Olivier Bourdeaut - En attendant Bojangles

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En attendant Bojangles: краткое содержание, описание и аннотация

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Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur « Mr. Bojangles » de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom. L’optimisme des comédies de Capra, allié à la fantaisie de

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Dans le couloir, pour me faire danser la valse, Maman avait fait voler du bout de ses pieds ses chaussures à talon jusqu’au plafond et m’avait volé mon chapeau à pompon. Son foulard en soie me caressait le visage, ses mains étaient douces et tièdes, on n’entendait que sa respiration et les applaudissements cadencés de Papa qui nous suivait en souriant aux anges. Maman n’avait jamais été aussi belle, et moi j’aurais donné n’importe quoi pour que cette danse ne s’arrête pas, qu’elle ne cesse jamais. Dans la suite, alors que je me laissais dévorer par la couette, j’avais senti des bras autour de moi et j’avais deviné qu’on profitait de mon ivresse ensommeillée pour me déplacer en douce. Le matin, je m’étais réveillé seul dans la chambre de Papa et j’avais retrouvé mes parents dans la suite, avec des visages chiffonnés, devant leur petit-déjeuner. Manifestement, la nuit, le personnel de maison et les patrons pouvaient tout se permettre, tout mélanger, il n’y avait plus vraiment d’ordre dans leur relation.

Après avoir quitté l’hôtel, où Papa avait beaucoup toussé en regardant Maman régler la note, nous avions emprunté, sous la pluie, une route droite et sans fin, bordée de pins. À cause de la fête de la veille, Maman aurait bien abandonné son statut de star américaine car, à chaque fois qu’on dépassait une voiture, elle geignait en se tenant la tête. « Georges, faites-les taire, je vous en prie, chaque coup de klaxon est un coup de marteau qui résonne, dites-leur que je ne suis rien, ni personne ! » Mais Papa n’y pouvait rien, alors il accélérait pour nous éloigner des voitures de derrière, mais forcément on se rapprochait plus rapidement de celles de devant, c’était un problème sans solution qui mettait Maman dans un de ces états, elle était proche de l’explosion. Moi je regardais les pins défiler, en me concentrant pour ne penser à rien, mais c’était loin d’être évident. En avançant, nous allions retrouver notre vie d’avant, tout en la laissant derrière nous, c’était pas facile à imaginer. Après avoir quitté la forêt de pins pour commencer à s’élever dans la montagne en tournant tout le temps, j’avais de nouveau essayé de me concentrer pour ne pas vomir, mais là encore, je n’avais pas réussi et, en me voyant, Maman avait vomi aussi, on en avait mis vraiment partout. En arrivant au poste-frontière, nous étions tous les deux verts et tremblants à l’arrière, et à l’avant Papa était gris comme son costume. Les fenêtres étaient toutes fermées pour ne pas nous faire repérer, pourtant ça sentait le hareng séché, même si nous n’en avions pas mangé. Heureusement, il n’y avait eu ni flic, ni garde-barrière, ni personne pour nous contrôler. Papa avait dit que c’était grâce aux accords de quelqu’un et au marché commun que nous n’avions pas été embêtés, mais je n’avais pas compris ce qu’un marché, aussi commun soit-il, venait faire là-dedans. Même en chauffeur, parfois il était difficile à comprendre.

Nous avions laissé nos dernières craintes au poste-frontière et les nuages accrochés aux sommets des cordillères françaises. En redescendant vers la mer, l’Espagne nous attendait avec un soleil éclatant, et en roulant doucement, les fenêtres grandes ouvertes, nous avions laissé s’échapper les odeurs de trouille et de hareng séché, en écopant notre vomi avec les gants de Maman et un cendrier.

« Pour masquer les odeurs de gueule de bois de mon marin et de ma star de cinéma, nous nous étions arrêtés sur la Costa Brava pour cueillir du romarin et du thym sur le bord d’un chemin. En les observant, assis sous un olivier, rire et discuter en offrant leur visage blanc au soleil, je m’étais dit que jamais je ne regretterai d’avoir commis une folie pareille. Un si beau tableau ne pouvait être le fruit d’une erreur, d’un mauvais choix, un éclairage si parfait ne pouvait entraîner aucun regret. Jamais. »

Ainsi écrivait mon père dans ses carnets secrets que j’ai découverts plus tard, après.

8

Hystérie, bipolarité, schizophrénie, les médecins l’avaient accablée de tout leur savant vocable pour désigner les fous à lier. Et ils l’avaient liée à un bâtiment déprimant, et ils l’avaient liée chimiquement avec des tonnes de médicaments, et ils l’avaient liée pour sa démence sur une simple ordonnance, tamponnée d’un caducée. Ils l’avaient liée loin de nous pour la rapprocher des fous. Ce que j’avais tant redouté était arrivé, ce à quoi je n’avais jamais vraiment voulu croire nous était tombé dessus, accompagné de flammes et d’une fumée noire, qu’elle avait volontairement propagées dans notre appartement pour brûler son désespoir. Ce compte à rebours, qu’au fil des jours heureux, j’avais oublié de surveiller, venait de se mettre à sonner comme un réveil malheureux et détraqué, comme une alarme qui fait saigner les tympans avec son incessant vacarme, un bruit barbare qui nous dit qu’il faut fuir maintenant, que la fête vient de se finir brutalement.

Pourtant, à la naissance de notre fils, lors de l’accouchement, avec ses hurlements, Constance semblait avoir évacué certains aspects de son comportement tempétueux et déluré. Je l’avais observée chuchoter des vœux à l’oreille de notre bébé fraîchement emmailloté, des vœux de bienvenue assez naturels dans une bouche maternelle et j’avais trouvé cette banalité réconfortante et belle, cette normalité m’avait rassuré. Tant que notre enfant fut bébé, son extravagance sembla contenue, elle n’avait pas totalement disparu, elle était toujours capable de raisonnements et d’actes farfelus, mais ils étaient sans fracas, sans véritable conséquence. Puis le bébé devint un petit garçon qui chancelle et balbutie des sons, pour très rapidement transformer ses expérimentations en marche et en paroles, un petit être qui apprend et qui répète. Elle lui avait appris à vouvoyer tout le monde car elle considérait le tutoiement comme le meilleur moyen d’être à la merci des gens, elle lui avait dit que le Vous était la première barrière de sécurité dans la vie, ainsi qu’une marque de respect qu’on devait à l’humanité tout entière. Ainsi notre enfant vouvoyait tout le monde, les commerçants, nos amis, les invités, notre demoiselle de Numidie, le soleil, les nuages, les objets et tous les éléments. Elle lui avait également appris à faire la révérence aux dames en les couvrant de compliments. Pour les petites filles de son âge, elle lui avait suggéré de leur présenter ses hommages par des baisemains, ce qui rendait nos promenades en ville, dans les rues et dans les parcs, charmantes et hors du temps. Il fallait le regarder quitter son bac à sable et trottiner pour aller s’emparer des mains des jeunes filles éberluées de voir ainsi leurs mains couvertes de baisers. Il fallait voir les yeux de la clientèle des grands magasins le suivre d’un regard bovin, oubliant totalement leurs listes de courses, et l’observer s’incliner avec déférence pour effectuer sa révérence. Certaines mères le regardaient faire, puis tournaient la tête pour tomber nez à nez avec leur fils assis dans leur caddie, la bouche ouverte et couverte de miettes de biscuits et semblaient se demander ce qui avait bien pu se passer, si c’était leur enfant qui était raté ou le nôtre qui était taré.

Il vouait une admiration sans borne à sa mère et elle en était si fière qu’elle faisait parfois n’importe quoi pour l’épater. Ce que font les enfants pour frimer entre eux pendant la récré, les défis qu’ils se lancent ou les performances qu’ils effectuent pour se faire remarquer, c’était avec sa mère qu’il le faisait. Ils rivalisaient d’audace et d’originalité pour se faire rire et s’attirer l’admiration de l’autre, transformant notre salon en chantier de démolition, en salle de gymnastique, en atelier d’arts plastiques, ils sautaient, brûlaient, peignaient, hurlaient, salissaient tout et faisaient de leurs journées un condensé de ce qu’il y a de plus fou. Il se tenait devant elle l’air bravache, les mains sur les hanches et lui lançait :

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