Tonino Benacquista - Saga

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Trois scénaristes et une romancière se retrouvent un matin dans le bureau du directeur d'une grande chaîne de télévision. Celui-ci va leur confier la rédaction d'une nouvelle série qu'ils devront entièrement créer. Ça commence un peu comme un conte de fée pour ces quatre écrivains plus ou moins ratés. Seulement ils apprennent très vite que la série n'existera que pour remplir les quotas minimums de fictions françaises sur la chaîne. Et donc qu'elle sera diffusée en plein milieu de la nuit. Pour nos quatre protagonistes la question de travailler " à blanc " ne se pose pas longtemps : ils ont besoin d'argent. En plus l'horaire de diffusion leur permet d'avoir toutes les libertés scénaristiques (à partir du moment où ça coûte le moins cher possible). Ce livre se déroule entre critique acerbe du milieu de la télévision et portrait attendrissant de quatre personnages complexes et troublants. Il pose également la question de la création artistique, de l'engagement que cela demande, de sa force et de sa faiblesse. Enfermés tous les quatre dans une pièce avec ordinateurs, télévisions, à se gaver de pizzas et de vodka poivrée, ils vont finir par créer une saga qui va finalement bouleverser leur vie. Ce livre passe par plusieurs étapes littéraires : on est tout d'abord dans le roman contemporain assez classique, avec des personnages un peu paumés mais sympathiques, puis petit à petit s'installe une analyse des coulisses de la télévision, on passe ensuite par une société décrite dans une certaine folie. Et on atteint la " surenchère ", dans une sorte d'histoire proche de la science fiction où la folie semble habiter tous les protagonistes. Vraiment un excellent livre, haletant, qui mène son lecteur de rebondissements en découvertes humaines époustouflantes !

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– Ça raconte quoi?

– Ils n'ont pas su me le dire, pour l'instant ça s'appelle pandémonium. Il y a une scène prévue avec les nains et des dizaines de femmes gigantesques, façon opulence maternelle.

– Baroque…

– Côté symbolique, les ricains n'ont jamais eu peur d'y aller à la truelle, c'est une de leurs forces.

Silence.

S'il faut tenir encore deux heures avant de rencontrer le directeur de l'unité de production, il va falloir meubler.

– Vous ne trouvez pas que ce rendez-vous sent le piège à con?

– Laissez-moi deviner, Marco. Vous n'avez jamais travaillé pour la télévision, ni pour rien d'autre d'ailleurs, et vous ne comprenez pas pourquoi on vient de faire appel à vous pour cette mystérieuse série qui sera diffusée à l'automne.

– Si, j'ai déjà bossé pour cette chaîne. J'ai réécrit les dialogues français des Seigneurs de la Galaxie, un dessin animé japonais. Et j'ai proposé des synopsis pour Deux flics en enfer, mais aucun n'a été retenu.

Il me demande si j'ai été payé. On m'a donné une misère pour les dessins animés et rien pour le reste.

– Eh bien, voilà pourquoi on vous a appelé. Ils savent que vous êtes prêt à accepter n'importe quoi pour une somme dérisoire.

Il a sans doute raison. Et je suis bien capable de me faire avoir une seconde fois. Peu importe. Oui, moi, Marco, je veux devenir scénariste, c'est ma seule ambition dans l'existence et ça doit se lire sur ma gueule. Je donnerai mon âme à qui m'entrouvrira la porte. Je veux bien avaler des couleuvres, écrire les pires choses, être payé avec un lance-pierres, ne pas être payé du tout, je m'en fous. Un jour, ce sont eux qui me mangeront dans la main mais ils ne le savent pas encore.

– Et vous, pourquoi vous restez, Louis?

Je sens qu'il hésite entre une banalité d'usage et une petite avalanche de sincérité.

– Parce que je suis ce qu'on appelle un has been. Postuler pour ce job, c'est ma manière à moi de faire la manche. Mon heure est passée depuis belle lurette, et aujourd'hui j'accepte n'importe quoi sans aucun ressentiment. Je suis comme un vieux cheval de labour qu'on garde en vie parce qu'il connaît bien la route et qu'il n'a plus gros appétit. Et de toute façon, je ne sais faire que ça.

– Quoi donc?

– Débiter de la péripétie au kilomètre.

Durietz, dans son abîme de sommeil, se retourne dans le canapé. Une nouvelle vague de nains blonds comme les blés passe dans le couloir, tous sérieux comme des papes, prêts à montrer le meilleur d'eux-mêmes. Stanick met deux francs dans la machine à café et m'en tend un. D'après lui, le local appartient à la chaîne qui partage les lieux avec Prima et un atelier de montage au dernier étage. Hier, au téléphone, le producteur m'a demandé si j'étais libre tout de suite. Je n'ai pas compris pourquoi on avait besoin de moi pour un cas d'urgence.

– Écoutez, Marco, n'essayons pas de nier l'évidence. Si une chaîne réunit dans une même pièce un jeune scénariste fringant prêt à travailler gratuitement, une pisse-copie du roman rose, un S.D.F. fatigué et un vieil has been dans mon genre, c'est qu'il y a forcément une couille quelque part.

En temps normal, je n'ai aucune sympathie pour les cyniques. Surtout s'ils prennent pour cible des naïfs dans mon genre. Mais sa manière bien à lui de faire glisser la conversation sur une patinoire de transparence a quelque chose de séduisant. Comme s'il voulait déjà installer une dynamique de travail et débarrasser d'emblée nos rapports à venir des oripeaux du mensonge. Et enterrer définitivement ceux de l'ego. Malgré tout, le naïf en moi a eu envie de faire entendre sa voix. Avec un petit accent de sincérité, j'ai osé dire qu'il m'était impossible de prendre ce job à la légère. Respecter l'histoire que l'on crée, c'est respecter ceux qui vont l’écouter et se respecter soi-même. Peu importe l'aléatoire morale de ceux qui la commanditent.

Dans l'heure qui a suivi, j'ai eu le temps de lui raconter que je suis né devant une télévision. Et ce n'est pas une vue de l'esprit, la première image dont je me souvienne vraiment n'est pas le sein de ma mère mais une chose brillante et carrée qui m'a irrésistiblement attiré. La télé, c'était ma baby-sitter, c'était mes mercredis après-midi, c'était la découverte du monde en marche sous mes petits yeux ébahis. La télé, c'était le copain avec qui on ne s'engueule jamais, celui qui aura toujours une bonne idée en tête du matin au soir. La télé c'était une pleine brassée de héros qui m'ont appris l'exaltation. Les premiers émois, mais aussi les premiers dégoûts. J'ai été ce môme qui devient brutalement adulte le temps de changer de chaîne. J'ai évoqué les images interdites, le soir, dans l'entrebâillement d'une porte, comme il aurait pu, lui, me parler de ses nuits d'aventures, avec une lampe de poche et un bouquin sous les draps. J'ai fini par dire qu'au nom de tout ça, si une chance m'était donnée de passer de l'autre côté de la mire, je ferais tout nour ne pas trahir le gosse livré à lui-même devant l'écran bleuté. Louis Stanick m'a regardé, troublé. À tout ce qu'il aurait pu dire, il a préféré sourire. La nostalgie de l'enthousiasme perdu, j'ai pensé.

Il était temps de réveiller Jérôme Durietz, à qui j'ai offert un café en échange d'un de ses rêves.

– … J'étais sur une montagne et je voyais apparaître une boule de feu qui parlait. Ensuite je redescendais vers une bande de types contre lesquels j'étais furax, et je leur jetais des pierres avec des ordres gravés dessus. Assez top, comme situation. Il se passait plein d'autres choses que j'ai oubliées.

Pas fière et si joliment confuse, Mathilde Pellerin est revenue parmi nous. Nous l'avons accueillie sans paraître surpris, sans lui poser la moindre question sur les obscures raisons que nous avions tous d'accepter le job.

Ça tombait bien. Alain Séguret, le directeur de l'unité de production, n'était pas curieux de les connaître.

*

Direct et pressé, Séguret n'a aucune envie de nous mitonner des périphrases à la sauce diplomate. Depuis qu'il est entré dans ce bureau, il aurait eu tout le temps de nous expliquer que sa chaîne cherchait un feuilleton qui ait du nerf, au coût raisonnable, sans jamais oublier sa mission prioritaire: plaire. Au lieu de ça, il a dit: «Faites-nous n'importe quoi, absolument n'importe quoi, pourvu que ce soit le moins cher possible.»

Au début, je n'y ai pas cru, j'ai même entendu exactement l'inverse.

Mathilde Pellerin et Jérôme Durietz ne mouftent pas. Seul Louis Stanick a la ressource de réagir.

– Qu'entendez-vous exactement par n'importe quoi?

– N'importe quoi, tout ce qui vous passe par la tête, de toute façon ce feuilleton n'est pas destiné à être vu. Il sera diffusé à raison d'un épisode quotidien de cinquante-deux minutes, entre quatre

et cinq heures du matin.

– Vous pouvez répéter…?

Accablé, il pose une main sur son front.

– Les quotas… Ces conneries de quotas obligatoires de création française! Création française… Rien que la réunion de ces deux mots m'écorche la langue. A part vous, les scénaristes, à qui ça peut faire un peu d'argent, ça intéresse qui, la création française?

Je ne savais pas que les énarques connaissaient le mot connerie.

– Nous venons d'acheter à prix d'or une série californienne bardée de récompenses et de filles qui font du 95C. La minute de pub nous rapportera 300000 francs à la première coupure, dans deux mois nous sortirons les tee-shirts et tout le toutim. Nous venons d'arracher les droits de retransmission de la finale de la coupe d'Europe de football, et je suis en train de soudoyer l'animateur vedette d'une chaîne concurrente, croyez-vous que j'aie le temps de m'occuper de la création française?

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