Marc Levy - Mes amis, mes amours

Здесь есть возможность читать онлайн «Marc Levy - Mes amis, mes amours» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, Современные любовные романы, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Mes amis, mes amours: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Mes amis, mes amours»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Mes amis, mes amours — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Mes amis, mes amours», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

*

Les images défilaient en arrière à toute vitesse. Audrey appuya sur une touche du banc de montage pour interrompre le déroulement de la bande. Sur l’écran, elle reconnut l’ancienne usine électrique, avec ses quatre gigantesques cheminées. Sur le parvis, micro en main, elle souriait ; son visage était complètement flou, mais elle s’en souvenait très bien, elle souriait. Elle abandonna son pupitre et décida qu’il était temps de descendre se chercher un café bien chaud à la cafétéria. La nuit serait longue.

– 145 –

*

Debout face à l’évier, Mathias essuyait la vaisselle. À côté de lui, Antoine, tablier autour de la taille et gants de caoutchouc aux mains, astiquait énergiquement une louche à grands coups d’éponge.

– Ça ne raye pas le bois du côté gratounette ? demanda Mathias.

Antoine l’ignora. De toute la soirée, il n’avait pas dit un mot. Après le dîner, Emily et Louis, ayant senti l’orage qui planait dans la maison, avaient préféré s’installer à l’écart pour réviser les cours de la journée ; avant de partir, Danièle leur avait laissé des devoirs à faire.

– Tu es psychorigide ! lança Mathias en reposant une assiette sur l’égouttoir.

Antoine appuya sur la pédale de la poubelle et y jeta la louche, puis l’éponge. Il se baissa pour en prendre une neuve dans un placard.

– D’accord, j’ai enfreint ta sacro-sainte règle ! poursuivit Mathias en levant les bras au ciel. J’ai eu besoin de m’absenter deux heures en fin de journée, à peine deux petites heures et je me suis permis de faire appel à une amie d’Yvonne pour garder les enfants, où est le drame ?… Et en plus ils l’adorent.

– Une baby-sitter ! rumina Antoine.

– Tu es en train de nettoyer un gobelet en plastique ! hurla Mathias.

Antoine défit son tablier et le jeta en boule sur le sol.

– Je te rappelle que nous avions dit…

– On avait dit qu’on allait s’amuser, pas qu’on allait concurrencer le stand de Monsieur Propre à la Foire de Paris.

– Tu ne respectes rien ! répondit Antoine. Nous nous étions fixé trois règles, trois toutes petites règles…

– Quatre ! répliqua Mathias du tac au tac, et je n’ai pas allumé un seul cigare dans la maison, alors s’il te plaît, hein ! Oh et puis tu me fatigues, moi aussi je vais me coucher. Ah, elles vont être belles les vacances !

– Ça n’a rien à voir avec les vacances.

Mathias monta l’escalier et s’arrêta sur la dernière marche.

– Ecoute moi bien Antoine, à partir de maintenant je change la règle. Nous agi-rons comme un couple normal ; si nous en avons besoin nous referons appel à une baby-sitter, conclut-il en entrant dans sa chambre.

Seul derrière son comptoir, Antoine ôta ses gants et regarda les enfants assis par terre en tailleur. Emily tenait une paire de ciseaux, Louis s’empara du bâton de colle. Minutieusement, ils appliquèrent les photos découpées et comparèrent leurs collages dans leurs cahiers.

– Qu’est-ce que vous faites exactement ? demanda Antoine.

– 146 –

– Un exposé sur la vie de famille ! répondirent Emily et Louis en cachant leur travail.

Antoine eut un moment d’hésitation.

– Il est temps d’aller se coucher, demain réveil à l’aube pour partir en Écosse.

Allez, tout le monde au lit.

Emily et Louis ne se firent pas prier, ils rangèrent leurs affaires. Après avoir bordé son fils, Antoine éteignit la lumière et attendit quelques instants dans la pé-

nombre.

– Votre exposé sur la vie de famille… vous me le ferez quand même lire avant de le donner à votre maîtresse.

En entrant dans la salle de bains, il tomba nez à nez avec Mathias, déjà en pyjama, qui se brossait les dents.

– Et, en plus, je te ferai remarquer que c’est moi qui l’ai payée la baby-sitter !

ajouta-t-il en reposant le verre sur la tablette.

Mathias salua Antoine et sortit de la pièce. Cinq secondes plus tard, Antoine rouvrait la porte pour crier dans le couloir :

– La prochaine fois paie-toi plutôt des cours de français, parce que ton petit mot ce matin était truffé de fautes d’orthographe !

Mais Mathias était déjà dans sa chambre.

*

Les derniers clients étaient partis. Enya referma la porte et éteignit le néon de la devanture. Elle nettoya la salle, s’assura que les chaises étaient dans l’alignement des tables et retourna vers l’office. Elle vérifia une dernière fois que tout était bien en ordre, et repassa derrière le comptoir pour vider la caisse comme Yvonne le lui avait demandé. Les additions recomptées, elle sépara les pourboires de la recette et rangea les billets dans une enveloppe. Elle la cacherait sous son matelas pour la remettre à Yvonne quand elle rentrerait. Elle voulut repousser le tiroir-caisse, mais il était bloqué ; elle glissa la main et sentit quelque chose qui gênait au fond. C’était un très vieux portefeuille, au cuir patiné. Piquée par la curiosité, Enya l’ouvrit. Elle y trouva une feuille de papier jaunie qu’elle déplia.

7 août 1943,

Ma fille, mon tendre amour,

C’est la dernière lettre que je t’écris. Dans une heure ils vont me fusiller. Je partirai la tête haute, fier de n’avoir pas parlé. Ne t’inquiète pas de ce grand malheur qui nous touche, je ne vais mourir qu’une fois, mais les salauds qui vont tirer mourront autant de fois que l’histoire les nommera. Moi je te laisse en héritage un nom dont tu seras fière.

– 147 –

Je voulais rejoindre l’Angleterre, je vais saigner dans la cour d’une prison de France, mais pour toi comme pour elle, vos libertés valaient ma vie. J’ai combattu pour une humanité meilleure et j’ai la grande confiance que tu réaliseras les rêves que je ne ferai plus.

Quoi que tu entreprennes, ne renonce jamais, la liberté des hommes est à ce prix.

Ma petite Yvonne, je repense à ce jour où je t’emmenais à la grande roue des Ternes. Tu étais si jolie dans ta robe à fleurs. Tu pointais ton doigt sur les toits de Paris. Je me souviens du vœu que tu avais fait. Aussi, avant qu’ils ne m’arrêtent, j’avais caché pour toi dans le coffre d’une consigne un peu d’argent mis de côté ; il te servira. Je sais maintenant que les rêves n’ont pas de prix, mais cela t’aidera peut-

être quand même un peu à réaliser le tien, là où je ne serai plus. Je glisse la clé dans ce portefeuille, ta mère saura te guider là où il faut.

J’entends les pas qui viennent, je n’ai pas peur, sinon pour toi.

Tu vois, j’entends la clé qui tourne dans la serrure de ma cellule et je souris rien qu’en pensant à toi, ma fille. En bas dans la cour, attaché au poteau, je dirai ton prénom.

Même si je meurs, je ne te quitterai jamais. Dans mon éternité, tu seras ma raison d’avoir été.

Accomplis-toi, tu es ma gloire et ma fierté.

Ton papa qui t’aime

Confuse, Enya replia la lettre et la remit en place sous le rabat du portefeuille.

Elle repoussa le tiroir de la caisse et éteignit les lumières de la salle. Quand elle monta l’escalier, il lui sembla que derrière elle les marches en bois craquaient sous les pas d’un père qui n’avait jamais vraiment quitté sa fille.

– 148 –

XIV

Chacun s’était chargé de réveiller le père de l’autre. Louis sautait à pieds joints sur le lit de Mathias et Emily avait enlevé brusquement la couette sur celui d’Antoine.

Une heure plus tard, à grand renfort de cris et de bousculades – Mathias ne retrouvait pas les billets, Antoine n’était pas certain d’avoir fermé le robinet du gaz -, le taxi prenait enfin la direction de l’aéroport de Gatwick. Il fallut traverser le terminal en courant pour réussir à embarquer – les derniers -, avant la fermeture de la passerelle.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Mes amis, mes amours»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Mes amis, mes amours» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Mes amis, mes amours»

Обсуждение, отзывы о книге «Mes amis, mes amours» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x