Henri Troyat - La neige en deuil

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Ce grand romancier français est né à Moscou en 1911. Venu en France, avec sa famille en 1917, il devint célèbre en 1938 avec l'un de ses premiers romans,
, qui lui valut le Prix Goncourt. Il a publié depuis plusieurs romans-cycles dont les derniers en date sont
et
parus dans la collection « J’ai Lu ». Il est entré à l'Académie française en 1959.
Poignante et terrible confrontation de deux hommes, de deux idéaux,
place une tragédie de l’honneur dans le cadre splendide et inhumain des Alpes.
Un grand avion venant des Indes s'est écrasé sur un pic neigeux. Les passions humaines les plus diverses éclatent devant le danger d'une expédition de secours.
Ce roman a valu à son auteur le Grand Prix du Prince Rainier de Monaco.

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— Pour un coup dur, c’en est un, grogna Bardu.

— Nicolas Servoz, dit Isaïe avec effort, c’était quelqu’un… On avait fait beaucoup de courses ensemble… Et voilà… Bêtement… Il n’aurait pas dû… Si j’avais été là, je l’aurais empêché de partir…

Les mots se déformaient en passant dans sa gorge.

— La caravane a rebroussé chemin, dit Bardu. Ils ramènent le corps. Le gouvernement a ordonné d’abandonner les recherches. À cause du danger. C’est le gamin à l’Antoinette qui m’a raconté ça. Il revient de la ville.

— Je l’aurais empêché de partir, reprit Isaïe. Il m’écoutait toujours… Il aurait grondé… Et puis, il aurait dit : « Tu as raison, Isaïe… »

Soudain, il se mit à crier :

— On ne tombe pas comme ça !… Pourquoi ne l’ont-ils pas retenu ?… Ils étaient encordés tout de même ?… Ils auraient dû… !

— Si tu veux des détails, viens chez Joseph, dit Bardu.

— Voilà… Les guides d’aujourd’hui sont des demoiselles… Ils ont perdu la tête… Ils l’ont laissé couler au fond…

— Va chez Joseph, Isaïe, dit Marie Lavalloud.

— Et ton fenil ? Je n’ai pas terminé, là-haut…

— On n’y voit plus goutte. Tu finiras un autre jour.

— Ils l’ont laissé couler au fond… Et maintenant, il est mort.

Marie Lavalloud le poussa dehors par les épaules. La neige fondait en boue devant les portes des maisons. Chez Joseph, tous les hommes de la commune s’étaient réunis pour commenter la nouvelle. Même M. le curé était là. Mais personne ne buvait. Les visages portaient le deuil. Comme du fond d’un rêve, Isaïe entendait des bribes de conversation.

— L’ambassadeur des Indes est arrivé en ville… On enterrera Servoz dans deux jours… Des funérailles nationales… Il ne pouvait pas passer… Si, il pouvait passer… Une déveine… Et moi, je te dis que c’était couru… Il nous coûte cher, leur bout de zinc !… Envoyer les gens à la mort, est-ce que c’est chrétien, monsieur le curé ?

Isaïe sortit sans être remarqué. Tout à coup, il éprouvait le besoin d’être seul, en plein vent, sur la route, pour dire adieu à Servoz. Il marchait lentement vers le hameau des Vieux-Garçons. Ses chaussures grinçaient dans la neige. Le soir était venu, froid et pur. Quelques étoiles brillaient au ciel. Isaïe disait :

— Adieu, Nicolas… T’en fais pas, Nicolas…

La vapeur qui s’échappait de sa bouche lui donnait l’illusion que, par instants, une âme en peine surgissait devant lui et tournoyait, dansait un brin, avant de se dissoudre dans l’air. Il dépassa le cimetière, qui était hors du village, sur une butte, monta jusqu’à l’église, ouvrit la porte et pénétra dans l’ombre glaciale des pierres. Les bancs luisaient, polis et nus. Des dorures veillaient au fond du sanctuaire. Isaïe pria un peu, prononça encore le nom de Servoz, se signa et reprit son chemin.

Il était plus calme à présent. Comme quelqu’un qui a réglé correctement une grave affaire de famille. Déjà, son regard cherchait la maison, au plus épais de la nuit. Soudain, il aperçut une lumière. Pas de doute possible. C’était chez lui, chez eux. « Marcellin serait-il rentré ? Sans passer par le café de Joseph ? Sans voir personne ? » Isaïe allongea le pas, puis se mit à courir, la bouche ouverte, les coudes au corps.

La porte était entrebâillée. Isaïe poussa le battant.

— Salut, Zaïe, dit Marcellin.

Il était assis devant la table et mangeait du fromage de chèvre avec du pain gris. Un journal était ouvert, à côté de lui, dans la lumière de la lampe à pétrole. À portée de sa main, il y avait aussi son dictionnaire, livre obèse et feuillu, à la couverture de papier bleu, tachée d’encre.

— Tu es déjà rentré ? dit Isaïe. Je pensais que tu passerais chez Joseph, avant…

— Pour quoi faire ?

— Pour parler avec les autres…

— Je n’aime pas les bavards. Ils auront beau saliver des discours, ça ne changera rien pour Servoz. Pas vrai ?

Isaïe hocha la tête en signe d’approbation. Marcellin tourna une page du journal. Il continuait à mastiquer la nourriture en lisant.

— Tu as faim ? demanda Isaïe.

— Oui, j’ai faim.

— Il n’est pas l’heure.

— Je voudrais me coucher tôt.

— Parce que tu es fatigué ?

— Oui.

— C’est la ville qui te lasse, dit Isaïe. Tu n’es pas fait pour.

Il s’assit devant son frère, sortit son couteau, traça un signe de croix sur le pain, coupa une tranche et la porta à sa bouche.

— Moi, je n’ai plus envie, reprit-il. La mort de Servoz me ruine le cœur. Tout entre et rien ne passe.

Il mâchait le pain et observait son frère à la dérobée. Penchée sur le journal, la figure de Marcellin portait les signes d’une vive contrariété. Était-il affecté par la mort de Servoz ou par la réponse du notaire ? L’anxiété se logea dans le corps d’Isaïe comme une maladie. Mais la question qu’il voulait poser se refusait à sortir de ses lèvres. Pour gagner du temps, il demanda :

— Tu as acheté un journal ?

— Oui.

— Ils parlent de la mort de Servoz ?

— Non. Ce sera pour demain. Tiens, regarde : une photo de l’épave, prise par le pilote qui l’a survolée, hier.

L’image était floue, mal cadrée : une pente blanche, hérissée de rochers, montait jusqu’à un fort bouchon de brume, qui masquait la cime. Çà et là, quelques taches noires, en forme d’insectes écrasés.

— Les débris de l’avion, dit Marcellin. Ou des cadavres…

— Sainte Mère ! dit Isaïe.

Mais il pensait surtout à maître Petitfonds.

— Dix mètres plus haut, l’avion passait, reprit Marcellin. Le Ministère de l’intérieur a interdit de continuer les recherches. Il est bien temps !

— Et il venait d’où, cet avion ?

— Je te l’ai déjà dit : de Calcutta. Dans les Indes.

— Où est-ce les Indes, à peu près ?

— Tu n’as qu’à voir dans le dictionnaire, dit Marcellin. Je l’ai sorti tout à l’heure, pour vérifier…

— Montre-moi, dit Isaïe.

Il s’accordait ce délai de grâce avant d’interroger son frère.

— Tu m’embêtes, grogna Marcellin. Cherche toi-même. J’ai mis un signet…

Isaïe feuilleta le dictionnaire. Les colonnes de texte et les illustrations grisâtres fouettaient son regard au passage. Il s’arrêta enfin à une page marquée par un lambeau de papier journal : « Inde ». Une large langue de terre rose pendait hors d’un continent aux côtes déchiquetées. Des lignes sinueuses, des pointillés, des ronds noirs salissaient la surface de ce pays, comme une maladie de peau. Il lut quelques noms, au hasard : Bombay, Madras, Hyderabad, Calcutta…

— Calcutta, dit-il.

Il regardait ce point de la carte :

— C’est d’ici qu’ils sont partis ?

— Oui, dit Marcellin.

— Et nous sommes à quelle distance, nous autres ?

— Il faudrait voir une carte générale. Cela fait bien dix mille kilomètres, à vol d’oiseau. Le bout du monde, quoi !

— Le bout du monde.

Isaïe tourna la page. Au dos de la carte, s’étageaient des gravures de petit format, représentant quelques vues sommaires du pays : temples gainés de sculptures grimaçantes, colonnades à ciel ouvert, dieux dansants aux bras multiples, dieux accroupis au sourire songeur, éléphants sacrés, charmeurs de serpents, palais en ruine, palais neufs. Toute cette féerie entra dans les yeux d’Isaïe comme une poignée d’étincelles. Il referma le livre. La féerie s’éteignit. Derrière la porte de l’écurie, les brebis bêlaient sagement. Marcellin avait fini de manger.

— Oui, dit Isaïe. Ce n’est pas du tout comme chez nous. Est-ce qu’ils ont des églises comme les nôtres ?

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