Michel Houellebecq - La possibilité d'une île
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Je n'étais pas surpris, tout cela correspondait assez à ce que je pouvais savoir de la personnalité de Daniel1. Je demandai à Esther31 ce qui s'était passé ensuite – tout en étant conscient, là aussi, que je connaissais déjà la réponse.
«Il s'est suicidé. Il s'est suicidé après l'avoir vue dans un film, Una mujer desnuda, où elle tenait le rôle principal – c'était un film tiré du roman d'une jeune Italienne, qui avait eu un certain succès à l'époque, où celle-ci racontait comment elle multipliait les expériences sexuelles sans jamais éprouver le moindre sentiment. Avant de se suicider, il lui a écrit une dernière lettre – où il ne parlait pas du tout de son suicide, elle ne l'a appris que par la presse; au contraire c'était une lettre d'un ton joyeux, presque euphorique, où il se déclarait confiant dans leur amour, dans le caractère superficiel des difficultés qu'ils traversaient depuis un an ou deux. C'est cette lettre qui a eu sur Marie23 une influence catastrophique, qui l'a poussée à partir, à s'imaginer qu'une communauté sociale -d'humains ou de néo-humains, au fond elle ne savait pas très bien – s'était formée quelque part, et qu'elle avait découvert un nouveau mode d'organisation relationnelle; que la séparation individuelle radicale que nous connaissons pouvait être abolie dès maintenant, sans attendre l'avènement des Futurs. J'ai essayé de la raisonner, de lui expliquer que cette lettre témoignait simplement d'une altération des capacités mentales de votre prédécesseur, d'une ultime et pathétique tentative de déni du réel, que cet amour sans fin dont il parle n'existait que dans son imagination, qu'Esther en réalité ne l'avait même jamais aimé. Rien n'y a fait: Marie23 attribuait à cette lettre, en particulier au poème qui la termine, une importance énorme.
– Vous n'êtes pas de cet avis?
– Je dois reconnaître que c'est un texte curieux, dénué d'ironie comme de sarcasme, pas du tout dans sa manière habituelle; je le trouve, même, assez émouvant. Mais de là à lui donner une telle importance… Non, je ne suis pas d'accord. Marie23 n'était probablement pas très équilibrée elle-même, c'est la seule raison qui puisse expliquer qu'elle ait donné au dernier vers le sens d'une information concrète, utilisable.»
Esther31 s'attendait certainement à ma demande suivante, et je n'eus que deux minutes à attendre, le temps qu'elle le tape sur son clavier, avant de découvrir le dernier poème que Daniel, avant de se donner la mort, avait adressé à Esther; celui-là même qui avait poussé Marie23 à abandonner son domicile, ses habitudes, sa vie, et à partir à la recherche d'une hypothétique communauté néo-humaine:
Ma vie, ma vie, ma très ancienne
Mon premier vœu mal refermé
Mon premier amour infirmé,
Il a fallu que tu reviennes.
Il a, fallu que je connaisse
Ce que la vie a de meilleur,
Quand deux corps jouent de leur bonheur
Et sans fin s'unissent et renaissent.
Entré en dépendance entière,
Je sais le tremblement de l'être
L'hésitation à disparaître,
Le soleil qui frappe en lisière
Et l'amour, où tout est facile,
Où tout est donné dans l'instant;
Il existe au milieu du temps
La possibilité d'une île.
troisième partie. COMMENTAIRE FINAL, ÉPILOGUE
Qu'y avait-il à l'extérieur du monde?
À cette période du début du mois de juin le soleil commençait à poindre dès quatre heures, malgré la latitude plutôt basse; la modification de l'axe de rotation de la Terre avait eu, outre le Grand Assèchement, plusieurs conséquences de cet ordre.
Comme tous les chiens, Fox n'avait pas d'horaires de sommeil précis: il dormait avec moi, se réveillait de même. Il me suivit avec curiosité lorsque je parcourus les pièces pour préparer un sac léger que j'attachai sur mes épaules, agita joyeusement la queue au moment où je sortis de la résidence pour marcher jusqu'à la barrière de protection; notre première promenade du jour était, d'ordinaire, beaucoup plus tardive.
Lorsque j'actionnai le dispositif de déverrouillage, il me jeta un regard surpris. Les roues métalliques tournèrent lentement sur leur axe, dégageant une ouverture de trois mètres; je fis quelques pas et me retrouvai à l'extérieur. Fox me jeta de nouveau un regard hésitant, interrogateur: rien dans les souvenirs de sa vie antérieure, ni dans sa mémoire génétique, ne l'avait préparé à un événement de cet ordre; rien ne m'y avait préparé non plus, à vrai dire. Il hésita encore quelques secondes, puis trottina doucement jusqu'à mes pieds.
J'aurais d'abord à traverser un espace plan, dépourvu de végétation, pendant une dizaine de kilomètres; puis commençait une pente boisée, très douce, qui s'étendait jusqu'à l'horizon. Je n'avais aucun autre projet que de me diriger vers l'ouest, de préférence vers Pouest-sud-ouest; une communauté néo-humaine, humaine ou indéterminée pouvait être installée à l'emplacement de Lanzarote, ou dans une zone proche; je parviendrais peut-être à la retrouver; c'est à cela que se résumait mes intentions. Le peuplement des régions que j'étais appelé à traverser était très mal connu; leur topographie, par contre, avait fait l'objet de relevés récents et précis.
Je marchai pendant à peu près deux heures, sur un terrain caillouteux mais facile, avant de rejoindre le couvert boisé; Fox trottait à mes côtés, visiblement heureux de cette promenade prolongée, et d'exercer les muscles de ses petites pattes. Pendant tout ce temps je demeurai conscient que mon départ était un échec, et probablement un suicide. J'avais rempli mon sac à dos de capsules de sels minéraux, je pouvais tenir plusieurs mois, car je ne manquerais sans doute pas d'eau potable ni de lumière solaire durant mon parcours; la réserve, bien entendu, finirait par s'épuiser, mais le vrai problème dans l'immédiat était la nourriture de Fox: je pouvais chasser, j'avais pris un pistolet et plusieurs boîtes de cartouches à plombs, mais je n'avais jamais tiré et j'ignorais totalement quel type d'animaux j'étais appelé à rencontrer dans les régions que j'allais traverser.
Vers la fin de l'après-midi la forêt commença à s'éclaircir, puis j'atteignis une pelouse d'herbe rase qui marquait le sommet de la pente que je suivais depuis le début du our. En direction de l'Ouest la pente redescendait, nettement plus abrupte, puis on distinguait une succession de collines et de vallées escarpées, toujours recouvertes d'une forêt dense, à perte de vue. Depuis mon départ je n'avais aperçu aucune trace de présence humaine, ni plus généralement de vie animale. Je décidai de faire halte pour la nuit près d'une mare où un ruisseau prenait naissance avant de descendre vers le Sud. Fox but longuement avant de s'allonger à mes pieds. Je pris les trois comprimés quotidiens nécessaires à mon métabolisme, puis dépliai la couverture de survie, assezlégère, que j'avais emportée; elle serait sans doute suffisante, je savais que je n'aurais normalement à traverser aucune zone de haute altitude.
Vers le milieu de la nuit, la température se fit légèrement plus fraîche; Fox se blottit contre moi en respirant avec régularité. Son sommeil était parfois traversé de rêves; il agitait alors les pattes, comme s'il franchissait un obstacle. Je dormis très mal; mon entreprise m'apparaissait de plus en plus nettement déraisonnable, et vouée à un échec certain. Je n'avais pourtant aucun regret; j'aurais d'ailleurs parfaitement pu rebrousser chemin, aucun contrôle n'était exercé par la Cité centrale, les défections n'étaient en général constatées que par hasard, à la suite d'une livraison ou d'une réparation nécessaire, et parfois au bout de nombreuses années. Je pouvais revenir, mais je n'en avais pas envie: cette routine solitaire, uniquement entrecoupée d'échanges intellectuels, qui avait constitué ma vie, qui aurait dû la constituer jusqu'au bout, m'apparaissait à présent insoutenable. Le bonheur aurait dû venir, le bonheur des enfants sages, garanti par le respect des petites procédures, par la sécurité qui en découlait, par l'absence de douleur et de risque; mais le bonheur n'était pas venu, et l'équanimité avait conduit à la torpeur. Parmi les faibles joies des néohumains, les plus constantes tournaient autour de l'organisation et du classement, de la constitution de petits ensembles ordonnés, du déplacement minutieux et rationnel d'objets de petite taille; elles s'étaient révélées insuffisantes. Planifiant l'extinction du désir en termes bouddhiques, la Sœur suprême avait tablé sur le maintien d'une énergie affaiblie, non tragique, d'ordre purement conservatif, qui devait continuer à permettre le fonctionnement de la pensée – d'une pensée moins rapide mais plus exacte, parce que plus lucide, d'une pensée délivrée. Ce phénomène ne s'était produit que dans des proportions insignifiantes, et c'est au contraire la tristesse, la mélancolie, l'apathie languide et finalement mortelle qui avaient submergé nos générations désincarnées. Signe le plus patent de l'échec, j'en étais venu sur la fin à envier la destinée de Daniel1, son parcours contradictoire et violent, les passions amoureuses qui l'avaient agité -quelles qu'aient pu être ses souffrances, et sa fin tragique au bout du compte.
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