans son état. Mais elle a beau dire : elle fume trop. » Et la dame rappelait des souvenirs de grossesse : « Je me souviens que, quand je t'attendais, je devais respirer une balle de caoutchouc : il n'y avait que ça pour me remettre l'estomac en place. »

— Thérèse, où es-tu ?

— Ici, sur le banc.

— Ah ! oui : je vois ta cigarette.

Anne s'asseyait, appuyait sa tête contre une épaule immobile, regardait le ciel, disait : « Il voit ces étoiles, il entend l'angélus… » Elle disait encore : « Embrasse-moi, Thérèse. » Mais Thérèse ne se penchait pas vers cette tête confiante. Elle demandait seulement :

— Tu souffres ?

— Non, ce soir, je ne souffre pas : j'ai compris que, d'une façon ou de l'autre, je le rejoindrai. Je suis tranquille maintenant. L'essentiel est qu'il le sache ; et il va le savoir par toi : je suis décidée à ce voyage. Mais au retour, je passerai à travers les murailles ; tôt ou tard, je m'abattrai contre son cœur ; de cela je suis sûre comme de ma propre vie. Non, Thérèse, non : toi, du moins, ne me fais pas de morale, ne me parle pas de la famille…

— Je ne songe pas à la famille, chérie, mais à lui : on ne tombe pas ainsi dans la vie d'un homme : il a sa famille, lui aussi, ses intérêts, son travail, une liaison peut-être…

— Non, il m'a dit : « Je n'ai que vous dans ma vie… » et une autre fois : « Notre amour est la seule chose à quoi je tienne en ce moment… »

— En ce moment ?

— Qu'est-ce que tu crois ? Tu crois qu'il ne parlait que de la minute présente ?

Thérèse n'avait plus besoin de lui demander si elle souffrait : elle l'entendait souffrir dans l'ombre ; mais sans aucune pitié. Pourquoi aurait-elle eu pitié ? Qu'il doit être doux de répéter un nom, un prénom qui désigne un certain être auquel on est lié par le cœur étroitement ! La seule pensée qu'il est vivant, qu'il respire, qu'il s'endort, le soir, la tête sur son bras replié, qu'il s'éveille à l'aube, que son jeune corps déplace la brume…

— Tu pleures, Thérèse ? C'est à cause de moi que tu pleures ? Tu m'aimes, toi.

La petite s'était mise à genoux, avait appuyé sa tête contre le flanc de Thérèse et, soudain, s'était redressée :

— J'ai senti sous mon front je ne sais quoi qui remue…

— Oui, depuis quelques jours, il bouge.

— Le petit ?

— Oui : il est vivant déjà.

Elles étaient revenues vers la maison, enlacées comme naguère sur la route du Nizan, sur la route d'Argelouse. Thérèse se souvient qu'elle avait peur de ce fardeau tressaillant ; que de passions, au plus profond de son être, devaient pénétrer cette chair informe encore ! Elle se revoit, ce soir-là, assise dans sa chambre, devant la fenêtre ouverte (Bernard lui avait crié depuis le jardin : « N'allume pas à cause des moustiques. »). Elle avait compté les mois jusqu'à cette naissance ; elle aurait voulu connaître un Dieu pour obtenir de lui que cette créature inconnue, toute mêlée encore à ses entrailles, ne se manifestât jamais.

VI

L'étrange est que Thérèse ne se souvient des jours qui suivirent le départ d'Anne et des La Trave que comme d'une époque de torpeur. A Argelouse, où il avait été entendu qu'elle trouverait le joint pour agir sur cet Azévédo et pour lui faire lâcher prise, elle ne songeait qu'au repos, au sommeil. Bernard avait consenti à ne pas habiter sa maison, mais celle de Thérèse, plus confortable et où la tante Clara leur épargnait tous les ennuis du ménage. Qu'importait à Thérèse les autres ? Qu'ils s'arrangent seuls. Rien ne lui plaisait que cette hébétude jusqu'à ce qu'elle fût délivrée. Bernard l'irritait, chaque matin, en lui rappelant sa promesse d'aborder Jean Azévédo. Mais Thérèse le rabrouait : elle commençait de le supporter moins aisément. Il se peut que son état de grossesse, comme le croyait Bernard, ne fût pas étranger à cette humeur. Lui-même subissait alors les premières atteintes d'une obsession si commune aux gens de sa race, bien qu'il soit rare qu'elle se manifeste avant la trentième année : cette peur de la mort d'abord étonnait chez un garçon bâti à chaux et à sable. Mais que lui répondre quand il protestait : « Vous ne savez pas ce que j'éprouve ?… » Ces corps de gros mangeurs, issus d'une race oisive et trop nourrie, n'ont que l'aspect de la puissance. Un pin planté dans la terre engraissée d'un champ bénéficie d'une croissance rapide ; mais très tôt le cœur de l'arbre pourrit et, dans sa pleine force, il faut l'abattre. « C'est nerveux », répétait-on à Bernard ; mais lui sentait bien cette paille à même le métal — cette fêlure. Et puis, c'était inimaginable : il ne mangeait plus, il n'avait plus faim. « Pourquoi ne vas-tu pas consulter ? » Il haussait les épaules, affectait le détachement ; au vrai, l'incertitude lui paraissait moins redoutable qu'un verdict de mort, peut-être. La nuit, un râle parfois réveillait Thérèse en sursaut : la main de Bernard prenait sa main et il l'appuyait contre son sein gauche pour qu'elle se rendît compte des intermittences. Elle allumait la bougie, se levait, versait du valérianate dans un verre d'eau. Quel hasard, songeait-elle, que cette mixture fût bienfaisante ! Pourquoi pas mortelle ? Rien ne calme, rien n'endort vraiment, si ce n'est pour l'éternité. Cet homme geignard, pourquoi donc avait-il si peur de ce qui sans retour l'apaiserait ? Il s'endormait avant elle. Comment attendre le sommeil auprès de ce grand corps dont les ronflements parfois tournaient à l'angoisse ? Dieu merci, il ne l'approchait plus — l'amour lui paraissant, de tous les exercices, le plus dangereux pour son cœur. Les coqs de l'aube éveillaient les métairies. L'angélus de Saint-Clair tintait dans le vent d'est ; les yeux de Thérèse enfin se fermaient. Alors s'agitait de nouveau le corps de l'homme : il s'habillait vite, en paysan (à peine trempait-il sa tête dans l'eau froide). Il filait comme un chien à la cuisine, friand des restes du garde-manger ; déjeunait sur le pouce d'une carcasse, d'une tranche de confit froid, ou encore d'une grappe de raisins et d'une croûte frottée d'ail ; son seul bon repas de la journée ! Il jetait des morceaux à Flambeau et à Diane dont claquaient les mâchoires. Le brouillard avait l'odeur de l'automne. C'était l'heure où Bernard ne souffrait plus, où il sentait de nouveau en lui sa jeunesse toute-puissante. Bientôt passeraient les palombes : il fallait s'occuper des appeaux, leur crever les yeux. A onze heures, il retrouvait Thérèse encore couchée.

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