Michel Houellebecq - Plateforme
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De son côté, Jean-Yves avait eu une légère poussée de tristesse après nous avoir quittés, et s'était garé avenue de la République. L'excitation de la journée était retombée; il savait qu'Audrey serait absente, mais à vrai dire il s'en réjouissait plutôt. Il la croiserait brièvement le lendemain matin, avant qu'elle parte faire du roller; depuis leur retour de vacances, ils faisaient chambre à part.
Pourquoi rentrer? Il se renfonça dans son siège, envisagea de chercher une station de radio, s'abstint. Des jeunes passaient en bandes sur l'avenue, garçons et filles; ils avaient l'air de s'amuser, du moins ils poussaient des hurlements. Certains tenaient des boîtes de bière. Il aurait pu descendre, se mêler à eux, peut-être déclencher une bagarre; il aurait pu faire différentes choses. Il allait rentrer, finalement. Il aimait sa fille dans un sens, il le supposait tout du moins; il ressentait pour elle quelque chose d'organique et de potentiellement sanguinolent, qui correspondait à la définition du terme. Pour son fils, il n'éprouvait rien de semblable. Au fond, il n'était peut-être pas de lui; il avait épousé Audrey sur des bases un peu minces. Pour elle en tout cas, il n'avait plus que mépris et que dégoût; trop de dégoût, il aurait préféré accéder à l'indifférence. C'était peut-être ce qu'il attendait pour divorcer, d'en être à ce stade d'indifférence; là, il avait encore trop l'impression qu'elle devait payer . C'est plutôt moi qui paierai, d'ailleurs, se dit-il soudain avec amertume. Elle obtiendrait la garde des enfants, et il écoperait d'une pension alimentaire élevée. À moins qu'il n'essaie d'avoir les enfants, de se battre sur ce point; mais non, conclut-il, ça n'en valait pas la peine. Tant pis pour Angélique. Seul il serait mieux, il pourrait essayer de refaire sa vie , c'est-à-dire, plus ou moins, de retrouver une autre nana. Plombée avec deux gosses, elle aurait plus de mal, la garce. Il se consola à cette pensée qu'il pourrait difficilement trouver pire, et que ce serait elle, au bout du compte, qui pâtirait du divorce. Elle n'était déjà plus aussi belle que lorsqu'il l'avait rencontrée; elle avait de l'allure, elle s'habillait mode, mais, pour avoir connu son corps, il savait qu'elle était déjà sur la mauvaise pente. Sa carrière d'avocat, par ailleurs, était loin d'être aussi brillante qu'elle le racontait; et il pressentait que ça n'allait pas s'arranger, avec la garde des enfants. Les gens traînent leur progéniture comme un boulet, comme un poids terrible qui entrave le moindre de leurs mouvements – et qui finit la plupart du temps, effectivement, par les tuer. Il aurait sa revanche sur le tard; au moment, songea-t-il, où ça lui serait devenu complètement indifférent. Pendant encore quelques minutes, garé sur les contreforts de l'avenue à présent déserte, il s'exerça à l'indifférence.
Ses soucis retombèrent sur lui d'un seul coup, dès qu'il eut franchi la porte de l'appartement. Johanna, la baby-sitter, vautrée dans le canapé, regardait MTV. Il haïssait cette préadolescente molle, absurdement groove ; chaque fois qu'il la voyait il avait envie de la bourrer de paires de claques, jusqu'à modifier l'expression de sa sale gueule boudeuse et blasée. C'était la fille d'une amie d'Audrey.
«Ça va?» hurla-t-il. Elle acquiesça nonchalamment. «Tu peux baisser le son?» Elle chercha des yeux la télécommande. Exaspéré, il éteignit le téléviseur; elle lui jeta un regard offensé.
«Et les enfants, ça s'est bien passé? il continuait à hurler, bien qu'il n'y ait plus aucun bruit dans l'appartement.
– Ouais, je crois qu'ils dorment.» Elle se recroquevilla sur elle-même, un peu effrayée.
Il monta au premier étage, poussa la porte de la chambre de son fils. Nicolas lui lança un regard distant, puis replongea dans sa partie de Tomb Raider. Angélique, elle, dormait à poings fermés. Il redescendit, un peu calmé. «Vous lui avez fait prendre son bain?
– Ouais, non, j'ai oublié.»
Il passa dans la cuisine, se servit un verre d'eau. Ses mains tremblaient. Sur le plan de travail, il aperçut un marteau. Les paires de claques n'auraient pas été suffisantes pour Johanna; ce qui aurait été bien, c'est de lui défoncer le crâne à coups de marteau. Il joua quelque temps avec cette idée; les pensées se croisaient rapidement dans son esprit, assez peu maîtrisées. Avec effroi, dans le vestibule, il s'aperçut qu'il tenait le marteau à la main. Il le posa sur une table basse, chercha dans son portefeuille de l'argent pour le taxi de la baby-sitter. Elle le prit en grommelant un remerciement. Il claqua la porte derrière elle dans un mouvement de violence incontrôlée; le bruit retentit dans tout l'appartement. Il y avait décidément quelque chose qui n'allait pas, dans sa vie. Dans le salon, la cave à liqueurs était vide; Audrey n'était même plus capable de s'occuper de ça. En pensant à elle, il fut traversé par un frisson de haine dont l'intensité le surprit. Dans la cuisine, il trouva une bouteille de rhum entamée; ça pourrait aller, sans doute. De sa chambre, il composa successivement le numéro des trois filles qu'il avait rencontrées par Internet: à chaque fois, il tomba sur un répondeur. Elles devaient être sorties, baiser pour leur propre compte. C'est vrai qu'elles étaient sexy, sympa, à la mode; mais elles lui coûtaient quand même deux mille francs par soirée, ça devenait humiliant à la longue. Comment avait-il pu en arriver là? Il aurait dû sortir, se faire des amis, se consacrer un peu moins à son travail. Il repensa aux clubs Aphrodite, se rendit compte pour la première fois que l'idée aurait peut-être du mal à passer auprès de sa hiérarchie; il y avait un état d'esprit assez défavorable au tourisme sexuel, en ce moment, en France. Évidemment, il pourrait tenter de présenter une version édulcorée du projet à Leguen; mais Espitalier ne serait pas dupe, il sentait en lui une dangereuse finesse. De toute façon, avaient-ils le choix? Leur positionnement milieu de gamme n'avait aucun sens par rapport au Club Med, il se faisait fort de le leur démontrer. En fouillant dans les tiroirs de son bureau il retrouva la charte Aurore, composée dix ans auparavant par les fondateurs, et exposée dans tous les hôtels du groupe. «L'esprit Aurore, c'est l'art de conjuguer les savoir-faire, déjouer de la tradition et de la modernité avec rigueur, imagination et humanisme pour atteindre une certaine forme d'excellence. Les hommes et les femmes d'Aurore sont les dépositaires d'un patrimoine culturel unique: le savoir-recevoir. Ils connaissent les rites et les usages qui transforment la vie en art de vivre et le plus simple des services en moment privilégié. C'est un métier, c'est un art: c'est leur talent. Créer le meilleur pour le partager, renouer par la convivialité avec l'essentiel, inventer des espaces de plaisir: voilà tout ce qui fait d'Aurore un parfum de France à travers le monde.» II prit subitement conscience que ce baratin nauséeux pourrait très bien s'appliquer à une chaîne de bordels bien organisée; il y avait peut-être une carte à jouer avec les tour-opérateurs allemands. Contre toute raison, certains Allemands continuaient à penser que la France restait le pays de la galanterie et du savoir-aimer . Si un grand tour-opérateur allemand acceptait d'inscrire les clubs Aphrodite à son catalogue, ils marqueraient un point décisif; personne dans la profession n'y était encore parvenu. Il était en contact avec Neckermann pour le rachat des clubs du Maghreb; mais il y avait aussi TUI, qui avait décliné leurs premières offres parce qu'ils étaient déjà très bien implantés dans le bas de gamme; ils seraient peut-être intéressés par un projet plus ciblé.
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