Frédéric Dard - Les pèlerins de l'enfer

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Les pèlerins de l'enfer: краткое содержание, описание и аннотация

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Avant la Grande Guerre, dans la paisible ville de Bourg-en-Bresse, le docteur Worms jouit auprès de sa clientèle de la meilleure réputation. Entre son épouse Blanche, avec laquelle il s’est laissé marier, et son fils François, il mène une vie calme et sentimentalement déserte.
Jusqu’au jour où survient Claire, escortée de son amant Ange Soleil, faux poète et musicien sans talent, qui vit paresseusement. Worms épouse Claire après le décès dramatique de Blanche, et il subvient à son tour à l’entretien d’Ange Soleil. Mais, dans cette petite ville, les gens commencent à jaser.
Peu à peu, s’instaure entre eux une amitié bizarre, voire infernale…
Dans ce roman, Frédéric Dard nous montre comment une passion soudaine, tardive et destructrice, peut amener un homme à renier toutes les valeurs sur lesquelles il avait édifié sa vie et ses rapports avec les autres.
L’édition originale de ce livre vendu à 65 Frs est constituée de 150 exemplaires sur Velin à la forme de Vidalon numérotés de 1 à 150.

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Ferdinand Worms fronça le sourcil car, s’il était bon fils, il était davantage encore bon père.

— Il est encore bien jeune, protesta le médecin, le voici à l’âge où l’entendement s’éveille, par conséquent à l’âge où l’on doit inculquer à l’enfant des habitudes élémentaires.

— La belle affaire, dit le colonel, dresse-moi la liste de ces habitudes, je les lui ferai boire, doit-on les prendre comme un remède, avant les repas, dans un peu d’eau ?

« Je plaisante, se reprit-il en sentant qu’il n’empruntait pas le bon chemin, mais je sais la gravité de ces choses et tu peux compter sur moi, j’ai passé ma vie à prendre des habitudes et à en faire prendre aux autres. »

Ferdinand Worms se cacha derrière sa montre.

— Il est l’heure de manger, père, nous reparlerons de cela plus tard.

Ils rentrèrent tête basse. Le pauvre colonel, dépité, sentant la victoire lui échapper, fit une nouvelle tentative.

— Je te disais tout à l’heure qu’un officier vivait très vieux, mais de mon âge à très vieux, la marge n’est pas grande, tu comprends, Ferdinand ? Alors laisse-moi profiter de lui avant que je ne sois trop près de la mort et lui trop près de la vie.

— Mais, père, ma maison est la vôtre, rien ne vous empêche d’y demeurer à votre gré.

— Tu es bien bon, grommela méchamment le vieillard.

Les deux hommes se mirent à table en silence ; le père Worms ressentait de la cruauté pour ce fils égoïste ; le fils était navré de refuser à son père une satisfaction pourtant légitime. La colonelle examina ces visages contractés l’un par la rancune, l’autre par le remords, flaira le désaccord et pénétra subtilement les sentiments des deux hommes. Un sourire étroit fit pétiller son regard sévère. « Hector a donné l’assaut, tête baissée, comme un taureau, ce cher vieux maladroit, devina la vieille dame. Décidément les militaires n’entendent rien à la diplomatie. »

Elle haussa discrètement les épaules. Quarante ans de vie conjugale n’avaient pu habituer aux lourdeurs de son mari cette mère modèle, qui, destinée par la vivacité de son esprit à un Talleyrand, s’était inconsidérément unie à un Mac Mahon. La colonelle ressemblait par son maintien et son air sévère à une dame dirigeante de bonnes œuvres. Elle était d’une taille agréable et malgré la soixantaine son corps détenait une certaine légèreté. Elle avait l’air résolu, la voix sèche et les yeux incisifs. Son regard formait un rempart contre lequel se brisaient les objections. Ce regard n’était pas seulement défensif, il savait le cas échéant devenir puissamment offensif.

La vieille dame fixa son fils jusqu’à ce que, capté par cette force sournoise, le médecin confia ses yeux à sa mère. Alors elle y fourragea à cœur joie. Ferdinand se sentit pâlir. « Grand Dieu, pensa-t-il, si ma mère désire vraiment emmener François, il est inutile de lui barrer la route. Je parie qu’elle a déjà obtenu le consentement de Blanche. »

Il ne se trompait pas ; en subtile diplomate, la mère du docteur s’était assurée l’alliance de sa bru. Pour ce faire, elle avait étalé des arguments sans réplique, susceptibles de calmer les craintes de la jeune femme : « Ma bonne Blanche, avait déclaré la colonelle, votre grossesse commence à apparaître, voilà qui est fâcheux en ce qui concerne François dont la curiosité vous gênera. Or, tout mal a son remède, j’ai réfléchi, voici le vôtre : nous allons emmener le petit avec nous à Rigneux, l’air y est excellent, il ne manquera pas d’y prendre de grosses joues. Je comprends tout le chagrin que peut vous causer cette séparation momentanée, mais n’est-il pas vrai, entre deux maux, il faut choisir le moindre ? »

À ces paroles, Blanche fondit en larmes, mais elle sentit l’enfant qu’elle portait tressaillir dans son sein. Cette manifestation de vie lui apparut comme un consentement de Dieu.

— Vous êtes bien bonne, maman, fit-elle, je sens que vous avez raison.

Au cours du repas, le colonel Worms ne tarda pas à reprendre le sourire. En effet, à peine les hors d’œuvre expédiés, sa femme entreprit le docteur. Elle lui présenta les mêmes arguments qu’à sa belle-fille, mais sur un ton plus autoritaire. Ferdinand Worms eut le bon goût de ne pas insister. Bien qu’il possédât beaucoup de volonté, le sens critique développé et un jugement des plus sain, il ne se sentait ni le droit, ni le courage de contrevenir aux desseins de sa mère.

Le père Worms accédait au parfait bonheur ; il devint loquace, but beaucoup et raconta moult histoires. Les grands-parents devaient passer à Bourg une huitaine de jours, mais la joie de possession est la plus exclusive de toutes ; dans leur hâte d’emmener ce trésor tant désiré et si vite obtenu, ils résolurent de hâter leur départ. Celui-ci fut fixé au surlendemain.

L’après-midi, le colonel promena son petit-fils à travers la ville. Des lambeaux de guirlandes tricolores palpitaient au vent. Le sol était jonché de cocardes et les gerbes déposées au monument aux morts n’étaient pas encore fanées. Un remugle de fête nationale flottait sur la petite ville. On percevait même comme des bribes de discours et des échos de clairon dans le chuchotement des arbres. Le vieillard humait l’air avec délice, il lui venait par moment des bouffées de caserne qui le faisaient sourire de contentement.

Comme un cycliste frôlait François d’un peu près, il le rappela à l’ordre. Le cycliste traita le vieillard de « vieille baderne ».

— Vieille baderne ! s’exclama le vieux Worms, pas plus que vous.

Et il tourna le dos à l’homme.

— As-tu vu comme je lui ai rivé son clou à ce malotru ? demanda-t-il à l’enfant. Ah ! mon lieutenant, il ne faut pas se laisser chauffer les oreilles par des impolitesses. Jamais, jamais, entends-tu ?

La journée fut maussade pour Ferdinand et baignée de pleurs pour sa femme. La colonelle s’employa à consoler sa bru. Elle lui promit de veiller tout au long du jour sur François ; de ne pas le laisser se mettre en sueur, de prendre garde qu’il n’approche ni des bêtes, ni des puits et de lui administrer son lait de poule quotidien. Cette femme docile touchait quelque peu la grand-mère, bien que celle-ci eût le mépris de la passivité. Enfin le soir arriva, et comme les Worms recevaient, Blanche fut distraite par des soucis ménagers.

Ferdinand, nous l’avons dit, entretenait d’excellentes relations avec ses confrères. Il les priait fréquemment à dîner ainsi que leurs épouses. Blanche se montrait une maîtresse de maison parfaite. Les invités masculins lui savaient gré de ses plantureux repas et les invitées de son caractère facile.

La jeune madame Worms ne contredisait jamais personne, approuvait tout, admirait beaucoup avec sincérité ; il n’en faut pas davantage pour s’attirer la sympathie des bourgeoises.

Ce soir-là, les confrères de Worms arrivèrent de bonne heure — Ferdinand possédait un Porto recherché dont il n’était pas avare.

Le docteur Faber survint le premier. Aussitôt le salon de Worms fut plein de ce petit homme de quarante ans au ventre en ballon, à la face rougeaude, aux yeux clignotants, jovial et bon enfant. Sa femme était une personne maniérée et coquette, qui le trompait volontiers, mais d’une façon presque vertueuse.

Les Grignards apparurent dix minutes plus tard. Lui était un vieillard à barbiche, racé et doux. Il vivait beaucoup sur le passé de sa famille. Son grand-père avait été un ami intime de Lamartine et, d’après des ragots à longue portée, un doute subsistait sur les origines du père de notre médecin. Le docteur Grignard avait pour sa part piétiné depuis belle lurette et de grand cœur la réputation de sa grand-mère, il ne doutait pas que le sang du poète coulât en ses veines, et l’accouchement, point tellement laborieux de sonnets assez bien venus, le fortifiait dans cette certitude. Elle, était une femme de haute taille, désolée comme une chèvre galeuse, très portée sur la religion ainsi que le sont la plupart des provinciales laides et qui s’ennuient.

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