François Mauriac - Un adolescent d'autrefois

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Un adolescent d'autrefois: краткое содержание, описание и аннотация

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L'étouffoir… Ce n'est pas seulement cette lande qui sent le pin brûlé. Maltaverne et ses deux mille hectares, ses papillons cloués à la résine des arbres… C'est aussi cette force obscure qui saisit les êtres, les incendie…
Alain est l'héritier de ce domaine. Il aime Marie, du moins la désire. Mais elle n'a pas de dot et, quand on s'appelle Alain Gajac, on ne se commet pas avec une employée de librairie.
Madame Gajac, sa mère, ne rêne que stères de bois et bourgeoisie bien pensante… Ses fantômes, qui les connaît ? Quant à Jeannette, cette innocente, elle est déjà fauchée avant même que d'être en fleur. Alain sait qu'on la lui destine. Il l'a surnommée « le pou »…
Malaise, mal d'aimer… À Maltaverne, le drame couve, exacerbé par le ciel brûlant des Landes. Car tous, à commencer par cet adolescent d'autrefois, ont oublié une chose : vivre…

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Je m’aperçus que le courrier était posé sur mon lit : des journaux, une seule lettre, de maman. Je l’approchai de la lampe. Je n’ai pas le courage de la recopier. Pourquoi en imposer la lecture à Donzac ? Ce ne sont pas ces spéculations-là qui l’intéressent. Maman retardait son retour de quelques jours. Le jeu, m’écrivait-elle, en valait la chandelle. Numa Séris renonçait à acheter la Tolose, qui est de loin la plus belle terre de l’arrondissement. (C’était son tour de traiter l’affaire.) « Il prétend ne pas avoir les capitaux nécessaires. Il les a, bien entendu, mais il se dit que la Tolose finira par lui revenir sans bourse délier, quand tu épouseras sa fille. Il n’attache aucune importance à ce que je lui ai laissé entendre de ton peu de goût pour le mariage. Évidemment il ne se doute pas de la violence de ton antipathie. À quoi bon l’en avertir ? Nous avons au moins dix ans devant nous. Tu peux changer. Tu changeras… »

Rien d’autre n’existait — pas même sa religion pharisienne et fétichiste dont il ne restait que l’écorce. Tout avait été dévoré du dedans. Mais le dedans n’avait jamais existé. Je regardai cette chambre qui était ma chambre et que rien ne marquait de mon signe en dehors des livres et des revues. C’était le papier marron qui avait toujours régné chez les miens : « Votre grand-mère adore le marron. » Aucun objet que de Saint-Sulpice : la pire des laideurs — celle que crée le manque de culture.

Je pris sur mon bureau les dernières photographies de peinture moderne que Donzac m’envoyait de Paris « pour faire l’éducation de mon œil ». Mais comment se faire une idée d’un tableau sans la couleur ? Je n’avais jamais vu d’autre toile que Le Tintoret peignant sa fille morte ou Chacun sa chimère d’Henri Martin, au musée de Bordeaux où nous allions nous abriter quand il pleuvait.

Je ne sais pourquoi j’ai pensé à ces misères, à ce moment-là, dans cette maison morte, où ce qui subsistait de vie tenait à deux vieux domestiques endormis dans une chambre des combles.

Comme chaque fois que je suis malheureux à mourir — je dis à mourir à la lettre (parce que Donzac le sait, qu’on s’est beaucoup tué dans notre famille) — je me mis à genoux contre mon lit et j’ai encore pleuré, mais cette fois le front sur une épaule invisible. Toute ma religion ne tenait qu’à ce geste d’enfant malheureux qui pour tant d’autres serait à la fois une absurdité et une lâcheté : comme si le cerf aux abois était lâche d’entrer dans l’étang pour y échapper aux chiens ! Et moi je savais qu’il allait se faire un grand calme, et que, vivrais-je un siècle, et même si tous les philosophes et tous les savants reniaient le Christ, et même s’il ne restait plus personne avec lui, moi j’y serais encore ; non pour servir les autres, comme les vrais chrétiens, non parce que j’aime les autres comme moi-même — mais seulement parce que j’ai besoin de cette bouée pour flotter, pour me maintenir à la surface de ce monde atroce — pour ne pas couler.

C’était bien la direction de mes pensées ce soir-là, aussi longtemps que je demeurai à genoux, la figure dans mes draps. Je m’attendris. Je resongeai à cette pensée que j’avais eue à maintes reprises et même à une certaine époque, au lendemain de ma première communion, jusqu’à en être obsédé : le séminaire. Mais maman avait souverainement décidé que je n’avais pas la vocation, et mobilisé contre ces velléités tous les prêtres à qui je pouvais avoir affaire. Aujourd’hui j’avais vingt et un ans, personne n’avait pouvoir sur moi. Je me dépouillerais de tout d’un seul coup. Les propriétés, je les arracherais de moi, je les laisserais à maman. Elle les aurait toutes à elle, mais elle en mourrait. Car sa folie, c’était l’héritage éternel, c’était la mort vaincue par l’héritage. Moi écarté, nous n’avions que des cousins… L’État dévorerait tout. « Et puis, concluait-elle, la question ne se pose pas. Tu n’as pas la vocation, ça crève les yeux. » Tout ce qui était dans l’intérêt de sa passion était hors de tout débat, crevait les yeux. Mais quoi ! Je n’avais qu’à partir sans tourner la tête…

Mon Dieu, autant que je l’aie aimée, et je l’ai aimée à la folie, ce n’est pas ma mère que j’aime plus que Vous. Je ressens à son endroit une rancune qui est envenimée à jamais. Le vrai est que moi aussi, tout comme elle, je vous préfère Maltaverne, mais pour d’autres raisons que maman : ce ne sont pas les propriétés en tant que propriétés, ce n’est pas la possession au sens où elle l’entend ; je n’oserais l’avouer à personne qu’à Donzac. Je ne peux pas abandonner cette terre, ces arbres, ce ruisseau, ce ciel entre les cimes des pins, ces géants bien-aimés, cette odeur de résine et de marécage qui est pour moi (c’est fou !) l’odeur même de mon désespoir.

Telle était ma pensée de ce soir-là. J’arrachai de moi mes vêtements, je ne fis aucune toilette, je me jetai dans le sommeil, j’y coulai.

6

Le plateau du petit déjeuner, les rideaux tirés sur un pâle soleil d’été de la Saint-Martin, ne réveillèrent pas le même garçon désespéré. Je me sentais lucide et sec, avec une idée nette, dégagée du sommeil et de la nuit : sachant ce qu’il fallait faire, ou du moins ce qu’il fallait tenter. Marie m’avait donné rendez-vous un peu avant la fermeture de la librairie : vers six heures, je retrouverais Simon, qui lui aussi, assurait-elle, arriverait vers ce moment-là. Mais elle avait oublié ce qu’elle m’avait dit, que Simon Duberc passait à la librairie tout son jeudi après-midi, qu’il y arrivait directement de Talence, à peine avait-il déjeuné. Je devrais donc pouvoir le guetter et l’approcher avant qu’il ait pénétré dans le magasin.

C’était mon unique chance de savoir s’il y avait eu complot entre Marie et lui et si c’était le complot que j’avais imaginé. Certes il chercherait à me tromper, mais il n’y parviendrait pas, je le savais. Il était de ce petit nombre d’êtres sur lesquels j’ai reçu pouvoir — j’ai reçu pouvoir au sens absolu. C’est fou ce que j’écris là, mais je n’écris que pour Donzac qui sait de quoi je parle : « Un de ceux que tu méduses… » comme il dit. Je saurai tout très vite, si je puis demeurer une demi-heure avec lui ailleurs que dans la rue. Mais comment le rencontrer à coup sûr ? Venant de Talence par le tramway, il remontera à pied la rue Sainte-Catherine. « Je ne puis le manquer si je fais le guet dès deux heures au coin de la rue Sainte-Catherine et des Galeries, à moins qu’aujourd’hui, pour préparer leur plan de bataille, ils n’aient décidé de déjeuner ensemble… Non, elle peut dîner hors de chez elle, mais pas déjeuner, à cause de sa mère. Elle m’en a averti et c’est arrangé entre elles deux. Sa mère prépare leur déjeuner… » Donc c’est bien à la librairie que Simon à deux heures la rejoindrait. Il suffisait de commencer le guet assez tôt.

J’y fus dès une heure et demie, à l’entrée des Galeries, du côté de la rue Sainte-Catherine. Le difficile, malgré la cohue, était de passer inaperçu. J’avais l’air d’attendre quelqu’un, mais aussi d’attendre n’importe qui : un être jeune immobile sur un trottoir, c’est un appât. J’aurais pu regarder les vitrines, mais il ne fallait courir aucun risque de manquer Simon. Je souhaitais de le voir avec une passion démesurée et me défendais d’y croire, par cette superstition que j’ai depuis l’enfance que les choses n’arrivant jamais comme nous les attendons, il ne fallait pas les fixer d’avance dans notre esprit telles que nous exigeons qu’elles soient.

Elles s’accomplirent pourtant : vers trois heures, Simon fut là tout à coup dans le champ de mon regard (il ne me voyait pas), raide comme il avait toujours été, redressé, rengorgé, avec cette attitude qui en impose, apprise au séminaire, un col dur et douteux, peut-être de celluloïd, un chapeau mou noir à larges bords — pédagogue des pieds à la tête, incroyablement vieilli. Quel âge avait-il ? Quatre ans de plus que moi : vingt-cinq ans, était-ce possible ? En fait, l’expression : ne pas avoir d’âge, prenait en lui un sens absolu. C’était le vieillissement de la souffrance, d’une souffrance ininterrompue dans laquelle il baignait déjà petit garçon, qui le recouvrait visiblement aujourd’hui. Ai-je vu tout cela à ce moment-là, au premier regard ? Non, j’invente, j’invente, et pourtant ce devait être vrai. Je l’ai toujours connu comme immergé dans un liquide qui le brûlait. Ce que je n’invente pas, c’est l’étrange matière minérale fossilisée des méplats de sa face. Ce que je n’invente pas, ce fut lorsqu’il me vit le jeune sang qui tout à coup pour un instant embrasa cette figure pétrifiée et ce sourire de quelques secondes, et tout à coup cette panique : « Non, pas maintenant, monsieur Alain, pas encore », insista-t-il, comme je lui prenais la main. Je ne m’étais pas trompé : il ne fallait pas qu’il me vît avant notre rencontre à la librairie.

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