Michel Houellebecq - Plateforme
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Un soir, je rencontrai Lionel en sortant de mon travail; je ne l'avais pas revu depuis le circuit Tropic Thaï, presque un an auparavant. Curieusement, pourtant, je le reconnus tout de suite. J'étais un peu surpris qu'il m'ait fait une si forte impression; je n'avais même pas le souvenir, à l'époque, de lui avoir adressé la parole.
Ça allait bien, me dit-il. Un gros disque de coton recouvrait son œil droit. Il avait eu un accident du travail, quelque chose avait explosé; mais ça allait, on l'avait soigné à temps, il recouvrerait 50 % de la vision de son œil. Je l'invitai à prendre un verre dans un café près du Palais-Royal. Je me demandais si, le cas échéant, je reconnaîtrais aussi bien Robert, Josiane, les autres membres du groupe; probablement, oui. C'était une pensée légèrement affligeante; ma mémoire se remplissait, en permanence, d'informations à peu près complètement inutiles. Être humain, j'étais particulièrement compétent dans la reconnaissance et le stockage des images d'autres humains. Rien n'est plus utile à l'homme que l'homme même . La raison pour laquelle j'avais invité Lionel ne m'apparaissait pas clairement; la conversation allait s'enliser, de toute évidence. Pour la soutenir un peu, je lui demandai s'il avait eu l'occasion de retourner en Thaïlande. Non, et ce n'était pas l'envie qui lui manquait, mais le voyage était malheureusement un peu cher. Avait-il revu d'autres participants? Non, aucun. Je lui appris alors que j'avais revu Valérie, dont il se souvenait peut-être, et que nous en étions même venus à vivre ensemble. Il parut heureux d'apprendre la nouvelle; décidément, nous lui avions fait bonne impression. Il n'avait pas l'occasion de voyager beaucoup, me dit-il; et ces vacances en Thaïlande, en général, étaient un de ses meilleurs souvenirs. Je commençais à être ému par sa simplicité, son désir naïf de bonheur. C'est alors que j'eus un mouvement qu'en y repensant, aujourd'hui encore, je suis tenté de qualifier de bon . Je ne suis pas bon, dans l'ensemble, ce n'est pas un des traits de mon caractère. L'humanitaire me dégoûte, le sort des autres m'est en général indifférent, je n'ai même pas le souvenir d'avoir jamais éprouvé un quelconque sentiment de solidarité . Toujours est-il que, ce soir-là, j'expliquai à Lionel que Valérie travaillait dans le tourisme, que sa société s'apprêtait à ouvrir un nouveau club à Krabi, et que je pouvais facilement lui obtenir une semaine de séjour avec une réduction de 50%. C'était évidemment une invention complète; mais j'avais déjà décidé de payer la différence. Peut-être est-ce que je cherchais, dans une certaine mesure, à faire le malin ; mais il me semble aussi avoir éprouvé le désir sincère qu'il puisse à nouveau, ne serait-ce qu'une semaine dans sa vie, connaître le plaisir entre les mains expertes des jeunes prostituées thaïes.
Lorsque je lui racontai la rencontre, Valérie me regarda avec une certaine perplexité; elle-même n'avait aucun souvenir de Lionel. C'était bien le problème de ce garçon, ce n'était pas un mauvais type, mais il n'avait aucune personnalité: il était trop réservé, trop humble, on avait du mal à en garder un quelconque souvenir. «Bon… dit-elle, enfin si ça te fait plaisir; il n'aura même pas besoin de payer 50% d'ailleurs, j'allais t'en parler, je vais avoir des invitations pour la semaine de l'inauguration, ça tombera le 1 erjanvier.» Je rappelai Lionel le lendemain pour lui annoncer que son séjour serait gratuit; cette fois c'était trop, il n'arrivait pas à me croire, j'eus même un peu de mal à le persuader d'accepter.
Le même jour, je reçus la visite d'une jeune artiste venue me présenter son travail. Elle s'appelait Sandra Heksjtovoian, quelque chose comme ça, un nom de toute façon que je n'allais pas réussir à mémoriser; si j'avais été son agent, je lui aurais conseillé de prendre Sandra Hallyday. C'était une fille toute jeune, en pantalon et en tee-shirt, assez banale, avec un visage un peu rond, des cheveux bouclés courts; elle sortait des Beaux-Arts de Caen. Elle travaillait uniquement sur son corps, m'expliqua-t-elle; je la regardai avec inquiétude pendant qu'elle ouvrait sa serviette. J'espérais qu'elle n'allait pas me sortir des photos de chirurgie esthétique des orteils, ou quoi que ce soit d'approchant, j'en avais un peu soupe de ces histoires. Mais non, elle me tendit juste des cartes postales qu'elle avait fait réaliser, avec l'empreinte de sa chatte trempée dans différentes peintures de couleur. Je choisis une turquoise et une mauve; je regrettais un peu de ne pas avoir apporté de photos de ma bite en échange. C'était bien sympathique tout cela, mais enfin d'après mon souvenir Yves Klein avait déjà réalisé des choses similaires, il y a plus de quarante ans; j'allais avoir du mal à défendre son dossier. Bien sûr, bien sûr, convint-elle, il fallait prendre ça comme un exercice de style. Elle sortit alors d'un emballage en carton une pièce plus complexe composée de deux roues de taille inégale reliées par un mince ruban de caoutchouc; une manivelle permettait l'entraînement du dispositif. Le ruban de caoutchouc était recouvert de petites protubérances plastiques, plus ou moins pyramidales. J'actionnai la manivelle, passai un doigt sur le ruban en mouvement; cela occasionnait une sorte de frottement, pas désagréable. «Ce sont des moulages de mon clitoris», expliqua la fille; je retirai mon doigt aussitôt. «J'ai pris des photos avec un endoscope au moment de l'érection, puis j'ai mis le tout sur ordinateur. Avec un logiciel 3D j'ai reconstitué le volume, j'ai modelé le tout en ray-tracing , puis j'ai envoyé les coordonnées de la pièce à l'usine.» J'avais l'impression qu'elle se laissait un peu dominer par les considérations techniques. J'actionnai de nouveau la manivelle, plutôt machinalement. «On a envie d'y toucher, hein? poursuivit-elle avec satisfaction. J'avais envisagé de le relier à une résistance, pour permettre l'allumage d'une ampoule. Qu'est-ce que vous en pensez?» En réalité je n'étais pas pour, ça me paraissait nuire à la simplicité du concept. Elle était assez sympa, cette fille, pour une artiste contemporaine; j'avais assez envie de lui proposer d'aller partouzer un soir, j'étais sûr qu'elle se serait bien entendue avec Valérie. Je me rendis compte juste à temps que, dans ma position, ça risquait d'être assimilé à du harcèlement sexuel ; je considérai le dispositif avec découragement. «Vous savez, dis-je, je m'occupe surtout de l'aspect comptable des projets. Pour ce qui est des aspects esthétiques, il vaut mieux prendre rendez-vous avec mademoiselle Durry.» Je lui notai sur une carte de visite le nom et le numéro de poste de Marie-Jeanne; après tout elle devait être compétente, dans ces histoires de clitoris. La fille parut un peu décontenancée, mais me tendit quand même un petit sachet rempli de pyramides en plastique. «Je vous donne quelques moulages, dit-elle, ils m'en ont fait beaucoup à l'usine.» Je la remerciai, la raccompagnai jusqu'à l'entrée du service. Avant de la quitter, je lui demandai si les moulages étaient de taille réelle. Naturellement, me dit-elle, ça faisait partie de sa démarche.
Le soir même, j'examinai avec attention le clitoris de Valérie. Je n'y avais jamais au fond prêté une attention très précise; lorsque je la caressais ou la léchais c'était en fonction d'un schéma global, j'avais mémorisé la position, les angles, le rythme des mouvements à adopter; mais, là, j'examinai très longuement le petit organe qui palpitait sous mes yeux. «Qu'est-ce que tu fais? demanda-t-elle, surprise, après être restée cinq minutes les jambes écartées. – C'est une démarche artistique…» dis-je en donnant un petit coup de langue pour calmer son impatience. Dans le moulage de la fille, il manquait évidemment le goût et l'odeur; mais sinon il y avait une ressemblance, c'était indiscutable. Mon examen terminé j'écartai des deux mains la chatte de Valérie, lui léchai le clitoris par petits coups de langue très précis. Était-ce l'attente qui avait exacerbé son désir? des mouvements plus précis et plus attentionnés de ma part? Toujours est-il qu'elle jouit presque tout de suite. Au fond, me dis-je, cette Sandra était plutôt une bonne artiste; son travail incitait à porter un regard neuf sur le monde .
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