François Mauriac - Thérèse Desqueyroux

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Thérèse Desqueyroux, orpheline de mère, élevée par un père athée dans « l'orgueil d'appartenir à l'élite humaine », a tenté, falsifiant des ordonnances, d'empoisonner Bernard, son mari, un être respectable, mais froid, buté. Pour préserver sa famille du scandale, ce dernier, grand propriétaire terrien landais, a déposé en sa faveur au tribunal ; Thérèse a obtenu un non-lieu…
Ce roman, publié pour la première fois en 1927, débute au moment où la jeune femme quitte le palais de justice. Sur le chemin qui la ramène à la propriété d'Argelouse, où elle doit retrouver l'homme qu'elle a voulu voir mourir, la ténébreuse Thérèse fait défiler sa vie, les blessures qui l'ont poussée à commettre ce crime démoniaque : une jeunesse solitaire, un caractère instable, rebelle, mélancolique et tourmenté qui n'a pu s'affermir dans le mariage avec un homme riche mais hostile aux idées, fossilisé par les conventions, une belle-famille qu'elle méprise. Thérèse, qui croit encore au pardon de son mari, ignore qu'elle a définitivement brûlé sa vie. Bernard, fidèle à ses principes de plomb, préférera l'éloigner, plutôt que la comprendre et se rapprocher d'elle. Cette histoire d'une âme noire et perdue, étouffée dans le carcan d'une famille, est peut-être la plus belle, la plus violente prière romanesque de Mauriac.

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« Je fus étonnée qu'il n'y eût personne dans la cabane où je pénétrai, sur ces instances. Peut-être la bergère avait-elle fui par une autre issue ? Mais aucune branche n'avait craqué. Lui aussi m'avait reconnue, et d'abord le nom d'Anne de la Trave lui vint aux lèvres. J'étais assise ; lui, debout, comme sur la photographie. Je regardais, à travers la chemise de tussor, l'endroit où j'avais enfoncé l'épingle : curiosité dépouillée de toute passion. Etait-il beau ? Un front construit — les yeux veloutés de sa race — de trop grosses joues — et puis ce qui me dégoûte dans les garçons de cet âge : des boutons, les signes du sang en mouvement ; tout ce qui suppure ; surtout ces paumes moites qu'il essuyait avec un mouchoir, avant de vous serrer la main. Mais son beau regard brûlait ; j'aimais cette grande bouche toujours un peu ouverte sur des dents aiguës : gueule d'un jeune chien qui a chaud. Et moi, comment étais-je ? Très famille, je me souviens. Déjà je le prenais de haut, l'accusais, sur un ton solennel, “de porter le trouble et la division dans un intérieur honorable”. Ah ! rappelle-toi sa stupéfaction non jouée, ce juvénile éclat de rire : “Alors, vous croyez que je veux l'épouser ? Vous croyez que je brigue cet honneur ?” Je mesurai d'un coup d'œil, avec stupeur, cet abîme entre la passion d'Anne et l'indifférence du garçon. Il se défendait avec feu : certes, comment ne pas céder au charme d'une enfant délicieuse ? Il n'est point défendu de jouer ; et justement parce qu'il ne pouvait même être question de mariage entre eux, le jeu lui avait paru anodin. Sans doute avait-il feint de partager les intentions d'Anne… et comme, juchée sur mes grands chevaux, je l'interrompais, il repartit avec véhémence qu'Anne elle-même pouvait lui rendre ce témoignage qu'il avait su ne pas aller trop loin ; que, pour le reste, il ne doutait point que M llede la Trave lui dût les seules heures de vraie passion qu'il lui serait sans doute donné de connaître durant sa morne existence : “Vous me dites qu'elle souffre, madame ; mais croyez-vous qu'elle ait rien de meilleur à attendre de sa destinée que cette souffrance ? Je vous connais de réputation ; je sais qu'on peut vous dire ces choses et que vous ne ressemblez pas aux gens d'ici. Avant qu'elle ne s'embarque pour la plus lugubre traversée à bord d'une vieille maison de Saint-Clair, j'ai pourvu Anne d'un capital de sensations, de rêves — de quoi la sauver peut-être du désespoir et, en tout cas, de l'abrutissement.” Je ne me souviens plus si je fus crispée par cet excès de prétention, d'affectation, ou si même j'y fus sensible. Au vrai, son débit était si rapide que d'abord je ne le suivais pas ; mais bientôt mon esprit s'accoutuma à cette volubilité : “Me croire capable, moi, de souhaiter un tel mariage ; de jeter l'ancre dans ce sable ; ou de me charger à Paris d'une petite fille ? Je garderai d'Anne une image adorable, certes ; et au moment où vous m'avez surpris, je pensais à elle justement… Mais comment peut-on se fixer, madame ? Chaque minute doit apporter sa joie — une joie différente de toutes celles qui l'ont précédée.”

« Cette avidité d'un jeune animal, cette intelligence dans un seul être, cela me paraissait si étrange que je l'écoutais sans l'interrompre. Oui, décidément, j'étais éblouie : à peu de frais, grand Dieu ! Mais je l'étais. Je me rappelle ce piétinement, ces cloches, ces cris sauvages de bergers qui annonçaient de loin l'approche d'un troupeau. Je dis au garçon que peut-être cela paraîtrait drôle que nous fussions ensemble dans cette cabane ; j'aurais voulu qu'il répondît que mieux valait ne faire aucun bruit jusqu'à ce que fût passé le troupeau ; je me serais réjouie de ce silence côte à côte, de cette complicité (déjà je devenais, moi aussi, exigeante, et souhaitais que chaque minute m'apportât de quoi vivre). Mais Jean Azévédo ouvrit sans protester la porte de la palombière et, cérémonieusement, s'effaça. Il ne me suivit jusqu'à Argelouse qu'après s'être assuré que je n'y voyais point d'obstacle. Ce retour, qu'il me parut rapide, bien que mon compagnon ait trouvé le temps de toucher à mille sujets ! Il rajeunissait étrangement ceux que je croyais un peu connaître : par exemple, sur la question religieuse, comme je reprenais ce que j'avais accoutumé de dire en famille, il m'interrompait : “Oui, sans doute… mais c'est plus compliqué que cela…” En effet, il projetait dans le débat des clartés qui me paraissaient admirables… Etaient-elles en somme si admirables ?… Je crois bien que je vomirais aujourd'hui ce ragoût : il disait qu'il avait longtemps cru que rien n'importait hors la recherche, la poursuite de Dieu : “S'embarquer, prendre la mer, fuir comme la mort ceux qui se persuadent d'avoir trouvé, s'immobilisent, bâtissent des abris pour y dormir ; longtemps je les ai méprisés…”

« Il me demanda si j'avais lu La Vie du Père de Foucauld par René Bazin ; et comme j'affectais de rire, il m'assura que ce livre l'avait bouleversé : “Vivre dangereusement, au sens profond, ajouta-t-il, ce n'est peut-être pas tant de chercher Dieu que de le trouver et, l'ayant découvert, que de demeurer dans son orbite.” Il me décrivit : “la grande aventure des mystiques”, se plaignit de son tempérament qui lui interdisait de la tenter, “mais aussi loin qu'allait son souvenir, il ne se rappelait pas avoir été pur”.

« Tant d'impudeur, cette facilité à se livrer, que cela me changeait de la discrétion provinciale, du silence que chez nous chacun garde sur sa vie intérieure ! Les ragots de Saint-Clair ne touchent qu'aux apparences : les cœurs ne se découvrent jamais. Que sais-je de Bernard, au fond ? N'y a-t-il pas en lui infiniment plus que cette caricature dont je me contente, lorsqu'il faut me le représenter ? Jean parlait et je demeurais muette : rien ne me venait aux lèvres que les phrases habituelles dans nos discussions de famille. De même qu'ici toutes les voitures sont “à la voie”, c'est-à-dire assez larges pour que les roues correspondent exactement aux ornières des charrettes, toutes mes pensées, jusqu'à ce jour, avaient été “à la voie” de mon père, de mes beaux-parents. Jean Azévédo allait tête nue ; je revois cette chemise ouverte sur une poitrine d'enfant, son cou trop fort. Ai-je subi un charme physique ? Ah ! Dieu, non ! Mais il était le premier homme que je rencontrais et pour qui comptait, plus que tout, la vie de l'esprit. Ses maîtres, ses amis parisiens dont il me rappelait sans cesse les propos ou les livres, me défendaient de le considérer ainsi qu'un phénomène : il faisait partie d'une élite nombreuse, “ceux qui existent”, disait-il. Il citait des noms, n'imaginant même pas que je les pusse ignorer ; et je feignais de ne pas les entendre pour la première fois.

« Lorsqu'au détour de la route apparut le champ d'Argelouse : “Déjà !” m'écriai-je. Des fumées d'herbes brûlées traînaient au ras de cette pauvre terre qui avait donné son seigle ; par une entaille dans le talus, un troupeau coulait comme du lait sale et paraissait brouter le sable. Il fallait que Jean traversât le champ pour atteindre Vilméja. Je lui dis : “Je vous accompagne ; toutes ces questions me passionnent.” Mais nous ne trouvâmes plus rien à nous dire. Les tiges coupées du seigle, à travers les sandales, me faisaient mal. J'avais le sentiment qu'il souhaitait d'être seul, sans doute pour suivre à loisir une pensée qui lui était venue. Je lui fis remarquer que nous n'avions pas parlé d'Anne ; il m'assura que nous n'étions pas libres de choisir le sujet de nos colloques, ni d'ailleurs de nos méditations : “ou alors, ajouta-t-il avec superbe, il faut se plier aux méthodes inventées par les mystiques… Les êtres comme nous suivent toujours des courants, obéissent à des pentes…”, ainsi ramenait-il tout à ses lectures de ce moment-là. Nous prîmes rendez-vous pour arrêter, au sujet d'Anne, un plan de conduite. Il parlait distraitement et, sans répondre à une question que je lui faisais, il se baissa : d'un geste d'enfant, il me montrait un cèpe, qu'il approcha de son nez, de ses lèvres. »

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