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Leïla Slimani: Chanson douce

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Leïla Slimani Chanson douce

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Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame. À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c’est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l’amour et de l’éducation, des rapports de domination et d’argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant. Leïla Slimani est née en 1981. Elle est l’auteur d’un premier roman très remarqué, (« Folio » n 6062), paru en 2014 aux Éditions Gallimard, dans la collection « Blanche ».

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Le lendemain, elle fait avec plus de soin que d’habitude le lit de Paul et de Myriam. Elle passe sa main sur les draps. Elle cherche une trace de leurs étreintes, une trace de l’enfant dont elle est sûre à présent qu’il est à venir. Elle demande à Mila si elle voudrait d’un petit frère ou d’une petite sœur. « Un bébé dont on s’occuperait toutes les deux, qu’en penses-tu ? » Louise espère que Mila en parlera à sa mère, qu’elle lui soufflera l’idée qui fera ensuite son chemin en elle et qui s’imposera. Et un jour, la petite fille demande à Myriam, sous les yeux ravis de Louise, si elle porte un bébé dans son ventre. « Oh non, plutôt mourir », répond Myriam en riant.

Louise trouve que c’est mal. Elle ne comprend pas le rire de Myriam, la légèreté avec laquelle elle traite cette question. Myriam dit ça, c’est certain, pour conjurer le sort. Elle mime l’indifférence, mais elle n’en pense pas moins. En septembre Adam aussi va entrer à l’école, la maison sera vide, Louise n’aura plus rien à faire. Il faudra bien qu’un autre enfant vienne pour meubler les longues journées d’hiver.

Louise écoute les conversations. L’appartement est petit, elle ne le fait pas exprès, mais elle finit par tout savoir. Sauf que ces derniers temps, Myriam parle plus bas. Elle ferme la porte derrière elle quand elle discute au téléphone. Elle chuchote, les lèvres au-dessus de l’épaule de Paul. Ils ont l’air d’avoir des secrets.

Louise parle à Wafa de cet enfant qui va naître. De la joie qu’il lui apportera et du travail supplémentaire. « Avec trois enfants, ils ne pourront pas se passer de moi. » Louise connaît des moments d’euphorie. Elle a l’intuition fugace, informe, d’une vie qui va s’élargir, d’espaces plus grands, d’un amour plus pur, d’appétits voraces. Elle pense à l’été, qui est si proche, aux vacances en famille. Elle imagine l’odeur de la terre retournée et des noyaux d’olives pourries sur le bord d’une route. La voûte des arbres fruitiers sous un clair de lune et rien à porter, rien à couvrir, rien à cacher.

Elle se remet à faire la cuisine, elle dont les plats, ces dernières semaines, étaient devenus quasiment immangeables. Elle prépare pour Myriam des riz au lait à la cannelle, des soupes épicées et toutes sortes de mets réputés pour favoriser la fertilité. Elle observe avec une attention de tigresse le corps de la jeune femme. Elle scrute la clarté de son teint, le poids de ses seins, la brillance de ses cheveux, autant de signes qui, croit-elle, annoncent une grossesse.

Elle s’occupe du linge avec une concentration de prêtresse, de sorcière vaudoue. Comme toujours elle vide la machine à laver. Elle étend les caleçons de Paul. Elle tient à laver les dessous délicats à la main et, dans l’évier de la cuisine, elle passe sous l’eau froide les culottes de Myriam, les soutiens-gorge en dentelle ou en soie. Elle récite des prières.

Mais Louise, sans cesse, est déçue. Elle n’a pas besoin d’éventrer les poubelles. Rien ne lui échappe. Elle a vu la tache sur le pantalon de pyjama jeté au pied du lit, du côté où dort Myriam. Sur le sol de la salle de bains, ce matin, elle a remarqué une minuscule goutte de sang. Une goutte si petite que Myriam ne l’a pas nettoyée et qui a séché sur les carreaux verts et blancs.

Le sang revient sans cesse, elle connaît son odeur, ce sang que Myriam ne peut pas lui cacher et qui, chaque mois, signe la mort d’un enfant.

Les jours d’abattement succèdent à l’euphorie. Le monde paraît se rétrécir, se rétracter, peser sur son corps d’un poids écrasant. Paul et Myriam ferment sur elle des portes qu’elle voudrait défoncer. Elle n’a qu’une envie : faire monde avec eux, trouver sa place, s’y loger, creuser une niche, un terrier, un coin chaud. Elle se sent prête parfois à revendiquer sa portion de terre puis l’élan retombe, le chagrin la saisit et elle a honte même d’avoir cru à quelque chose.

Un jeudi soir, vers 20 heures, Louise rentre chez elle. Son propriétaire l’attend dans le couloir. Il se tient debout sous l’ampoule qui ne s’allume plus. « Ah, vous voilà. » Bertrand Alizard s’est presque jeté sur elle. Il braque l’écran de son téléphone portable sur le visage de Louise, qui met sa main devant ses yeux. « Je vous attendais. Je suis venu plusieurs fois, le soir ou l’après-midi. Je ne vous trouvais jamais. » Il parle d’une voix suave, le torse tendu vers Louise, donnant l’impression qu’il va la toucher, lui prendre le bras, lui parler à l’oreille. Il la fixe de ses yeux chassieux, ses yeux sans cils, qu’il frotte après avoir soulevé ses lunettes, attachées à un cordon.

Elle ouvre la porte du studio et le laisse entrer. Bertrand Alizard porte un pantalon beige trop large et, en observant l’homme, de dos, Louise remarque que la ceinture a manqué deux passants et que le pantalon bâille à la taille et sous les fesses. On dirait un vieillard, voûté et malingre, qui aurait volé les vêtements d’un géant. Tout en lui paraît inoffensif, son crâne dégarni, ses joues ridées couvertes de taches de son, ses épaules tremblantes, tout, sauf ses mains sèches et énormes, aux ongles épais comme des fossiles, ses mains de boucher qu’il frotte pour les réchauffer.

Il pénètre dans l’appartement en silence, pas à pas, comme s’il découvrait les lieux pour la première fois. Il inspecte les murs, passe son doigt sur les plinthes immaculées. Il touche tout de ses mains calleuses, caresse la housse du canapé, passe sa paume sur la surface de la table en formica. Le logement lui paraît vide, inhabité. Il aurait aimé faire quelques remarques à sa locataire, lui dire qu’en plus de payer son loyer en retard elle ne prenait pas soin des lieux. Mais la pièce est exactement telle qu’il l’a laissée, le jour où il lui a fait visiter le studio pour la première fois.

Debout, la main appuyée sur le dossier d’une chaise, il regarde Louise et il attend. Il la fixe, de ses yeux jaunes qui ne voient plus grand-chose mais qu’il n’est pas prêt à baisser. Il attend qu’elle parle. Qu’elle fouille dans son sac pour y prendre l’argent du loyer. Il attend qu’elle fasse le premier pas, qu’elle s’excuse de n’avoir pas répondu au courrier ni aux messages qu’il lui a laissés. Mais Louise ne dit rien. Elle reste debout contre la porte, comme ces petits chiens craintifs qui mordent quand on veut les apaiser.

« Vous avez commencé à faire vos cartons à ce que je vois. C’est bien. » Alizard désigne, de son gros doigt, les quelques caisses posées dans l’entrée. « Le prochain locataire sera là dans un mois. »

Il fait quelques pas et pousse mollement la porte de la cabine de douche. La vasque en porcelaine s’est comme enfoncée dans le sol et, en dessous, les planches pourries ont cédé.

« Qu’est-ce qui s’est passé ici ? »

Le propriétaire s’accroupit. Il marmonne, enlève sa veste qu’il pose par terre et met ses lunettes. Louise se tient debout derrière lui.

M. Alizard se retourne et d’une voix forte il répète :

« Je vous demande ce qui s’est passé ! »

Louise sursaute.

« Je ne sais pas. C’est arrivé il y a quelques jours. L’installation est vieille, je crois.

— Mais pas du tout. J’ai construit la cabine de douche moi-même. Vous devriez vous estimer chanceuse. À l’époque, c’est sur le palier qu’on se lavait. C’est moi, tout seul, qui ai installé la douche dans le studio.

— Ça s’est écroulé.

— C’est un défaut d’entretien, c’est évident. Vous ne croyez quand même pas que la réparation va être à ma charge alors que vous avez laissé la douche pourrir ? »

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